mercredi 31 octobre 2007

Quartz

Le cristal de quartz et la pyrite étaient nos découvertes les plus précieuses.

Quartz, quartzite, le nez sur le rocher, un marteau ou un simple caillou à la main nous découvrions aussi d’autres aberrations dans la pierre. Pyrite, fossiles. Nous rêvions de géodes.
Un jour sont apparues les montres à quartz, avec leurs grands chiffres rouges sous leur enveloppe de plastique un peu vulgaire. Fascinantes de modernité, mais tout de même moins féériques que ces sortes de diamants.
La magie de la pierre précieuse a définitivement été balayée avec l’apparition de la montre à quartz analogique. Plus rien ne distinguerait une montre à quartz d’une autre. Le joyau qui y était caché était définitivement devenu – comme du diamant industriel – un simple accessoire de mécanique.
Et même les adeptes du new age et leur vulgaire goût des cristaux ne me rendront pas l'émerveillement ressenti face à ces éclats d’eau pétrifiée de mon enfance.

mardi 30 octobre 2007

Perche

La perche nage dans nos rivières et dans nos lacs... et pas uniquement dans le Nil.

Pas celle du saut à la perche, évidemment, mais celle qu'on pêche, qu'on pêchait. Un poisson moins connu que la truite. Avec un aileron épineux sur le dos. Pas celle du Nil non plus. La nôtre. Tout juste celle de nos lacs. Qui permettait au pêcheur de dire qu'il n'avait pas seulement pêché une truite - à l'origine toujours douteuse puisqu'elle était élevée par millions dans les pêcheries des environs -.
La truite se pêchait même dans la rivière, juste à côté de l'école communale. Dans la fraicheur des bords de la Warchenne, en pleine ville. Cet été j'ai été surpris de voir deux gamins, au même endroit, préparer leur matériel. Certaines choses ne changent pas tout à fait. Ce qui a changé sans doute c'est le nombre de pêcheurs. Dans ma classe, ils devaient être une majorité.
Pour ma part, une épingle de sûreté au bout d'une ficelle de chanvre et un bambou ne m'ont jamais rapporté - qui en douterait - aucun poisson. D'autant plus que je n'ai jamais vu le moindre alevin dans le ruisseau où nous trempions nos ficelles. Mais il était bien plus important de parader jusque là, canne à pêche sur l'épaule, et d'imaginer, et d'inventer et de construire toute sorte de rêve. Tant était dans la tête et dans le regard, et si peu dans l'avoir. Tellement dans le chemin qui y mène.

lundi 29 octobre 2007

Osier

Le siège en osier grince...

Peu avant Utrecht, au bord de l'autoroute, des bottes d'osier. Des montagnes d'osier s'empilent. Pas grande trace d'osier dans ma maison par contre. En tout cas bien moins que dans le monde que j'ai connu jadis.
A la maison, il y avait les mannes en osier. La grande, les petites. Bonnes pour tout. Le linge, les jouets.
Et il y avait les fauteuils bien entendu. Que je sens encore, si souples. On se tordait à gauche et à droite, et ils suivaient. Pas comme une chaise en bois. Pas trop solides non plus, au fil du temps et avec cette gymnastique que nous leur infligions. Je sens encore à l'extrémité de mes doigs, une extrémité biseautée, échappée, bientôt détachée. Ailleurs, un bout de clou.
En osier aussi le fesse-tapis... Une sorte de longue raquette. Au moins une fois l'an, nos rares tapis étaient pendus au fil à linge et y recevaient une correction de tous les diables pour leur faire cracher la poussière.
Mais de l'osier, étrange, je n'arrive pas à me remémorer l'odeur, ou si peu. Juste le bruit, et la souplesse.

dimanche 28 octobre 2007

Nationale

La route nationale est bordée d'arbres.

National n'était alors pas rangé aux côtés de régional, régionalisme, nationalisme, séparatisme. Il était encore moins question de front.
La nationale, c'est le souvenir de trajets confondus dans ma mémoire, mais dont les images restent inoubliables alors qu'à gauche et à droite défilent les arbres qui bordent la route. Une bande dans chaque sens. Et pas de bouchons évidemment.
C'était la route pour aller chez le médecin, à la piscine, à la mer. La route des excursions. Tout était loin.
Les autoroutes n'auront jamais leur magie. L'éclairage généralisé y a supprimé la nuit, qui plongeait dans le mystère total l'aller ou le retour. Parfois les deux.
Le trafic actuel leur a ajouté des bandes de circulation. Et l'on a sacrifié la plupart des allées arborées à la vitesse.

samedi 27 octobre 2007

Martinet

Le martinet c'est un chat à neuf queues.

La gifle et la fessée faisaient partie des méthodes d'éducation normales. A l'école, les coups de règle carrée sur le bout des doigts et la 1/2 heure à genoux dans le coin de l'estrade, bien qu'exceptionnels, l'étaient aussi.
Mais je me souviens de nos étonnements réciproques d'alors quand des petits camarades ne pouvaient pas imaginer que je n'avais jamais vu de martinet... et moi que leur parent en fassent usage. Les miens devaient leur sembler bien faibles pendant que les leurs m'apparaissaient comme des tortionnaires. Le chat à neuf queues faisait partie pour moi des accessoires littéraires, des récits pour faire peur aux enfants, de la mythologie du père fouettard ou de l'exotisme à la Dickens.
Pour moi. Mais pas pour eux.
J'en connais même pour justifier aujourd'hui la punition à coups de ceinture infligée à l'époque. Mère et fille unies pour défendre le passé, mais qui ne toléreraient plus à ce jour que soient utilisés ni la gifle ni la fessée.

vendredi 26 octobre 2007

Lecher

Les timbres, les enveloppes, les images à coller dans les albums se léchaient.

Si les lendemains de fêtes, comme de nos jours, le risque de gueule de bois était là... il fallait aussi compter, les lendemains de veille de fête, sur celui de la langue de bois.
Comment appeler autrement cette sensation désagréable, ce goût douteux sur la langue, quand, gamin, nous avions encollé trente enveloppes et autant de timbres pour les voeux. D'ailleurs, pour ne rien arranger, c'était aussi le moment de coller dans leur carnet les précieux petits timbres ristourne verts, à une époque où n'existaient pas les cartes de fidélité. Sans parler de leur version électronique, dont l'idée même n'avait pas germé dans l'esprit le plus fou.
Et, après l'épreuve des timbres venait encore parfois une autre occasion d'épancher sa salive: coller les images dans les albums Artis.
C'était évidemment avant les enveloppes et les timbres autocollants. Avant la crainte d'attraper la maladie de la vache folle, cachée dans la gélatine. Et chez ceux qui méprisaient la solution de facilité: quand on a des enfants, qui ont chacun une langue et un excès de salive, à quoi bon utiliser une éponge et gaspiller de l'eau du robinet!

jeudi 25 octobre 2007

Karaktetch

Un karaktetch, c'est une chaine de traineau...

En hiver, sur les collines de Malmédy, nous faisions des karaktetch...
Couchés à plat ventre, l'avant du corps sur notre traineau - chacun avait le sien -, les pieds emboités dans l'avant du traineau suivant... et ainsi de suite.
Il est arrivé que nous soyons ainsi une vingtaine à faire la chaine... Le train s'ébranlait doucement sur la pente... et prenait ensuite de plus en plus de vitesse... au cri de "akèkèlamakè"... Parfois, il prolongeait sa course en quittant la piste, et descendait sur la route, en direction de la laiterie...
Craintives... et bien mal conseillées... les filles fermaient la marche, ne sachant pas que le karaktetch agit comme une sorte de fouet... la fin de la chaine amplifiant tous les mouvements de gauche et de droite. Elles ne terminaient en général pas le trajet avet le train...

mercredi 24 octobre 2007

J'ai bon

J'ai bon, ce n'est pas le: J'ai bon ? un peu studieux, stupide et angoissé de "Est ce que j'ai la bonne réponse ?"...

A la forme interrogative: T'as bon hein ?
Avec les syllabes qui se prolongent, c'est l'expression suprême du contentement. Je me sens bien. Rassasié, bien au chaud avec des gens que j'aime et qui m'aiment... Quand on a bon, on n'est pas très loin d'une sorte d'orgasme.
Encore une de ces expressions de quelques lettres qui disent plus que trois phrases entières. De ces trésors de la langue belge qu'il serait dommage de laisser se diluer dans la lingua franca du frangliche.
Alors, quand vous "avez bon", dites le tous avec moi... et avec votre meilleur accent de là où vous êtes: j'ai bon ! Ou quand vous avez eu un bon moment... n'hésitez surtout pas à avouer : j'ai eu bon !

mardi 23 octobre 2007

Interlude

Du temps de la télévision en direct, je regretterai toujours les interludes.

Les programmes ayant régulièrement quelques minutes de retard, la speakerine - une autre espèce disparue - nous annonçait, avec un sourire à désarmer un skin-head, qu'il nous faudrait encore un peu patienter.
Et, sur fond de musique classique, on avait droit à des minutes de ruisseau glougloutant, de feuilles d'arbre agitées par la brise, ou à la version originale non sous-titrée de l'aquarium du restaurant chinois qui fascine encore nos enfants... Et les poissons n'étaient rouges que dans nos esprits, puisque la TV (pas télé), elle, était en noir et blanc.
L'interlude ne pouvait être interrompue que par une chose: la speakerine nous annonçant qu'il nous faudrait ... encore un peu patienter...
On savait prendre son temps à l'époque.

lundi 22 octobre 2007

Hiver

Il n'y a plus d'hiver ! (sur le ton de "Il n'y a plus de saisons, madame !")

L'hiver, vous l'admettrez, c'est la neige. Sans neige, pas d'hiver. Il n'y a donc plus d'hiver. CQFD.
Croyez-vous que je radotte ? J'avais des doutes moi même, jusqu'au 3 février 2007. La lecture du Soir m'a enfin rassuré sur mon état mental avec les statistiques de la région de Saint-Hubert. Dans les années 60, l'enneigement était de 61 jours. Il tombe à 36 jours dans les années 90. On est passé de 48 à 88 d'une moyenne de 30cm de neige à une moyenne de 17cm entre 89 et 2006. Pour nous, les petits Malmédiens, c'était garanti, répartis entre Noël, carnaval et Pâques, nous avions droit à 3 semaines de congés enneigés. Si pas à Malmédy, au moins sur le plateau des Hautes Fagnes, tout proche... et si pas pour le ski alpin ou le traineau, au moins - dans les dernières annéees de cette époque bénie - pour le ski de fond.
Une bonne raison de plus pour renforcer les accords de Kyoto: rendre leur 3 semaines de sports d'hiver aux enfants de nos Ardennes est une tâche indispensable à laquelle toute l'humanité doit s'atteler!

dimanche 21 octobre 2007

Gomme

La gomme à encre était bleue et et dure; celle à crayon blanche ou rouge et douce.

Quand on faisait une faute, il n'y avait que trois options, selon la sévérité du maître ou les exigences du travail. Au pire, tout recommencer, sous peine de se voir retirer des points pour le soin. Au mieux, d'un trait de latte ou de règle, proprement barrer le mot ou la phrase, et l'écrire à nouveau. Position intermédiaire et la plus fréquente, gommer et écrire à nouveau. L'aventure commençait là. Facile à dire ou à écrire, bien moins à faire. L'encre des stylos s'efface bien plus facilement que celle des bics, c'est vrai. La gomme à encre enlevait donc l'encre avec la couche superficielle du papier. Par contre, pour écrire à nouveau, il ne fallait pas rater son coup. La couche gommée partie, le papier agissait dès lors comme un buvard. Que la plume reste un instant de trop, le papier absorbait et faisait un énorme pâté... Les plus soigneux lissaient au préalable la zone effacée du plat de l'ongle... Mais le risque était toujours là... Et, de toute façon, une belle correction, c'était propre, mais cela se voyait. Et l'on pouvait mesurer les hésitations de l'auteur au nombre de stations de ce chemin de croix. Sont venus ensuite, je ne sais dans quel ordre, les feutres et les liquides correcteurs (la pâte à con, dirait mon jeune frère).
Comme la vidéo, l'écriture avait enfin sa fonction rebobinner! Et l'adage était devenu obsolèle: "Les paroles s'envolent, les écrits restent!"

samedi 20 octobre 2007

Friture

Je vais à la friture... pas à la friterie...

Prenez n'importe quel belgicisme. Prononcez le avec un accent bien gras. Et chacun de comprendre que le belgicisme, ce n'est pas cultivé, ce n'est pas bien... Cela vous range juste au dessus de l'animal (bien que l'animal, c'est avéré, ne commette jamais de belgicisme)...
Mais que se serait-il passé si, par un fabuleux hasard touristico-gastronomique, nos amis les français s'étaient épris de la frite belge... Et, avec un accent pointu avaient parlé de ces charmantes fritures qui nous fournissent une nourriture si typique et populaire...
La friture avait d'ailleurs une autre utilité: géographique. Pas besoin de carte. Frituur, en Flandre. Friture/Frituur à Bruxelles. Friture en Wallonie. Belge fritten ou patatten, vous êtes aux Pays-Bas. French frites chez ces idiots d'américains. Friterie, vous étiez en France. Le changement de vocabulaire a dès lors bien quelques relents d'annexion.
Car l'inquisition est passée par là, et toutes les fritures ont en quelques années changé leur enseigne. Les ayatollahs de la langue française n'ont pas supporté que les belges nomment autrement que les français ces endroits où les frites étaient tellement meilleures (eh oui, il faut les frire deux fois!) que chez eux.
D'ailleurs, au train où on va, on ne dira bientôt plus que Quick ou Mac Donalds! Et là, pas question de tartare ou de fricadelle... Pas même de mitraillette, cette aberration de la culture franco-belge...

vendredi 19 octobre 2007

Encre

Ma classe de première année primaire sentait l'encre et la craie.

De l'encre, je me rappelle d'abord l'odeur. Celle que j'associe à la classe de première primaire. Celle de l'encre Schaeffer, dans des cartouches parfaitement cylindriques.
Souvenir aussi de l'encrier, vide, qui garnissait chacun de nos pupitres. L'usage des stylos à réservoir venait juste d'être autorisé il me semble. L'école était passée d'un coup de la plume à la cartouche.
Plus tard, au cours de dessin, odeur encore de l'encre de Chine. Qui s'attache aux doigts. Se rappelle des heures durant.
Et les couleurs? Bleue pour écrire. Noire, elle aurait été une hérésie ou prétentieuse. Outremer pour les garçons, les filles penchant parfois pour d'autres teintes. Menant parfois l'excentricité jusqu'au turquoise.
Noire pour l'encre de Chine, évidemment. Ma mémoire mêle l'odeur de mes doigts avec celle rencontrée bien plus tard et sous d'autres cieux des planches de l'école coranique... Le bois, l'encre de Chine. L'encre de Chine et le bois...
Rouge et terrible, celle de l'instituteur... pas en cartouche évidemment...
Et quand il remplissait son stylo, à pompe, c'était comme s'il le faisait avec du sang... du mercurochrome (de celui qui pique bien fort) ou quelqu'autre médicament bien désagréable...

jeudi 18 octobre 2007

Drache

Il drache... la drache nationale...

Il drache, dit-on. La drache nationale, dit-on aussi lorsque, traditionnellement, le défilé du 21 juillet est arrosé. Qu'est-ce qu'il a donc pris au Larousse d'écrire: "régional". Quoi de plus national en effet que la drache.
Quand il n'y aura plus rien de national en Belgique, qu'elle aura disparu, il nous resterait au moins cela.
La drache, c'est la pluie avec un nom qui mériterait d'être celui d'une divinité celtique (c'est dailleurs celui du dragon en allemand). Et encore, la drache, ce n'est pas la pluie, ni l'averse, ni le crachin. Pas l'orage, ni l'ondée. Non, la drache c'est... la drache! C'est mouillé, jusqu'aux os. Ou bien ça dure à n'en pas finir. Et ça vient toujours au plus mauvais moment.
Il est à se demander d'ailleurs comment les autres peuples (les parisiens, bretons, lorrains et autres sudistes) peuvent se passer dans leur français d'un mot aussi indispensable. Tellement irremplaçable que non seulement les nordistes mais aussi nos cousins les congolais ont choisi de le partager avec nous.
Non, la drache, ce n'est pas un phénomène météorologique... C'est bien plus que ça! A se demander si ça ne serait pas un peu politique!

mercredi 17 octobre 2007

Chalumeau

Un chalumeau, c'était une paille...

En excursion, nous buvions notre spa citron avec un chalumeau, pas encore avec une paille.
Après avoir bu - ou bien plus tôt pour les impatients -, le jeu était de découper l'extrémité en spirale... le plus loin possible. Quand on soufflait, le bout s'agitait comme un jouet de réveillon. Plaisir dérisoire mais chaque fois répété. Essayez aujourd'hui: avec un chalumeau, c'était presque facile et si amusant... Avec une paille ce n'est même plus possible...
Est venu un moment où je n'ai plus bu avec un chalumeau... mais bien au verre, comme un grand... Etrange, quand il m'est arrivé plus tard de refaire l'expérience... Il n'y en avait plus. Ne restaient que des pailles !

mardi 16 octobre 2007

Brodchen

Dans la langue batarde de Malmédy, français délicieusement mâtiné de wallon et d'allemand, les "breudchennes" (de l'allemand Brödchen) ce sont les petits pains.

Ils se mangeaient chauds, et seulement le dimanche matin. Les brödchen / breudchennes ne ressemblaient à rien de ce que j'ai pu goûter depuis.
Petits, compacts, avec une croûte dure. Bien plus proches de ces boulettes de pain chaud que les restaurateurs italiens confectionnent parfois avec de la pâte à pizza, que de ces choses aériennes et sans goût, aussi bruxelloises que la gauffre du même nom,... héritières de la baguette française, que l'on nous inflige maintenant.
Et en français de Belgique, on disait alors pistolet.
Le dimanche matin d'ailleurs, les boulangers ne vendaient que ça, ne faisaient que ça... Le pain de mie viendrait plus tard dans la journée, ou alors datait de la veille au soir.
Les croissants, les pains au chocolat? Je ne me rappelle pas en avoir vu. Cela ferait plus tard partie pour moi de ma découverte de l'attirail typique du français moyen: baguette sous le bras... croissant sur le comptoir... café crème et jambon beurre...
Il y avait bien quelques patisseries: l'une ou l'autre tarte, des feuilles de palmier, l'un ou l'autre cygne pour agrémenter le nez de mon père - qui l'a long - de sa crème fraiche, éclair au chocolat. Les éventaires des boulangers patissiers étaient bien plus simple à l'époque qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Dans le petit matin, avant ou après la messe... ou à la place, il fallait voir tous les cyclistes prendre livraison de leur précieuse cargaison et rejoindre la maison, emportant avec eux aux quatre coins de la ville un peu de la chaleur et de l'odeur de la boulangerie.

lundi 15 octobre 2007

Akekelamake

Akèkèlamakè ! C'était bien le cri que nous lancions quand nous faisions un karaktetch (?)...

Nous, c'est à dire tous ceux qui se retrouvaient à "la petite bosse", à "la grosse bosse" ou aux "trois bosses". Les trois pistes de traineau (?) de notre côté de la ville, Malmédy.
D'où ce cri est venu? Aucune idée... S'il était même connu de l'autre côté de la vallée, chez ceux d'Outrelepont? Je n'ai jamais cherché à le savoir. D'ailleurs, en hiver, les gens d'Outrelepont ne pouvaient pas nous intéresser: nous avions les meilleures pistes... la neige était meilleure chez nous.
Si de plus anciens ou de plus jeunes l'ont lancé? C'est aussi sans importance. Seul importe que, dans les années 60, nous dévalions de la colline, parfois jusqu'à la laiterie... et que c'était notre cri de guerre... ou faut-il dire notre "cri de neige"?