Warche et Warchenne n’étaient pas les bienvenues. Utilisées par l’industrie, sans doute. Pour le reste, craintes, et tolérées seulement.
A Saint-Louis, sur mon île du milieu du fleuve Sénégal, je me suis émerveillé de vivre, non seulement au bord de la mer, mais surtout au bord – et au milieu - d’un fleuve. Et au cours de mes voyages, je ne peux m’empêcher de trouver toujours un charme particulier aux villes qui se mirent dans un cours d’eau. Malmédy, elle, tourne le dos à ses deux rivières !
La Warche, elle ne peut – ne pouvait - trop l’ignorer, qui baignait ses papeteries et tanneries. Mais la Warchenne ?
Furtive. Venant de nulle part. D’une vallée, au bout de l’avenue Montbijou, qu’on s’étonne presque de trouver là. Trop verte. Trop naturelle. Et puis, entrant dans la ville sous ce pont cassé. Cassé depuis toujours aussi. N’intéressant personne. Disparu peut-être avec la construction du supermarché. Il y a deux décennies au moins. Hésitant ensuite. Se résignant enfin, la Warchenne n’irait pas vraiment en ville. Se faufilerait entre les maisons, derrière l’école, derrière le parc. Toujours derrière : l’école, les maisons, le parc, la ville lui tournent le dos !
Battue enfin, se jetant dans la Warche sans gloire et sans témoins. Son embouchure n’intéresserait personne.
Mais laissez la donc à sa discrétion naturelle. En pleine ville j’ai encore vu cette année la truite et le cincle plongeur. J’ai même vu des gamins y pêcher !
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