Bleu, rouge, noir, vert. Les quatre couleurs du bic de mon père.
Deux versions existaient. Mais avec les mêmes couleurs. En métal ou en plastique.
Celle ou chacune des couleurs était activée par un curseur différent. La plus sérieuse et solide. Octogonale à l’origine. Lourde, si lourde, dans sa version métallique.
L’autre, que l’on inclinait dans la direction de la couleur à sélectionner. Bien plus fragile, et de section ronde.
J’ai toujours vu mon père s’en servir. Chargeant d’un rapide geste du pouce la couleur de son écriture. Et qu’il s’agisse de comptes du ménage, ou de formules chimiques qui allaient décider de la qualité des papiers Steinbach pour les dessinateurs, les photographes ou les radiographistes, il passait du bleu au rouge. Du noir au vert. En un coup de main. Avec un petit bruit discret qui disait la couleur qui se mettait au repos, et celle qui prenait, tout aussi discrètement son service.
lundi 7 avril 2008
dimanche 6 avril 2008
Pinscher nain
Imaginez un doberman qui aurait monstrueusement réduit au lavage. Et vous avez le pinscher nain. La pire création de la génétique juste après le caniche et avant le skinhead (et George Bush) !
Le pinscher nain a, je l’espère, sans que personne ne s'en préoccupe, disparu de la surface terrestre. Et si aucune loi n’a été nécessaire pour l’interdire, c’est que peut-être, le genre humain démontre un minimum de cohérence dans son évolution vers un avenir meilleur.
Le pinscher nain tenait au bout de sa laisse une veille. Au moins aussi laide, stupide et méchante que lui. Mais souvent bien plus édentée.
La voix du pinscher nain et celui de sa propriétaire pouvaient parfois être confondues. Une observation systématique et à grande échelle semble pourtant démontrer que le pinscher aboyait plus que sa propriétaire.
Une étude similaire devait porter sur les morsures mais n’a jamais abouti à des résultats concluants. A moins que ceux-ci - trop accablants pour les humains - n'aient jamais été publiés !
Enfin, le pinscher nain et sa propriétaire partageaient une odeur caractéristique. Le pinscher nain était - à ce sujet, je suis formel - le seul animal à sentir la veille femme et sa propriétaire, sans aucun doute, le seul humain à sentir irrémédiablement le chien mouillé !
Le pinscher nain a, je l’espère, sans que personne ne s'en préoccupe, disparu de la surface terrestre. Et si aucune loi n’a été nécessaire pour l’interdire, c’est que peut-être, le genre humain démontre un minimum de cohérence dans son évolution vers un avenir meilleur.
Le pinscher nain tenait au bout de sa laisse une veille. Au moins aussi laide, stupide et méchante que lui. Mais souvent bien plus édentée.
La voix du pinscher nain et celui de sa propriétaire pouvaient parfois être confondues. Une observation systématique et à grande échelle semble pourtant démontrer que le pinscher aboyait plus que sa propriétaire.
Une étude similaire devait porter sur les morsures mais n’a jamais abouti à des résultats concluants. A moins que ceux-ci - trop accablants pour les humains - n'aient jamais été publiés !
Enfin, le pinscher nain et sa propriétaire partageaient une odeur caractéristique. Le pinscher nain était - à ce sujet, je suis formel - le seul animal à sentir la veille femme et sa propriétaire, sans aucun doute, le seul humain à sentir irrémédiablement le chien mouillé !
samedi 5 avril 2008
Oeuf à repriser
Un œuf dans une chaussette. Des doigts de vieille. Une chaussette reprisée. Comme tant d’autres avant elle.
Pour repriser une chaussette. Stop. Repriser signifie réparer un tissus, un tricot. Donc, pour repriser une chaussette ma grand-mère (ouf, un terme qu’il ne faut pas encore expliquer !) utilisait son poing ou un œuf à repriser.
Plutôt son poing, je dois le dire. Bien plus facile à retrouver et à ranger que l’œuf en question. Mais bon, il existait donc un outil qui ne servait qu’à réparer – faut-il expliquer ce mot ? – les chaussettes.
Pour repriser une chaussette. Stop. Repriser signifie réparer un tissus, un tricot. Donc, pour repriser une chaussette ma grand-mère (ouf, un terme qu’il ne faut pas encore expliquer !) utilisait son poing ou un œuf à repriser.
Plutôt son poing, je dois le dire. Bien plus facile à retrouver et à ranger que l’œuf en question. Mais bon, il existait donc un outil qui ne servait qu’à réparer – faut-il expliquer ce mot ? – les chaussettes.
vendredi 4 avril 2008
Nain
Quand je vois ces nains de jardin en résine, brillant de tout leur plastique, il me vient des envies d’intégrisme, de guerre sainte. Il n’y a de vrai nain de jardin qu’en plâtre !
Le nain – nous ne disions pas de jardin – était en plâtre. Toujours. Peint avec soin, originellement. Repeint avec tout autant de précision – si possible – par la suite, lorsque les intempéries ou le grand soleil l’auraient rendu lépreux et méconnaissable.
Et sa voisine, la biche, inévitable, était de béton. Qu’un jour éclatât une de ses pattes, lui arrachant des lambeaux géométriques de chair, ou tout un morceau de son flanc. Se révélait alors un squelette de fers ronds à béton. Qui révélaient alors, définitivement, l’imposture.
Seuls étaient réels, et éternels, les nains !
Le nain – nous ne disions pas de jardin – était en plâtre. Toujours. Peint avec soin, originellement. Repeint avec tout autant de précision – si possible – par la suite, lorsque les intempéries ou le grand soleil l’auraient rendu lépreux et méconnaissable.
Et sa voisine, la biche, inévitable, était de béton. Qu’un jour éclatât une de ses pattes, lui arrachant des lambeaux géométriques de chair, ou tout un morceau de son flanc. Se révélait alors un squelette de fers ronds à béton. Qui révélaient alors, définitivement, l’imposture.
Seuls étaient réels, et éternels, les nains !
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jeudi 3 avril 2008
Machines agricoles
Monsieur Gentges, le fermier d’en face, avait quelques machines agricoles.
Pas de charrue. On ne cultivait plus – et pas encore de mais – à l’époque dans la région. Mais bien des barres faucheuses, ou d’autres pour retourner le foin. Des herses. Sans moteur. Les roues entrainaient le mécanisme. Même si plus tard viendraient d’autres versions, branchées sur la prise de force du tracteur.
Mais la mécanique n’était pas tout. L’essentiel était peut être dans le siège. De métal, tout simplement. Mais moulé pour les fesses d’un humain. Et percé de larges trous, pour la pluie, et peut être la transpiration aussi. Monté sur une simple lame d’acier qui faisait ressort. Un objet génial et design dans sa simplicité. Nous le retrouvions comme siège de certaines balançoires.
Définitivement disparues dans les années 70. La faucheuse à disque, et le tracteur, avaient remplacé la barre faucheuse, et le cheval que j’avais connus dans mon enfance.
Sauf – croyais-je – dans le pays Amish, au-delà de Valley Forge, dans le Lancaster County. A la fin des années 80, j’y ai retrouvé avec plaisir toutes ces machines. Neuves dans un magasin de matériel agricole. Tirées par des chevaux dans les champs. Et d’autres que je n’avais jamais vues dans mon coin. Parce que l’on n’y faisait que de l’élevage.
Et puis aussi, pas plus tard que la semaine passée, en Orégon… j’ai revu toutes ces machines. Pas trop rouillées. Et d’usage encore si pas toujours courant au moins récent ou actuel. Qui aurait donc dit qu’il nous suffirait d’aller aux USA, symboles de la modernité, pour retrouver, vivants, ces vestiges de notre passé ?
Pas de charrue. On ne cultivait plus – et pas encore de mais – à l’époque dans la région. Mais bien des barres faucheuses, ou d’autres pour retourner le foin. Des herses. Sans moteur. Les roues entrainaient le mécanisme. Même si plus tard viendraient d’autres versions, branchées sur la prise de force du tracteur.
Mais la mécanique n’était pas tout. L’essentiel était peut être dans le siège. De métal, tout simplement. Mais moulé pour les fesses d’un humain. Et percé de larges trous, pour la pluie, et peut être la transpiration aussi. Monté sur une simple lame d’acier qui faisait ressort. Un objet génial et design dans sa simplicité. Nous le retrouvions comme siège de certaines balançoires.
Définitivement disparues dans les années 70. La faucheuse à disque, et le tracteur, avaient remplacé la barre faucheuse, et le cheval que j’avais connus dans mon enfance.
Sauf – croyais-je – dans le pays Amish, au-delà de Valley Forge, dans le Lancaster County. A la fin des années 80, j’y ai retrouvé avec plaisir toutes ces machines. Neuves dans un magasin de matériel agricole. Tirées par des chevaux dans les champs. Et d’autres que je n’avais jamais vues dans mon coin. Parce que l’on n’y faisait que de l’élevage.
Et puis aussi, pas plus tard que la semaine passée, en Orégon… j’ai revu toutes ces machines. Pas trop rouillées. Et d’usage encore si pas toujours courant au moins récent ou actuel. Qui aurait donc dit qu’il nous suffirait d’aller aux USA, symboles de la modernité, pour retrouver, vivants, ces vestiges de notre passé ?
mercredi 2 avril 2008
Lait
Le camion de la laiterie passait chaque jour et vidait les bidons. Le lait prenait le camion pour faire cette centaine de mètres à vol d’oiseau jusqu’à la laiterie.
Au bord de la route, tous les matins, les fermiers – et les fermières – disposaient leurs bidons de lait.
Il y avait donc la ferme d’un côté, avec ses vaches, son fermier et sa fermière, la traite, manuelle encore dans pas mal d’endroits. De l’autre la laiterie. Machines, eau, chaleur et propreté. A peine peuplée d’hommes. Juste des machines et du lait. Entre les deux, ce trottoir de la route de Falize. Ces bidons de lait.
La modernité est passée par là évidemment. Plus de traite à la main. Plus de bidons sur le trottoir. Plus de bidons tout simplement.
Au bord de la route, tous les matins, les fermiers – et les fermières – disposaient leurs bidons de lait.
Il y avait donc la ferme d’un côté, avec ses vaches, son fermier et sa fermière, la traite, manuelle encore dans pas mal d’endroits. De l’autre la laiterie. Machines, eau, chaleur et propreté. A peine peuplée d’hommes. Juste des machines et du lait. Entre les deux, ce trottoir de la route de Falize. Ces bidons de lait.
La modernité est passée par là évidemment. Plus de traite à la main. Plus de bidons sur le trottoir. Plus de bidons tout simplement.
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mardi 1 avril 2008
Kilt
Le kilt, pour les hommes ? Laissez-moi rire !
Pour vous, le kilt, c’est la pub William Lawson. Les Ecossais qui effrayent les All Blacks de Nouvelle Zélande en le soulevant… qui profitent des épouses des chasseurs plutôt que de la chasse à courre… et autres variations humoristiques. Mais avouez, qu’avec leurs cheveux soigneusement lavés et peignés… question d’attributs virils… les leurs sont plutôt cachés…
Pour moi, le kilt, c’est d’abord une épingle. Un kilt, c’est une jupe avec une sorte d’épingle de nourrice dorée. L’épingle à kilt implique que le tissus est écossais… Mais si le tissus est écossais et qu’il n’y a pas de grande épingle, ce n’est pas un kilt… Mais franchement. Jamais il ne m’est venu à l’idée de porter un kilt.
Le kilt, c’est vraiment pour les filles !
Pour vous, le kilt, c’est la pub William Lawson. Les Ecossais qui effrayent les All Blacks de Nouvelle Zélande en le soulevant… qui profitent des épouses des chasseurs plutôt que de la chasse à courre… et autres variations humoristiques. Mais avouez, qu’avec leurs cheveux soigneusement lavés et peignés… question d’attributs virils… les leurs sont plutôt cachés…
Pour moi, le kilt, c’est d’abord une épingle. Un kilt, c’est une jupe avec une sorte d’épingle de nourrice dorée. L’épingle à kilt implique que le tissus est écossais… Mais si le tissus est écossais et qu’il n’y a pas de grande épingle, ce n’est pas un kilt… Mais franchement. Jamais il ne m’est venu à l’idée de porter un kilt.
Le kilt, c’est vraiment pour les filles !
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