Des cartes à jouer et des pinces à linge. Quel boucan cela faisait dans les rayons de nos vélos.
Au mieux, nous jouions à bataille. Plus grand, nous apprendrions aussi parfois à jouer au couillon. Cela ne nous empêchait nullement de faire grand usage de cartes à jouer.
Une pince à linge, une ou deux cartes qui aboutissent dans les rayons de la roue avant. L'opération répétée de chaque côté... et de préférence aussi sur les vélos des copains, et nous étions prêts pour faire le tour du quartier.
Aucune utilité évidemment, sauf celle de se faire entendre... mais c'était un plaisir si simple.
mercredi 21 novembre 2007
mardi 20 novembre 2007
Service militaire
Le service militaire forgeait les hommes...
Dans le temps, le monde était simple. Il y avait ceux qui avaient fait leur service militaire (les hommes) et les autres.
Les femmes faisaient évidemment partie de la deuxième catégorie, et n'avaient de ce fait rien d'intéressant à raconter.
Alors que ceux qui l'avaient fait, lorsqu'ils étaient entre eux, passaient les cinquante années suivantes à raconter combien la vie qu'ils menaient alors était débile, les ordres stupides et tout cela une perte de temps et d'énergie. Mais que survienne quelqu'un qui ne l'avait pas fait... il se mettaient à le convaincre qu'il ne saurait jamais ce que c'est que de devenir un homme, un vrai...
Ceux qui ne l'avaient pas fait d'expliquer à leur tour comment ils avaient réussi à éviter la corvée. Se glorifiant de leurs pieds plats ou d'un testicule en moins dont ils auraient eu honte en d'autres circonstances. Et que penser alors de la réalité ou de la feinte des maux de ceux qui étaient exclus pour des motifs psychiatriques ? Le conseil de révision et leurs journées au Petit Chateau se racontaient comme Napoléon a du resasser le récit de ses batailles à ses géoliers de Sainte Hélène...
Car d'un côté comme de l'autre, le service militaire aura surtout réussi à généraliser les minables entourloupes et tant de soumission.
Dans le temps, le monde était simple. Il y avait ceux qui avaient fait leur service militaire (les hommes) et les autres.
Les femmes faisaient évidemment partie de la deuxième catégorie, et n'avaient de ce fait rien d'intéressant à raconter.
Alors que ceux qui l'avaient fait, lorsqu'ils étaient entre eux, passaient les cinquante années suivantes à raconter combien la vie qu'ils menaient alors était débile, les ordres stupides et tout cela une perte de temps et d'énergie. Mais que survienne quelqu'un qui ne l'avait pas fait... il se mettaient à le convaincre qu'il ne saurait jamais ce que c'est que de devenir un homme, un vrai...
Ceux qui ne l'avaient pas fait d'expliquer à leur tour comment ils avaient réussi à éviter la corvée. Se glorifiant de leurs pieds plats ou d'un testicule en moins dont ils auraient eu honte en d'autres circonstances. Et que penser alors de la réalité ou de la feinte des maux de ceux qui étaient exclus pour des motifs psychiatriques ? Le conseil de révision et leurs journées au Petit Chateau se racontaient comme Napoléon a du resasser le récit de ses batailles à ses géoliers de Sainte Hélène...
Car d'un côté comme de l'autre, le service militaire aura surtout réussi à généraliser les minables entourloupes et tant de soumission.
lundi 19 novembre 2007
Bas nylons
Zut, j'ai une flèche dans mon bas gauche...
Toutes les femmes il me semble, portaient des bas nylons.
On ne se maquillait pas alors, ou alors si peu, et seulement pour les grandes occasions (je me souviens que ma mère avait un tube de rouge à lèvre)... mais aller les jambes nues avait quelque chose d'inconvenant. Les femmes n'ont osé exhibé leurs mollets blanchâtres à l'épilation imparfaite que bien plus tard.
Je me souviens aussi qu'il devait d'abord s'agir de bas. Je me souviens parfaitement de ces fixations bizarres, de jaretelles ou d'attaches sur un corset de ma mère, concues pour tenir fermement mais sans déchirer, le précieux matériau. Mais très vite, il s'est agi de collants. Des panties disait on. L'avantage? La fixation. L'inconvénient? Quand un bas filait, on pouvait le remplacer par un autre. Le panty, lui, était fichu...
Les flèches dans les bas, elles ont peut être recueilli plus de vernis à ongle chez certaines que leurs ongles.
Mais tout ça, c'était évidemment avant le pantalon.
Toutes les femmes il me semble, portaient des bas nylons.
On ne se maquillait pas alors, ou alors si peu, et seulement pour les grandes occasions (je me souviens que ma mère avait un tube de rouge à lèvre)... mais aller les jambes nues avait quelque chose d'inconvenant. Les femmes n'ont osé exhibé leurs mollets blanchâtres à l'épilation imparfaite que bien plus tard.
Je me souviens aussi qu'il devait d'abord s'agir de bas. Je me souviens parfaitement de ces fixations bizarres, de jaretelles ou d'attaches sur un corset de ma mère, concues pour tenir fermement mais sans déchirer, le précieux matériau. Mais très vite, il s'est agi de collants. Des panties disait on. L'avantage? La fixation. L'inconvénient? Quand un bas filait, on pouvait le remplacer par un autre. Le panty, lui, était fichu...
Les flèches dans les bas, elles ont peut être recueilli plus de vernis à ongle chez certaines que leurs ongles.
Mais tout ça, c'était évidemment avant le pantalon.
dimanche 18 novembre 2007
Tourterelle turque
La tourterelle turque est une immigrée récente...
Un jour, vers la fin des années 60, elle est apparue dans notre jardin. Ma mère y nourrissait une foule d'oiseaux et se faisait un plaisir de les identifier.
Non, la tourterelle turque, aujourd'hui familière, n'a pas toujours été là. Elle s'est installée en Belgique récemment. Il y a donc des gens qui n'en auront jamais vu... d'autres qui en auront toujours vu...
Et surtout, la plupart qui n'auront jamais fait la différence entre l'avant et l'après... face à quelques uns qui, comme moi, se souviennent de leur arrivée.
Mais à voir la façon dont le monde tourne, je crains maintenant d'avoir surtout à tenter de me souvenir quand tel insecte, tel oiseau ou telle fleur auront disparu... Vous avez entendu le coucou cette année? Et l'an dernier?
Un jour, vers la fin des années 60, elle est apparue dans notre jardin. Ma mère y nourrissait une foule d'oiseaux et se faisait un plaisir de les identifier.
Non, la tourterelle turque, aujourd'hui familière, n'a pas toujours été là. Elle s'est installée en Belgique récemment. Il y a donc des gens qui n'en auront jamais vu... d'autres qui en auront toujours vu...
Et surtout, la plupart qui n'auront jamais fait la différence entre l'avant et l'après... face à quelques uns qui, comme moi, se souviennent de leur arrivée.
Mais à voir la façon dont le monde tourne, je crains maintenant d'avoir surtout à tenter de me souvenir quand tel insecte, tel oiseau ou telle fleur auront disparu... Vous avez entendu le coucou cette année? Et l'an dernier?
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samedi 17 novembre 2007
Pissenlit
Madame Larousse sème à tout vent... des pissenlits qui feront une délicieuse salade...
L'homme, à mon époque, avait encore une tradition vivace de cueillette... Pour manger, pour vendre,... champignons, muguet, pissenlits,...
Au printemps, une fois ou deux, nous avions droit à notre salade de pissenlits. A d'autres c'était la soupe d'orties. En automne, les champignons des champs. En été myrtilles et airelles. Et les gelées de framboises. Celles de mûres...
La recette: Récoltez des feuilles de pissenlit (avec un petit couteau, on les tranche au dessus de la racine en un mouvement tournant) bien avant que ne s'annonce la floraison.
Lavez les. Préparez vos pommes de terre. Rissolez des lardons fumés dans une copieuse dose de beurre ou de margarine, jusqu'à ce qu'ils soient bien grillés. Tranchez vos feuilles de pissenlit en morceaux de plus ou moins 1 cm.
Disposez les pommes de terre, les pissenlits, le lard dans un grand plat. Poivrez copieusement.
Vous pouvez aussi les préparer "à la liégoise", en terminant la cuisson du lard avec une bonne dose de vinaigre (à l'estragon si possible).
L'homme, à mon époque, avait encore une tradition vivace de cueillette... Pour manger, pour vendre,... champignons, muguet, pissenlits,...
Au printemps, une fois ou deux, nous avions droit à notre salade de pissenlits. A d'autres c'était la soupe d'orties. En automne, les champignons des champs. En été myrtilles et airelles. Et les gelées de framboises. Celles de mûres...
La recette: Récoltez des feuilles de pissenlit (avec un petit couteau, on les tranche au dessus de la racine en un mouvement tournant) bien avant que ne s'annonce la floraison.
Lavez les. Préparez vos pommes de terre. Rissolez des lardons fumés dans une copieuse dose de beurre ou de margarine, jusqu'à ce qu'ils soient bien grillés. Tranchez vos feuilles de pissenlit en morceaux de plus ou moins 1 cm.
Disposez les pommes de terre, les pissenlits, le lard dans un grand plat. Poivrez copieusement.
Vous pouvez aussi les préparer "à la liégoise", en terminant la cuisson du lard avec une bonne dose de vinaigre (à l'estragon si possible).
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vendredi 16 novembre 2007
Apartheid
Trop longtemps, j'ai cru que l'apartheid me survivrait...
Le monde a produit et produira encore certaines aberrations qu'il n'est pas bon d'oublier.
Le développement séparé de nos coloniaux et la ségrégation raciale à l'américaine ont survécu trop longtemps en Afrique du Sud sous le nom de l'apartheid. L'histoire semblait arrêtée dans cette partie de l'Afrique.
En un temps ou la priorité politique était d'abord de lutter contre les rouges, le monde était bien trop complaisant vis à vis de Pretoria.
A la mort du communisme, l'apartheid est soudainement tombé, comme un fruit trop mur. Reste à expliquer comment et pourquoi il aura pu survivre aussi longtemps.
D'autres aberrations sont en face de nous, que nous reconnaissons facilement. Il nous faudra un certain temps encore pour en identifier et nommer d'autres, que nos esprits engourdis prétendent trouver fréquentables... Plus de temps encore pour que quelque chose soit fait pour mettre fin au scandale. Quels prétextes trouverons nous alors pour justifier qu'elles auront subsisté si lontemps? Que retiendra l'histoire de nos aveuglements coupables?
Le monde a produit et produira encore certaines aberrations qu'il n'est pas bon d'oublier.
Le développement séparé de nos coloniaux et la ségrégation raciale à l'américaine ont survécu trop longtemps en Afrique du Sud sous le nom de l'apartheid. L'histoire semblait arrêtée dans cette partie de l'Afrique.
En un temps ou la priorité politique était d'abord de lutter contre les rouges, le monde était bien trop complaisant vis à vis de Pretoria.
A la mort du communisme, l'apartheid est soudainement tombé, comme un fruit trop mur. Reste à expliquer comment et pourquoi il aura pu survivre aussi longtemps.
D'autres aberrations sont en face de nous, que nous reconnaissons facilement. Il nous faudra un certain temps encore pour en identifier et nommer d'autres, que nos esprits engourdis prétendent trouver fréquentables... Plus de temps encore pour que quelque chose soit fait pour mettre fin au scandale. Quels prétextes trouverons nous alors pour justifier qu'elles auront subsisté si lontemps? Que retiendra l'histoire de nos aveuglements coupables?
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jeudi 15 novembre 2007
Blaireau
Pour trouver un blaireau, il suffisait d'aller dans la salle de bain.
Avant les rasoirs jetables et le savon en spray. Bien avant les rasoirs électriques et leur gel incorporé. Il y avait le rasoir et le blaireau.
Le blaireau, un court et épais pinceau que mon père frottait sur son savon à barbe - un cylindre de savon enrobé de papier argenté -. Ferme et doux à la fois... un magnifique pinceau pour caresser les joues.
Souvent je le prenais pour le frotter sur ma main ou mon visage. Sûrement pas dans la perspective de me raser un jour - je savais le rêche d'un visage mal rasé -... mais pour la douceur animale du contact. Comme si un peu de la vie et de la chaleur de l'animal avaient survécu dans cet objet quotidien.
Avant les rasoirs jetables et le savon en spray. Bien avant les rasoirs électriques et leur gel incorporé. Il y avait le rasoir et le blaireau.
Le blaireau, un court et épais pinceau que mon père frottait sur son savon à barbe - un cylindre de savon enrobé de papier argenté -. Ferme et doux à la fois... un magnifique pinceau pour caresser les joues.
Souvent je le prenais pour le frotter sur ma main ou mon visage. Sûrement pas dans la perspective de me raser un jour - je savais le rêche d'un visage mal rasé -... mais pour la douceur animale du contact. Comme si un peu de la vie et de la chaleur de l'animal avaient survécu dans cet objet quotidien.
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