Affichage des articles dont le libellé est G. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est G. Afficher tous les articles

mardi 30 septembre 2008

Gants

Nous parlions de gants, mais nous n’avions pour la plupart que des moufles de laine.

Les gants, c’était utile pour le ski. Pour le traineau, les moufles nous convenaient mieux.
Notre mère nous les tricotait. Comme nos pulls et bonnets, avec des laines de différentes couleurs mêlées. Aucun risque de les confondre avec ceux des autres, désespérément de couleur unie. D’ailleurs… le froid piquant nous aurait rappelé à l’ordre avant que nous nous en soyons éloigné de quelques pas.
Lorsqu’il faisait bien froid, il suffisait de frapper les mains l’une contre l’autre pour en secouer la neige… Mais lorsque le dégel était proche, il s’accumulait dessus des paquets d’une glace trempée qui nous annonçait déjà la fin de nos jeux.
Rentrés à la maison, nos gants étaient mis à sécher sur le convecteur à gaz. Il s’en dégageait une odeur chaude. Comme un soupçon de sueur enfantine. Une odeur de sortie de bain chaud dans une maison froide. Et quand la laine provenait des moutons de mon oncle, la senteur insistante du suint. Pas du tout désagréable non plus. Evocatrice de la sensation de chaleur que nous offraient nos moufles alors que l’air du dehors, la neige et la glace, étaient si froids !

jeudi 4 septembre 2008

Goffe

On passait d’abord devant le moulin Kalbusch, puis la 1ère carrière, la 2ème carrière ensuite, la goffe enfin.

La goffe c’était une sorte de grande piscine naturelle dans le lit de la Warche.
Tous les étés, on pouvait y nager. En tout cas les plus courageux, car cela faisait bien loin de la ville. Pour notre part, nous nous arrêtions à la première carrière. L’eau y était peut-être moins profonde mais personne d’autre ne s’y arrêtait. Nous avions la rivière pour nous seuls !
La goffe ! J’adore ces mots que l’on a toujours prononcés et dont on ne connaît pas la signification !

samedi 9 août 2008

Gendarme

Disparue la gendarmerie. Oubliez donc l'expression ! Effacez la de votre mémoire. Il ne sert plus à rien en Belgique désormais de parler de « la peur du gendarme ». Et la peur du policier fédéral ne sonne pas avec la même force - d'ailleurs, mieux vaut ne pas trop prononcer le mot fédéral dans ces temps politiques agités -. Il faudra donc choisir: inventer une nouvelle expression ou définitivement craindre que chacun méprise sans vergogne lois et règlements.

Mais il faudra encore quelques années sans doute - toute une génération peut-être - pour qu’on ne parle plus de gendarme et de gendarmerie. Les rôles étaient si bien définis qu’on retrouve encore, sous leurs nouveaux déguisements, les anciens pandores.
Le gendarme, grosse différence, était un militaire. Il vivait dans une caserne. Mieux équipé. Il vivait dans un autre monde. Plus large que notre petite ville. La caserne d’ailleurs n’était pas vraiment dans la ville. Légèrement sur les hauteurs, c’était comme si elle voulait un peu s’en éloigner. Et puis mieux la surveiller aussi, et la regarder de haut.

Le policier, c’était un voisin. Un enfant de la ville. Ou s’il n’en était pas, on s’attendait à ce qu'il le devienne, et qu’il y prenne racine. C’était aussi quelqu’un à qui l’on pouvait parler – le gendarme, lui, avait la rigueur et la froideur du planton de garde au palais royal – et que l’on pouvait même plaisanter. La venue d’un policier dans l’école ne signifiait pas – encore – un contrôle antidrogue ou l’expulsion du territoire d’un candidat réfugié. Il serait tout juste question de sécurité routière. De recommandations pour l’éclairage de nos vélos ou de rappels à la vigilance lorsque nous traversions la route. Tout juste de conseils paternels ou amicaux. Jamais de menace.

Et puis il y avait aussi le « champette » - le garde champêtre -. Le policier chargé des matières rurales. Pour nous, les gosses, c’était assez flou. On ne pouvait qu’imaginer. Qu’il nous poursuive sur son vélo alors que nous revenions de maraude. Courir derrière nous, à grand bruit de godillots, dans les prés parce que nous aurions arraché les barbelés de telle clôture, qui gênait nos jeux. Apparaître à la porte de la maison pour signifier à nos parents qu’il n’était plus question de mettre le feu au talus de chemin de fer, sous peine d’application des peines prévues par l’arrêté royale du… Rien que des idées de gosses finalement. On ne l'a jamais croisé !

Plus tard seulement – dans les manifestations – nous ferions connaissance enfin avec les moustachus de la BSR. Chargés d’observer – avec leur discrétion de Dupont et Dupond – les extrémistes de tout poil !

vendredi 8 août 2008

Femmes à gauche

L’église pratiquait la séparation des sexes. A la messe, les femmes se tenaient à gauche, les hommes à droite.

Nous, les enfants, suivions nos mères – évidemment -. Mais la ségrégation était la règle. Le troupeau se divisait en deux.
Ainsi, pendant la cérémonie, les regards de chacun des deux sexes ne serait-il pas troublé par la vue de l’autre. Les pensées resteraient pures. Seule la religion habiterait les esprits.

mercredi 6 août 2008

Derniere guerre

Ils nous parlaient d’une autre époque. Ils disaient que c’était juste avant, pendant, ou juste après la dernière guerre !

Ils parlaient tous de la dernière guerre ! Mais de laquelle ? De celles d’Irak ou d’Afghanistan ? De laquelle de toutes les guerres israélo-arabes ? Ou bien des guerres de libération ? Et que faisaient-ils encore de celles de Corée, du Vietnam, du Cambodge ? De toutes celles qui ont fait éclater la Yougoslavie ? Pour eux, sans aucun doute : la dernière guerre, c’était celle de 40-45.
Mais ils avaient de qui tenir. La génération qui les précédait n’en avait, dans ses bouches depuis longtemps édentées, que pour la « der des der ». Celle de 14-18, la grande guerre comme ils disaient aussi, devait arrêter le cycle de la violence. Tant de boucherie aurait suffi enfin à combler tous les appétits de sang et de chair à canon. On sait ce qu’il en est advenu.
Pensée magique ? Certains ont repris le flambeau de la myopie. Cherchez sur internet : « dernière intifada », « dernière guerre du golfe »… et vous en trouverez qui n’ont pas appris vraiment. Qui croient peut-être arrêter les chars et les bombardiers avec les seules lettres d’un adjectif. Eponger les rivières de sang avec les pages des dictionnaires.
Je crains qu’ils oublient un peu vite que dernier ne se conjugue vraiment bien qu'avec cigarette et verre... et pour autant encore qu'il s'agisse de ceux d’un condamné !

lundi 14 juillet 2008

Garde barrière

Je suis arrivé trop tard. La barrière était encore là. La maison du garde barrière aussi. Mais lui avait été remplacé par un système automatique.

Là où la route rencontrait la voie ferrée, il avait la croix de Saint André. Ses feux rouges qui clignotaient pour annoncer la fermeture de la barrière. Rouge et blanc. La sonnerie du signal aussi.
La voiture s’arrêtait dans la campagne. Le regard se tournait alors, au bord de la route, vers la clôture blanche, la maison, blanche aussi. Petite, comme une sorte de maison de poupée. Les bacs de fleur aux fenêtres. Le pignon surplombant les rails.
J’aurais voulu en voir sortir la garde-barrière. Par tous les temps, à heure fixe, descendre à grands tours de manivelle, la barrière. Puis, le train passé, la remonter. La saluer de la main. Je l’ai peut être fait !

mercredi 18 juin 2008

Galapiats

On n’est plus le même homme après avoir subi, de 63 à 66 Thierry la fronde et en 69 les Galapiats !

Les Galapiats. Je me demande franchement qui a pu les inventer.
Le club des cinq – pardon si vous ne connaissez pas, c’était dans la collection verte, ou rose – revus à la sauce post soixante huitarde – c’est Jean-Loup je crois qui à la fin du feuilleton regarde Marion, qui va retourner au Canada, avec des yeux de hareng saur, pour lui exprimer combien elle va lui manquer -.
Le ridicule ne tuant absolument pas, à la fin, on comprend enfin pourquoi il fallait un cow-boy dans la bande. Bruno, dit Cow-boy, sauve le chef des bandits en le tirant d’un marais – la fagne mangeuse d’hommes ! – avec son lasso.
Il tue encore moins le réalisateur qui a choisi d’utiliser des lieux de tournage tellement connus des téléspectateurs belges (l’abbaye de Villers la Ville, Beersel, Stavelot, les Hautes fagnes) qu’on ne pouvait qu’éclater de rire quand au bout d’une course de 100 mètre l’un ou l’autre héros débouchait 100 ou 150 kilomètres plus loin !
Et enfin, il y avait évidemment une chanson générique. Inoubliable. « Ohé les gars, c’est nous, l’aventure nous attend » ou quelque chose du style.
Du grand art je vous dis !

vendredi 23 mai 2008

Gaine

Les femmes d’alors avaient de ces coquetteries ! La gaine par exemple…

Ca leur améliorait la silhouette, probablement. Pour celles chez qui il était possible d’améliorer quelque chose en tout cas, ne parlons pas des cas désespérés.
Mais franchement, sur un fil à linge, ça faisait son petit effet.
La couleur d’abord. Rose, toujours. Couleur chair prétendait certainement sa propriétaire. Mais chair de quoi ? En fait, c’était rose cochon, sans aucun doute ! Chair de cochon.
La texture ensuite. De ces tissus élastiques que l’on imaginerait venus d’Allemagne de l’Est, voire de plus loin dans les profondeurs communistes. Dont il sera toujours impossible d’imaginer la manière dont ils ont pu être fabriqués. A moins qu’ils ne poussent à l’état naturel sur le dos de certains reptiles inconnus chez nous.
La gaine, c’était l’attribut des grosses et des moches !

mercredi 7 mai 2008

Gruau

On ne mangeait ni flocon d’avoine ni quaker, mais bien du gruau d’avoine.

En fait, je croyais que c’était la même chose, mais il semblerait que le gruau désigne (aussi) le grain entier ou bien très sommairement traité. Mais peu importe, puisque pour ma part je n’en mangeais pas, et ne pourrai donc jamais dire comment cela se préparait.
J’aimais seulement le nom. Tellement rustique que plus personne ne l’utilise aujourd’hui. Il disait les repas copieux de la campagne. Le lait chaud avec de la peau dessus - que je détestais aussi... mais que je ne peux m'empêcher de tenir pour un élément important de toute enfance de ces années là -. Et cette sensation bizarre d’avoir très chaud d’un côté (celui du poêle ou de la cuisinière) et si froid de l’autre (celui du mur ou de la porte).
Un nom qui dit aussi une époque où les choses portaient un nom plutôt qu’une marque !

mercredi 23 avril 2008

Gletter

Mange proprement ! Arrête de gletter partout !

Encore un de ces mots irremplaçables. De gletter, j’en ai plein la bouche rien qu’à le dire… et la salive déborde juste du plaisir d’entendre ce mot. Gletter, cela peut être aussi facile que de faire des châteaux de sable. Gletter, c’est comme manger des gaufres à la confiture. J’en glette de plaisir !
Mais, aussi, gletter, c’est simplement, ou salement, baver…
Si simplement ? N’entendez vous pas la bave dans le mot même ? Le génie d’une langue qui n’est pas qu’une série de sons et de mots alignés. Une langue pratique plutôt que savante. Des mots qui collent à la vie de ceux qui la disent. Qui disent le gras, la puanteur, et toutes ces sensations du corps là où elles sont et disent ce qui est…
Des mots physiques, charnels. De ceux qui se disent avec toute la bouche comme d’autre se disent avec un mouvement du corps, de la main ou du pied. A mille lieues de la langue pincée des salons.
Et qui au delà de la simplicité, de la brutalité ou de la vulgarité apparente font d'un mot si simple tout un concentré d'une expérience totale, qui nous replonge par la magie d'un mot évoqué dans un de ces instants où une voix exaspérée nous a dit: "Arrête de gletter !"

samedi 12 avril 2008

Ange gardien

Pas particulièrement bigots les voisins. D’ailleurs, il ne me semble pas qu’ils allaient souvent à la messe. Mais question superstition… ils marchaient à fond… Et "Le Petit Jésus t'a puni" par ci... et une médaille de la Vierge par là... et une gourde d'eau de Lourdes en cas de coup dur... Et dans leur salon, au dessus du divan, face à la télévision, il y avait l’image d’un ange gardien, guidant un petit enfant sur le droit chemin.

Ne le saviez vous pas ? Chacun de nous a donc un ange gardien. Beau et blond – mais intraitable avec le mal -. Un air un peu efféminé – mais puissant plus que tous les super-héros -. Irradiant la lumière dans la pire obscurité – et pourtant invisible -.
Heureusement qu’il y avait ces tableaux chez certains de nos copains / copines pour nous révéler la vérité. Savoir que nous pouvions faire toutes le conneries possibles et imaginables… traverser la route en fermant les yeux… rouler en vélo à contresens… nous promener en slach sur le rocher de Falize… sauter dans la grande profondeur alors que nous ne savions pas nager… Et que (voir plus loin pour les conditions de cette offre) rien de fâcheux ne nous arriverait !
Parce qu’évidemment, il y avait quelques conditions, écrites en petits ou en gros caractères selon la personnalité des parents.
Et que si l’accident arrivait quand même… c’est que nous n’aurions pas été sages (qui rimait avec comme une image)… que nous n’aurions pas bien fait nos prières en nous couchant (même si nos parents n’en faisaient jamais)… et que « le Petit Jésus » nous aurait puni !
Résumons : il ne m’arrive rien, c’est l’ange gardien… il m’arrive quelque chose, c’est le Petit Jésus… Vous auriez la photo de qui au dessus de votre divan dans ce cas ? Du méchant Petit Jésus qui punit ? Ou bien de l’ange gardien ? Bien, c’est bien ce qu’ils faisaient, et laissaient donc Jésus à son business à l’église !
Mais franchement, à le voir couché dans la paille de la mangeoire, pour la crèche de Noël, je n'ai jamais pu imaginer ce Petit Jésus avec un gros doigt menaçant, et encore moins au volant de la voiture ou du camion qui allait m'écraser!

vendredi 28 mars 2008

Gourmette

D’âge en âge, de fête en fête, certains recevaient une nouvelle gourmette, de plus en plus grande, de plus en plus lourde.

Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !

dimanche 2 mars 2008

Gai

J’ai bon, c’est gai !

Riez. Riez si vous voulez. Grand bien vous fasse.
J’ai bon vous fait rire… et gai est pour vous synonyme d’homosexuel ? Après notre vilain accent nous faudra-t-il à son tour renier tout à fait notre langue pour la conformer à l’idéal parisien ?
Les localismes, les accents et les patois sont comme des épices pour la bouche et les oreilles. Enlevez les et vous consommerez une langue surgelée ou en conserves. Combattez-les, et c’est le sel que vous supprimez de tous vos plats. Méprisez-les, et vous vous condamnez en même temps que nous à l’éternel fast-food de la pratique du bon français de Paris !

Je garde donc mon c’est gai, pour dire que je m’amuse, que je suis bien, que j’ai bon. Je le garde parce je m’y sens si bien que j’y reviendrai si on me le permet. Je le garde enfin pour la simplicité de la déclaration. Que voudriez vous que je vous dise à la place : c’est amusant ? c’est plaisant ?
Non. C’est gai !

samedi 22 décembre 2007

Guyou

Qui veut jouer au guyou(oouuuu) ?

Des dizaines de fois, dans la cour de l’école communale des garçons, l’appel a été lancé. Mobilisant les participants. Dégageant le terrain.
Le guyou, c’était la chaine. Un en attrape un deuxième et, le tenant par la main, ils en attrapent un troisième. La quatrième capture permet de couper la chaine en deux et ainsi de suite.
Courir, attraper, se tenir par la main. Derrière les barrières de l'école, s'agiter de gauche à droite, tout le temps d'une récréation.
C’était un de nos rares jeux je crois. Nous n’avions pas de ballon. Aucun jeu ou accessoire. Mais nous n’aurions pour rien au monde manqué cette récréation.
Qui veut jouer au guyou(oouuuu) avec nou(oouuuu)s ?

lundi 3 décembre 2007

Charrette de GB

Les gosses insistent pour s'asseoir dans la charrette de GB, les plus âgés font des courses de vitesse.

On ne dit pas caddie (marque déposée). Un caddie, c'est un bidule à deux roues que trainent les vieilles quand elles vont faire leurs courses. Une charrette de GB en a 4 et est un engin moderne.
On dit charrette de GB. Le GB, c'était le supermarché. Le seul. Il y avait bien l'Unic et le Nopri, mais ils n'avaient pas de charrette. Ce n'étaient d'ailleurs pas vraiment des supermarchés. Tout juste des magasins un peu plus grands que les autres.
Et à l'époque, il ne fallait pas de pièce pour prendre une charrette. Il est vrai que l'idée ne serait venue à personne de renter chez lui avec ce bidule horrible. D'ailleurs on était venu en vélo ou à pied. Et c'était déjà bien assez de le trainer dans les rayons du magasin.
Les seules utilisations que nous appréciions ? Trop vieux pour s'y asseoir lorsque le GB s'est installé, évidemment. Donc choisissez bien la vôtre, et en avant pour une course de vitesse dans les rayons. Dans 5 minutes elle sera trop chargée, et on pourra la passer à nos parents.
J'en connais beaucoup qui n'ont jamais fait de vitesse avec des rollers ou un skateboard. Un peu moins qui ne l'ont jamais fait en vélo. Mais aucun qui n'aura profité des allées de grands magasins pour se griser de la vitesse aux commandes d'une charrette de GB.

vendredi 23 novembre 2007

Garmich Partenkirchen

Le 1er de l'an, on regarde à la télévision le concours de saut à ski de Garmisch Partenkirchen.

Quand j'étais gamin, le nouvel an était presque un jour comme les autres. Ce n'est que bien plus tard que j'ai constaté la montée de la mode du réveillon. Celui de Noël nous suffisait.
Mais ce que nous n'aurions manqué pour rien au monde, et qui faisait toute l'originalité de cette journée, c'était, après le rituel un peu stupide de la bénédiction urbi et orbi, tout le temps passé à regarder le concours à ski de Garmisch Partenkirchen.
D'abord, rester devant la TV à ne rien foutre, alors que nous aurions pu jouer dehors. Ensuite, le plaisir de prononcer ce nom bizarre, et de pouvoir raconter à l'école qu'on avait vu tout le concours de saut à ski de Garmisch Partenkirchen. Enfin, la magie de ces corps suspendus nulle part entre ciel et terre, silencieux et comme immobiles.

dimanche 21 octobre 2007

Gomme

La gomme à encre était bleue et et dure; celle à crayon blanche ou rouge et douce.

Quand on faisait une faute, il n'y avait que trois options, selon la sévérité du maître ou les exigences du travail. Au pire, tout recommencer, sous peine de se voir retirer des points pour le soin. Au mieux, d'un trait de latte ou de règle, proprement barrer le mot ou la phrase, et l'écrire à nouveau. Position intermédiaire et la plus fréquente, gommer et écrire à nouveau. L'aventure commençait là. Facile à dire ou à écrire, bien moins à faire. L'encre des stylos s'efface bien plus facilement que celle des bics, c'est vrai. La gomme à encre enlevait donc l'encre avec la couche superficielle du papier. Par contre, pour écrire à nouveau, il ne fallait pas rater son coup. La couche gommée partie, le papier agissait dès lors comme un buvard. Que la plume reste un instant de trop, le papier absorbait et faisait un énorme pâté... Les plus soigneux lissaient au préalable la zone effacée du plat de l'ongle... Mais le risque était toujours là... Et, de toute façon, une belle correction, c'était propre, mais cela se voyait. Et l'on pouvait mesurer les hésitations de l'auteur au nombre de stations de ce chemin de croix. Sont venus ensuite, je ne sais dans quel ordre, les feutres et les liquides correcteurs (la pâte à con, dirait mon jeune frère).
Comme la vidéo, l'écriture avait enfin sa fonction rebobinner! Et l'adage était devenu obsolèle: "Les paroles s'envolent, les écrits restent!"