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mercredi 19 décembre 2007

Digue

Soudain, il y avait devant nous la digue… et derrière la digue, la mer !

La mer était si loin alors.
Mais, même proche, il restait la digue à franchir.
Il y avait depuis longtemps quelque chose dans l’air. Une tension. De l’iode peut être. Ou bien une mouette. Une nature particulière du vent. A pied ou en voiture, la digue était comme une page à tourner. Que caractère par caractère on déchiffre et qui subitement révèle le mystère du récit.
La mer était subitement là, et l’histoire faisait disparaître le livre qui la retenait. La digue, on était dessus mais on ne la voyait plus, on ne vivait plus que la mer, le vent, l’iode, le ciel…
Même la dune n’aura jamais sa rigueur à contenir notre patience.
La digue est à la mer ce que le suspense est au récit.

jeudi 22 novembre 2007

Decalcomanie

Une notice au dos
C'est le mode d'emploi
Laissez tremper dans l'eau
Et comptez jusqu'à trois
Sur un support bien lisse
Ça devient un réflexe
On maintient de l'index
Et du pouce on coulisse
Et un Davy Crockett
A l'avant du frigo ...

Et Gottainer continue plus avant son mambo de la décalcomanie.
Avant l'autocollant, il y avait donc cette petite chose fragile, qui réclamait bien du doigté pour la mettre en place.
Il y en avait de superbes, et de tous les styles. Et quand on faisait une maquette d'avion ou de bateau, la pose des décalco donnait au moins la moitié du plaisir, indiquant que la bête allait bientôt pouvoir être montrée.
Quelle déchéance elle a subi par la suite... la dernière fois que j'en ai vu, c'était sous forme de décorations pour de ridicules oeufs de Pâques où l'autocollant est venu ensuite faire un tour.
Seuls peut être les faux tatouages qu'aiment les enfants s'apparentent encore, par le plaisir qu'ils peuvent donner, à cet imagier disparu.

jeudi 18 octobre 2007

Drache

Il drache... la drache nationale...

Il drache, dit-on. La drache nationale, dit-on aussi lorsque, traditionnellement, le défilé du 21 juillet est arrosé. Qu'est-ce qu'il a donc pris au Larousse d'écrire: "régional". Quoi de plus national en effet que la drache.
Quand il n'y aura plus rien de national en Belgique, qu'elle aura disparu, il nous resterait au moins cela.
La drache, c'est la pluie avec un nom qui mériterait d'être celui d'une divinité celtique (c'est dailleurs celui du dragon en allemand). Et encore, la drache, ce n'est pas la pluie, ni l'averse, ni le crachin. Pas l'orage, ni l'ondée. Non, la drache c'est... la drache! C'est mouillé, jusqu'aux os. Ou bien ça dure à n'en pas finir. Et ça vient toujours au plus mauvais moment.
Il est à se demander d'ailleurs comment les autres peuples (les parisiens, bretons, lorrains et autres sudistes) peuvent se passer dans leur français d'un mot aussi indispensable. Tellement irremplaçable que non seulement les nordistes mais aussi nos cousins les congolais ont choisi de le partager avec nous.
Non, la drache, ce n'est pas un phénomène météorologique... C'est bien plus que ça! A se demander si ça ne serait pas un peu politique!