Par intérêt ou indifférence, les adultes nous laissaient chaque année bruler les herbes sèches du talus de chemin de fer.
A quelques centaines de mètres de la maison, il marquait là, comme d’un trait, la limite de la ville. En deça, le tissus dense des habitations sociales du Foyer Malmédien ; au-delà, le terrain de football et deux ou trois commerces.
Comme dans un décor de train miniature, la locomotive débouchait du tunnel, et suivait la voie, accrochée au flanc de la colline. Franchissait le viaduc au dessus de la rivière. Et longeait la ville, longuement, comme en hésitant. Surplombant les maisons, puis des champs encore, avant d’aboutir enfin à la gare.
Mais les trains étaient si rares. Et on les voyait approcher de si loin. Ils roulaient si lentement à l’époque, que le talus ne leur appartenait pas. Et même si l’on parlait bien du talus du chemin de fer, il est clair que c’était notre domaine à nous !
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