De la linotype tombent les lignes de plomb.
Au début des années 80, alors que la photocomposition, l’offset, et toutes les techniques modernes d’impression bousculaient toutes les veilles habitudes, à l’imprimerie Saint-Paul de Dakar, fonctionnaient encore, pour certaines productions, de bonnes vielles linotypes.
Une sorte d’immense machine à écrire, plus haute qu’un homme. Un clavier libérant un à un les moules à caractères, et quand la ligne était terminée le plomb était injecté, la forme coulée. Les lignes assemblées, les corrections faites, il fallait parfois refaire une ou deux lignes. Ranger les caractères à nouveau dans leurs casiers et produire, dans un cliquetis de filature, le nouveau texte.
On croyait voir un animal préhistorique. Moins un dinosaure qu’un ptérodactyle. De ceux qui, bien qu'affligés de la lourdeur de leur genre, démontrent qu’ils sont capables de se dépasser, et de prendre la voie des airs.
Dommage pour eux, leur envol ne les menait pas bien loin car notre imprimerie ne leur donnait pour pature que les annonces notariales.
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