A des centaines de mètres, on reconnaissait les voitures françaises. Elles avaient des phares jaunes.
Le monde entier s’éclairait en blanc… mais la France résistait à l’envahisseur… et s’éclairait en jaune. C’est fini. C’est peut-être dommage.
Mais il parait que, leurs phares étant moins efficaces, ils ont dû le compenser en développant de meilleurs optiques, et qu’ils sont devenus les spécialistes des lentilles de Fresnel.
Je n’ai pas vérifié, mais pourquoi pas. A quelque chose, parfois, malheur est bon !
lundi 31 mars 2008
dimanche 30 mars 2008
Indiens
Quand j’étais gamin, on était cow-boy ou on était indien !
Remettons les choses dans leur contexte. A la télévision, il y avait les westerns. John Wayne. La chevauchée fantastique. Des feuilletons. Les bons cow-boys. Les mauvais indiens…
Mais pas trop mauvais. Parce qu’ils étaient photogéniques… spectaculaires presque… Que leurs femmes aussi démontraient qu’ils avaient une présence physique indispensable. Eux, par la violence brute. Elles comme des lianes. Ou un ruisseau. Ou une branche dans le vent. Quelque chose de souple, de doux.
Les cow-boys eux n’avaient pas de femmes. Ou bien des idiotes blondes qui les laissaient partir suivre le cul de leurs vaches.
L’avantage des cow-boys. C’est qu’ils n’avaient pas besoin des indiens. Ils pouvaient se battre entre eux. En duel. Ou bien entre cow-boys et bandits… L’inconvénient, c’est qu’il fallait un flingue. Avec des amorces si possible. En ruban, ça faisait peu de bruit. Et ça faisait gamin. Donc, la version plastique était mieux…
Par contre, l’avantage des indiens, c’est qu’ils fabriquaient leurs armes eux-mêmes. Un bout de corde. Ca s’obtient facilement. La corde de chanvre ou la ficelle étaient dans toutes les maisons. Et n’étaient pas rationnés. Une branche de noisetier pour l’arc. Et, un passage sur les déchets de la scierie Closson – qui frabriquait des cintres – nous fournirait à suffisance en flèches bien droites et acérées.
Quant au costume… un chapeau scout écrasé de la bonne manière ferait l’affaire pour le cow-boy… et les poulaillers fourniraient les plumes pour l’indien…
Mais, soyons bien clairs. On en était encore au vrai western… Pas encore au western spaghetti… Et encore moins à Soldier blue, Silverado et autres Danse avec les loups… Nos cow-boys tueraient en gardant leur bonne conscience tous les indiens… qui mourraient bien volontiers pour que se maintienne l’ordre des choses, et que la terre tourne rond.
Remettons les choses dans leur contexte. A la télévision, il y avait les westerns. John Wayne. La chevauchée fantastique. Des feuilletons. Les bons cow-boys. Les mauvais indiens…
Mais pas trop mauvais. Parce qu’ils étaient photogéniques… spectaculaires presque… Que leurs femmes aussi démontraient qu’ils avaient une présence physique indispensable. Eux, par la violence brute. Elles comme des lianes. Ou un ruisseau. Ou une branche dans le vent. Quelque chose de souple, de doux.
Les cow-boys eux n’avaient pas de femmes. Ou bien des idiotes blondes qui les laissaient partir suivre le cul de leurs vaches.
L’avantage des cow-boys. C’est qu’ils n’avaient pas besoin des indiens. Ils pouvaient se battre entre eux. En duel. Ou bien entre cow-boys et bandits… L’inconvénient, c’est qu’il fallait un flingue. Avec des amorces si possible. En ruban, ça faisait peu de bruit. Et ça faisait gamin. Donc, la version plastique était mieux…
Par contre, l’avantage des indiens, c’est qu’ils fabriquaient leurs armes eux-mêmes. Un bout de corde. Ca s’obtient facilement. La corde de chanvre ou la ficelle étaient dans toutes les maisons. Et n’étaient pas rationnés. Une branche de noisetier pour l’arc. Et, un passage sur les déchets de la scierie Closson – qui frabriquait des cintres – nous fournirait à suffisance en flèches bien droites et acérées.
Quant au costume… un chapeau scout écrasé de la bonne manière ferait l’affaire pour le cow-boy… et les poulaillers fourniraient les plumes pour l’indien…
Mais, soyons bien clairs. On en était encore au vrai western… Pas encore au western spaghetti… Et encore moins à Soldier blue, Silverado et autres Danse avec les loups… Nos cow-boys tueraient en gardant leur bonne conscience tous les indiens… qui mourraient bien volontiers pour que se maintienne l’ordre des choses, et que la terre tourne rond.
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I
samedi 29 mars 2008
Horloge parlante
Vous faisiez le 992, et vous aviez l’horloge parlante.
« Il est 9 heures, 13 minutes, 15 secondes »… « Au troisième top, il sera exactement, 9 heures, 13 minutes, 30 secondes, top, top, top ! »
Dira-t-on un jour assez toute la poésie de ces phrases ? Un happening permanent qu’aucun artiste n’aura jamais été assez fou pour imaginer. Des jours, des années, de 15 ou 15 secondes au moins, prononcer l’heure à haute voix. Par vents et marées. Heurs et malheurs. Avec ou sans gouvernement. Jour et nuit. Sans grève et sans repos. Il serait toujours exactement… top, top, top !
Et, alors que les frimeurs/frustrés d’aujourd’hui, dans le bus font parfois semblant de tenir de longues conversations sur leur portable… il se dit que jadis, ceux qui se sentaient trop seuls, appelaient la dame de l’horloge parlante. Et qu’elle était toujours là pour leur répondre…
« Il est 9 heures, 13 minutes, 15 secondes »… « Au troisième top, il sera exactement, 9 heures, 13 minutes, 30 secondes, top, top, top ! »
Dira-t-on un jour assez toute la poésie de ces phrases ? Un happening permanent qu’aucun artiste n’aura jamais été assez fou pour imaginer. Des jours, des années, de 15 ou 15 secondes au moins, prononcer l’heure à haute voix. Par vents et marées. Heurs et malheurs. Avec ou sans gouvernement. Jour et nuit. Sans grève et sans repos. Il serait toujours exactement… top, top, top !
Et, alors que les frimeurs/frustrés d’aujourd’hui, dans le bus font parfois semblant de tenir de longues conversations sur leur portable… il se dit que jadis, ceux qui se sentaient trop seuls, appelaient la dame de l’horloge parlante. Et qu’elle était toujours là pour leur répondre…
vendredi 28 mars 2008
Gourmette
D’âge en âge, de fête en fête, certains recevaient une nouvelle gourmette, de plus en plus grande, de plus en plus lourde.
Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !
Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !
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G
jeudi 27 mars 2008
Fumer dans le bus
Je suis né dans un monde qui sentait et goûtait le cendrier froid. Fumer dans les bus était normal.
Bus, trains, cafés, bureaux… il y avait des cendriers partout, qui sentaient le cendrier… le mégot… le pas frais… Qui gluaient sous les doigts... Qui rendaient les doigts amers...
Prendre le bus, c’était nécessairement se trouver pendant tout le trajet – et cela pouvait être long, de Malmédy à Verviers par exemple – devant un cendrier débordant de restes de tabac, de cendres et de chewing-gum mêlés.
C’était la plupart tu temps aussi subir l’odeur des cigarettes de deux ou trois fumeurs invétérés… en plus de celle de la transpiration ou des chaussettes pas fraiches. Parfois même celle d'un cigare ou d'une pipe. Lourds.
C’était enfin recueillir sur les mains agrippées à la barre de maintien les traces de ces effluves, pour les emmener ensuite, quand on quitterait le bus.
Prendre le bus, c’était – pour les narines - comme faire un voyage dans une cité africaine – les odeurs d’épices en moins !
Bus, trains, cafés, bureaux… il y avait des cendriers partout, qui sentaient le cendrier… le mégot… le pas frais… Qui gluaient sous les doigts... Qui rendaient les doigts amers...
Prendre le bus, c’était nécessairement se trouver pendant tout le trajet – et cela pouvait être long, de Malmédy à Verviers par exemple – devant un cendrier débordant de restes de tabac, de cendres et de chewing-gum mêlés.
C’était la plupart tu temps aussi subir l’odeur des cigarettes de deux ou trois fumeurs invétérés… en plus de celle de la transpiration ou des chaussettes pas fraiches. Parfois même celle d'un cigare ou d'une pipe. Lourds.
C’était enfin recueillir sur les mains agrippées à la barre de maintien les traces de ces effluves, pour les emmener ensuite, quand on quitterait le bus.
Prendre le bus, c’était – pour les narines - comme faire un voyage dans une cité africaine – les odeurs d’épices en moins !
mercredi 26 mars 2008
Explosif
Rien ne se passait. Les flammes s’étaient arrêtées. C’est seulement quand Alain a fait mine de s’approcher que la pompe à vélo est partie comme une fusée. Terminant sa course avec fracas dans la porte des toilettes. L’explosif était bon !
Terrorisme ? Laissez moi rire. Pour nous, explosif, c'était plutôt associé à résistance. Et c'était plutôt bien.
Des explosions, on en entendait régulièrement à la carrière, un peu plus loin dans la vallée. Mais ça, c’était vraiment du trop sérieux. Pas du tout pour nous.
Ce n’est pas un secret. Tapez antiherbe et sucre dans Google et vous trouverez d’autres références à cet explosif. Quand nous étions gosses, tôt ou tard, nous y sommes tous passé. La boite du petit chimiste, c’était trop cher et trop compliqué. Par contre, acheter un paquet d’antiherbe chez le droguiste, et un kilo de sucre à l’épicerie était à la portée de tous.
L’occasion de faire surtout de belles flammes… des incendies spectaculaires dans la cour du patro… De constater ensuite que ça chauffait vraiment très fort, quand la bouteille de Coca qui contenait notre mélange terminait à l’état de galette de verre. Risqué finalement lorsque nous en venions à tenter la fabrication de pétards ou de fusées avec tout ce qui nous tombait sous la main.
Après le coup de la pompe à vélo, on a été refroidis. Et je ne me souviens plus qu’aucun d’entre nous ait encore été tenté de jouer à l’artificier.
Terrorisme ? Laissez moi rire. Pour nous, explosif, c'était plutôt associé à résistance. Et c'était plutôt bien.
Des explosions, on en entendait régulièrement à la carrière, un peu plus loin dans la vallée. Mais ça, c’était vraiment du trop sérieux. Pas du tout pour nous.
Ce n’est pas un secret. Tapez antiherbe et sucre dans Google et vous trouverez d’autres références à cet explosif. Quand nous étions gosses, tôt ou tard, nous y sommes tous passé. La boite du petit chimiste, c’était trop cher et trop compliqué. Par contre, acheter un paquet d’antiherbe chez le droguiste, et un kilo de sucre à l’épicerie était à la portée de tous.
L’occasion de faire surtout de belles flammes… des incendies spectaculaires dans la cour du patro… De constater ensuite que ça chauffait vraiment très fort, quand la bouteille de Coca qui contenait notre mélange terminait à l’état de galette de verre. Risqué finalement lorsque nous en venions à tenter la fabrication de pétards ou de fusées avec tout ce qui nous tombait sous la main.
Après le coup de la pompe à vélo, on a été refroidis. Et je ne me souviens plus qu’aucun d’entre nous ait encore été tenté de jouer à l’artificier.
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E
mardi 25 mars 2008
Disques racontés
Le Petit Prince, raconté aux enfants par Gérard Philippe dans les années 50 est maintenant réédité en CD.
Alors que la télévision avait bien peu de place dans nos vies et que la radio ne s’intéressait pas aux enfants, les disques racontés étaient dans toutes les maisons… en tout cas, chez toutes les familles nombreuses.
Le Petit Prince, évidemment. J’aimais bien. Mais pas trop souvent. Et surtout, le Livre de la jungle, sur deux 33 tours, qui reprenaient 3 épisodes de l’histoire de Mowgli mais aussi – sur une face B - celle de Rikki-tikki-tavi, la mangouste.
A force de les écouter et de réécouter, on les connaissait par cœur… Et aujourd’hui encore, il m’arrive régulièrement d’entendre résonner dans ma tête tel bout de musique, telle réplique.
Quand j’ai faim ? Je pense toujours aux Bandarlogs (à cause de Mowgli qui y crie : « J’ai faim !). J’ai toujours été incapable de me souvenir de la moindre poésie pour l’école, mais je me souviens encore de répliques complètes de Darzee, l’oiseau tailleur…
Après sont venues les vies de musicien : Chopin, Bach je crois. Plus savant. Moins palpitant. J’y ai bien pris un certain gout de la musique classique… Mais franchement, Le livre de la Jungle, c’était autrement palpitant !
Alors que la télévision avait bien peu de place dans nos vies et que la radio ne s’intéressait pas aux enfants, les disques racontés étaient dans toutes les maisons… en tout cas, chez toutes les familles nombreuses.
Le Petit Prince, évidemment. J’aimais bien. Mais pas trop souvent. Et surtout, le Livre de la jungle, sur deux 33 tours, qui reprenaient 3 épisodes de l’histoire de Mowgli mais aussi – sur une face B - celle de Rikki-tikki-tavi, la mangouste.
A force de les écouter et de réécouter, on les connaissait par cœur… Et aujourd’hui encore, il m’arrive régulièrement d’entendre résonner dans ma tête tel bout de musique, telle réplique.
Quand j’ai faim ? Je pense toujours aux Bandarlogs (à cause de Mowgli qui y crie : « J’ai faim !). J’ai toujours été incapable de me souvenir de la moindre poésie pour l’école, mais je me souviens encore de répliques complètes de Darzee, l’oiseau tailleur…
Après sont venues les vies de musicien : Chopin, Bach je crois. Plus savant. Moins palpitant. J’y ai bien pris un certain gout de la musique classique… Mais franchement, Le livre de la Jungle, c’était autrement palpitant !
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