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lundi 21 juillet 2008

Nuits d'été

Si William Shakespeare a ses songes d'une nuit d'été, personne ne m’enlèvera mes odeurs d’une nuit d’été !

C’était entre Rocherat et Bullange.
En 1964 peut-être. Sinon, à l’été 1965.
Nous faisions un jeu de nuit dans un de ces terrains vagues couverts de ronces, de muriers, d’épilobes et de fougères aigles.
Il y faisait si nuit et si chaud. C’était en juillet sans doute.
J’ai encore le nez plein de ces odeurs de plantes. Une odeur qui habille le nez. Une odeur qui pourrait être celle d’aisselles, de sexe et de sueur. De parfums trop lourds et d’alcools trop forts.

mercredi 25 juin 2008

Nicolas (Saint)

La fête à cadeaux, c’était la Saint Nicolas. Uniquement.

Aujourd’hui c’est cadeaux à la Saint Nicolas, cadeaux à la Noël, et re-cadeaux pour l’anniversaire. Les plus assidus n’oublient pas non plus les cadeaux de Pâques en attendant qu’un jour on en offre encore pour Halloween et la fête nationale !
Pour nous, Saint Nicolas, c’était la fête. J’entends, celle où on recevait des cadeaux.
Pour les anniversaires ? Une voiture modèle réduit, un animal miniature pour notre zoo. Mais surtout un gâteau. Un quatre quart pour moi.
A Noël ? Des mandarines – on n’en avait pas à d’autres moments -, des printen – un délicieux biscuit fabriqué en Allemagne -, un cadeau collectif aussi – un jeu de société par exemple -, et c’était tout.
Des cadeaux aussi pour les grands événements de la vie : la première communion (la petite communion, ou communion privée comme on disait), la communion solennelle (la grande communion). D’événements importants, il n’y en avait pas d’autres pour les enfants.
Aux autres fêtes ? Quelques bonbons. A Pâques on recevait des œufs – je veux parler principalement de ces choses ovales que pondent les poules. A l’époque, à Pâques, on mangeait surtout ça. Pas tellement d’imitations en chocolat ! - ; le nouvel an, on se rendait à peine compte que c’était une fête ; Halloween n’avait pas encore été importé.

Il nous restait donc Saint Nicolas. Le 6 décembre pour ceux qui l’auraient oublié !
Souvent, nous l’avons fêté la veille au soir. Pour de simples raisons pratiques, mais mes parents s’arrangeaient toujours pour créer quand même la surprise. Pour pouvoir mieux en profiter surtout. Profiter surtout d’une bonne nuit sans l’attente du matin.
L’école commençait un peu plus tard… et sur un rythme et un ton qui n’était pas vraiment celui de tous les jours. Le 6 décembre, c’était une sorte de jour de vacances en classe.

vendredi 30 mai 2008

Nénène

Dis bonjour à Nénène ! Donne une baise !

Nénène, ce devait être la marraine. A moins que ce ne soit la grand-mère. Ou bien un peu des deux à la fois.
Mais pour moi, c’était juste pour les idiots.
Oma, Nénène… Comme s’ils ne pouvaient dire marraine, grand-mère, bonne maman, tante ceci, tante cela.
Mais non, nénène plutôt : un nom plein de menaces… de moustache qui pique, de peau ridée, d’odeur de vieille et de dentier.
Car la nénène était nécessairement vieille, laide, ridée et acariâtre… La nénène était comme une plante carnivore, qui se fait belle pour attirer l’insecte, mais qui ne renferme que des liquides nauséabonds et toxiques. La nénène essayait, désespérément, d’étreindre des enfants… espérant qu’un jour un peu de leur jeunesse, beauté, de leur odeur encore fraiche, lui resterait au terme de cette étreinte.
Mais ce nom – presque sympathique – sentait trop le piège. Et aucun enfant ne s’y est jamais laissé prendre.
Les nénènes sont condamnées à jamais…

mercredi 30 avril 2008

Nicolay (Jean)

On ne me l’enlèvera pas de la tête: quand je pense au Standard de Liège, le premier nom qui me vient à l’esprit est celui de Jean Nicolay. Le gardien de but.

Et d’ailleurs, c’est à peu près tout ce que je sais du football : le Standard est champion et Jean Nicolay est le plus grand gardien de but. En me creusant un peu les méninges, je pourrais encore reconnaître avoir entendu parler d'un certain Piot – gardien de but aussi, mais piètre copie à mon avis (de profane) de son grand prédécesseur -, et avouer aussi que j’ai bien un jour entendu prononcer le nom de Preudhomme – mais il aurait tout aussi bien pu pour moi être coureur automobile ou patineur sur glace -.
Et si l’une et l’autre de ces connaissances sentent la naphtaline et le pas frais… c’est bien que je n’ai jamais été intéressé par le foot.

dimanche 6 avril 2008

Pinscher nain

Imaginez un doberman qui aurait monstrueusement réduit au lavage. Et vous avez le pinscher nain. La pire création de la génétique juste après le caniche et avant le skinhead (et George Bush) !

Le pinscher nain a, je l’espère, sans que personne ne s'en préoccupe, disparu de la surface terrestre. Et si aucune loi n’a été nécessaire pour l’interdire, c’est que peut-être, le genre humain démontre un minimum de cohérence dans son évolution vers un avenir meilleur.
Le pinscher nain tenait au bout de sa laisse une veille. Au moins aussi laide, stupide et méchante que lui. Mais souvent bien plus édentée.
La voix du pinscher nain et celui de sa propriétaire pouvaient parfois être confondues. Une observation systématique et à grande échelle semble pourtant démontrer que le pinscher aboyait plus que sa propriétaire.
Une étude similaire devait porter sur les morsures mais n’a jamais abouti à des résultats concluants. A moins que ceux-ci - trop accablants pour les humains - n'aient jamais été publiés !
Enfin, le pinscher nain et sa propriétaire partageaient une odeur caractéristique. Le pinscher nain était - à ce sujet, je suis formel - le seul animal à sentir la veille femme et sa propriétaire, sans aucun doute, le seul humain à sentir irrémédiablement le chien mouillé !

vendredi 4 avril 2008

Nain

Quand je vois ces nains de jardin en résine, brillant de tout leur plastique, il me vient des envies d’intégrisme, de guerre sainte. Il n’y a de vrai nain de jardin qu’en plâtre !

Le nain – nous ne disions pas de jardin – était en plâtre. Toujours. Peint avec soin, originellement. Repeint avec tout autant de précision – si possible – par la suite, lorsque les intempéries ou le grand soleil l’auraient rendu lépreux et méconnaissable.
Et sa voisine, la biche, inévitable, était de béton. Qu’un jour éclatât une de ses pattes, lui arrachant des lambeaux géométriques de chair, ou tout un morceau de son flanc. Se révélait alors un squelette de fers ronds à béton. Qui révélaient alors, définitivement, l’imposture.
Seuls étaient réels, et éternels, les nains !

dimanche 9 mars 2008

Nondidju

Crénondidju de nondiju !

J’ai beau chercher. J'en trouve difficilement d'autre, car, du côté des jurons et des noms d’oiseaux, notre vocabulaire était bien pauvre à côté de celui des nouvelles générations.
Les injures ? Flamind (Flamand), ou pire Mâssi Flamind (Sale Flamand), Ewaré (Egaré, fou), Biesse (Bête)… Les jurons ? Je ne trouve que Nondidju !
Et encore fallait-il bien veiller au contexte et à la cible. Le moindre pas de côté, et c’était la baffe garantie, la fessée, l’heure dans le coin, le au lit sans souper, ou le va manger dans l’escalier de la cave !
Je n’ai donc jamais eu l’occasion de traiter mon père de con, ma mère de putain, mon prof d'enfoiré, ni mon voisin de pédé. Mais je ne m’en porte pas plus mal pour autant je crois !

samedi 9 février 2008

Nivea

Le seul produit de beauté qu’il y avait dans la plupart des maisons ? La crème Nivea.

A une époque où les marques étaient bien moins nombreuses, Nivea était une valeur sûre. La grosse boite ronde, d’un bleu profond, l’inscription en blanc dessus.
La boite ouverte, le miracle de cette blancheur parfaite et la lourdeur de cette crème sous les doigts. Une subtile odeur de propre, de doux et de frais.
C’était le remède miracle. Une irritation. Nivea. Un début de coup de soleil. Nivea. La peau sèche. Nivea encore.

mardi 29 janvier 2008

Boule Nationale

Les cigarettes avaient pour nom Bastos, Belga, Boule nationale,…

Dans le temps, les fumeurs fumaient local. Français, à la limite, pour marquer leur originalité ou un brin d'exotisme. Sinon, belge. Fumer était une marque de patriotisme. Au Français sa Gitane, au Belge sa Boule nationale.
Sans filtre évidemment.
D’ailleurs, comment auraient-ils commandé leur paquet de Marlborro (avec ce R mal placé), Peter Stuyvesant, Dunhill. Fumer fait mal aux poumons, mais prononcer Boule nationale est bien moins douloureux à la bouche et aux méninges que tous ces noms bizarres.

samedi 29 décembre 2007

NSU

«Les voitures NSU furent construites à partir de 1958»

Qu’est ce qui fait que l’on se souvienne d’une marque de voiture plutôt que d’une autre ? A cette époque, sans doute la présence d’un seul exemplaire dans ma rue, alors qu’elles étaient si rares.
Coincidence, les NSU naissent avec moi, en 1958…Il devait y avoir une NSU Prinz dans le quartier. Je ne me rappelle plus à qui elle appartenait. Mais elles avaient alors des formes proches des BMW de l’époque.
Est venue ensuite, bien plus tard, alors que nous étions en age d'apprécier les carosseries et d'imaginer ce que pouvaient être les technologies déployées sous un capot, la RO 80, avec son moteur rotatif et ses formes si originales. Juste avant l’absorption par Audi
Il me semble me souvenir qu’à l’époque de la fusion émergeaient, insistantes, de douloureuses histoires sur le passé nazi de la firme NSU. Qu'elle devait sa santé au travail forcé. Et que l’on retirat le vieil uniforme vert de gris NSU de la RO 80 pour l’habiller du sigle Audi. Mais personne n’était dupe !

dimanche 2 décembre 2007

Petits pois non casses

Que vouliez vous que nous fassions de petits pois cassés?

Une fois ou deux par an, nous faisions le tour des épiceries à la recherche de petits pois non cassés. Les seuls qu'acceptaient nos pistolets comme munition.
A une époque où les parents (les nôtres) avaient nettement moins de scrupules que ceux d'aujourd'hui (nous et bientôt nos enfants) sur l'usage des armes factices, le pistolet à petits pois était un jouet fantastique.
Nous tirions de véritables projectiles... tout à fait inoffensifs, et parfaitement comestibles. Un simple jouet de plastique, un dispositif à ressort, un chargement par le haut qui acceptait une foule de munitions. Une arme automatique pour des jeux animés.
J'ignore si l'arme ou la munition a disparu d'abord. Ou bien avons nous trop vite préféré le claquement des amorces et l'odeur acre de la poudre brulée. J'en ai vu plus tard de pénibles imitations, tirant des billes de plastique, toutes identiques ou si elles ne l'étaient pas, difformes et inutilisables -, et qui n'auront jamais quand on les met en bouche, l'odeur et le goût du pois... non cassé!

lundi 19 novembre 2007

Bas nylons

Zut, j'ai une flèche dans mon bas gauche...

Toutes les femmes il me semble, portaient des bas nylons.
On ne se maquillait pas alors, ou alors si peu, et seulement pour les grandes occasions (je me souviens que ma mère avait un tube de rouge à lèvre)... mais aller les jambes nues avait quelque chose d'inconvenant. Les femmes n'ont osé exhibé leurs mollets blanchâtres à l'épilation imparfaite que bien plus tard.
Je me souviens aussi qu'il devait d'abord s'agir de bas. Je me souviens parfaitement de ces fixations bizarres, de jaretelles ou d'attaches sur un corset de ma mère, concues pour tenir fermement mais sans déchirer, le précieux matériau. Mais très vite, il s'est agi de collants. Des panties disait on. L'avantage? La fixation. L'inconvénient? Quand un bas filait, on pouvait le remplacer par un autre. Le panty, lui, était fichu...
Les flèches dans les bas, elles ont peut être recueilli plus de vernis à ongle chez certaines que leurs ongles.
Mais tout ça, c'était évidemment avant le pantalon.

dimanche 28 octobre 2007

Nationale

La route nationale est bordée d'arbres.

National n'était alors pas rangé aux côtés de régional, régionalisme, nationalisme, séparatisme. Il était encore moins question de front.
La nationale, c'est le souvenir de trajets confondus dans ma mémoire, mais dont les images restent inoubliables alors qu'à gauche et à droite défilent les arbres qui bordent la route. Une bande dans chaque sens. Et pas de bouchons évidemment.
C'était la route pour aller chez le médecin, à la piscine, à la mer. La route des excursions. Tout était loin.
Les autoroutes n'auront jamais leur magie. L'éclairage généralisé y a supprimé la nuit, qui plongeait dans le mystère total l'aller ou le retour. Parfois les deux.
Le trafic actuel leur a ajouté des bandes de circulation. Et l'on a sacrifié la plupart des allées arborées à la vitesse.