Dans une réserve, un sac entier de café vert, qui attendait depuis la guerre de Corée d’être enfin torréfié et ne le serait jamais.
Le café vert et le sucre, sans doute les dernières denrées à avoir été stockées par les Belges, en quantités déraisonnables.
Déraisonnable, c’est le mot. Réaction instinctive de cette part de la population qui a connu les pénuries, les restrictions, les tickets de rationnement.
Réaction bizarre pour nous, qui ne penserions pas nécessairement au café ou au sucre, dont nous n’avons jamais manqué. D’un autre temps aussi, car, qui aujourd’hui serait encore en mesure de torréfier son propre café ? et – mal - torréfié, qui a encore à la maison un moulin à café ?
Réaction contre-productive enfin puisqu’elle contribue elle-même à la pénurie.
Et pourtant… imaginez-vous ce qu’il se passerait si, à l’instant, l’alimentation électrique de toute la Belgique venait à être coupée durablement – disons 1 mois, pour ne pas exagérer dans le catastrophisme - ? Ne seriez-vous pas heureux d’avoir, quelque part, une vingtaine de kilos de sucre, ou ce sac de café vert datant de la guerre de Corée ?
lundi 19 mai 2008
dimanche 18 mai 2008
Bille de chemin de fer
Bille de chemin de fer. Nom féminin. Actuellement a) Objet en bois qui sert à décorer les jardins et n’a jamais vu passer un train b) Objet en béton qui sert à porter les voies. Jadis : un objet en bois qui servait à porter les voies… et n’avait jamais vu un jardin
D’accord, c’est pratique. Bien utilisé, on peut dire que c’est beau, à défaut d’être élégant. En tout cas, c’est solide.
Mais il en va de la bille de chemin de fer comme de la roue de charrette encadrée dans le mur des fermettes. Les véritables ont disparu… mais le marché en demande encore et toujours. La bille de chemin de fer sauvage, ayant vécu l’aventure du rail, subi les intempéries, et ayant été abreuvées de tous les produits les plus toxiques, a donc disparu. On ne livre plus donc, en jardinerie, proprement empaqueté et raboté, traité aux produits respectueux de l’environnement et sans dangers pour les enfants, que le la bille de chemin de fer d’élevage, qui n’imagine même pas les grands espaces et la vibration de boggies… ne rêvera jamais de liberté que face au gazon trop soigné et trop vert de nos villas.
D’accord, c’est pratique. Bien utilisé, on peut dire que c’est beau, à défaut d’être élégant. En tout cas, c’est solide.
Mais il en va de la bille de chemin de fer comme de la roue de charrette encadrée dans le mur des fermettes. Les véritables ont disparu… mais le marché en demande encore et toujours. La bille de chemin de fer sauvage, ayant vécu l’aventure du rail, subi les intempéries, et ayant été abreuvées de tous les produits les plus toxiques, a donc disparu. On ne livre plus donc, en jardinerie, proprement empaqueté et raboté, traité aux produits respectueux de l’environnement et sans dangers pour les enfants, que le la bille de chemin de fer d’élevage, qui n’imagine même pas les grands espaces et la vibration de boggies… ne rêvera jamais de liberté que face au gazon trop soigné et trop vert de nos villas.
samedi 17 mai 2008
Amateur
Professionnalisme et publicité semblent aujourd’hui être les piliers du sport de compétition. L’amateur, juste une sorte de comique, qui n’arrivera jamais à rien de bon (passer à la télévision)… ou pas longtemps…
D’ailleurs, amateur est devenu une sorte d’injure… et – au masculin en tout cas – un professionnel, c’est bien, c’est beau, c’est grand… et c’est cher ! Mais ça vaut son prix, quand on voit les problèmes qu’on a après avec les amateurs…
Mais je m’éloigne de mon sujet. Le sport.
Peut-on aujourd’hui se souvenir d’un temps pas si éloigné – 20 ans à peine – où seuls les amateurs avaient accès aux jeux olympiques, et où les « étudiants » américains et les « militaires » soviétiques raflaient toutes les médailles.
Mais, même comme cela, le sport avait encore quelque chose de frais, d’innocent et d’accessible. Les stades et les corps des athlètes n’étaient pas le patchwork de publicités qu’ils sont devenus aujourd’hui. Les courts de tennis n’étaient pas le lieu d’un défilé et de changement de mode permanent. Les cyclistes ne ressemblaient encore ni à des clowns ni à des oiseaux exotiques, bariolés de toutes les couleurs.
Ils ne roulaient ni en Porsche, ni en Ferrari.
Et même s’ils se dopaient – sans aucun doute – ils ne trainaient pas derrière eux leur spécialiste de la remise en forme à coups de médications normalement utilisés dans le traitement du cancer (EPO), dans les opérations chirurgicales (transfusions sanguines) pour ne parler que des plus remarquables. Ils n’étaient pas non plus tous, subitement, atteints d’asthme.
Finalement, l’amateurisme avait du bon !
D’ailleurs, amateur est devenu une sorte d’injure… et – au masculin en tout cas – un professionnel, c’est bien, c’est beau, c’est grand… et c’est cher ! Mais ça vaut son prix, quand on voit les problèmes qu’on a après avec les amateurs…
Mais je m’éloigne de mon sujet. Le sport.
Peut-on aujourd’hui se souvenir d’un temps pas si éloigné – 20 ans à peine – où seuls les amateurs avaient accès aux jeux olympiques, et où les « étudiants » américains et les « militaires » soviétiques raflaient toutes les médailles.
Mais, même comme cela, le sport avait encore quelque chose de frais, d’innocent et d’accessible. Les stades et les corps des athlètes n’étaient pas le patchwork de publicités qu’ils sont devenus aujourd’hui. Les courts de tennis n’étaient pas le lieu d’un défilé et de changement de mode permanent. Les cyclistes ne ressemblaient encore ni à des clowns ni à des oiseaux exotiques, bariolés de toutes les couleurs.
Ils ne roulaient ni en Porsche, ni en Ferrari.
Et même s’ils se dopaient – sans aucun doute – ils ne trainaient pas derrière eux leur spécialiste de la remise en forme à coups de médications normalement utilisés dans le traitement du cancer (EPO), dans les opérations chirurgicales (transfusions sanguines) pour ne parler que des plus remarquables. Ils n’étaient pas non plus tous, subitement, atteints d’asthme.
Finalement, l’amateurisme avait du bon !
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vendredi 16 mai 2008
Standard champion
Se pourrait-il que revienne le temps où un match Standard Anderlecht signifierait encore quelque chose ? Pendant 25 ans, personne n'aurait parié 1 centime sur cette idée.
Le monde nous semblait coupé en deux.
D’un côté nous, les bons, les rouges. Les Wallons, les liégeois. Enfin, ceux dont le cœur battait, plus ou moins, et de moins en moins, pour le Standard de Liège. N'aurait en tout cas battu pour aucun autre club.
De l’autre, les autres. Les mauvais. Les Bruxellois et les Flamands réunis (d’ailleurs, un Bruxellois n’était au mieux qu’une sorte de Flamand en un peu plus stupide, au pire une sorte de Parisien en plus arrogant s'il était possible, toujours aussi affublé d'un ridicule accent - pas comme nous ! -). De ceux qui arboraient une couleur du plus haut ridicule : le mauve que seuls les curés portaient lors de certaines cérémonies ! En bref, des crétins qui croyaient qu’Anderlecht pourrait l’emporter.
Et il est vrai que les autocollants sur les voitures se sont faits plus discrets pour le Standard… qu'ils se sont faits plus rares, qu’ils ont terni ensuite et que finalement les voitures qui les portaient sont parties à la casse, rarement remplacées.
Que Liège ne fut bientôt plus ni le centre du monde, ni celui du football wallon. A peine celui du cinéma des frères Dardenne - avant celui grotesque, pitoyable et éthylique du ministre Daerden -. Mais ni Rosetta, ni aucun des héros des romances des deux Liégeois n'ont jamais arboré le rouge et blanc...
Et certains d'ailleurs s’étaient mis à regarder au loin, et vers Mouscron – mais est-ce vraiment en Wallonie ? – et Charleroi.
Mais bon, ça fait du bien de voir les Liégeois - ne fût-ce qu'un jour - au sommet à nouveau. Ca nous rajeunit un peu.
Mais sans aucune illusion sur les nouvelles vexations que le futur nous réserve ! Pour vingt-cinq ans à nouveau ?
Le monde nous semblait coupé en deux.
D’un côté nous, les bons, les rouges. Les Wallons, les liégeois. Enfin, ceux dont le cœur battait, plus ou moins, et de moins en moins, pour le Standard de Liège. N'aurait en tout cas battu pour aucun autre club.
De l’autre, les autres. Les mauvais. Les Bruxellois et les Flamands réunis (d’ailleurs, un Bruxellois n’était au mieux qu’une sorte de Flamand en un peu plus stupide, au pire une sorte de Parisien en plus arrogant s'il était possible, toujours aussi affublé d'un ridicule accent - pas comme nous ! -). De ceux qui arboraient une couleur du plus haut ridicule : le mauve que seuls les curés portaient lors de certaines cérémonies ! En bref, des crétins qui croyaient qu’Anderlecht pourrait l’emporter.
Et il est vrai que les autocollants sur les voitures se sont faits plus discrets pour le Standard… qu'ils se sont faits plus rares, qu’ils ont terni ensuite et que finalement les voitures qui les portaient sont parties à la casse, rarement remplacées.
Que Liège ne fut bientôt plus ni le centre du monde, ni celui du football wallon. A peine celui du cinéma des frères Dardenne - avant celui grotesque, pitoyable et éthylique du ministre Daerden -. Mais ni Rosetta, ni aucun des héros des romances des deux Liégeois n'ont jamais arboré le rouge et blanc...
Et certains d'ailleurs s’étaient mis à regarder au loin, et vers Mouscron – mais est-ce vraiment en Wallonie ? – et Charleroi.
Mais bon, ça fait du bien de voir les Liégeois - ne fût-ce qu'un jour - au sommet à nouveau. Ca nous rajeunit un peu.
Mais sans aucune illusion sur les nouvelles vexations que le futur nous réserve ! Pour vingt-cinq ans à nouveau ?
jeudi 15 mai 2008
Expo 58
57 a beau faire la fière avec sa récolte de vin que l'on dit exceptionnelle, tout le monde ne se souvient que de 1958 et de l’expo !
Vous en avez marre de l’expo 58 ? Vous n’entendez parler que le l’expo 58 ?
Et vous vous croyez unique ? Et vous ne vous rendez pas compte que, pour vous, ça ne date que de quelques mois ? Alors que pour moi, ça fait 50 ans (presque) que ça dure !
Oui, je le sais, j’ai visité l’expo 58 dans le ventre de ma mère. Merci de me le rappeler.
Et oui, on me l’a rappelé quelques fois… et si on oubliait de le faire, la boite de boutons qui trônait sur la table de couture, suffisait à m’y faire penser. Encore et encore à cause de cet Atomium qui trônait au centre, entouré d’une série de vignettes dont j’ai oublié le sujet (étaient-ce des inventions modernes ou bien des évocations de capitales).
Peu importe, ne me parlez plus de l’expo 58. On se souvient tellement d’elle et si peu de ma naissance que j’en suis (un peu) jaloux !
Vous en avez marre de l’expo 58 ? Vous n’entendez parler que le l’expo 58 ?
Et vous vous croyez unique ? Et vous ne vous rendez pas compte que, pour vous, ça ne date que de quelques mois ? Alors que pour moi, ça fait 50 ans (presque) que ça dure !
Oui, je le sais, j’ai visité l’expo 58 dans le ventre de ma mère. Merci de me le rappeler.
Et oui, on me l’a rappelé quelques fois… et si on oubliait de le faire, la boite de boutons qui trônait sur la table de couture, suffisait à m’y faire penser. Encore et encore à cause de cet Atomium qui trônait au centre, entouré d’une série de vignettes dont j’ai oublié le sujet (étaient-ce des inventions modernes ou bien des évocations de capitales).
Peu importe, ne me parlez plus de l’expo 58. On se souvient tellement d’elle et si peu de ma naissance que j’en suis (un peu) jaloux !
mercredi 14 mai 2008
Pouhon
Sentant le souffre et la rouille, c’était le pouhon. Certains en buvaient l’eau. Prétendant lui trouver des vertus médicinales.
On ne connaissait pas le pouhon Pierre le Grand - trop snob, trop historique, trop spadois -. Tout juste le pouhon des îles, en Outrelepont., non loin de la fontaine Saint Quirin.
De temps en temps, un - vieux - vélo s’arrêtait. Une vieille ou un vieux - aussi vieux que le vélo - en descendait, chargé de bouteilles. Les bouteilles remplies, le vélo repartait.
Serait-ce donc là le secret de la longévité et de la vitalité de ces cyclistes ? Et un peu de rouille absorbée aurait-elle fait disparaître celle qui normalement aurait bloqué leurs articulations de vieillards ?
J’en doute. Mais ils le croyaient ! Et continuaient de pratiquer ce rituel étrange.
On ne connaissait pas le pouhon Pierre le Grand - trop snob, trop historique, trop spadois -. Tout juste le pouhon des îles, en Outrelepont., non loin de la fontaine Saint Quirin.
De temps en temps, un - vieux - vélo s’arrêtait. Une vieille ou un vieux - aussi vieux que le vélo - en descendait, chargé de bouteilles. Les bouteilles remplies, le vélo repartait.
Serait-ce donc là le secret de la longévité et de la vitalité de ces cyclistes ? Et un peu de rouille absorbée aurait-elle fait disparaître celle qui normalement aurait bloqué leurs articulations de vieillards ?
J’en doute. Mais ils le croyaient ! Et continuaient de pratiquer ce rituel étrange.
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mardi 13 mai 2008
Herisson
Certains soirs de chaleur, notre père nous emmenait à la chasse au hérisson…
C’est que la veille le plus souvent, avec ma mère, il s’était promené en voiture, et avait rencontré l’un ou l’autre de ces sympathiques animaux. La chasse serait bien pacifique…
A huit dans l’Ami 6 (et l’Ami 8 par après) break. Le père et la mère devant. Trois enfants sur la banquette arrière. Et trois encore dans le coffre, le regard tourné vers l’arrière. Il ne nous fallait pas bien longtemps pour faire une rencontre. On dirait que les hérissons nous attendaient. Et que les plus gros semblaient les plus assidus.
Nous pouvions alors caresser notre prise… tenter de le porter… Essayer d’éviter la piqure en le manipulant avec une ou deux couches de vêtements. Mais rien à faire. Un hérisson, ça pique.
Puis nous le laissions. Faisions le chemin de retour et plongions sous les couvertures.
Nous n’aurions pas fait de plus beaux rêves si nous avions vu tous les films de Disney ou passé notre journée sur tous les manèges du monde !
C’est que la veille le plus souvent, avec ma mère, il s’était promené en voiture, et avait rencontré l’un ou l’autre de ces sympathiques animaux. La chasse serait bien pacifique…
A huit dans l’Ami 6 (et l’Ami 8 par après) break. Le père et la mère devant. Trois enfants sur la banquette arrière. Et trois encore dans le coffre, le regard tourné vers l’arrière. Il ne nous fallait pas bien longtemps pour faire une rencontre. On dirait que les hérissons nous attendaient. Et que les plus gros semblaient les plus assidus.
Nous pouvions alors caresser notre prise… tenter de le porter… Essayer d’éviter la piqure en le manipulant avec une ou deux couches de vêtements. Mais rien à faire. Un hérisson, ça pique.
Puis nous le laissions. Faisions le chemin de retour et plongions sous les couvertures.
Nous n’aurions pas fait de plus beaux rêves si nous avions vu tous les films de Disney ou passé notre journée sur tous les manèges du monde !
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