jeudi 13 mars 2008

Ruban de machine à écrire

Une pression sur un curseur, et la machine passait du noir au rouge, par la magie du ruban bicolore.

Le temps des machines à écrire classiques est bien loin maintenant.
Dès avant la généralisation de l’ordinateur, dans les années 70, elles avaient d’ailleurs déjà été submergées par l’arrivée des machines IBM à boules.
Faut-il donc en rappeler le principe. Le papier est maintenu sur un chariot qui se déplace de droite à gauche, au rythme de la frappe. Chaque touche du clavier commande une tige qui vient frapper le ruban. Qui lui-même imprime le papier.
Et ce ruban de tissus était donc, d’habitude, rouge et noir.
Quand on le mettait en place, ou quand on le rebobinait, on s’en mettait évidemment plein les doigts. Mais cela faisait partie des charmes de la dactylographie ! Pour corriger ? Il suffisait de tout reprendre à zéro… Et pour les exemplaires multiples ? Le papier carbone…

mercredi 12 mars 2008

Quilles

Ce week-end on joue aux quilles et au billard.

Et non, tout ne vient pas d’outremanche et lancer une balle pour renverser des quilles est un jeu que les parents de nos parents – et encore bien des générations avant eux – pratiquaient quand il n’était pas du tout question de bowling.
On jouait alors aux quilles. Et dans de rares endroits on le fait encore.
Mais le bowling les a balayées de nos habitudes et bientôt de notre vocabulaire. Et l'exotisme de l'appellation anglaise les aura bientôt gommées de nos mémoires.

mardi 11 mars 2008

Pieces a trous

Dans le fond de nos boites de jouets, quelques pièces à trous.

Les pièces de 20, 25 et 50 centimes représentaient un mineur. Mais trainaient encore, ça et là, quelques pièces à trou.
Je ne me souviens pas en avoir utilisé pour faire des achats, mais je sais, pour l’avoir lu sur Internet, qu’on en a encore produit jusqu’en 47… Né 12 ans plus tard, ce n’étaient donc à l’époque pas vraiment des antiquités.

lundi 10 mars 2008

Objecteur

Service civil ou militaire ? Civil évidemment pour les objecteurs de conscience.

A une certaine époque, se tourner les pouces pendant un an dans une caserne, c’était servir son pays. Par contre travailler à la protection civile, dans un mouvement de jeunesse ou toute autre organisation sociale pendant deux ans, était un peu traitre à la patrie. Et il fallait donc bien le faire sentir à ces fameux objecteurs de conscience.
Fallait-il donc que ces empêcheurs de tuer en rond n’aient pas compris que nous étions en guerre ? – la rengaine actuelle de George W Bush, qui nous parait relever de la manie pathologique, était alors la norme -. Contre le communisme évidemment. Et le communiste (le couteau entre les dents) qui nous épiait de derrière son rideau de fer.
Les militaires eux, n’avaient d’objections que quand il était question de partir en opérations. Il fallait les voir pleurer à chaudes larmes devant les caméras de télévision lorsqu’ils étaient envoyés au Congo / Zaïre ou ailleurs pour aller sauver nos compatriotes. Prétendant que ce n’était pas pour ça qu’ils avaient rejoint les para-commandos. A croire qu'ils pensaient s'engager dans l'Armée du Salut quand ils ont signé leur contrat !
L’objecteur de conscience était donc le pigeon de la farce. Exploité tout autant que méprisé. Mais au bout du compte, c’est lui qui a eu raison. Le service militaire a été aboli !

dimanche 9 mars 2008

Nondidju

Crénondidju de nondiju !

J’ai beau chercher. J'en trouve difficilement d'autre, car, du côté des jurons et des noms d’oiseaux, notre vocabulaire était bien pauvre à côté de celui des nouvelles générations.
Les injures ? Flamind (Flamand), ou pire Mâssi Flamind (Sale Flamand), Ewaré (Egaré, fou), Biesse (Bête)… Les jurons ? Je ne trouve que Nondidju !
Et encore fallait-il bien veiller au contexte et à la cible. Le moindre pas de côté, et c’était la baffe garantie, la fessée, l’heure dans le coin, le au lit sans souper, ou le va manger dans l’escalier de la cave !
Je n’ai donc jamais eu l’occasion de traiter mon père de con, ma mère de putain, mon prof d'enfoiré, ni mon voisin de pédé. Mais je ne m’en porte pas plus mal pour autant je crois !

samedi 8 mars 2008

Meules de foin

Au moins une fois l’an, les meules de foin poussaient dans les prairies.

Trois perches dressées, comme pour une tente d’indien. Le foin séchait sur les meules. Sortes de champignons qui émergeaient de temps en temps sur les prairies. Avec la mécanisation, elles ont disparu, et le foin en vrac a laissé sa place au foin en balles.
Reste-t-il encore l’un ou l’autre fermier qui résisterait à la nouvelle mode ? Si c’est le cas, ils sont tellement rares que je peux facilement compter celles que j’ai vues « récemment ».
Une fois, peut-être deux mais pas plus, dans ma rue. Un ridicule bout de prairie agrémenté de deux arbres, obstacle rédhibitoire à la mécanisation. J'y ai bien vu quelques meules, entre 91 et aujourd’hui… mais plutôt du côté de 91.
Une autre fois encore, plus récemment, sur un bout de prairie particulièrement enclavé, du côté de Roeselare. C’était il y a au moins 4 ou 5 ans… et je n’ai pas eu l’occasion de mener une nouvelle expédition anthropologique dans ce coin.
Une dernière fois enfin, il y a un an ou deux, aux Pays Bas, du côté de Valkenswaard, au sud d’Eindhoven…
N’oubliez donc pas, la prochaine fois que vous voyez une meule de foin. Arrêtez-vous. Prenez-la en photo. Retournez-y éventuellement avec vos enfants ou vos petits enfants. Prévenez la presse et la télévision. Arrêtez les voitures et ouvrez un blog !
S’il n’est pas déjà trop tard, il est vraiment grand temps !

vendredi 7 mars 2008

Lithinée

A Verviers, on buvait de la lithinée.

Chez mes cousins des Hougnes, on ne buvait pas l’eau du robinet comme ça. On y ajoutait de mystérieux sachets de lithinée.
Rituel bizarre pour nous qui étions habitués à une eau particulièrement pure, descendant tout droit du plateau des Hautes Fagnes.
D’autant plus que la leur aussi venait des Fagnes… mais, distribuée dans de vieilles tuyauteries en plomb elle était pratiquement imbuvable. Tant pour son goût détestable que par sa charge de métaux délétères.
Mais, poison ou pas, à l’époque, on buvait encore bien de l’eau du robinet. Elle n’était pas encore – comme aujourd’hui – tant saturée en chlore que l’on a l’impression de boire de l’eau de javel !