mardi 1 juillet 2008

Tanneries

A leur retour, les touristes semblaient n’avoir retenu que la puanteur des tanneries marocaines. La Warche n’était pas si loin que le Maroc !

A Malmédy, il y avait d’abord les anciennes tanneries. Marquant l’entrée de la ville, comme une muraille historique, elles exhibaient leurs colombages et leur ruine. Spectaculaires. Historiques. Je comprends difficilement aujourd’hui qu’on ait autorisé leur disparition. C’est une tout autre ville qu’on donnerait aujourd’hui à voir. Reste donc le souvenir seulement.
Les tanneries en activité ensuite. Laides comme des usines de ce temps là. Sales aussi. On n’en voyait pas grand-chose. Quelques charriots de peau parfois. Un camion qui entre ou qui sort. Des déchets surtout. Entre vert et bleu. Dégageant une odeur obsédante de bassin de décantation. Tout autour de la tannerie la même couleur… sur les quelques fleurs rachitiques qui survivaient… sur les ponts… sur les murs… Dans la rivière et sur ses rives. La Warche prenait des apparences de cours d’eau d’après cataclysme : au lieu de fleurs, des rhubarbes sauvages ; au lieu de poissons, quelques lambeaux de cuir ; et pour tous oiseaux des corneilles à la chasse aux rats !
Aujourd’hui enfin, il n’en reste plus rien. L’odeur est partie. La couleur avec elle. L’emploi, l’espoir de quelque richesse aussi. Bientôt, tout le monde aura oublié !

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