dimanche 21 octobre 2007

Gomme

La gomme à encre était bleue et et dure; celle à crayon blanche ou rouge et douce.

Quand on faisait une faute, il n'y avait que trois options, selon la sévérité du maître ou les exigences du travail. Au pire, tout recommencer, sous peine de se voir retirer des points pour le soin. Au mieux, d'un trait de latte ou de règle, proprement barrer le mot ou la phrase, et l'écrire à nouveau. Position intermédiaire et la plus fréquente, gommer et écrire à nouveau. L'aventure commençait là. Facile à dire ou à écrire, bien moins à faire. L'encre des stylos s'efface bien plus facilement que celle des bics, c'est vrai. La gomme à encre enlevait donc l'encre avec la couche superficielle du papier. Par contre, pour écrire à nouveau, il ne fallait pas rater son coup. La couche gommée partie, le papier agissait dès lors comme un buvard. Que la plume reste un instant de trop, le papier absorbait et faisait un énorme pâté... Les plus soigneux lissaient au préalable la zone effacée du plat de l'ongle... Mais le risque était toujours là... Et, de toute façon, une belle correction, c'était propre, mais cela se voyait. Et l'on pouvait mesurer les hésitations de l'auteur au nombre de stations de ce chemin de croix. Sont venus ensuite, je ne sais dans quel ordre, les feutres et les liquides correcteurs (la pâte à con, dirait mon jeune frère).
Comme la vidéo, l'écriture avait enfin sa fonction rebobinner! Et l'adage était devenu obsolèle: "Les paroles s'envolent, les écrits restent!"

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