T’as vu Jean-Luc avec sa ketche ?
Ma connaissance du wallon est bien trop sommaire pour tenter d’en savoir plus. Mais la ketche c’était la copine, à ne pas confondre avec sa version bruxelloise (le petit gars, le ketje de Bruxelles, équivalent du titi parisien).
Evidemment un ou deux rangs en dessous de la crapaude. Et pas du tout aussi sérieux ni adulte.
La ketche, c’était vraiment un truc de gosses.
mercredi 26 décembre 2007
mardi 25 décembre 2007
Jules
Je vais chez Jules.
Est-ce que l’expression est encore utilisée ?
Pudeur stupide du langage ? Tartuferie ? Aller chez Jules, c’était aller à la toilette (aux toilettes pour nos amis français).
Qui oserait s'appeler Jules dès lors ? Pas de chance, j'aurais tant voulu prénommer mon fils ainsi !
Est-ce que l’expression est encore utilisée ?
Pudeur stupide du langage ? Tartuferie ? Aller chez Jules, c’était aller à la toilette (aux toilettes pour nos amis français).
Qui oserait s'appeler Jules dès lors ? Pas de chance, j'aurais tant voulu prénommer mon fils ainsi !
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J
lundi 24 décembre 2007
Internat
Comme Harry Potter, j’ai vécu à l’internat.
Chaque école un peu importante avait le sien. Et dans la mienne les externes n’étaient qu’une petite minorité d’indigènes, de fils de paysans parfois un peu balourds - pas plus, pas moins que les autres évidemment -.
Le monde était bien plus grand alors… où alors étions nous plus petits que les distances paraissaient si importantes; qu’aller à l’école à 40 km de distance impliquait nécessairement de partir le lundi matin pour ne revenir que le samedi midi. Et que dire de ces fils de militaires casernés en Allemagne qui, en une petite journée et demi, faisaient un rapide aller retour entre l’école et leur famille résidant en territoire ennemi - comment appeler autrement un territoire que nous occupions militairement ? -.
L’internat de tous les fantasmes et légendes, pour ceux qui n'y vivaient pas. Derrière le secret de leurs murs, l’occasion de tous les récits fabriqués pour – au choix - fasciner ou effrayer l’auditeur.
Mais en tout cas, c’était chez nous. La première véritable occasion de vivre pendant des jours et des semaines sur un territoire qui était le nôtre. Que jamais aucun parent ne pourrait parcourir qu’en visiteur et en étranger.
Chaque école un peu importante avait le sien. Et dans la mienne les externes n’étaient qu’une petite minorité d’indigènes, de fils de paysans parfois un peu balourds - pas plus, pas moins que les autres évidemment -.
Le monde était bien plus grand alors… où alors étions nous plus petits que les distances paraissaient si importantes; qu’aller à l’école à 40 km de distance impliquait nécessairement de partir le lundi matin pour ne revenir que le samedi midi. Et que dire de ces fils de militaires casernés en Allemagne qui, en une petite journée et demi, faisaient un rapide aller retour entre l’école et leur famille résidant en territoire ennemi - comment appeler autrement un territoire que nous occupions militairement ? -.
L’internat de tous les fantasmes et légendes, pour ceux qui n'y vivaient pas. Derrière le secret de leurs murs, l’occasion de tous les récits fabriqués pour – au choix - fasciner ou effrayer l’auditeur.
Mais en tout cas, c’était chez nous. La première véritable occasion de vivre pendant des jours et des semaines sur un territoire qui était le nôtre. Que jamais aucun parent ne pourrait parcourir qu’en visiteur et en étranger.
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I
dimanche 23 décembre 2007
Hache-persil
Charles, tu peux me hacher le persil ?
Dans la cuisine, il n'y avait pas 150 ustensiles. Et bien peu étaient électriques. La plupart semble avoir disparu de notre mémoire. Et ce qu’ils servaient à préparer ne figure évidemment plus sur nos assiettes au quotidien.
Le persil par exemple et le hache-persil.
Une sorte d'entonoir de tôle avec une poignée, au fond une grille, sur le côté une manivelle. On tournait la manivelle et le persil finissait haché sur les aliments. Finement, proprement. Tous les hachoirs électriques n'arriveront pas à autant de douceur.
S’il y avait une machine dans le tiroir, c'était donc bien que l’on consommait souvent du persil…
Dans la cuisine, il n'y avait pas 150 ustensiles. Et bien peu étaient électriques. La plupart semble avoir disparu de notre mémoire. Et ce qu’ils servaient à préparer ne figure évidemment plus sur nos assiettes au quotidien.
Le persil par exemple et le hache-persil.
Une sorte d'entonoir de tôle avec une poignée, au fond une grille, sur le côté une manivelle. On tournait la manivelle et le persil finissait haché sur les aliments. Finement, proprement. Tous les hachoirs électriques n'arriveront pas à autant de douceur.
S’il y avait une machine dans le tiroir, c'était donc bien que l’on consommait souvent du persil…
samedi 22 décembre 2007
Guyou
Qui veut jouer au guyou(oouuuu) ?
Des dizaines de fois, dans la cour de l’école communale des garçons, l’appel a été lancé. Mobilisant les participants. Dégageant le terrain.
Le guyou, c’était la chaine. Un en attrape un deuxième et, le tenant par la main, ils en attrapent un troisième. La quatrième capture permet de couper la chaine en deux et ainsi de suite.
Courir, attraper, se tenir par la main. Derrière les barrières de l'école, s'agiter de gauche à droite, tout le temps d'une récréation.
C’était un de nos rares jeux je crois. Nous n’avions pas de ballon. Aucun jeu ou accessoire. Mais nous n’aurions pour rien au monde manqué cette récréation.
Qui veut jouer au guyou(oouuuu) avec nou(oouuuu)s ?
Des dizaines de fois, dans la cour de l’école communale des garçons, l’appel a été lancé. Mobilisant les participants. Dégageant le terrain.
Le guyou, c’était la chaine. Un en attrape un deuxième et, le tenant par la main, ils en attrapent un troisième. La quatrième capture permet de couper la chaine en deux et ainsi de suite.
Courir, attraper, se tenir par la main. Derrière les barrières de l'école, s'agiter de gauche à droite, tout le temps d'une récréation.
C’était un de nos rares jeux je crois. Nous n’avions pas de ballon. Aucun jeu ou accessoire. Mais nous n’aurions pour rien au monde manqué cette récréation.
Qui veut jouer au guyou(oouuuu) avec nou(oouuuu)s ?
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G
vendredi 21 décembre 2007
Frontiere
A la frontière, le douanier levait la barrière et nous indiquait, d’un signe paresseux, que nous pouvions passer.
Au pire, s'il voulait faire du zèle, il y allait de la question rituelle "Rien à déclarer ?".
Une frontière n’était pas qu’un trait sur une carte, un panneau – ou un changement subtil - de signalisation sur une autoroute. Nous n’étions pas alors européens, mais belges, allemands, luxembourgeois, néérlandais ou français…
Le poste frontière avait cet aspect désuet qu'on ne retrouve vraiment que dans les albums de Tintin. Et entre Belgique et Allemagne on pouvait croire franchir le passage entre la Bordurie et la Syldavie.
Le même batiment sans éclat. La même barrière stupide. Une simple perche de sapin, levée par la force humaine… à une époque où tout ne devait pas être électrique, motorisé, télé ou radio commandé. Partout comme une copie d'un même douanier qui veut en faire le moins possible et rêve déjà d'une pension aussi paisible que l'aura été sa carrière.
Au pire, s'il voulait faire du zèle, il y allait de la question rituelle "Rien à déclarer ?".
Une frontière n’était pas qu’un trait sur une carte, un panneau – ou un changement subtil - de signalisation sur une autoroute. Nous n’étions pas alors européens, mais belges, allemands, luxembourgeois, néérlandais ou français…
Le poste frontière avait cet aspect désuet qu'on ne retrouve vraiment que dans les albums de Tintin. Et entre Belgique et Allemagne on pouvait croire franchir le passage entre la Bordurie et la Syldavie.
Le même batiment sans éclat. La même barrière stupide. Une simple perche de sapin, levée par la force humaine… à une époque où tout ne devait pas être électrique, motorisé, télé ou radio commandé. Partout comme une copie d'un même douanier qui veut en faire le moins possible et rêve déjà d'une pension aussi paisible que l'aura été sa carrière.
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F
jeudi 20 décembre 2007
Ecole le samedi
Nous allions à l’école du lundi au samedi. Seulement le matin, le mercredi et samedi.
Les week-ends sans voitures actuels de certaines de nos villes ne manquent pas de nous faire penser aux dimanches sans voitures de l’hiver 73-74. A la grande crise pétrolière qui eut lieu alors.
Cet hiver là, au lieu de quitter l’internat le samedi midi, c’est le vendredi soir que nous partions. Le pétrole était rare. Le dimanche, les autoroutes étaient envahies de cyclistes ou de skieurs parfois. Une vraie crise. Des rumeurs de guerre. Une tension internationale extrème.
Je crois me souvenir qu’en septembre suivant notre ministre de l’éducation nationale s’était rendu compte qu’il était effectivement possible d’organiser la semaine sur 5 jours. Mais il faudra encore quelques années avant que le ministre de l'emploi et du travail à son tour prenne ses mesures en faveur de nos parents.
La crise pétrolière nous avait offert ce que l’on appellerait plus tard le week-end.
Les week-ends sans voitures actuels de certaines de nos villes ne manquent pas de nous faire penser aux dimanches sans voitures de l’hiver 73-74. A la grande crise pétrolière qui eut lieu alors.
Cet hiver là, au lieu de quitter l’internat le samedi midi, c’est le vendredi soir que nous partions. Le pétrole était rare. Le dimanche, les autoroutes étaient envahies de cyclistes ou de skieurs parfois. Une vraie crise. Des rumeurs de guerre. Une tension internationale extrème.
Je crois me souvenir qu’en septembre suivant notre ministre de l’éducation nationale s’était rendu compte qu’il était effectivement possible d’organiser la semaine sur 5 jours. Mais il faudra encore quelques années avant que le ministre de l'emploi et du travail à son tour prenne ses mesures en faveur de nos parents.
La crise pétrolière nous avait offert ce que l’on appellerait plus tard le week-end.
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