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lundi 13 octobre 2008

Fonds de tiroirs

Quoi, déjà l’avant-veille ? Et moi qui n’ai pas encore vidé tous mes tiroirs !

J’aurais encore voulu vous entretenir de tas de choses, et presque chaque jour qui passe réveille l’un ou l’autre souvenir. En la parcourant, ma mémoire m’apparaît comme ces veilles maisons, habitées par des générations successives qui y ont abandonné surtout ce dont personne ne se préoccupe, les choses qui ne feront jamais l’objet d’une vente ou d’un héritage, tous ces objets et ces instants ridicules qui font pourtant l’essentiel de notre vie.

Un vieux bâton de réglisse, déjà tout mâchouillé. Quelques emballages de bazookas. Un calendrier du petit farceur. Un blazer pour la communion du gamin. Un bocal à bonbons au couvercle transparent. Des bottes de caoutchouc. Un cahier vert avec les tables de multiplications sur la quatrième de couverture. Quelques caleçons et singlets. Une carabine à plombs. Un émetteur-récepteur de CB.
Les CCC. Une ceinture de sécurité avant qu’elles ne soient à enrouleur. La CGER. Une charge de cavalerie du côté de la place Rouppe. L’odeur du chocolat à la gare du midi et celle de chou à l’avenue Wielemans. Une cireuse électrique pour les parquets. Une friture qui s’appelait « le colonial ». Un Commodore 64. Quelques copocléphiles (pas de panique, ce ne sont que des collectionneurs de porte-clefs !). La cour qui était synonyme de toilette.
Une cuchnee. Ma dernière cutiréaction. Un ou deux doryphores dont j'admire les couleurs. Un double carburateur en tête. Une rivière pleine d’écrevisses. Une dose de Fénergan pour faire dormir les enfants. Les filigranes du papier Steinbach. Un film 110. La RTB qui quitte Flagey pour aller à Reyers. Le flash-cube.
Le franc belge. Franco. Jean Claude Darnal. Les jeux sans frontières. Une machine à laver en cuivre. Dans chaque ville au moins une maison de la sorcière. Le maître et la maîtresse qu’étaient alors les instituteurs. La malle Ostende Douvres. Une pile de Marabout flash sur les sujets les plus bizarres (j’écris mon blog ?). La messe de minuit à minuit.
La mire annoncée par la brabançonne et rythmée par une ritournelle de Grétry. Quelques mouchoirs en tissus oubliés. Un pain blanc. Le passe vite. Une permanente qui ressemble à une choucroute. Quelques pommes de terre pètées. Le petit séminaire. Un Pif Poche tout déchiré. Des draps de pilou. Un jeu de pinces à linge en bois.
Quatre pneus à clous. Notre première poêleTefal. Le bureau de pointage et sa file de chômeurs. Un pompiste pour servir l’essence. Un paquet de Printen pour la Saint Nicolas ou la Noël. Robert Cogoy. De la rouille à n’en plus finir. L’émission les routiers sont sympas écoutée sous les couvertures. Le magazine Samedi Jeunesse des enfants sages. Mon père qui simonise la voiture.
Des cartes à jouer dans les rayons du vélo. La voisine qui trait ses vaches à la main. Les Trois Cloups. Un ou deux trotskistes égarés. Un cochon égorgé dans la cour de l’école. Une bouteille pour piéger des vairons. Les piles Varta. Et une bonne dose de vitamines pour faire passer le tout.

Mais, le tiroir ainsi vidé, n’oubliez surtout pas de prêter attention au papier qui en couvre le fond. Il peut révéler des merveilles. Ce sera un bout de papier peint peut-être : d’un motif qu’on ne fait plus, enlaçant des fleurs et des oiseaux dans une joyeuse sarabande. Ou alors, un journal, soigneusement plié, il y a cinquante ans au moins, et qui - ignorant le temps passé - répètera fidèlement les nouvelles du jour d’alors. A moins que l’on ait caché quelque chose dessous ?
Allez-donc y voir vous-même. Dans vos propres tiroirs aussi. Pour ma part, j’en ai presque fini avec mes rangements.

lundi 22 septembre 2008

Truite

Le poisson, vous l’avouerez, est meilleur quand il est frais ! Nous allions donc acheter nos truites à la pêcherie, de l’autre côté de la ville.

Manger une truite devenait tout un rituel, qui commençait bien avant le repas.
La décision prise par ma mère, il fallait prendre son vélo, et rouler quelques kilomètres dans la vallée. En amont toujours, au pied des collines de Géromont, dans un vallon se trouvait la pêcherie. La commande faite, le propriétaire s’éloignait vers les viviers, un seau à la main. Il en revenait porteur de sa récolte qu’il exécutait devant nous. Quelques belles truites arc-en-ciel qui finiraient bientôt dans notre assiette.
Et de retour à la maison – quelques kilomètres en descente plus loin - il serait encore temps de continuer la leçon de choses : parcourir du doigt les peau couverte de mucus… sentir la râpe des dents et de la langue… palper la chair ferme et jauger de la souplesse de l’animal…
Au bout du compte, la dégustation n’était qu’accessoire. Tant tout ce qui précède était passionnant et exceptionnel !

mercredi 17 septembre 2008

Tourniquets

Les sentiers parfois étaient interrompus par une prairie. Il y avait alors des passe-barrières : une chicane, le plus souvent, ou alors un tourniquet, bien plus élégant !

Le monde d’aujourd’hui tend à tout séparer : les voitures sur les autoroutes… les vélos sur les pistes cyclables… les piétons sur les trottoirs… les TGV dans de profondes tranchées et les métros plus bas encore… Chacun chez soi semble être la règle. Et si cela est vrai à la ville, ce l’est aussi dans les bois : chemin équestre, piste de VTT, sentier pédestre, sans parler de l’horreur de l’invasion des voies forestières par les quads et 4x4. Chacun veut avoir son chemin à lui.
Quand les forêts étaient moins peuplées – faut-il dire envahies par des hordes de plaisanciers ? – il fallait bien se garer parfois de quelque motocycliste. Toujours les deux mêmes en fait. Qui ralentissaient lorsqu’ils approchaient de piétons. De voitures ou de 4x4 ? Il n’en était pas question dans le bois. Ou alors, c’était un forestier qui s’en allait au travail. Sans fausse hâte ni illusion qu’il participait à un rallye raid. Quant aux piétons, ils allaient où ils voulaient. Pas en période de chasse évidemment. Mais, les sentiers et les chemins n’étaient qu’indicatifs : le moyen souvent le plus confortable de nous mener d’un point à un autre où nous trouverions toujours le prétexte pour quitter les voies balisées. Et quand il fallait choisir la voie la plus rapide, nous trouvions des raccourcis seulement parcourus par les animaux sauvages.
Et puis, il y avait les prés. Pas de champs. Tout juste des pâtures ou des prés à foin. Que les sentiers traversaient parfois.
Les moins accueillants des fermiers, les plus envahissants, nous forçaient à sauter les barrières, à nous glisser sous les barbelés, ou à en ouvrir le portail le temps de les franchir. Ceux dont la pâture était franchie par l’un ou l’autre sentier très fréquenté savaient où était leur intérêt – au risque autrement de voir leur barrière mal refermée et les bêtes s’égailler dans les bois – et nous offraient d’élégants passe barrières.
Les tourniquets sont peut-être plus jolis, et plus modernes. Je préférais les chicanes. Elles affirmaient bien que la prairie était ouverte, à celui seulement qui pouvait s’y faufiler. Mais rien ne faisait obstacle au passage de nos menus corps d’enfants qui les franchissaient à toute vitesse.

samedi 13 septembre 2008

Poteau de telephone

Le béton a fait sa place. Les billes de chemin de fer sont en béton. Les poteaux de téléphone aussi !

Et pourtant : quoi de plus poétique qu’un poteau de téléphone en bois ?
Il y a bien longtemps, c’était le cas. Alors que les pylônes électriques étaient déjà de béton, ceux de téléphone restaient encore en place. Ils étaient même parfois remplacés.
Après ? C’est comme une maladie contagieuse. Un disparaît après l’autre. Si lentement qu’on ne s’en rend pas compte. D’abord, il en reste encore assez pour qu’on ne s’en rende pas compte. Puis vient le moment où l’on s’habitue : les poteaux de bois cohabitent avec leurs frères de béton ! Enfin, n’en reste plus que quelques-uns : on a déjà oublié que quelques années plus tôt, ils étaient la règle… Et quand disparaît le dernier, tout le monde ignore qu’il s’agissait du seul survivant : d’un monument historique somme toute !
Les nostalgiques en sont donc réduits aux voyages lointains : j’espère que – par exemple - l’Andalousie et l’Orégon garderont les leurs. Et qu’ils permettront ainsi à mes petits enfants de se croire au temps du télégraphe !

lundi 8 septembre 2008

Toile

Le camping, c’est gai. Ce qui l’est moins, c’est de se trimballer une lourde tente de toile de coton.

Avant le nylon ultra léger et les piquets de tente en fibre de carbone… il y avait la toile de coton et les tubes d’aluminium.
Ils avaient bien du courage les campeurs d’alors. Du moins ceux qui circulaient à pied ou en vélo en transportant leur logement sur le dos ou le porte bagage. D’accord, tous les cotons n’étaient pas aussi rébarbatifs ni lourds que celui des tentes SNJ. Il en était de bien doux, et bien légers. Mais, au bout du compte, il en allait toujours de quelques kilos de plus à porter que de nos jours.
Mais le coton avait pour moi un autre avantage, celui de donner au camping une odeur particulière. Au pire, celle d’un peu de moisissure et de pas très frais d’une toile qui aura passé des mois dans un grenier, au mieux, celle d’une toile fraichement nettoyée et imperméabilisée, pas très éloignée du parfum des draps de lit d’alors. Se couchait-on, il n’y avait pas seulement les bruits de l’extérieur, mais aussi ce parfum très particulier qui nous rappelait, les yeux fermés, où nous dormions.
Aujourd’hui, seuls les Hollandais semblent avoir conservé un attachement certain aux tentes de toiles.

vendredi 22 août 2008

Touche

L’ardoise, avec la touche qui permettait d’écrire dessus, faisait partie de nos jeux.

La touche, c’était un crayon bizarre – d’ardoise en fait -, qui permettait d’écrire sur l’ardoise. L’un et l’autre avaient fait partie de l’arsenal des enfants de la génération précédente. Pratiques pour apprendre les lettres et répéter à l’infini des exercices que l’on effaçait ensuite.
Je n’aimais pas l’ardoise. Comme d’autres détestent le grincement de la craie sur le tableau, mes doigts avaient eux aussi leurs détestations. Je préférais le papier !

samedi 16 août 2008

Tour de la Baraque Michel

En face de la Baraque Michel, il y avait une tour. On ne voyait qu’elle.

La Baraque Michel, pour nous, c’était la tour. Il y a une vingtaine d’année, elle était encore là. Son étrange silhouette se découpant sur le ciel du plateau des hautes fagnes. Quant à l’escalader, il n’en était plus question depuis longtemps. Si longtemps que je ne me souviens pas vraiment de l’avoir jamais fait !

lundi 28 juillet 2008

Univers (Tout l')

« Tout l’Univers » était à l’Encyclopedia Universalis et au dictionnaire Larousse ce que « la tour de garde » est à la Bible: rien qu'une divagation pitoyable sur le même thème.

Pas plus que des rumeurs, l’Internet n’a été la première à enfanter d'approximations douteuses. Elles étaient là bien avant. Pour notre plus grand malheur, certains de nos instituteurs avaient de bien piètres lectures. Et dans le monde agité par la tornade du modernisme des années 50 et 60, où la télévision ne prenait pas grand place encore, les lectures, et leur choix, faisaient évidemment l’homme.

Il y avait ceux qui ne se rendaient pas compte que le monde changeait. Qui, du fond d’un grenier, d’un coin de remise dans l’école communale, extrayaient un bout de livre qui, croyaient-ils, expliquait tout. Le monde. La vie. Les choses. Pour peu que le livre soit de qualité, ce n’était pas bien grave. Ils se rendaient vite compte, avec nous, que Malmedy n’était plus en Prusse depuis longtemps et que leurs manuels ne nous livreraient aucune explication sur le fonctionnement de la locomotive diesel. Et s’ils parlaient d’un monde un peu couvert de poussière, encore celui-ci était-il solide et véridique. Un peu trop peuplé d'exemples anciens, d'objets et de personnages qui voguaient vers l'oubli. Mais, reconnaissons-le, les baignoires qui fuient et les robinets qui coulent ainsi que les trains qui roulent l'un vers l'autre n'ont pas, du jour au lendemain, changé les lois de la mathématique sous l'effet de l'apparition du vinyl, du diesel ou de la généralisation de l'eau chaude dans les salles de bain.

Il y avait ensuite ceux qui ne juraient – déjà – que par la vulgarisation. Parce que, le plus souvent, c’était la seule qu’ils comprenaient. Ils étaient faciles à reconnaître eux aussi, s'enthousiasmant, au fil des parutions de Science et Vie ou d’un article dans la presse, pour tel ou tel nouveau sujet. Tête baissée, ils fonçaient vers le futur. Déliraient tout éveillés, avec les auteurs d’alors, sur cet an 2000 qui nous semblait si éloigné. Mais finalement, ils n’y comprenaient pas grand-chose. Tout juste attachés aux épiphénomènes – le poids du téléphone bracelet, la taille de la fusée qui nous emmènerait sur la lune et le nombre exact des passagers, la vitesse du train -, ils en oubliaient de nous enseigner l’essentiel : quelle technique ou quelle loi de la physique permettrait ces futurs et si prochains miracles. Semblaient tenir pour négligeable que nous serions de ces temps, qu'ils décrivaient dans leur folie anticipationiste, pour leur donner un jour tort ou raison. Au moins leur passion valait-elle la peine d'être transmise à la génération montante.

Les derniers enfin – il y a prescription, mais permettez-moi de ne pas citer de nom -, imbus de leur ignorance, le mégot fumant au coin de la bouche, la baguette à la main – qui claquait sur le tableau, sur une table, sur une main parfois -, pitoyables missionnaires de l’approximation, répétaient – mal – ce qu’ils avaient lu dans des publications douteuses. Et, si par hasard le doute émergeait malgré tout d’une tête ainsi quotidiennement lobotomisée, l’argument d’autorité était toujours le même : c’était écrit dans « Tout l’Univers ». C'était donc vrai ! De même qu'avant eux, et aujourd'hui encore, de stupides censeurs de toutes les religions ont toujours prétendu dicter les formes du monde au gré du grand livre de leurs propres ignorances !

dimanche 27 juillet 2008

Telegramme

Télégramme et telex on rejoint le musée où le fax les rejoindra bientôt !

Le telex, c’était pour les entreprises, pour les banques. Pour des communications super importantes. Pas pour le peuple.
Le télégramme, c’était aussi important. Le messager des grands moments : une naissance, un décès. Celui des urgences aussi. Il atteignait même ceux qui n’avaient pas le téléphone.
Un statut d’autant plus particulier qu’il figurait dans tous les types de récits : dans la bande dessinée, dans les romans, dans les sketches et dans les chansons…
Tout le monde connaissait le télégramme. Mais combien en ont effectivement reçu ? Pour ma part, j’en ai seulement une fois tenu un en main… Qui ne m’était même pas destiné et que je n’ai donc jamais lu. Mais, plus étrange encore, il me semble me souvenir d'en avoir un jour envoyé un. Raté encore... celui là non plus, je ne l'ai ni reçu, ni lu !

mardi 1 juillet 2008

Tanneries

A leur retour, les touristes semblaient n’avoir retenu que la puanteur des tanneries marocaines. La Warche n’était pas si loin que le Maroc !

A Malmédy, il y avait d’abord les anciennes tanneries. Marquant l’entrée de la ville, comme une muraille historique, elles exhibaient leurs colombages et leur ruine. Spectaculaires. Historiques. Je comprends difficilement aujourd’hui qu’on ait autorisé leur disparition. C’est une tout autre ville qu’on donnerait aujourd’hui à voir. Reste donc le souvenir seulement.
Les tanneries en activité ensuite. Laides comme des usines de ce temps là. Sales aussi. On n’en voyait pas grand-chose. Quelques charriots de peau parfois. Un camion qui entre ou qui sort. Des déchets surtout. Entre vert et bleu. Dégageant une odeur obsédante de bassin de décantation. Tout autour de la tannerie la même couleur… sur les quelques fleurs rachitiques qui survivaient… sur les ponts… sur les murs… Dans la rivière et sur ses rives. La Warche prenait des apparences de cours d’eau d’après cataclysme : au lieu de fleurs, des rhubarbes sauvages ; au lieu de poissons, quelques lambeaux de cuir ; et pour tous oiseaux des corneilles à la chasse aux rats !
Aujourd’hui enfin, il n’en reste plus rien. L’odeur est partie. La couleur avec elle. L’emploi, l’espoir de quelque richesse aussi. Bientôt, tout le monde aura oublié !

dimanche 8 juin 2008

Théâtre wallon

Il n’y a même plus de théâtre à la télévision. Ne parlons pas alors du théâtre wallon.

A la télévision, jadis, le théâtre faisait recette.
Et, le samedi après-midi, si je me souviens bien, il y avait même du théâtre wallon. Théâtre dialectal que ça s'appelait. Qu’on ne regardait pas toujours. Seul le wallon liégeois nous intéressait. C’était le seul que nous comprenions.
Drôle ? Pas vraiment. Intéressant ? Pas non plus. Alors ? Pourquoi le regardait-on ?
Savoureux peut-être. Odorant. Goûteux. Ce devait être ça.
Alors que nous parlions français à la maison et à l’école. Que nous pensions ne pas avoir d’accent. Que la chasse aux belgicismes était déjà ouverte. Le wallon du carnaval de Malmédy, celui du théâtre wallon à la télévision, étaient comme des vacances. Mais de ces vacances de jadis, quand, au lieu de s’en aller au loin, vers l’exotisme, il s’agissait, chez une grand-mère ou une tante de la campagne, de revenir à soi, tout simplement.

jeudi 5 juin 2008

Tchiniss

Des tchiniss, c’est des riquettes quoi !

Les Bruxellois (entendez tous ceux qui habitent Bruxelles, le Brabant Wallon, ou y ont jamais habité) disent du brol. Nous on disait tchiniss, riquettes.
Rien de bien glorieux sans doute : range tes tchiniss, je vais jeter toutes ces riquettes,… l’expression était toujours méprisante. Pourtant, que de trésors cachés : un gros coquillage qu’on a frotté sur le pavé pour y faire un trou et s’en servir comme nœud de foulard en colonie, un compas dont on a perdu la pointe, une bouteille d’encre de chine à moitié – ou tout à fait - séchée, une dent de lait, trois pyrites grosses comme des petits pois, une médaille de Saint Roch (« préservez nous du choléra »), un canif plus ou moins suisse, un porte clef - dont le Schtroumpf a disparu depuis longtemps - portant une clef de cadenas – perdu lui aussi -, un carnet presque plein des brigades M, un œil d’ours en peluche, deux pinces à linge en bois, un lance-pierre, deux pièces à trou, un timbre indonésien, une grosse bille – qui fut très jolie – cassée, trois images de chocolat Jacques, un emballage (perdant) de bazooka,… et un raton laveur !

mardi 6 mai 2008

Tendeurs

Les amis des oiseaux, cercle ornithologique, que cela semble bien gentil, alors qu’il s’agit de vulgaires tendeurs !

Un tendeur, c’était quelqu’un qui capturait les oiseaux pour les mettre en cage. Chardonnerets, bouvreuils, pinsons, tarins, linottes, serins, et d’autres espèces plus rares faisaient les frais de ce sport et commerce.
C’était autorisé, bien sûr… mais tout ne l’était pas, et certains prétendaient qu’il s’agissait là de la chasse du pauvre. D’une forme avancée de la lutte des classes. Et que s’ils étaient par hasard – bien rare – poursuivis, c’était en vertu de leur condition de prolétaire. Et que ces messieurs les chasseurs, eux, pouvaient se permettre ce qu’ils voulaient, parce que, eux, auraient des relations… et patati, et patata…
Mais au bout du compte, les tendeurs faisaient à peu près ce qu’ils voulaient. Capturaient des oiseaux aux périodes interdites… avec du matériel interdit (pas seulement au trébuchet mais aussi avec les fameux filets japonais) et emprisonnaient des espèces interdites.
Je me demande seulement ce qu’ils sont devenus, tous ces tendeurs. Je les vois mal reconvertis en collectionneurs de timbres… et je m’inquiète !

lundi 14 avril 2008

Warche de toutes les couleurs

La Warche et l’Amblève aussi d’ailleurs avaient des allures de caméléons, au gré des productions des papeteries malmédiennes.

Je parle bien sûr d’une époque où le tout à l’égout était la pratique normale. Où les deux papeteries de Malmedy dictaient au jour le jour la couleur de la rivière à 20 kilomètres en aval… Où les tanneries agressaient le promeneur attiré sur ses rives de relents d’égouts, de cadavres et de potions amères. Vous dégoutant à tout jamais d’y mettre les pieds. Nous que la moindre rivière attirait comme un aimant !
Et puis un jour, il est venu une station d’épuration… qui a réduit l’intensité de la pigmentation…
Ensuite ont fermé les tanneries… et l’odeur s’en est allée…
Alors que les papeteries, à leur tour, étaient frappées par le sort…
Et l’on dit que la rivière est faible ? Elle aura sans aucun doute un jour le dernier mot ! Survivant à la ville elle même.

jeudi 10 avril 2008

TV

Nous, les Belges, parlons le belge. Et nous disons donc TéVé et pas TéLé pour la télévision !
Question d'économie. Deux lettres seulement à écrire.
Et puis, contrairement aux Français, nous ne risquons pas de confondre TV (TéVé) et TW (TéWé), puisque nous avons encore un alphabet complet de 26 lettres !

Et qui trouverait donc à y redire ? Mais j’y tiens. Laissez-nous notre langue !

samedi 15 mars 2008

Thierry la fronde

Le héros de série télévisée le plus ridicule de tous les temps, avec ses collants de ballet, c’est bien Thierry la Fronde.

De 63 à 66 il en aura pourtant allumé des lumières d’intérêt dans les yeux de son public. Si les Américains avaient leurs Batman, Superman et autres la France et la Belgique francophone avaient Thierry la Fronde. Une série culte. Une des rares références télévisuelles de l’époque. Et une musique - ta tata ! - qui trotte encore dans la tête de tous ceux qui auront vécu cette époque.
Un véritable phénomène. Une longévité exceptionnelle.
Le nom de son acteur principal – Jean Claude Drouot – est sans doute oublié de la plupart des téléspectateurs d’alors… qui n'auront jamais reconnu que Thierry la Fronde dans tous les rôles qu’il aura pu endosser par la suite.
Mon petit frère en était fou. Moi, franchement, nettement moins. Je dois avouer n'en avoir vu que quelques épisodes qui ne m'ont laissé de souvenir attendri que de la fiancée du héros. Mais s’il me fallait sélectionner aujourd'hui deux ou trois séries à revoir pour me replonger dans l’époque, sans contexte je retiendrais « Belle et Sébastien », « Les galapiats » mais aussi « Thierry la fronde ».

mardi 11 mars 2008

Pieces a trous

Dans le fond de nos boites de jouets, quelques pièces à trous.

Les pièces de 20, 25 et 50 centimes représentaient un mineur. Mais trainaient encore, ça et là, quelques pièces à trou.
Je ne me souviens pas en avoir utilisé pour faire des achats, mais je sais, pour l’avoir lu sur Internet, qu’on en a encore produit jusqu’en 47… Né 12 ans plus tard, ce n’étaient donc à l’époque pas vraiment des antiquités.

jeudi 28 février 2008

La dame des téléphones

Quand on avait actionné la manivelle, on obtenait la dame des téléphones.

Avant le GSM il y avait donc le téléphone fixe, avec un clavier. Avant le clavier, le téléphone à cadran rotatif. Et avant le cadran rotatif le téléphone à manivelle. Et avant le téléphone à manivelle, les Belges vivaient dans les cavernes !
Quand on tournait la manivelle, la Dame des téléphones décrochait. Vous demandait qui vous vouliez appeler – comme dans le sketch de Fernand Reynaud, pas vraiment le 22 à Asnières mais par exemple le 575 à Malmédy -. Elle vous mettait en communication, et le tour était joué.
Dans les entreprises, c’était la même chose. On obtenait le central qui vous connectait vers la personne que vous appeliez en branchant des câbles dans un grand tableau.
Mais peu importe la technique. Il y avait donc une dame derrière le téléphone.
Peut-on l’imaginer aujourd’hui ? Ne parlons pas des téléphones, où tout est automatique, mais même mon banquier est remplacé par un guichet automatique. Savez-vous qu’il y avait aussi un pompiste, qui mettait l’essence dans votre réservoir; pas besoin de sortir de sa voiture. Qu'il y avait aussi un poinçonneur - je crois qu'on l'appelait le controlleur - dans le bus, qui validait votre ticket ou vous en vendait un.
Mais le plus amusant, avec la dame des téléphones, c’est - puisqu'on ne la voyait jamais - qu’on pouvait l’imaginer comme on voulait. Pour ma part, je la voyais grosse, très grosse, avec de gros doigts et un bon gros sourire de grosse, et de longs cheveux gras de grosse !
Et tant pis si elle était petite et maigre. Pour moi, elle sourira pour toujours, mille fois plus que n’importe quelle voix automatique !

jeudi 21 février 2008

Tinne

Il nous est arrivé de prendre notre bain dans la tinne.

La tinne, c’était un grand bassin de fer blanc (j'imagine que ça vient de "tin", en anglais fer blanc. Mais alors, c'est qu'il m’aura fallu 50 ans pour le comprendre).
Un matériau qu’on ne rencontre plus que chez les fleuristes et autres décorateurs, pour décorer. Il y avait pourtant aussi le seau en fer, les bidons de lait à la ferme et probablement d’autres objets que j’ai oubliés.
Mais la tinne, c'était vraiment un objet important tout autant qu'encombrant !

dimanche 3 février 2008

Dinky Toys

Qu’aurions nous été sans les voitures miniatures ? Sans les Dinky Toys et les autres.

Mais imaginerait-on aujourd’hui que nos voitures étaient de lourd métal. Pas un pouce de plastique à l'extérieur.
Qu’elles avaient des pneus interchangeables ? A force de rouler sur les bordures, les pneus s’usaient… donc (conjonction logique à une époque où réparer était dans les habitudes), comme pour une vraie voiture, les pneus s’achetaient… la voiture survivait.
Et l’habileté du conducteur était alors - comme dans la grande stratégie des courses de Formule 1 - de procéder au moment opportun à des changements de pneus pendant la course : les nouveaux à gauche ou à droite ? ainsi, je pourrais éventuellement doubler mon frangin en l’attaquant sur la gauche ! sans risque de verser en bas de la bordure...
S'imagine-t-on enfin que, des années durant, nous utiliserions la même et unique voiture dans tous nos jeux ? Irremplaçable. Imbattable !