Je vais à la friture... pas à la friterie...
Prenez n'importe quel belgicisme. Prononcez le avec un accent bien gras. Et chacun de comprendre que le belgicisme, ce n'est pas cultivé, ce n'est pas bien... Cela vous range juste au dessus de l'animal (bien que l'animal, c'est avéré, ne commette jamais de belgicisme)...
Mais que se serait-il passé si, par un fabuleux hasard touristico-gastronomique, nos amis les français s'étaient épris de la frite belge... Et, avec un accent pointu avaient parlé de ces charmantes fritures qui nous fournissent une nourriture si typique et populaire...
La friture avait d'ailleurs une autre utilité: géographique. Pas besoin de carte. Frituur, en Flandre. Friture/Frituur à Bruxelles. Friture en Wallonie. Belge fritten ou patatten, vous êtes aux Pays-Bas. French frites chez ces idiots d'américains. Friterie, vous étiez en France. Le changement de vocabulaire a dès lors bien quelques relents d'annexion.
Car l'inquisition est passée par là, et toutes les fritures ont en quelques années changé leur enseigne. Les ayatollahs de la langue française n'ont pas supporté que les belges nomment autrement que les français ces endroits où les frites étaient tellement meilleures (eh oui, il faut les frire deux fois!) que chez eux.
D'ailleurs, au train où on va, on ne dira bientôt plus que Quick ou Mac Donalds! Et là, pas question de tartare ou de fricadelle... Pas même de mitraillette, cette aberration de la culture franco-belge...
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