Se pourrait-il que revienne le temps où un match Standard Anderlecht signifierait encore quelque chose ? Pendant 25 ans, personne n'aurait parié 1 centime sur cette idée.
Le monde nous semblait coupé en deux.
D’un côté nous, les bons, les rouges. Les Wallons, les liégeois. Enfin, ceux dont le cœur battait, plus ou moins, et de moins en moins, pour le Standard de Liège. N'aurait en tout cas battu pour aucun autre club.
De l’autre, les autres. Les mauvais. Les Bruxellois et les Flamands réunis (d’ailleurs, un Bruxellois n’était au mieux qu’une sorte de Flamand en un peu plus stupide, au pire une sorte de Parisien en plus arrogant s'il était possible, toujours aussi affublé d'un ridicule accent - pas comme nous ! -). De ceux qui arboraient une couleur du plus haut ridicule : le mauve que seuls les curés portaient lors de certaines cérémonies ! En bref, des crétins qui croyaient qu’Anderlecht pourrait l’emporter.
Et il est vrai que les autocollants sur les voitures se sont faits plus discrets pour le Standard… qu'ils se sont faits plus rares, qu’ils ont terni ensuite et que finalement les voitures qui les portaient sont parties à la casse, rarement remplacées.
Que Liège ne fut bientôt plus ni le centre du monde, ni celui du football wallon. A peine celui du cinéma des frères Dardenne - avant celui grotesque, pitoyable et éthylique du ministre Daerden -. Mais ni Rosetta, ni aucun des héros des romances des deux Liégeois n'ont jamais arboré le rouge et blanc...
Et certains d'ailleurs s’étaient mis à regarder au loin, et vers Mouscron – mais est-ce vraiment en Wallonie ? – et Charleroi.
Mais bon, ça fait du bien de voir les Liégeois - ne fût-ce qu'un jour - au sommet à nouveau. Ca nous rajeunit un peu.
Mais sans aucune illusion sur les nouvelles vexations que le futur nous réserve ! Pour vingt-cinq ans à nouveau ?
vendredi 16 mai 2008
jeudi 15 mai 2008
Expo 58
57 a beau faire la fière avec sa récolte de vin que l'on dit exceptionnelle, tout le monde ne se souvient que de 1958 et de l’expo !
Vous en avez marre de l’expo 58 ? Vous n’entendez parler que le l’expo 58 ?
Et vous vous croyez unique ? Et vous ne vous rendez pas compte que, pour vous, ça ne date que de quelques mois ? Alors que pour moi, ça fait 50 ans (presque) que ça dure !
Oui, je le sais, j’ai visité l’expo 58 dans le ventre de ma mère. Merci de me le rappeler.
Et oui, on me l’a rappelé quelques fois… et si on oubliait de le faire, la boite de boutons qui trônait sur la table de couture, suffisait à m’y faire penser. Encore et encore à cause de cet Atomium qui trônait au centre, entouré d’une série de vignettes dont j’ai oublié le sujet (étaient-ce des inventions modernes ou bien des évocations de capitales).
Peu importe, ne me parlez plus de l’expo 58. On se souvient tellement d’elle et si peu de ma naissance que j’en suis (un peu) jaloux !
Vous en avez marre de l’expo 58 ? Vous n’entendez parler que le l’expo 58 ?
Et vous vous croyez unique ? Et vous ne vous rendez pas compte que, pour vous, ça ne date que de quelques mois ? Alors que pour moi, ça fait 50 ans (presque) que ça dure !
Oui, je le sais, j’ai visité l’expo 58 dans le ventre de ma mère. Merci de me le rappeler.
Et oui, on me l’a rappelé quelques fois… et si on oubliait de le faire, la boite de boutons qui trônait sur la table de couture, suffisait à m’y faire penser. Encore et encore à cause de cet Atomium qui trônait au centre, entouré d’une série de vignettes dont j’ai oublié le sujet (étaient-ce des inventions modernes ou bien des évocations de capitales).
Peu importe, ne me parlez plus de l’expo 58. On se souvient tellement d’elle et si peu de ma naissance que j’en suis (un peu) jaloux !
mercredi 14 mai 2008
Pouhon
Sentant le souffre et la rouille, c’était le pouhon. Certains en buvaient l’eau. Prétendant lui trouver des vertus médicinales.
On ne connaissait pas le pouhon Pierre le Grand - trop snob, trop historique, trop spadois -. Tout juste le pouhon des îles, en Outrelepont., non loin de la fontaine Saint Quirin.
De temps en temps, un - vieux - vélo s’arrêtait. Une vieille ou un vieux - aussi vieux que le vélo - en descendait, chargé de bouteilles. Les bouteilles remplies, le vélo repartait.
Serait-ce donc là le secret de la longévité et de la vitalité de ces cyclistes ? Et un peu de rouille absorbée aurait-elle fait disparaître celle qui normalement aurait bloqué leurs articulations de vieillards ?
J’en doute. Mais ils le croyaient ! Et continuaient de pratiquer ce rituel étrange.
On ne connaissait pas le pouhon Pierre le Grand - trop snob, trop historique, trop spadois -. Tout juste le pouhon des îles, en Outrelepont., non loin de la fontaine Saint Quirin.
De temps en temps, un - vieux - vélo s’arrêtait. Une vieille ou un vieux - aussi vieux que le vélo - en descendait, chargé de bouteilles. Les bouteilles remplies, le vélo repartait.
Serait-ce donc là le secret de la longévité et de la vitalité de ces cyclistes ? Et un peu de rouille absorbée aurait-elle fait disparaître celle qui normalement aurait bloqué leurs articulations de vieillards ?
J’en doute. Mais ils le croyaient ! Et continuaient de pratiquer ce rituel étrange.
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mardi 13 mai 2008
Herisson
Certains soirs de chaleur, notre père nous emmenait à la chasse au hérisson…
C’est que la veille le plus souvent, avec ma mère, il s’était promené en voiture, et avait rencontré l’un ou l’autre de ces sympathiques animaux. La chasse serait bien pacifique…
A huit dans l’Ami 6 (et l’Ami 8 par après) break. Le père et la mère devant. Trois enfants sur la banquette arrière. Et trois encore dans le coffre, le regard tourné vers l’arrière. Il ne nous fallait pas bien longtemps pour faire une rencontre. On dirait que les hérissons nous attendaient. Et que les plus gros semblaient les plus assidus.
Nous pouvions alors caresser notre prise… tenter de le porter… Essayer d’éviter la piqure en le manipulant avec une ou deux couches de vêtements. Mais rien à faire. Un hérisson, ça pique.
Puis nous le laissions. Faisions le chemin de retour et plongions sous les couvertures.
Nous n’aurions pas fait de plus beaux rêves si nous avions vu tous les films de Disney ou passé notre journée sur tous les manèges du monde !
C’est que la veille le plus souvent, avec ma mère, il s’était promené en voiture, et avait rencontré l’un ou l’autre de ces sympathiques animaux. La chasse serait bien pacifique…
A huit dans l’Ami 6 (et l’Ami 8 par après) break. Le père et la mère devant. Trois enfants sur la banquette arrière. Et trois encore dans le coffre, le regard tourné vers l’arrière. Il ne nous fallait pas bien longtemps pour faire une rencontre. On dirait que les hérissons nous attendaient. Et que les plus gros semblaient les plus assidus.
Nous pouvions alors caresser notre prise… tenter de le porter… Essayer d’éviter la piqure en le manipulant avec une ou deux couches de vêtements. Mais rien à faire. Un hérisson, ça pique.
Puis nous le laissions. Faisions le chemin de retour et plongions sous les couvertures.
Nous n’aurions pas fait de plus beaux rêves si nous avions vu tous les films de Disney ou passé notre journée sur tous les manèges du monde !
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lundi 12 mai 2008
Ligustrum
Autour de chaque jardin, une haie de ligustrum.
Jardin est un bien grand mot pour ces quelques mètres carrés de gravier. Ce ridicule parterre de fleurs aussi assoiffées que de mauvais goût. Tagettes, dahlias, chrysanthèmes même. C’était à qui exhiberait les plus hideuses floraisons.
Et pour bien marquer la limite de la propriété, une haie de troène.
Et si aujourd’hui lorsqu’une tondeuse à gazon démarre on dirait qu’elle réunit ses voisines comme les cerfs le font au brame, à l’époque le clic-clac des ciseaux à haie d’une seule maison suffisait à raviver les humeurs tranchantes de tous les mâles du quartier. Qu’un seul brin dépasse, c’eut été la honte. Que le profil de la limite végétale ne soit pas tiré au cordeau, le pire était à craindre : l’exil dans les colonies – voire plus loin -, le hara-kiri au taille haie, l’alcoolisme ou la démence…
Le taille haie électrique n’y a pas changé grand-chose. Semaines après semaines, chacun surveillait sa haie, épiait celle du voisin… y mettait au moins autant de soin qu’à sa propre coiffure, et bien plus d’attention qu’à la permanente de l’épouse.
Mais qui aujourd’hui a encore une haie de ligustrum ?
Jardin est un bien grand mot pour ces quelques mètres carrés de gravier. Ce ridicule parterre de fleurs aussi assoiffées que de mauvais goût. Tagettes, dahlias, chrysanthèmes même. C’était à qui exhiberait les plus hideuses floraisons.
Et pour bien marquer la limite de la propriété, une haie de troène.
Et si aujourd’hui lorsqu’une tondeuse à gazon démarre on dirait qu’elle réunit ses voisines comme les cerfs le font au brame, à l’époque le clic-clac des ciseaux à haie d’une seule maison suffisait à raviver les humeurs tranchantes de tous les mâles du quartier. Qu’un seul brin dépasse, c’eut été la honte. Que le profil de la limite végétale ne soit pas tiré au cordeau, le pire était à craindre : l’exil dans les colonies – voire plus loin -, le hara-kiri au taille haie, l’alcoolisme ou la démence…
Le taille haie électrique n’y a pas changé grand-chose. Semaines après semaines, chacun surveillait sa haie, épiait celle du voisin… y mettait au moins autant de soin qu’à sa propre coiffure, et bien plus d’attention qu’à la permanente de l’épouse.
Mais qui aujourd’hui a encore une haie de ligustrum ?
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dimanche 11 mai 2008
Jupon
Sous la jupe, le jupon ou la combinaison. Aucune femme de bonne moeurs ne serait sortie moins vêtue.
Coquetterie ? On ne montrait pas le jupon, encore moins la combinaison. Pas à moi du moins. L’hypothèse me semble peu sérieuse.
Frilosité ? Les hommes portaient chemisette, chemise, pull, les femmes n’avaient pas nécessairement toutes ces couches. Pour la saison fraiche en tout cas, cette idée n’est pas déraisonnable.
Pudeur ? Renforcer l’opacité des vêtements en général à une époque où les formes ne se devinaient pas… et donner encore un peu de répit au corps qui se révèle au moment du déshabillage… Ca tient la route.
Economie et hygiène ? Et pourquoi pas tout simplement une manière supplémentaire de garder ses vêtements propres plus longtemps. On ne se changeait pas tous les jours… on se changeait d’ailleurs le moins souvent, tant la lessive était une tâche pénible. Alors, finalement, le jupon, la combinaison, ne seraient-ils que des substituts à trop de lessives répétées ?
Coquetterie ? On ne montrait pas le jupon, encore moins la combinaison. Pas à moi du moins. L’hypothèse me semble peu sérieuse.
Frilosité ? Les hommes portaient chemisette, chemise, pull, les femmes n’avaient pas nécessairement toutes ces couches. Pour la saison fraiche en tout cas, cette idée n’est pas déraisonnable.
Pudeur ? Renforcer l’opacité des vêtements en général à une époque où les formes ne se devinaient pas… et donner encore un peu de répit au corps qui se révèle au moment du déshabillage… Ca tient la route.
Economie et hygiène ? Et pourquoi pas tout simplement une manière supplémentaire de garder ses vêtements propres plus longtemps. On ne se changeait pas tous les jours… on se changeait d’ailleurs le moins souvent, tant la lessive était une tâche pénible. Alors, finalement, le jupon, la combinaison, ne seraient-ils que des substituts à trop de lessives répétées ?
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samedi 10 mai 2008
Hospice
Résidence pour personnes âgées, home pour vieillards, séniorerie, maison de convalescence, centre gériatrique… tant de désignations politiquement correctes pour désigner l’hospice !
Quand un vieux était vraiment trop vieux, qu’il n’avait plus de famille pour s’occuper de lui, ou qu’il était devenu trop difficile de le faire, on le mettait à l’hospice.
Une sorte d’asile – au sens d’abri – pour ceux qui avaient vécu trop longtemps. On les voyait de la rue, marcher dans un jardin rachitique. Ne jamais trop s’éloigner de la protection des murs, comme s’il leur était poussé un nouveau cordon ombilical, qui progressivement rétrécissait, les ramenait dans la matrice de l’hospice, avant de finalement les retourner à la terre.
Quand un vieux était vraiment trop vieux, qu’il n’avait plus de famille pour s’occuper de lui, ou qu’il était devenu trop difficile de le faire, on le mettait à l’hospice.
Une sorte d’asile – au sens d’abri – pour ceux qui avaient vécu trop longtemps. On les voyait de la rue, marcher dans un jardin rachitique. Ne jamais trop s’éloigner de la protection des murs, comme s’il leur était poussé un nouveau cordon ombilical, qui progressivement rétrécissait, les ramenait dans la matrice de l’hospice, avant de finalement les retourner à la terre.
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