mercredi 9 juillet 2008

Belgavox

Les actualités Belgavox, c’était notre Radio Londres à nous !

Difficile à faire comprendre à l’amateur de cinéma d’aujourd’hui qu’on allait voir le cinéma dans une salle. Toujours ! Pas de vidéo, pas de DVD. La télévision, c’était surtout pour les vieux films. Les westerns par exemple.
Un peu plus difficile encore de faire comprendre qu’on avait plusieurs films. Et pas de publicité ! Un court métrage. Ou bien les actualités Belgavox. Une sorte de journal filmé. Avec un commentaire lénifiant. Rien que d’y penser, j’ai l’impression de venir d’une autre planète ! Je me pincerais presque pour être certain de ne pas avoir rêvé ce souvenir !

mardi 8 juillet 2008

Aniline

Ignorant le danger, avec un peu de salive, le facteur humectait son crayon à l’aniline.

Indélébile, c’était l’instrument du facteur. Pour les documents importants. Les recommandés. Les colis… Toxique surtout. Le facteur savait qu’il ne fallait pas le mettre en bouche. Mais le faisait quand même. Finalement, on l’a interdit.
Moins spectaculaires quand même que la cire à cacheter. Elle aussi a disparu. Même pour les paquets de bulletins de vote, après le dépouillement des élections, on ne l’utilise plus depuis récemment.

lundi 7 juillet 2008

Zoo d'Anvers

L’excursion au zoo d’Anvers était incontournable. Mais qu’en retiendrait-on ?

Oublions la boutique, voulez-vous. Elle n’a rien de plus, ou de moins, que n’importe quelle boutique de lieu touristique. On s’y arrête. On y achète. Juste parce qu’on est là. Parce qu’on est en excursion et qu’acheter à la boutique de l’endroit visité fait partie du rituel.
Restent alors, des couleurs, et des odeurs.
Par exemple, celle des singes – obsédante -. Je pourrais d'ailleurs m'arrêter là. Terminer ainsi ma visite du Zoo d'Anvers. Le résumer à la seule odeur des primates.
Mais continuons. Celles de la maison des éléphants, des girafes. Un zoo se visite au moins autant avec le nez qu’avec les yeux. Crottin et urine font partie de l’image que nous nous faisons de ses habitants. Même les cages des oiseaux ou l’enclos des flamants (roses) laissent une trace olfactive dans nos mémoires.
Odeur encore au delphinarium. C’est le même bleu qu’à la piscine. La même humidité. Les même plaisir et presque les mêmes cris. Ce sont des plongeons plus spectaculaires. Mais, c’est aussi une odeur. Une odeur d’eau bleue avec du soleil dessus. Chaude. Pas comme celle des ours blancs. Au delphinarium aussi, on entre avec son nez.
Des couleurs enfin… toutes résumées dans le pavillon des girafes. Ces décorations arabisantes. Exotiques. Avec des échos art nouveau.
Somme toute… au zoo d’Anvers, les animaux ne sont pas l’essentiel !

dimanche 6 juillet 2008

Yo-yo

Hula hop, osselets, yoyo, cerceau, toupie… bizarre comme certaines époques peuvent échapper à certains jeux éternels. Nous avons à peine joué aux billes !

Aurais-je vécu une époque si particulière, ou bien étais-je aveugle alors ? Mais aucun de ces jeux, que l’on dit éternels parce qu’ils reviennent régulièrement, n’a eu son heure de gloire lorsque j’étais gamin.
Le vélo. Comme moyen de déplacement d’abord. Comme jeu parfois.
Les voitures miniatures. Nous avons passé des journées, qui font sans doute des mois et des années si on les additionne, sur les bordures à leur faire faire la course.
Les armes. Elles n’étaient pas interdites alors… et armés jusqu’aux dents, lorsque nous ne faisions pas de courses – de voitures ou en vélo – c’est que nous faisions la guerre.
Le foot, évidemment. Au milieu de la rue. Prêts à nous replier lorsqu’apparaissait, rugissant, le camion de la laiterie.
Mais, j’ai beau chercher… mon petit frère a ramené des osselets de colonies de vacances. J’étais trop vieux pour apprendre. J’ai bien eu un yo-yo, mais je n’ai jamais fait école… pas plus que d’autres n’auront pu me montrer qu’il y avait moyen de faire bien mieux que de – stupidement – le faire monter et descendre sur son fil. Hula hop ? Trop rock des sixties. Le cerceau ? Ridicule. On se serait cru dans une histoire de Bécassine. La toupie ? Pour les bébés. Les billes ? Je ne me souviens pas avoir assisté à une seule compétition entre gosses. On en avait, et puis c’était tout.
Non, franchement… c’est à se demander ce qu’avait mon époque pour avoir échappé à tous ces classiques !

samedi 5 juillet 2008

Xhoute si plout

Il habite à Xhoute si plout !

Prononcer "Hoûte si ploût". Ecoute s'il pleut ! Quel nom bizarre pour un lieu...
Habiter à Xhoute si plout… aller à Xhoute si plout… venir de Xhoute si plout… c’est quand même plus joli qu’habiter (aller à, venir de) « je ne sais où » ou « n'importe où »… Plus couleur locale que « le bled ». Même si l’intention était la même.
Ce que nous ne savions pas alors – ou ne voulions pas savoir – c’est que le lieu existait bien. Les lieux faudrait-il dire. Puisqu’il y en avait deux au moins à moins de cinquante kilomètres de chez moi…
L’expression m’est d’autant plus chère depuis que j’ai appris qu’il y avait des Xhoute si plout un peu partout en France : Escota si plau dans le Béarn, Escoute s'il plot en Ardèche. Et qu’ils font tous référence à la nécessité pour le propriétaire d’un moulin à eau d’attendre la pluie.
La poésie du language se cache derrière les exigences les plus triviales.

vendredi 4 juillet 2008

Warchenne

Warche et Warchenne n’étaient pas les bienvenues. Utilisées par l’industrie, sans doute. Pour le reste, craintes, et tolérées seulement.

A Saint-Louis, sur mon île du milieu du fleuve Sénégal, je me suis émerveillé de vivre, non seulement au bord de la mer, mais surtout au bord – et au milieu - d’un fleuve. Et au cours de mes voyages, je ne peux m’empêcher de trouver toujours un charme particulier aux villes qui se mirent dans un cours d’eau. Malmédy, elle, tourne le dos à ses deux rivières !
La Warche, elle ne peut – ne pouvait - trop l’ignorer, qui baignait ses papeteries et tanneries. Mais la Warchenne ?
Furtive. Venant de nulle part. D’une vallée, au bout de l’avenue Montbijou, qu’on s’étonne presque de trouver là. Trop verte. Trop naturelle. Et puis, entrant dans la ville sous ce pont cassé. Cassé depuis toujours aussi. N’intéressant personne. Disparu peut-être avec la construction du supermarché. Il y a deux décennies au moins. Hésitant ensuite. Se résignant enfin, la Warchenne n’irait pas vraiment en ville. Se faufilerait entre les maisons, derrière l’école, derrière le parc. Toujours derrière : l’école, les maisons, le parc, la ville lui tournent le dos !
Battue enfin, se jetant dans la Warche sans gloire et sans témoins. Son embouchure n’intéresserait personne.
Mais laissez la donc à sa discrétion naturelle. En pleine ville j’ai encore vu cette année la truite et le cincle plongeur. J’ai même vu des gamins y pêcher !

jeudi 3 juillet 2008

Velours

En hiver, nous portions des pantalons de velours.

Comment aurais-je pu imaginer alors qu’il me faudrait expliquer ce qu’est le velours ? Imaginez-vous aujourd’hui devoir expliquer à vos enfants et petits enfants, dans trente, quarante ou cinquante ans, ce qu’est un jeans ? un string ? une télécommande ? un changement de vitesse ? Et bien, préparez vous !
Parce que le velours, c’était important ! On trouvait ça beau. C’était chaud, mais pas trop. C’était doux. Je parle bien du velours côtelé. De celui avec des rayures.
Ma mère nous en faisait parfois aussi des « plaques de rat ». Nous appelions ainsi les appliques de tissus pour renforcer les coudes de tel ou tel pull à la laine un peu fatiguée – prétendant qu’elles étaient faites en peau de rat -.
Il y avait du velours un peu partout.