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mercredi 23 janvier 2008

Toyota

Dis « Toyota » ! - « Tayoto ! » - Non « Toyota ! » - « … Trop difficile. »

Imaginerez-vous un jour le mal que nous avons eu a retenir, puis à dire Toyota. Et ne me parlez pas (mais ce serait bien plus tard) de Mitsubishi.
A peine moins étranger que le martien ou le klingon (la langue de Star Trek). Même dire « schild en vriend » sans accent était plus facile.
Une suite aléatoire de sons... alors que toutes les bandes dessinées nous avaient appris que les noms japonais avaient tous un sens (Yamamoto Kadératé par exemple) ou alors étaient des onomatopées faciles à retenir (Taka Takata, un brave soldat).
Mais franchement, Toyota, c’était trop. Un peu comme Mpenza, Ndiaye ou Mbanza Ngungu pour les bouches de nos journalistes d’aujourd’hui.

lundi 21 janvier 2008

TEE

Trans Europe Express, la magie du chemin de fer. Celui qu’on regardait passer dans la gare sans jamais pouvoir rêver y embarquer.

Il me semble me souvenir de voitures rouge et or. Héritières directes du mythique Orient Express.
Alors que nous avions encore l’expérience de la troisième classe, et de ses sièges en bois, pas question d'y monter: le TEE était uniquement réservé à la première classe. Et il filait vers une destination magique : Paris !
Paris c’était le TEE. Pas étonnant que, quand est arrivé le TGV, il ait si facilement et si rapidement détrôné l’avion vers cette destination. Il nous permettait enfin de réaliser nos rêves d’enfants.
Nous avions imaginé les vedettes de cinéma et de la chanson, lancées à la vitesse incroyable de 160 km/h vers la ville lumière. A notre tour d’y aller, à plus de 300 !

mardi 8 janvier 2008

Talus

Par intérêt ou indifférence, les adultes nous laissaient chaque année bruler les herbes sèches du talus de chemin de fer.

A quelques centaines de mètres de la maison, il marquait là, comme d’un trait, la limite de la ville. En deça, le tissus dense des habitations sociales du Foyer Malmédien ; au-delà, le terrain de football et deux ou trois commerces.
Comme dans un décor de train miniature, la locomotive débouchait du tunnel, et suivait la voie, accrochée au flanc de la colline. Franchissait le viaduc au dessus de la rivière. Et longeait la ville, longuement, comme en hésitant. Surplombant les maisons, puis des champs encore, avant d’aboutir enfin à la gare.
Mais les trains étaient si rares. Et on les voyait approcher de si loin. Ils roulaient si lentement à l’époque, que le talus ne leur appartenait pas. Et même si l’on parlait bien du talus du chemin de fer, il est clair que c’était notre domaine à nous !

vendredi 4 janvier 2008

Tchouler

Arrête de tchouler. T’es pas une fille tout de même.

Tchouler… avec le «ou» qui prend tout son temps, en wallon, c’est pleurer. Un de ces mots superbes qui, quand on les a entendus, ne seront jamais oubliés.
Irremplacables. Tchouler, ce n’est pas seulement pleurer. C’est plutôt pleurer comme une Madeleine… ou bien pleurer toutes les larmes de son corps… ou bien… n’importe quelle forme de pleurer qui ne soit pas seulement pleurer. Tchouler comme un gosse… tchouler dans un coin… tchouler pour des bêtises…
Tchouler quoi !

dimanche 18 novembre 2007

Tourterelle turque

La tourterelle turque est une immigrée récente...

Un jour, vers la fin des années 60, elle est apparue dans notre jardin. Ma mère y nourrissait une foule d'oiseaux et se faisait un plaisir de les identifier.

Non, la tourterelle turque, aujourd'hui familière, n'a pas toujours été là. Elle s'est installée en Belgique récemment. Il y a donc des gens qui n'en auront jamais vu... d'autres qui en auront toujours vu...
Et surtout, la plupart qui n'auront jamais fait la différence entre l'avant et l'après... face à quelques uns qui, comme moi, se souviennent de leur arrivée.
Mais à voir la façon dont le monde tourne, je crains maintenant d'avoir surtout à tenter de me souvenir quand tel insecte, tel oiseau ou telle fleur auront disparu... Vous avez entendu le coucou cette année? Et l'an dernier?

mardi 13 novembre 2007

Travail

Ma mère ne travaille pas !

Cette affirmation ne signifiait évidemment pas qu'elle était chomeuse ou qu'elle passait ses journées devant la TV.
Elle élevait seulement six gosses nés entre septembre 57 et septembre 64. Chacun d'entre eux évidemment accompagné d'un certain nombre de copains et copines qui faisaient qu'on était rarement 6 pour le goûter.
Elle cultivait le potager. Tricotait tous les pulls et les bonnets. Elle cousait les vêtements. Les réparait et reprisait les chaussettes. Elle faisait des gauffres, gateaux et beignets. Chaque année elle préparait les confitures et - avant l'apparition du surgélateur - les conserves de fruits et légumes.
Elle veillait encore à ce que les vieux voisins ne manquent de rien. A ses moments libres il lui est arrivé de faire le catéchisme pour les petits qui se préparaient à leur communion - question de ne pas laisser les curés leur bourrer la tête de certaines aneries -. Et comme il le faut bien, elle prenait soin des merles et pigeons tombés du nid que nous lui ramenions.
L'été, avec un sac de sable et quelques plastiques, elles transformait la cour en piscine; l'hiver en patinoire.
Et quand il fallait aller en ville, c'était à pied, en poussant un landau, ou en vélo quand nous étions plus grand.
Mais c'est bien vrai... ma mère ne travaillait pas!

samedi 3 novembre 2007

Traineau

Nous dévalions la colline sur nos traineaux.

Eh oui. Traineau. Pas luge. Et avec l’accent liégeois ou verviétois, le mot prend encore plus de saveur. Avec le tré qui s’allonge autant que le nô…
Chacun avait le sien, qu’il fallait remettre en état dès les premières neiges. La rouille sur les patins ? Il nous est bien arrivé de croire qu'un peu de technique moderne arrangerait les choses, et de farter nos bêtes de course comme on le faisait avec les skis à l'époque. Rien n'y faisait, seules les techniques traditionnelles réussissaient. Sur le chemin de la piste, il suffisait de trouver des morceaux de route encore découverts et de l’y trainer. Un peu plus loin, la neige compléterait le boulot.
Les plus lourds permettaient sur de longues pistes d’atteindre une plus grande vitesse finale, mais les plus courts étaient les meilleurs, Seul le torse reposait alors sur le bolide.
Je pense me souvenir avoir acheté le mien 25 francs. Tout le contenu de ma tirelire y était passé.