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samedi 20 septembre 2008

Westminster

En plus du tic-tac, lent mais incessant, de l’horloge, il y avait, toutes les heures le rituel du carillon Westminster : on se serait cru sur les bords de la Tamise.

Il y avait aussi l’odeur du tabac froid, ou celle du pas vraiment propre. Une odeur de vieux qui vivent tout seuls.
Le lenteur du tic-tac disait celle des occupants de la maison. Qui se laissaient tout doucement glisser vers le néant. Surtout quand aucun enfant, ni petit-enfant, n’était jamais là pour casser la routine.
Il y avait aussi – le plus souvent – sur la cheminée l’une ou l’autre posture – c’est ainsi qu’on désignait les statues – d’un goût douteux, et au mur, un cadre souvenir d’une très ancienne excursion – à la cascade de Coo peut-être et pour les plus aventureux jusqu’à Lourdes et ses miracles -.
Et sur l’appui de fenêtre, cachées à moitié par les voilettes, quelques plantes en pot : de ces horribles plantes grasses surtout, en lame de couteau, qui n’ont d’autre élégance que d’être toujours vertes ! Quant au chien de la maison, il était mort depuis des décennies, que ses propriétaires n’osaient pas remplacer, de peur de le laisser seul un jour.

vendredi 4 juillet 2008

Warchenne

Warche et Warchenne n’étaient pas les bienvenues. Utilisées par l’industrie, sans doute. Pour le reste, craintes, et tolérées seulement.

A Saint-Louis, sur mon île du milieu du fleuve Sénégal, je me suis émerveillé de vivre, non seulement au bord de la mer, mais surtout au bord – et au milieu - d’un fleuve. Et au cours de mes voyages, je ne peux m’empêcher de trouver toujours un charme particulier aux villes qui se mirent dans un cours d’eau. Malmédy, elle, tourne le dos à ses deux rivières !
La Warche, elle ne peut – ne pouvait - trop l’ignorer, qui baignait ses papeteries et tanneries. Mais la Warchenne ?
Furtive. Venant de nulle part. D’une vallée, au bout de l’avenue Montbijou, qu’on s’étonne presque de trouver là. Trop verte. Trop naturelle. Et puis, entrant dans la ville sous ce pont cassé. Cassé depuis toujours aussi. N’intéressant personne. Disparu peut-être avec la construction du supermarché. Il y a deux décennies au moins. Hésitant ensuite. Se résignant enfin, la Warchenne n’irait pas vraiment en ville. Se faufilerait entre les maisons, derrière l’école, derrière le parc. Toujours derrière : l’école, les maisons, le parc, la ville lui tournent le dos !
Battue enfin, se jetant dans la Warche sans gloire et sans témoins. Son embouchure n’intéresserait personne.
Mais laissez la donc à sa discrétion naturelle. En pleine ville j’ai encore vu cette année la truite et le cincle plongeur. J’ai même vu des gamins y pêcher !

dimanche 8 juin 2008

Théâtre wallon

Il n’y a même plus de théâtre à la télévision. Ne parlons pas alors du théâtre wallon.

A la télévision, jadis, le théâtre faisait recette.
Et, le samedi après-midi, si je me souviens bien, il y avait même du théâtre wallon. Théâtre dialectal que ça s'appelait. Qu’on ne regardait pas toujours. Seul le wallon liégeois nous intéressait. C’était le seul que nous comprenions.
Drôle ? Pas vraiment. Intéressant ? Pas non plus. Alors ? Pourquoi le regardait-on ?
Savoureux peut-être. Odorant. Goûteux. Ce devait être ça.
Alors que nous parlions français à la maison et à l’école. Que nous pensions ne pas avoir d’accent. Que la chasse aux belgicismes était déjà ouverte. Le wallon du carnaval de Malmédy, celui du théâtre wallon à la télévision, étaient comme des vacances. Mais de ces vacances de jadis, quand, au lieu de s’en aller au loin, vers l’exotisme, il s’agissait, chez une grand-mère ou une tante de la campagne, de revenir à soi, tout simplement.

vendredi 9 mai 2008

Week-end

Il parait que le terme week-end est d’usage depuis le début du 20ème siècle. Bizarre, là j’ai comme de sérieux doutes.

Désignant le samedi et le dimanche, cela ne m’étonnerait pas qu’il soit bien plus récent en Belgique.
Car nous allions bien à l’école le samedi matin, jusqu’en 1974 au moins. La crise pétrolière nous en a chassé le samedi, et le ministère a finalement trouvé que cela n’était pas une trop mauvaise solution.
Restait que nos parents travaillaient encore le samedi… et qu’il n’était donc pas question - en aurions-nous même eu les moyens - de se faire un « week-end » à la mer, du vendredi au dimanche soir comme aujourd'hui. Cela est venu quelques années plus tard. Et là aussi, tout le monde a trouvé cela normal.
Alors, parlait-on de week-end avant cette époque ? J’ai bien l’impression que non !

lundi 14 avril 2008

Warche de toutes les couleurs

La Warche et l’Amblève aussi d’ailleurs avaient des allures de caméléons, au gré des productions des papeteries malmédiennes.

Je parle bien sûr d’une époque où le tout à l’égout était la pratique normale. Où les deux papeteries de Malmedy dictaient au jour le jour la couleur de la rivière à 20 kilomètres en aval… Où les tanneries agressaient le promeneur attiré sur ses rives de relents d’égouts, de cadavres et de potions amères. Vous dégoutant à tout jamais d’y mettre les pieds. Nous que la moindre rivière attirait comme un aimant !
Et puis un jour, il est venu une station d’épuration… qui a réduit l’intensité de la pigmentation…
Ensuite ont fermé les tanneries… et l’odeur s’en est allée…
Alors que les papeteries, à leur tour, étaient frappées par le sort…
Et l’on dit que la rivière est faible ? Elle aura sans aucun doute un jour le dernier mot ! Survivant à la ville elle même.

mardi 18 mars 2008

Walkman

Le Walkman a été un élément décisif dans la guerre qui a toujours opposé internes et surveillants. Les uns en faveur de l’écoute clandestine de musique… les autres exigeant le repos le plus strict.

L’enregistreur à cassettes avait déjà franchement révolutionné les choses. Pensez donc, un enregistreur portable. Comme une radio pouvait l’être à l’époque.
Mais franchement, quand le Walkman est apparu, ce fut encore une autre chose.
Rien que son nom d’ailleurs. Oubliez baladeur. C’est un Walkman. Marque déposée peut être. Mais pour nous surtout un symbole d’une modernité en marche. On dirait qu'il ne peut jouer de la musique pop… Jamais de classique.
Il devait sans doute y avoir une incompatibilité de nature entre les deux.

samedi 5 janvier 2008

W (double V)

Wagon pas vagon et Wallon pas vallon !

Si on a inventé des lettres différentes, c’est bien pour s’en servir. Et pas pour allègrement les confondre l’une avec l’autre. Le vallon, c’est une petite vallée, avec un V. Et le Wallon, c’est un habitant de la Wallonie, avec un W.
Faut-il absolument être un peu germain pour faire la différence ?
Nous serons alors donc germains ! Et, si elle peut s'en contenter, la Belgique en survivra peut-être.

jeudi 13 décembre 2007

Wii

Wii, enfin, je veux dire que…

Avant d’être une marque déposée pour une console de jeu, le Wii rythmait les interventions de Wilfried Martens. Longtemps inamovible premier ministre de la Belgique.
Comme les "Pan", "Bam", "Slash", "Bing" des bandes dessinées... le "Wii" de Wilfried Martens était comme le "Glop glop" de Pifou ou le "Gnap gnap" des Schtroumpfs noirs.

jeudi 29 novembre 2007

Weck

Avant les surgelés, il y avait les Weck.

Citation: "L'idée que la technique Weck serait démodée, est complètement dépassée. Au contraire, Weck est à la mode, stériliser est de nouveau dans le coup!"
Une cuve d'aluminium avec couvercle. Un grand thermomètre qui plongeait au centre de ce couvercle. Des pots de verre scellés par un anneau élastique orange. Mystérieuse, la confection de conserves avait un peu de la cuisine du diable. Je me souviens avoir longtemps encore déplacé cette casserole bizarre lorsqu'il fallait chercher quelque chose dans la cave.
Quant à savoir ce que contenaient ces pots, je n'en ai plus la moindre idée. A part les poires cuites, que j'adorais. Je me souviens seulement du geste bizarre et magique, génialement simple, qui permettait de les ouvrir. Il suffisait de tirer sur l'élastique emprisonné entre les deux parfois de verre... l'air entrait, et le pot était ouvert.

mardi 6 novembre 2007

Wallon

Les Flamands parlent le flamand. Les Bruxellois parlent le français. Les Wallons parlent le belge.

D'ailleurs, Wallon ce n'est pas et ne sera peut être jamais une nationalité. Peut-être justement pour cette raison: l'incapacité de se donner autre chose comme identité collective qu'un vague et trop récent territoire. Incapacité de se définir par rapport à des cousins bruxelles un peu encombrants et grande-gueule. Encore plus face à ces immigrés de la périphérie, sorte de francophones de l'étranger...
Un Wallon? C'est un de ceux qui se réunissent encore en face pour parler, en wallon, de choses et d'autres pendant que le garagiste soigne les dents d'une moissoneuse batteuse ou le moteur d'un tracteur.
C'est un de ceux qui, au carnaval de Malmédy, vit pendant cinq jours en wallon. 24 heures sur 24. Boit, mange, rote, baise et vomit en wallon. Jure et chante en wallon pendant la trève sacrée d'avant carême. L'essentiel du carnaval, ce n'est donc pas le masque: beaucoup de ne sont pas masqués et font le carnaval. C'est le wallon. Seule langue de ces jours de folie publique.
Mais y-a-t'il encore de ces Mohicans comme ceux qui arrivaient chez nous dans les petites classes et ne parlaient pas le français. De vrais Wallons, dont la langue marternelle, paternelle, grand-paternelle et grand-maternelle... est le wallon. Qui ont sucé le dialecte au biberon et le cultivent jour après jour.
En tout cas, à l'école, ils devaient se couler dans le moule. Ils apprenaient la langue commune... le français.