A des centaines de mètres, on reconnaissait les voitures françaises. Elles avaient des phares jaunes.
Le monde entier s’éclairait en blanc… mais la France résistait à l’envahisseur… et s’éclairait en jaune. C’est fini. C’est peut-être dommage.
Mais il parait que, leurs phares étant moins efficaces, ils ont dû le compenser en développant de meilleurs optiques, et qu’ils sont devenus les spécialistes des lentilles de Fresnel.
Je n’ai pas vérifié, mais pourquoi pas. A quelque chose, parfois, malheur est bon !
lundi 31 mars 2008
dimanche 30 mars 2008
Indiens
Quand j’étais gamin, on était cow-boy ou on était indien !
Remettons les choses dans leur contexte. A la télévision, il y avait les westerns. John Wayne. La chevauchée fantastique. Des feuilletons. Les bons cow-boys. Les mauvais indiens…
Mais pas trop mauvais. Parce qu’ils étaient photogéniques… spectaculaires presque… Que leurs femmes aussi démontraient qu’ils avaient une présence physique indispensable. Eux, par la violence brute. Elles comme des lianes. Ou un ruisseau. Ou une branche dans le vent. Quelque chose de souple, de doux.
Les cow-boys eux n’avaient pas de femmes. Ou bien des idiotes blondes qui les laissaient partir suivre le cul de leurs vaches.
L’avantage des cow-boys. C’est qu’ils n’avaient pas besoin des indiens. Ils pouvaient se battre entre eux. En duel. Ou bien entre cow-boys et bandits… L’inconvénient, c’est qu’il fallait un flingue. Avec des amorces si possible. En ruban, ça faisait peu de bruit. Et ça faisait gamin. Donc, la version plastique était mieux…
Par contre, l’avantage des indiens, c’est qu’ils fabriquaient leurs armes eux-mêmes. Un bout de corde. Ca s’obtient facilement. La corde de chanvre ou la ficelle étaient dans toutes les maisons. Et n’étaient pas rationnés. Une branche de noisetier pour l’arc. Et, un passage sur les déchets de la scierie Closson – qui frabriquait des cintres – nous fournirait à suffisance en flèches bien droites et acérées.
Quant au costume… un chapeau scout écrasé de la bonne manière ferait l’affaire pour le cow-boy… et les poulaillers fourniraient les plumes pour l’indien…
Mais, soyons bien clairs. On en était encore au vrai western… Pas encore au western spaghetti… Et encore moins à Soldier blue, Silverado et autres Danse avec les loups… Nos cow-boys tueraient en gardant leur bonne conscience tous les indiens… qui mourraient bien volontiers pour que se maintienne l’ordre des choses, et que la terre tourne rond.
Remettons les choses dans leur contexte. A la télévision, il y avait les westerns. John Wayne. La chevauchée fantastique. Des feuilletons. Les bons cow-boys. Les mauvais indiens…
Mais pas trop mauvais. Parce qu’ils étaient photogéniques… spectaculaires presque… Que leurs femmes aussi démontraient qu’ils avaient une présence physique indispensable. Eux, par la violence brute. Elles comme des lianes. Ou un ruisseau. Ou une branche dans le vent. Quelque chose de souple, de doux.
Les cow-boys eux n’avaient pas de femmes. Ou bien des idiotes blondes qui les laissaient partir suivre le cul de leurs vaches.
L’avantage des cow-boys. C’est qu’ils n’avaient pas besoin des indiens. Ils pouvaient se battre entre eux. En duel. Ou bien entre cow-boys et bandits… L’inconvénient, c’est qu’il fallait un flingue. Avec des amorces si possible. En ruban, ça faisait peu de bruit. Et ça faisait gamin. Donc, la version plastique était mieux…
Par contre, l’avantage des indiens, c’est qu’ils fabriquaient leurs armes eux-mêmes. Un bout de corde. Ca s’obtient facilement. La corde de chanvre ou la ficelle étaient dans toutes les maisons. Et n’étaient pas rationnés. Une branche de noisetier pour l’arc. Et, un passage sur les déchets de la scierie Closson – qui frabriquait des cintres – nous fournirait à suffisance en flèches bien droites et acérées.
Quant au costume… un chapeau scout écrasé de la bonne manière ferait l’affaire pour le cow-boy… et les poulaillers fourniraient les plumes pour l’indien…
Mais, soyons bien clairs. On en était encore au vrai western… Pas encore au western spaghetti… Et encore moins à Soldier blue, Silverado et autres Danse avec les loups… Nos cow-boys tueraient en gardant leur bonne conscience tous les indiens… qui mourraient bien volontiers pour que se maintienne l’ordre des choses, et que la terre tourne rond.
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I
samedi 29 mars 2008
Horloge parlante
Vous faisiez le 992, et vous aviez l’horloge parlante.
« Il est 9 heures, 13 minutes, 15 secondes »… « Au troisième top, il sera exactement, 9 heures, 13 minutes, 30 secondes, top, top, top ! »
Dira-t-on un jour assez toute la poésie de ces phrases ? Un happening permanent qu’aucun artiste n’aura jamais été assez fou pour imaginer. Des jours, des années, de 15 ou 15 secondes au moins, prononcer l’heure à haute voix. Par vents et marées. Heurs et malheurs. Avec ou sans gouvernement. Jour et nuit. Sans grève et sans repos. Il serait toujours exactement… top, top, top !
Et, alors que les frimeurs/frustrés d’aujourd’hui, dans le bus font parfois semblant de tenir de longues conversations sur leur portable… il se dit que jadis, ceux qui se sentaient trop seuls, appelaient la dame de l’horloge parlante. Et qu’elle était toujours là pour leur répondre…
« Il est 9 heures, 13 minutes, 15 secondes »… « Au troisième top, il sera exactement, 9 heures, 13 minutes, 30 secondes, top, top, top ! »
Dira-t-on un jour assez toute la poésie de ces phrases ? Un happening permanent qu’aucun artiste n’aura jamais été assez fou pour imaginer. Des jours, des années, de 15 ou 15 secondes au moins, prononcer l’heure à haute voix. Par vents et marées. Heurs et malheurs. Avec ou sans gouvernement. Jour et nuit. Sans grève et sans repos. Il serait toujours exactement… top, top, top !
Et, alors que les frimeurs/frustrés d’aujourd’hui, dans le bus font parfois semblant de tenir de longues conversations sur leur portable… il se dit que jadis, ceux qui se sentaient trop seuls, appelaient la dame de l’horloge parlante. Et qu’elle était toujours là pour leur répondre…
vendredi 28 mars 2008
Gourmette
D’âge en âge, de fête en fête, certains recevaient une nouvelle gourmette, de plus en plus grande, de plus en plus lourde.
Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !
Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !
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G
jeudi 27 mars 2008
Fumer dans le bus
Je suis né dans un monde qui sentait et goûtait le cendrier froid. Fumer dans les bus était normal.
Bus, trains, cafés, bureaux… il y avait des cendriers partout, qui sentaient le cendrier… le mégot… le pas frais… Qui gluaient sous les doigts... Qui rendaient les doigts amers...
Prendre le bus, c’était nécessairement se trouver pendant tout le trajet – et cela pouvait être long, de Malmédy à Verviers par exemple – devant un cendrier débordant de restes de tabac, de cendres et de chewing-gum mêlés.
C’était la plupart tu temps aussi subir l’odeur des cigarettes de deux ou trois fumeurs invétérés… en plus de celle de la transpiration ou des chaussettes pas fraiches. Parfois même celle d'un cigare ou d'une pipe. Lourds.
C’était enfin recueillir sur les mains agrippées à la barre de maintien les traces de ces effluves, pour les emmener ensuite, quand on quitterait le bus.
Prendre le bus, c’était – pour les narines - comme faire un voyage dans une cité africaine – les odeurs d’épices en moins !
Bus, trains, cafés, bureaux… il y avait des cendriers partout, qui sentaient le cendrier… le mégot… le pas frais… Qui gluaient sous les doigts... Qui rendaient les doigts amers...
Prendre le bus, c’était nécessairement se trouver pendant tout le trajet – et cela pouvait être long, de Malmédy à Verviers par exemple – devant un cendrier débordant de restes de tabac, de cendres et de chewing-gum mêlés.
C’était la plupart tu temps aussi subir l’odeur des cigarettes de deux ou trois fumeurs invétérés… en plus de celle de la transpiration ou des chaussettes pas fraiches. Parfois même celle d'un cigare ou d'une pipe. Lourds.
C’était enfin recueillir sur les mains agrippées à la barre de maintien les traces de ces effluves, pour les emmener ensuite, quand on quitterait le bus.
Prendre le bus, c’était – pour les narines - comme faire un voyage dans une cité africaine – les odeurs d’épices en moins !
mercredi 26 mars 2008
Explosif
Rien ne se passait. Les flammes s’étaient arrêtées. C’est seulement quand Alain a fait mine de s’approcher que la pompe à vélo est partie comme une fusée. Terminant sa course avec fracas dans la porte des toilettes. L’explosif était bon !
Terrorisme ? Laissez moi rire. Pour nous, explosif, c'était plutôt associé à résistance. Et c'était plutôt bien.
Des explosions, on en entendait régulièrement à la carrière, un peu plus loin dans la vallée. Mais ça, c’était vraiment du trop sérieux. Pas du tout pour nous.
Ce n’est pas un secret. Tapez antiherbe et sucre dans Google et vous trouverez d’autres références à cet explosif. Quand nous étions gosses, tôt ou tard, nous y sommes tous passé. La boite du petit chimiste, c’était trop cher et trop compliqué. Par contre, acheter un paquet d’antiherbe chez le droguiste, et un kilo de sucre à l’épicerie était à la portée de tous.
L’occasion de faire surtout de belles flammes… des incendies spectaculaires dans la cour du patro… De constater ensuite que ça chauffait vraiment très fort, quand la bouteille de Coca qui contenait notre mélange terminait à l’état de galette de verre. Risqué finalement lorsque nous en venions à tenter la fabrication de pétards ou de fusées avec tout ce qui nous tombait sous la main.
Après le coup de la pompe à vélo, on a été refroidis. Et je ne me souviens plus qu’aucun d’entre nous ait encore été tenté de jouer à l’artificier.
Terrorisme ? Laissez moi rire. Pour nous, explosif, c'était plutôt associé à résistance. Et c'était plutôt bien.
Des explosions, on en entendait régulièrement à la carrière, un peu plus loin dans la vallée. Mais ça, c’était vraiment du trop sérieux. Pas du tout pour nous.
Ce n’est pas un secret. Tapez antiherbe et sucre dans Google et vous trouverez d’autres références à cet explosif. Quand nous étions gosses, tôt ou tard, nous y sommes tous passé. La boite du petit chimiste, c’était trop cher et trop compliqué. Par contre, acheter un paquet d’antiherbe chez le droguiste, et un kilo de sucre à l’épicerie était à la portée de tous.
L’occasion de faire surtout de belles flammes… des incendies spectaculaires dans la cour du patro… De constater ensuite que ça chauffait vraiment très fort, quand la bouteille de Coca qui contenait notre mélange terminait à l’état de galette de verre. Risqué finalement lorsque nous en venions à tenter la fabrication de pétards ou de fusées avec tout ce qui nous tombait sous la main.
Après le coup de la pompe à vélo, on a été refroidis. Et je ne me souviens plus qu’aucun d’entre nous ait encore été tenté de jouer à l’artificier.
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E
mardi 25 mars 2008
Disques racontés
Le Petit Prince, raconté aux enfants par Gérard Philippe dans les années 50 est maintenant réédité en CD.
Alors que la télévision avait bien peu de place dans nos vies et que la radio ne s’intéressait pas aux enfants, les disques racontés étaient dans toutes les maisons… en tout cas, chez toutes les familles nombreuses.
Le Petit Prince, évidemment. J’aimais bien. Mais pas trop souvent. Et surtout, le Livre de la jungle, sur deux 33 tours, qui reprenaient 3 épisodes de l’histoire de Mowgli mais aussi – sur une face B - celle de Rikki-tikki-tavi, la mangouste.
A force de les écouter et de réécouter, on les connaissait par cœur… Et aujourd’hui encore, il m’arrive régulièrement d’entendre résonner dans ma tête tel bout de musique, telle réplique.
Quand j’ai faim ? Je pense toujours aux Bandarlogs (à cause de Mowgli qui y crie : « J’ai faim !). J’ai toujours été incapable de me souvenir de la moindre poésie pour l’école, mais je me souviens encore de répliques complètes de Darzee, l’oiseau tailleur…
Après sont venues les vies de musicien : Chopin, Bach je crois. Plus savant. Moins palpitant. J’y ai bien pris un certain gout de la musique classique… Mais franchement, Le livre de la Jungle, c’était autrement palpitant !
Alors que la télévision avait bien peu de place dans nos vies et que la radio ne s’intéressait pas aux enfants, les disques racontés étaient dans toutes les maisons… en tout cas, chez toutes les familles nombreuses.
Le Petit Prince, évidemment. J’aimais bien. Mais pas trop souvent. Et surtout, le Livre de la jungle, sur deux 33 tours, qui reprenaient 3 épisodes de l’histoire de Mowgli mais aussi – sur une face B - celle de Rikki-tikki-tavi, la mangouste.
A force de les écouter et de réécouter, on les connaissait par cœur… Et aujourd’hui encore, il m’arrive régulièrement d’entendre résonner dans ma tête tel bout de musique, telle réplique.
Quand j’ai faim ? Je pense toujours aux Bandarlogs (à cause de Mowgli qui y crie : « J’ai faim !). J’ai toujours été incapable de me souvenir de la moindre poésie pour l’école, mais je me souviens encore de répliques complètes de Darzee, l’oiseau tailleur…
Après sont venues les vies de musicien : Chopin, Bach je crois. Plus savant. Moins palpitant. J’y ai bien pris un certain gout de la musique classique… Mais franchement, Le livre de la Jungle, c’était autrement palpitant !
lundi 24 mars 2008
Cent dix
Oufti, quelle décharge ! C’est du 110 ou du 220 ?
Le 110 volts en Belgique, c’est vraiment la préhistoire. Si loin dans le temps. Se prendre une décharge électrique remettait bien les idées en place, évidemment… mais ce n’était rien de comparable avec le 220.
Il y a donc eu une période où il fallait faire attention. 110 ou 220 ? Et ne pas se tromper surtout avec un appareil 110, sinon, il grillait en quelques instants. Irrémédiablement le plus souvent. Parfois, par chance, c’était juste un fusible qui lachait. Mais c’est bien loin tout ça.
Pourtant, il suffit d’un petit saut vers les USA et on peut retrouver ce parfum nostalgique du 110 volts.
Le 110 volts en Belgique, c’est vraiment la préhistoire. Si loin dans le temps. Se prendre une décharge électrique remettait bien les idées en place, évidemment… mais ce n’était rien de comparable avec le 220.
Il y a donc eu une période où il fallait faire attention. 110 ou 220 ? Et ne pas se tromper surtout avec un appareil 110, sinon, il grillait en quelques instants. Irrémédiablement le plus souvent. Parfois, par chance, c’était juste un fusible qui lachait. Mais c’est bien loin tout ça.
Pourtant, il suffit d’un petit saut vers les USA et on peut retrouver ce parfum nostalgique du 110 volts.
dimanche 23 mars 2008
Bouts ferrés
Les souliers de ski avaient le bout ferré.
Je n’ai jamais cherché à savoir pourquoi, mais le bout des souliers de skis était recouvert d’une lame de métal. Je ne parle évidemment pas de ces véhicules extraterrestres que chaussent les skieurs de nos jours, mais bien des chaussures (quelque chose qui sert à marcher) que nous utilisions alors.
D’ailleurs, on pouvait utiliser des skis avec n’importe quelle chaussure. Mais, le chic du chic pour nous, c’était évidemment la chaussure de ski. A peine différente des chaussures normales. L’avant un peu plus carré peut-être. L’arrière renforcé pour recevoir le tendeur de l’attache. Mais surtout, ces pointes ferrées.
Menaçantes dans la cour de récréation. Les coups de pieds n’étaient pas rares et celui qui portait de telles chaussures bénéficiait surement d’un avantage – au moins psychologique – non négligeable.
Ou simplement fières de leur apparence. Quelques coups de la pointe sur les pavés de la cour, pour bien faire entendre le son du métal. Un regard de côté pour voir si le public avait bien remarqué la merveille que l’on portait aux pieds. Puis quelques pas un peu raides – comme si les skis y étaient restés attachés ou que la journée sur les pistes avait été bien longue - pour bien les mettre en valeur.
Je n’ai jamais cherché à savoir pourquoi, mais le bout des souliers de skis était recouvert d’une lame de métal. Je ne parle évidemment pas de ces véhicules extraterrestres que chaussent les skieurs de nos jours, mais bien des chaussures (quelque chose qui sert à marcher) que nous utilisions alors.
D’ailleurs, on pouvait utiliser des skis avec n’importe quelle chaussure. Mais, le chic du chic pour nous, c’était évidemment la chaussure de ski. A peine différente des chaussures normales. L’avant un peu plus carré peut-être. L’arrière renforcé pour recevoir le tendeur de l’attache. Mais surtout, ces pointes ferrées.
Menaçantes dans la cour de récréation. Les coups de pieds n’étaient pas rares et celui qui portait de telles chaussures bénéficiait surement d’un avantage – au moins psychologique – non négligeable.
Ou simplement fières de leur apparence. Quelques coups de la pointe sur les pavés de la cour, pour bien faire entendre le son du métal. Un regard de côté pour voir si le public avait bien remarqué la merveille que l’on portait aux pieds. Puis quelques pas un peu raides – comme si les skis y étaient restés attachés ou que la journée sur les pistes avait été bien longue - pour bien les mettre en valeur.
samedi 22 mars 2008
Airelles
Je n’aimais pas la confiture d’airelles… mais je peux au moins distinguer une airelle d’une canneberge… surtout lorsque cette dernière vient du Canada et a fait du bodybuilding.
Mais continuez donc à croire que vous mangez de la confiture d’airelles à Noël, cela ne fera jamais de mal qu’à la langue française.
Pour ma part j’ai appris à l’école que, dans la préhistoire, les cueilleurs/chasseurs avaient précédé les agriculteurs. Me voilà donc bien plus préhistorique que je ne le pensais. Car, la cueillette – bien plus que la chasse – ça nous connaissait.
Les airelles, cueillies sur la Fagne à grand peine. Les myrtilles, pratiquement aux mêmes endroits. Les jonquilles. Le muguet. Pour vendre ou donner. Les champignons des champs à l’automne. Les chicorées des champs (les pissenlits) pour la salade et les orties pour la soupe au printemps. Les prairies et les bois étaient des sources de nourriture pour les humains.
Et c’était délicieux !
On est bien loin là de ces fruits surgelés, exportés du lointain Canada.
Mais continuez donc à croire que vous mangez de la confiture d’airelles à Noël, cela ne fera jamais de mal qu’à la langue française.
Pour ma part j’ai appris à l’école que, dans la préhistoire, les cueilleurs/chasseurs avaient précédé les agriculteurs. Me voilà donc bien plus préhistorique que je ne le pensais. Car, la cueillette – bien plus que la chasse – ça nous connaissait.
Les airelles, cueillies sur la Fagne à grand peine. Les myrtilles, pratiquement aux mêmes endroits. Les jonquilles. Le muguet. Pour vendre ou donner. Les champignons des champs à l’automne. Les chicorées des champs (les pissenlits) pour la salade et les orties pour la soupe au printemps. Les prairies et les bois étaient des sources de nourriture pour les humains.
Et c’était délicieux !
On est bien loin là de ces fruits surgelés, exportés du lointain Canada.
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A
vendredi 21 mars 2008
Zaire
Quand le Congo s’est renommé Zaïre, pour les coloniaux, c’est comme si, à nouveau, la colonie leur avait été enlevée.
Zaïre. On l’aura bientôt oublié tant on parle du Congo. De la RDC pour les habitués, ou ceux qui veulent vraiment éviter la confusion avec le Congo Brazzaville. De 71 à 97, notre (ex)colonie s’est donc appelée Zaïre… on a Zaïrianisé… Un épisode tragi-comique comme l'Afrique nous en a trop donné pendant les dernières décennies.
Mais d'autres ont aussi changé leur nom. Combien de temps durera donc le Burkina Faso ? avant de laisser peut-être à nouveau la place à la Haute Volta. Et le Bénin ? avant de se redire Dahomey. Ou le Zimbabwé ? sans doute jamais renommé Rhodésie.
Finalement qu’importent les noms des pays ? Seuls comptent les gens qui y vivent. Et de pouvoir rejeter enfin, avec le vieux nom, des décennies de dictature. Mais là, je rêve !
Zaïre. On l’aura bientôt oublié tant on parle du Congo. De la RDC pour les habitués, ou ceux qui veulent vraiment éviter la confusion avec le Congo Brazzaville. De 71 à 97, notre (ex)colonie s’est donc appelée Zaïre… on a Zaïrianisé… Un épisode tragi-comique comme l'Afrique nous en a trop donné pendant les dernières décennies.
Mais d'autres ont aussi changé leur nom. Combien de temps durera donc le Burkina Faso ? avant de laisser peut-être à nouveau la place à la Haute Volta. Et le Bénin ? avant de se redire Dahomey. Ou le Zimbabwé ? sans doute jamais renommé Rhodésie.
Finalement qu’importent les noms des pays ? Seuls comptent les gens qui y vivent. Et de pouvoir rejeter enfin, avec le vieux nom, des décennies de dictature. Mais là, je rêve !
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Z
jeudi 20 mars 2008
Yoghourt
Qu’est-ce qu’ils ont ces français à parler de yaourt l’air pincé. On dit bien yoghourt, non ?
Yoghourt, yaourt ? Nous on disait yogourth - en prononçant bien le D final s’il vous plait : yogourde ! -. En fait, les gens mangeaient plutôt de la maquée (prononcer maqueille !), bien de chez nous.
Et moi ? Rien de tout ça, alors ne me demandez pas de faire le choix pour vous.
Yoghourt, yaourt ? Nous on disait yogourth - en prononçant bien le D final s’il vous plait : yogourde ! -. En fait, les gens mangeaient plutôt de la maquée (prononcer maqueille !), bien de chez nous.
Et moi ? Rien de tout ça, alors ne me demandez pas de faire le choix pour vous.
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Y
mercredi 19 mars 2008
X (croix de Saint André)
Au passage à niveau, une croix de Saint André – juste un X en rouge et blanc – suffisait pour arrêter les voitures.
Les trains bien moins fréquents et plus poussifs qu’à l’heure actuelle, évidemment. Les automobilistes, sans doute beaucoup plus disciplinés. Et bien moins nombreux eux aussi.
Mais il suffisait donc d’un simple X, barré de blanc et de rouge, pour que la discipline s’établisse. Que l’on veille à sa sécurité. Et que l’on passe seulement quand il n'y avait pas de train.
Quelle époque étrange nous vivions !
Les trains bien moins fréquents et plus poussifs qu’à l’heure actuelle, évidemment. Les automobilistes, sans doute beaucoup plus disciplinés. Et bien moins nombreux eux aussi.
Mais il suffisait donc d’un simple X, barré de blanc et de rouge, pour que la discipline s’établisse. Que l’on veille à sa sécurité. Et que l’on passe seulement quand il n'y avait pas de train.
Quelle époque étrange nous vivions !
mardi 18 mars 2008
Walkman
Le Walkman a été un élément décisif dans la guerre qui a toujours opposé internes et surveillants. Les uns en faveur de l’écoute clandestine de musique… les autres exigeant le repos le plus strict.
L’enregistreur à cassettes avait déjà franchement révolutionné les choses. Pensez donc, un enregistreur portable. Comme une radio pouvait l’être à l’époque.
Mais franchement, quand le Walkman est apparu, ce fut encore une autre chose.
Rien que son nom d’ailleurs. Oubliez baladeur. C’est un Walkman. Marque déposée peut être. Mais pour nous surtout un symbole d’une modernité en marche. On dirait qu'il ne peut jouer de la musique pop… Jamais de classique.
Il devait sans doute y avoir une incompatibilité de nature entre les deux.
L’enregistreur à cassettes avait déjà franchement révolutionné les choses. Pensez donc, un enregistreur portable. Comme une radio pouvait l’être à l’époque.
Mais franchement, quand le Walkman est apparu, ce fut encore une autre chose.
Rien que son nom d’ailleurs. Oubliez baladeur. C’est un Walkman. Marque déposée peut être. Mais pour nous surtout un symbole d’une modernité en marche. On dirait qu'il ne peut jouer de la musique pop… Jamais de classique.
Il devait sans doute y avoir une incompatibilité de nature entre les deux.
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W
lundi 17 mars 2008
Vêtements
Les vêtements se changeaient en fin de semaine seulement.
Les sous vêtements plus souvent, évidemment. Chaque jour sans doute. Mais pour le reste, il fallait tenter de rester propre le plus longtemps possible. Malgré nos jeux dans les bois et dans les prés. Les heures passées dans la poussière des trottoirs et au bord des caniveaux.
Et lorsque plus tard une cousine de mon âge passera une année aux Etats-Unis, la grande nouveauté qu’elle ramena – et la plus difficile à faire à admettre ici – était bien qu’elle changeât quotidiennement de vêtements. Comme les Américains !
Mais où irait-on alors trouver tout ce linge, ces jupes et pantalons, ces chemises et polos, pour s’habiller chaque jour de frais ? Et d’ailleurs, été ou hiver, comment garantir que ce linge serait sec à temps ? Et repassé ?
D’ailleurs les culottes courtes et les jupes avaient bien moins de raisons de se salir que les pantalons. Nous prétendrons donc - en certain temps encore - garder, envers et contre la modernité américaine, nos bonnes vieilles habitudes.
Mais pas pour longtemps ! Il est vrai que la ville est tellement plus sale que la campagne !
Les sous vêtements plus souvent, évidemment. Chaque jour sans doute. Mais pour le reste, il fallait tenter de rester propre le plus longtemps possible. Malgré nos jeux dans les bois et dans les prés. Les heures passées dans la poussière des trottoirs et au bord des caniveaux.
Et lorsque plus tard une cousine de mon âge passera une année aux Etats-Unis, la grande nouveauté qu’elle ramena – et la plus difficile à faire à admettre ici – était bien qu’elle changeât quotidiennement de vêtements. Comme les Américains !
Mais où irait-on alors trouver tout ce linge, ces jupes et pantalons, ces chemises et polos, pour s’habiller chaque jour de frais ? Et d’ailleurs, été ou hiver, comment garantir que ce linge serait sec à temps ? Et repassé ?
D’ailleurs les culottes courtes et les jupes avaient bien moins de raisons de se salir que les pantalons. Nous prétendrons donc - en certain temps encore - garder, envers et contre la modernité américaine, nos bonnes vieilles habitudes.
Mais pas pour longtemps ! Il est vrai que la ville est tellement plus sale que la campagne !
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dimanche 16 mars 2008
Union match
Toutes les allumettes étaient les mêmes à l’époque, à l’effigie d’Union Match / l’union allumettière.
La boite jaune avec son sigle en forme de flamme caractéristique. Bois teinté rouge vif. Soufre jaune. Les allumettes étaient dans toutes les maisons. Pour le gaz, le feu à charbon ou à bois. Les bougies du sapin de Noël.
Et pourquoi elles n’étaient que d’un modèle ? Peut-être y avait-il un monopole à l’époque. Il y en avait tant d'autres - pour le téléphone, l'électricité, la radio -. Mais franchement je n’en sais rien. Ce n’était pas le genre de chose auxquelles s’intéressait un gamin.
Ce dont je me souviens seulement c'est que, quand on voyageait, c'était une des choses qui changeait: les allumettes. Comme la langue, les timbres, la monnaie et le préfixe pour les numéros de téléphone internationaux !
La boite jaune avec son sigle en forme de flamme caractéristique. Bois teinté rouge vif. Soufre jaune. Les allumettes étaient dans toutes les maisons. Pour le gaz, le feu à charbon ou à bois. Les bougies du sapin de Noël.
Et pourquoi elles n’étaient que d’un modèle ? Peut-être y avait-il un monopole à l’époque. Il y en avait tant d'autres - pour le téléphone, l'électricité, la radio -. Mais franchement je n’en sais rien. Ce n’était pas le genre de chose auxquelles s’intéressait un gamin.
Ce dont je me souviens seulement c'est que, quand on voyageait, c'était une des choses qui changeait: les allumettes. Comme la langue, les timbres, la monnaie et le préfixe pour les numéros de téléphone internationaux !
samedi 15 mars 2008
Thierry la fronde
Le héros de série télévisée le plus ridicule de tous les temps, avec ses collants de ballet, c’est bien Thierry la Fronde.
De 63 à 66 il en aura pourtant allumé des lumières d’intérêt dans les yeux de son public. Si les Américains avaient leurs Batman, Superman et autres la France et la Belgique francophone avaient Thierry la Fronde. Une série culte. Une des rares références télévisuelles de l’époque. Et une musique - ta tata ! - qui trotte encore dans la tête de tous ceux qui auront vécu cette époque.
Un véritable phénomène. Une longévité exceptionnelle.
Le nom de son acteur principal – Jean Claude Drouot – est sans doute oublié de la plupart des téléspectateurs d’alors… qui n'auront jamais reconnu que Thierry la Fronde dans tous les rôles qu’il aura pu endosser par la suite.
Mon petit frère en était fou. Moi, franchement, nettement moins. Je dois avouer n'en avoir vu que quelques épisodes qui ne m'ont laissé de souvenir attendri que de la fiancée du héros. Mais s’il me fallait sélectionner aujourd'hui deux ou trois séries à revoir pour me replonger dans l’époque, sans contexte je retiendrais « Belle et Sébastien », « Les galapiats » mais aussi « Thierry la fronde ».
De 63 à 66 il en aura pourtant allumé des lumières d’intérêt dans les yeux de son public. Si les Américains avaient leurs Batman, Superman et autres la France et la Belgique francophone avaient Thierry la Fronde. Une série culte. Une des rares références télévisuelles de l’époque. Et une musique - ta tata ! - qui trotte encore dans la tête de tous ceux qui auront vécu cette époque.
Un véritable phénomène. Une longévité exceptionnelle.
Le nom de son acteur principal – Jean Claude Drouot – est sans doute oublié de la plupart des téléspectateurs d’alors… qui n'auront jamais reconnu que Thierry la Fronde dans tous les rôles qu’il aura pu endosser par la suite.
Mon petit frère en était fou. Moi, franchement, nettement moins. Je dois avouer n'en avoir vu que quelques épisodes qui ne m'ont laissé de souvenir attendri que de la fiancée du héros. Mais s’il me fallait sélectionner aujourd'hui deux ou trois séries à revoir pour me replonger dans l’époque, sans contexte je retiendrais « Belle et Sébastien », « Les galapiats » mais aussi « Thierry la fronde ».
vendredi 14 mars 2008
Saut ventral
Pour le saut en hauteur, nous pratiquions le saut ventral.
L’alternative, bien moins efficace était le saut en ciseau. Donc, en compétition, personne n’aurait pensé sauter autrement. Et ils franchissaient encore 2 mètres 33 en 1977 avec cette technique.
Quel ne fut donc pas notre étonnement quand un jour - aux jeux olympiques de 1968 - un certain Fosbury au moment d’arriver à la latte, se retourne et saute en arrière. Comique. Mais redoutablement efficace. En quelques années, le saut ventral avait disparu des concours.
Et pourtant, il avait un certain charme et bien de l'élégance. La course vers le sautoir: l'obstacle en ligne de mire. La première jambe qui s'élance. Le corps qui roule autour de la barre. Le nez, les yeux qui la tutoient. La deuxième jambe qui suit, qui passe, ou ne passe pas. La chute sur le matelas et la latte qui tiendra, ne tiendra pas !
L’alternative, bien moins efficace était le saut en ciseau. Donc, en compétition, personne n’aurait pensé sauter autrement. Et ils franchissaient encore 2 mètres 33 en 1977 avec cette technique.
Quel ne fut donc pas notre étonnement quand un jour - aux jeux olympiques de 1968 - un certain Fosbury au moment d’arriver à la latte, se retourne et saute en arrière. Comique. Mais redoutablement efficace. En quelques années, le saut ventral avait disparu des concours.
Et pourtant, il avait un certain charme et bien de l'élégance. La course vers le sautoir: l'obstacle en ligne de mire. La première jambe qui s'élance. Le corps qui roule autour de la barre. Le nez, les yeux qui la tutoient. La deuxième jambe qui suit, qui passe, ou ne passe pas. La chute sur le matelas et la latte qui tiendra, ne tiendra pas !
jeudi 13 mars 2008
Ruban de machine à écrire
Une pression sur un curseur, et la machine passait du noir au rouge, par la magie du ruban bicolore.
Le temps des machines à écrire classiques est bien loin maintenant.
Dès avant la généralisation de l’ordinateur, dans les années 70, elles avaient d’ailleurs déjà été submergées par l’arrivée des machines IBM à boules.
Faut-il donc en rappeler le principe. Le papier est maintenu sur un chariot qui se déplace de droite à gauche, au rythme de la frappe. Chaque touche du clavier commande une tige qui vient frapper le ruban. Qui lui-même imprime le papier.
Et ce ruban de tissus était donc, d’habitude, rouge et noir.
Quand on le mettait en place, ou quand on le rebobinait, on s’en mettait évidemment plein les doigts. Mais cela faisait partie des charmes de la dactylographie ! Pour corriger ? Il suffisait de tout reprendre à zéro… Et pour les exemplaires multiples ? Le papier carbone…
Le temps des machines à écrire classiques est bien loin maintenant.
Dès avant la généralisation de l’ordinateur, dans les années 70, elles avaient d’ailleurs déjà été submergées par l’arrivée des machines IBM à boules.
Faut-il donc en rappeler le principe. Le papier est maintenu sur un chariot qui se déplace de droite à gauche, au rythme de la frappe. Chaque touche du clavier commande une tige qui vient frapper le ruban. Qui lui-même imprime le papier.
Et ce ruban de tissus était donc, d’habitude, rouge et noir.
Quand on le mettait en place, ou quand on le rebobinait, on s’en mettait évidemment plein les doigts. Mais cela faisait partie des charmes de la dactylographie ! Pour corriger ? Il suffisait de tout reprendre à zéro… Et pour les exemplaires multiples ? Le papier carbone…
mercredi 12 mars 2008
Quilles
Ce week-end on joue aux quilles et au billard.
Et non, tout ne vient pas d’outremanche et lancer une balle pour renverser des quilles est un jeu que les parents de nos parents – et encore bien des générations avant eux – pratiquaient quand il n’était pas du tout question de bowling.
On jouait alors aux quilles. Et dans de rares endroits on le fait encore.
Mais le bowling les a balayées de nos habitudes et bientôt de notre vocabulaire. Et l'exotisme de l'appellation anglaise les aura bientôt gommées de nos mémoires.
Et non, tout ne vient pas d’outremanche et lancer une balle pour renverser des quilles est un jeu que les parents de nos parents – et encore bien des générations avant eux – pratiquaient quand il n’était pas du tout question de bowling.
On jouait alors aux quilles. Et dans de rares endroits on le fait encore.
Mais le bowling les a balayées de nos habitudes et bientôt de notre vocabulaire. Et l'exotisme de l'appellation anglaise les aura bientôt gommées de nos mémoires.
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Q
mardi 11 mars 2008
Pieces a trous
Dans le fond de nos boites de jouets, quelques pièces à trous.
Les pièces de 20, 25 et 50 centimes représentaient un mineur. Mais trainaient encore, ça et là, quelques pièces à trou.
Je ne me souviens pas en avoir utilisé pour faire des achats, mais je sais, pour l’avoir lu sur Internet, qu’on en a encore produit jusqu’en 47… Né 12 ans plus tard, ce n’étaient donc à l’époque pas vraiment des antiquités.
Les pièces de 20, 25 et 50 centimes représentaient un mineur. Mais trainaient encore, ça et là, quelques pièces à trou.
Je ne me souviens pas en avoir utilisé pour faire des achats, mais je sais, pour l’avoir lu sur Internet, qu’on en a encore produit jusqu’en 47… Né 12 ans plus tard, ce n’étaient donc à l’époque pas vraiment des antiquités.
lundi 10 mars 2008
Objecteur
Service civil ou militaire ? Civil évidemment pour les objecteurs de conscience.
A une certaine époque, se tourner les pouces pendant un an dans une caserne, c’était servir son pays. Par contre travailler à la protection civile, dans un mouvement de jeunesse ou toute autre organisation sociale pendant deux ans, était un peu traitre à la patrie. Et il fallait donc bien le faire sentir à ces fameux objecteurs de conscience.
Fallait-il donc que ces empêcheurs de tuer en rond n’aient pas compris que nous étions en guerre ? – la rengaine actuelle de George W Bush, qui nous parait relever de la manie pathologique, était alors la norme -. Contre le communisme évidemment. Et le communiste (le couteau entre les dents) qui nous épiait de derrière son rideau de fer.
Les militaires eux, n’avaient d’objections que quand il était question de partir en opérations. Il fallait les voir pleurer à chaudes larmes devant les caméras de télévision lorsqu’ils étaient envoyés au Congo / Zaïre ou ailleurs pour aller sauver nos compatriotes. Prétendant que ce n’était pas pour ça qu’ils avaient rejoint les para-commandos. A croire qu'ils pensaient s'engager dans l'Armée du Salut quand ils ont signé leur contrat !
L’objecteur de conscience était donc le pigeon de la farce. Exploité tout autant que méprisé. Mais au bout du compte, c’est lui qui a eu raison. Le service militaire a été aboli !
A une certaine époque, se tourner les pouces pendant un an dans une caserne, c’était servir son pays. Par contre travailler à la protection civile, dans un mouvement de jeunesse ou toute autre organisation sociale pendant deux ans, était un peu traitre à la patrie. Et il fallait donc bien le faire sentir à ces fameux objecteurs de conscience.
Fallait-il donc que ces empêcheurs de tuer en rond n’aient pas compris que nous étions en guerre ? – la rengaine actuelle de George W Bush, qui nous parait relever de la manie pathologique, était alors la norme -. Contre le communisme évidemment. Et le communiste (le couteau entre les dents) qui nous épiait de derrière son rideau de fer.
Les militaires eux, n’avaient d’objections que quand il était question de partir en opérations. Il fallait les voir pleurer à chaudes larmes devant les caméras de télévision lorsqu’ils étaient envoyés au Congo / Zaïre ou ailleurs pour aller sauver nos compatriotes. Prétendant que ce n’était pas pour ça qu’ils avaient rejoint les para-commandos. A croire qu'ils pensaient s'engager dans l'Armée du Salut quand ils ont signé leur contrat !
L’objecteur de conscience était donc le pigeon de la farce. Exploité tout autant que méprisé. Mais au bout du compte, c’est lui qui a eu raison. Le service militaire a été aboli !
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O
dimanche 9 mars 2008
Nondidju
Crénondidju de nondiju !
J’ai beau chercher. J'en trouve difficilement d'autre, car, du côté des jurons et des noms d’oiseaux, notre vocabulaire était bien pauvre à côté de celui des nouvelles générations.
Les injures ? Flamind (Flamand), ou pire Mâssi Flamind (Sale Flamand), Ewaré (Egaré, fou), Biesse (Bête)… Les jurons ? Je ne trouve que Nondidju !
Et encore fallait-il bien veiller au contexte et à la cible. Le moindre pas de côté, et c’était la baffe garantie, la fessée, l’heure dans le coin, le au lit sans souper, ou le va manger dans l’escalier de la cave !
Je n’ai donc jamais eu l’occasion de traiter mon père de con, ma mère de putain, mon prof d'enfoiré, ni mon voisin de pédé. Mais je ne m’en porte pas plus mal pour autant je crois !
J’ai beau chercher. J'en trouve difficilement d'autre, car, du côté des jurons et des noms d’oiseaux, notre vocabulaire était bien pauvre à côté de celui des nouvelles générations.
Les injures ? Flamind (Flamand), ou pire Mâssi Flamind (Sale Flamand), Ewaré (Egaré, fou), Biesse (Bête)… Les jurons ? Je ne trouve que Nondidju !
Et encore fallait-il bien veiller au contexte et à la cible. Le moindre pas de côté, et c’était la baffe garantie, la fessée, l’heure dans le coin, le au lit sans souper, ou le va manger dans l’escalier de la cave !
Je n’ai donc jamais eu l’occasion de traiter mon père de con, ma mère de putain, mon prof d'enfoiré, ni mon voisin de pédé. Mais je ne m’en porte pas plus mal pour autant je crois !
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samedi 8 mars 2008
Meules de foin
Au moins une fois l’an, les meules de foin poussaient dans les prairies.
Trois perches dressées, comme pour une tente d’indien. Le foin séchait sur les meules. Sortes de champignons qui émergeaient de temps en temps sur les prairies. Avec la mécanisation, elles ont disparu, et le foin en vrac a laissé sa place au foin en balles.
Reste-t-il encore l’un ou l’autre fermier qui résisterait à la nouvelle mode ? Si c’est le cas, ils sont tellement rares que je peux facilement compter celles que j’ai vues « récemment ».
Une fois, peut-être deux mais pas plus, dans ma rue. Un ridicule bout de prairie agrémenté de deux arbres, obstacle rédhibitoire à la mécanisation. J'y ai bien vu quelques meules, entre 91 et aujourd’hui… mais plutôt du côté de 91.
Une autre fois encore, plus récemment, sur un bout de prairie particulièrement enclavé, du côté de Roeselare. C’était il y a au moins 4 ou 5 ans… et je n’ai pas eu l’occasion de mener une nouvelle expédition anthropologique dans ce coin.
Une dernière fois enfin, il y a un an ou deux, aux Pays Bas, du côté de Valkenswaard, au sud d’Eindhoven…
N’oubliez donc pas, la prochaine fois que vous voyez une meule de foin. Arrêtez-vous. Prenez-la en photo. Retournez-y éventuellement avec vos enfants ou vos petits enfants. Prévenez la presse et la télévision. Arrêtez les voitures et ouvrez un blog !
S’il n’est pas déjà trop tard, il est vraiment grand temps !
Trois perches dressées, comme pour une tente d’indien. Le foin séchait sur les meules. Sortes de champignons qui émergeaient de temps en temps sur les prairies. Avec la mécanisation, elles ont disparu, et le foin en vrac a laissé sa place au foin en balles.
Reste-t-il encore l’un ou l’autre fermier qui résisterait à la nouvelle mode ? Si c’est le cas, ils sont tellement rares que je peux facilement compter celles que j’ai vues « récemment ».
Une fois, peut-être deux mais pas plus, dans ma rue. Un ridicule bout de prairie agrémenté de deux arbres, obstacle rédhibitoire à la mécanisation. J'y ai bien vu quelques meules, entre 91 et aujourd’hui… mais plutôt du côté de 91.
Une autre fois encore, plus récemment, sur un bout de prairie particulièrement enclavé, du côté de Roeselare. C’était il y a au moins 4 ou 5 ans… et je n’ai pas eu l’occasion de mener une nouvelle expédition anthropologique dans ce coin.
Une dernière fois enfin, il y a un an ou deux, aux Pays Bas, du côté de Valkenswaard, au sud d’Eindhoven…
N’oubliez donc pas, la prochaine fois que vous voyez une meule de foin. Arrêtez-vous. Prenez-la en photo. Retournez-y éventuellement avec vos enfants ou vos petits enfants. Prévenez la presse et la télévision. Arrêtez les voitures et ouvrez un blog !
S’il n’est pas déjà trop tard, il est vraiment grand temps !
vendredi 7 mars 2008
Lithinée
A Verviers, on buvait de la lithinée.
Chez mes cousins des Hougnes, on ne buvait pas l’eau du robinet comme ça. On y ajoutait de mystérieux sachets de lithinée.
Rituel bizarre pour nous qui étions habitués à une eau particulièrement pure, descendant tout droit du plateau des Hautes Fagnes.
D’autant plus que la leur aussi venait des Fagnes… mais, distribuée dans de vieilles tuyauteries en plomb elle était pratiquement imbuvable. Tant pour son goût détestable que par sa charge de métaux délétères.
Mais, poison ou pas, à l’époque, on buvait encore bien de l’eau du robinet. Elle n’était pas encore – comme aujourd’hui – tant saturée en chlore que l’on a l’impression de boire de l’eau de javel !
Chez mes cousins des Hougnes, on ne buvait pas l’eau du robinet comme ça. On y ajoutait de mystérieux sachets de lithinée.
Rituel bizarre pour nous qui étions habitués à une eau particulièrement pure, descendant tout droit du plateau des Hautes Fagnes.
D’autant plus que la leur aussi venait des Fagnes… mais, distribuée dans de vieilles tuyauteries en plomb elle était pratiquement imbuvable. Tant pour son goût détestable que par sa charge de métaux délétères.
Mais, poison ou pas, à l’époque, on buvait encore bien de l’eau du robinet. Elle n’était pas encore – comme aujourd’hui – tant saturée en chlore que l’on a l’impression de boire de l’eau de javel !
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L
jeudi 6 mars 2008
Kepi
Sur les vieilles photos, les gendarmes portaient un képi ridicule, de forme indéfinissable, et bien plus haut que sa version actuelle.
Ridicule, c’est vrai, mais les couvre-chefs insolites font bien partie du charme des vieilles photos, et les inscrivent immédiatement dans leur époque.
Je ne me rappelle plus l’avoir vu sur la tête d’un gendarme, c’est vrai.
Mais par contre, une des saynettes de la remise des prix alors que j’étais en maternelle, présentait bien la chanson des petits gendarmes. Et ils portaient bien des imitations en carton de tels képis.
Et c’est surtout la photo de ce couvre chef qui a marqué ma mémoire. De rois ou de ministres, d'événements dramatiques ou de crimes. Des grandes grèves de 60 peut-être aussi.
Quick et Flupke étaient associés au casque du gendarme ? Notre génération sera peut-être un jour associée à ce képi.
Ridicule, c’est vrai, mais les couvre-chefs insolites font bien partie du charme des vieilles photos, et les inscrivent immédiatement dans leur époque.
Je ne me rappelle plus l’avoir vu sur la tête d’un gendarme, c’est vrai.
Mais par contre, une des saynettes de la remise des prix alors que j’étais en maternelle, présentait bien la chanson des petits gendarmes. Et ils portaient bien des imitations en carton de tels képis.
Et c’est surtout la photo de ce couvre chef qui a marqué ma mémoire. De rois ou de ministres, d'événements dramatiques ou de crimes. Des grandes grèves de 60 peut-être aussi.
Quick et Flupke étaient associés au casque du gendarme ? Notre génération sera peut-être un jour associée à ce képi.
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K
mercredi 5 mars 2008
Juke-box
Tous les 45 tours récents étaient présents dans le juke-box de la piscine.
Dans les cafés d’alors, il n’y avait pas de musique de fond. Pas de radio, pas de télévision allumée en permanence.
Alors parfois, quelqu’un se dirigeait vers le juke-box. Enfournait quelques pièces. Sélectionnait ses morceaux. Et retournait à sa place.
Pour nous les gosses, ce n’était pas tant la musique qui nous attirait que la précision de la mécanique qui se mettait en route. Un bras prélevait le 45 tours, le posait sur le tourne disque dans le bon sens (eh oui, un 45 tours, comme un 33, avait deux faces) et la musique commençait. A la fin du morceau, le disque était rangé à sa place et le suivant le remplaçait.
Pas besoin de Wurlitzer somptueux, n’importe quel juke-box était comme un miracle de technologie, comme apporté là par quelque civilisation extra-terrestre.
Quant aux morceaux. Je ne me souviens que de variété française. Sirupeuse à souhait … « Pour un petit tour, au petit jour, entre tes draps… pour un petit tour, au petit jour, entre tes bras… la, la, la, lala, la lalala… » Ou plus animée « Si j’avais un marteau… » … Que de toute manière nous n’entendrions jamais à la maison.
Dans les cafés d’alors, il n’y avait pas de musique de fond. Pas de radio, pas de télévision allumée en permanence.
Alors parfois, quelqu’un se dirigeait vers le juke-box. Enfournait quelques pièces. Sélectionnait ses morceaux. Et retournait à sa place.
Pour nous les gosses, ce n’était pas tant la musique qui nous attirait que la précision de la mécanique qui se mettait en route. Un bras prélevait le 45 tours, le posait sur le tourne disque dans le bon sens (eh oui, un 45 tours, comme un 33, avait deux faces) et la musique commençait. A la fin du morceau, le disque était rangé à sa place et le suivant le remplaçait.
Pas besoin de Wurlitzer somptueux, n’importe quel juke-box était comme un miracle de technologie, comme apporté là par quelque civilisation extra-terrestre.
Quant aux morceaux. Je ne me souviens que de variété française. Sirupeuse à souhait … « Pour un petit tour, au petit jour, entre tes draps… pour un petit tour, au petit jour, entre tes bras… la, la, la, lala, la lalala… » Ou plus animée « Si j’avais un marteau… » … Que de toute manière nous n’entendrions jamais à la maison.
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J
mardi 4 mars 2008
Interlock
Interlock, dralon, nylon, velours, jersey, pilou, tergal,…
Ce sont les sept qui me viennent immédiatement à la mémoire. Mais nous en connaissions d’autres, des noms de tissus.
Il est vrai que notre mère – comme tant d’autres à l’époque – cousait tout ou partie de nos vêtements. Et que mon père, en bon Verviétois, avait fait des études textiles.
Mais ce n’était pas tout. Les vêtements n’étaient pas simplement des objets qu’on achetait, qu’on utilisait si peu de temps, et puis que l’on jetait.
Faits à la maison, ou hérités d’un cousin plus âgé, même neufs ils avaient déjà parfois une histoire et gardaient une origine. Made in China ne figurait alors sur aucune étiquette. Ils venaient donc bien de quelque part, et surtout de quelqu'un. Comme les costumes de mon père, taillés sur mesure. Un luxe aujourd'hui. La norme à l'époque.
Ce sont les sept qui me viennent immédiatement à la mémoire. Mais nous en connaissions d’autres, des noms de tissus.
Il est vrai que notre mère – comme tant d’autres à l’époque – cousait tout ou partie de nos vêtements. Et que mon père, en bon Verviétois, avait fait des études textiles.
Mais ce n’était pas tout. Les vêtements n’étaient pas simplement des objets qu’on achetait, qu’on utilisait si peu de temps, et puis que l’on jetait.
Faits à la maison, ou hérités d’un cousin plus âgé, même neufs ils avaient déjà parfois une histoire et gardaient une origine. Made in China ne figurait alors sur aucune étiquette. Ils venaient donc bien de quelque part, et surtout de quelqu'un. Comme les costumes de mon père, taillés sur mesure. Un luxe aujourd'hui. La norme à l'époque.
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I
lundi 3 mars 2008
Heyes
Le 6 janvier, nous les enfants allions faire les heyes de maison en maison.
Pourquoi faut-il donc abolument que les enfants d’aujourd’hui emboitent le pas aux petits Américains pour copier leurs, très commerciales, coutumes de halloween. Revêtent des costumes de supermarché. Et tentent d'imiter péniblement ce qu'ils ont vu - en version doublée évidemment - dans les films.
Pour notre part, chaque année, le 6 janvier nous ne manquions pas d’ailler heyi (ou faire les heyes).
Sur le pas des portes, dans le soir qui tombe si tôt à cette époque, nous chantions – en wallon naturellement - notre chanson. «Binamé nosdames no v’nan heyi…» et la suite à l’avenant. La chanson disait que c’étaient les rois mages qui nous avaient envoyés - ou, quand nous serions plus grands, une version légèrement modifiée, prétendant que c'était plutôt l'abbé Wimbomont qui nous envoyait, responsable des collectes pour les missions, et grand "bribeux" de tous les instants -.
En retour, nous recevions quelques chiques, si rarement, une pièce de monnaie - pas vraiment appréciée -.
Et si j'ai longtemps cru que heyi était synonyme de mendier... l'Internet m'a enfin démenti, m'apprenant que les "heyes" c'est l'équivalent wallon des "Christmas carols" anglais, les chants de et autour de la Noël.
Mais j'ai été plus heureux encore lorsqu'un jour, il y a une bonne dizaine d'année, j'ai pu voir une photo de gosses suivant exactement la même tradition. Et s'en allant de maison en maison ce même 6 janvier. C'était dans le Standaard magazine. Et cela se passait dans la campagne flamande. Me laissant donc croire que le petit Flamand pourrait partager certaines coutumes avec le petit Wallon... malgré tous les stupides discours séparatistes, ratachistes, racistes et nationalistes.
Et que les particularités locales seront donc un jour peut-être l'occasion de rencontres fertiles plutôt que de divisions stériles !
Pourquoi faut-il donc abolument que les enfants d’aujourd’hui emboitent le pas aux petits Américains pour copier leurs, très commerciales, coutumes de halloween. Revêtent des costumes de supermarché. Et tentent d'imiter péniblement ce qu'ils ont vu - en version doublée évidemment - dans les films.
Pour notre part, chaque année, le 6 janvier nous ne manquions pas d’ailler heyi (ou faire les heyes).
Sur le pas des portes, dans le soir qui tombe si tôt à cette époque, nous chantions – en wallon naturellement - notre chanson. «Binamé nosdames no v’nan heyi…» et la suite à l’avenant. La chanson disait que c’étaient les rois mages qui nous avaient envoyés - ou, quand nous serions plus grands, une version légèrement modifiée, prétendant que c'était plutôt l'abbé Wimbomont qui nous envoyait, responsable des collectes pour les missions, et grand "bribeux" de tous les instants -.
En retour, nous recevions quelques chiques, si rarement, une pièce de monnaie - pas vraiment appréciée -.
Et si j'ai longtemps cru que heyi était synonyme de mendier... l'Internet m'a enfin démenti, m'apprenant que les "heyes" c'est l'équivalent wallon des "Christmas carols" anglais, les chants de et autour de la Noël.
Mais j'ai été plus heureux encore lorsqu'un jour, il y a une bonne dizaine d'année, j'ai pu voir une photo de gosses suivant exactement la même tradition. Et s'en allant de maison en maison ce même 6 janvier. C'était dans le Standaard magazine. Et cela se passait dans la campagne flamande. Me laissant donc croire que le petit Flamand pourrait partager certaines coutumes avec le petit Wallon... malgré tous les stupides discours séparatistes, ratachistes, racistes et nationalistes.
Et que les particularités locales seront donc un jour peut-être l'occasion de rencontres fertiles plutôt que de divisions stériles !
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dimanche 2 mars 2008
Gai
J’ai bon, c’est gai !
Riez. Riez si vous voulez. Grand bien vous fasse.
J’ai bon vous fait rire… et gai est pour vous synonyme d’homosexuel ? Après notre vilain accent nous faudra-t-il à son tour renier tout à fait notre langue pour la conformer à l’idéal parisien ?
Les localismes, les accents et les patois sont comme des épices pour la bouche et les oreilles. Enlevez les et vous consommerez une langue surgelée ou en conserves. Combattez-les, et c’est le sel que vous supprimez de tous vos plats. Méprisez-les, et vous vous condamnez en même temps que nous à l’éternel fast-food de la pratique du bon français de Paris !
Je garde donc mon c’est gai, pour dire que je m’amuse, que je suis bien, que j’ai bon. Je le garde parce je m’y sens si bien que j’y reviendrai si on me le permet. Je le garde enfin pour la simplicité de la déclaration. Que voudriez vous que je vous dise à la place : c’est amusant ? c’est plaisant ?
Non. C’est gai !
Riez. Riez si vous voulez. Grand bien vous fasse.
J’ai bon vous fait rire… et gai est pour vous synonyme d’homosexuel ? Après notre vilain accent nous faudra-t-il à son tour renier tout à fait notre langue pour la conformer à l’idéal parisien ?
Les localismes, les accents et les patois sont comme des épices pour la bouche et les oreilles. Enlevez les et vous consommerez une langue surgelée ou en conserves. Combattez-les, et c’est le sel que vous supprimez de tous vos plats. Méprisez-les, et vous vous condamnez en même temps que nous à l’éternel fast-food de la pratique du bon français de Paris !
Je garde donc mon c’est gai, pour dire que je m’amuse, que je suis bien, que j’ai bon. Je le garde parce je m’y sens si bien que j’y reviendrai si on me le permet. Je le garde enfin pour la simplicité de la déclaration. Que voudriez vous que je vous dise à la place : c’est amusant ? c’est plaisant ?
Non. C’est gai !
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G
samedi 1 mars 2008
Farde
Pour un fin dossier, ne dites pas chemise, dites farde, et pour une cartouche de cigarettes, dites farde aussi.
Google me propose d’essayer aussi classeur ! Mais un classeur, c’est plus gros. Une farde, c’est fin, compact. Et franchement, je préfère farde.
En plus, farde, c’est un mot pour faire rêver et voyager. C’est un mot arabe pour un colis porté par les animaux de bât ! Du tabac, du papier, rien que des matières précieuses et magiques.
Laissons donc les cigarettes françaises être livrées très militairement dans des cartouches… et les feuilles volantes de leurs petits élèves être ordonnées strictement dans des classeurs… Chez nous l’un et l’autre continueront je l’espère à nous être livrés par des chameliers, dans des emballages aux odeurs de miel, d’épices et de soleil !
Google me propose d’essayer aussi classeur ! Mais un classeur, c’est plus gros. Une farde, c’est fin, compact. Et franchement, je préfère farde.
En plus, farde, c’est un mot pour faire rêver et voyager. C’est un mot arabe pour un colis porté par les animaux de bât ! Du tabac, du papier, rien que des matières précieuses et magiques.
Laissons donc les cigarettes françaises être livrées très militairement dans des cartouches… et les feuilles volantes de leurs petits élèves être ordonnées strictement dans des classeurs… Chez nous l’un et l’autre continueront je l’espère à nous être livrés par des chameliers, dans des emballages aux odeurs de miel, d’épices et de soleil !
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