lundi 28 janvier 2008

Bebe Cadum

Bébé Cadum ! Bébé Cadum ! Bébé Cadum !

Cinq ou dix bouches qui scandent en rythme des « bébé Cadum » à l’encontre d’un gosse, c’est un truc à faire tchouler… Surtout quand on a déjà tendance à tchouler facilement… Ou qu'on a de bonnes raisons de le faire...
Le bébé Cadum du concours du plus beau bébé ou le joli bambin de la boite de savon n’avaient pas grand-chose à voir dans cette histoire. Qui aurait jamais imaginé que l'imagerie à la guimauve des publicitaires ou les rêves de gloire pour leur nourisson de certaines mères serviraient d'abord à chicaner les plus faibles ou les plus sensibles ?
Cruauté enfantine!

dimanche 27 janvier 2008

Banania

Y a bon Banania !

Banania, c’était une boisson chocolatée. Mais, je l’ai déjà mentionné, je n’étais même pas Ovomaltine, j’étais Nesquick !
Avec cette marque, c’était surtout l’imagerie coloniale qui survivait dans un commerce en voie timide de modernisation. La tirelire des missions sur le comptoir et sur les étagères la chicorée Pacha et le Banania sentaient la colonie et le colonial.
La honte n'était pas encore venue!

samedi 26 janvier 2008

Apal Buggy

Un bruit de VW Coccinelle, une apparence de soucoupe volante ou de sous-marin vert (dans la chanson en français, le "yellow submarine" était vert !) c’était l’Apal Buggy.

APAL, je ne l’ai appris que récemment sur l’internet, c’était « Application Polyester Armé de Liège », rien de bien poétique comme nom – ils font des baignoires ! – mais, en tout cas, c’était de la production locale (armes, ou polyester armé, les Liégeois s'y connaissent depuis des siècles en armement).
Juste un véhicule pour frimer (les dunes et les plages sont excessivement rares dans la région de Malmédy), pour se les geler (quand il neigeait, ventait et faisait de vrais et longs hivers), se décoiffer (pas vraiment le principal des soucis à l'époque des cheveux longs) et ne pas entendre son voisin (mais on n'avait pas encore les sonos surpuissantes des voitures actuelles).
Et puis, il y avait le bruit sympatique de la cox ! Alors, rétrospectivement, et à voir de partout surgir aujourd’hui les Hummers, Range Rovers, Dodge RAM et autres stupidités à quatre roues motrices, sans parler des quads, je trouve que nos frimeurs à nous étaient, somme toute, bien sympathiques !

vendredi 25 janvier 2008

Panhard

Le son si caractéristique de la Panhard se faisait entendre. Venant de Falize. L’engin débouchait sous le chemin de fer. Passait devant nous. Puis s’éloignait vers la ville. Nous n’aurions pas été plus fascinés par un dirigeable !

Dans les années soixante je crois, la Panhard faisait déjà figure d’ancêtre. Monocylindre ? Moteur à deux temps ? Ou un flat twin comme sur les motos BMW ? Je n’en sais rien. Mais elle faisait un bruit de tracteur à pétrole… ou de machine à coudre.
Et ses formes confirmaient l’impression, il ne pouvait pas s’agir d’une vraie voiture.

La Panhard a sans doute eu son temps. Mais, c'était visible, de mon temps, le sien était déjà bien passé depuis longtemps !

jeudi 24 janvier 2008

Viewmaster

Tous les Disney, nous les avons vu au Viewmaster.

Au départ, la stéréoscopie. Un truc vieux comme la photographie. Deux images, des lunettes spéciales pour les regarder.
Mettez là-dessus un coup de miniaturisation et d’ingéniosité : les photos sont disposées de part et d’autre d’un disque de carton.
Ajouter une couche de plastique. Le Viewmaster était en plastique et sentait le plastique. C’est sans doute à cause de cette odeur persistante que je ne m’y suis jamais fait.
Terminez enfin en le consacrant définitivement à célébrer la monomanie Disney. Nous n’avions pas le journal de Mickey, pas de Tshirts ni de Sweat-Shirts de ses héros (d'ailleurs il n'y avait à l'époque ni de T, ni de Sweat-shirts)… nous connaissions à peine la plupart des héros de l’ami Walt… Mais nous avons vu à nous en fatiguer les yeux Blanche neige et les autres vieux Disney au Viewmaster.

Fascinés que nous étions par cette illusion de relief. Comme si dans ce boitier ridicule que nous tenions dans les mains se tenait enfermé un univers entier, et toutes ses dimensions.

mercredi 23 janvier 2008

Toyota

Dis « Toyota » ! - « Tayoto ! » - Non « Toyota ! » - « … Trop difficile. »

Imaginerez-vous un jour le mal que nous avons eu a retenir, puis à dire Toyota. Et ne me parlez pas (mais ce serait bien plus tard) de Mitsubishi.
A peine moins étranger que le martien ou le klingon (la langue de Star Trek). Même dire « schild en vriend » sans accent était plus facile.
Une suite aléatoire de sons... alors que toutes les bandes dessinées nous avaient appris que les noms japonais avaient tous un sens (Yamamoto Kadératé par exemple) ou alors étaient des onomatopées faciles à retenir (Taka Takata, un brave soldat).
Mais franchement, Toyota, c’était trop. Un peu comme Mpenza, Ndiaye ou Mbanza Ngungu pour les bouches de nos journalistes d’aujourd’hui.

mardi 22 janvier 2008

Livret de caisse d'epargne

En classe, on déposait de l’argent sur notre livret de la caisse d’épargne.

La caisse d’épargne c’était, mais pas besoin de le préciser alors, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraites, la CGER. Chacun, ou presque, y avait son livret. Un vrai carnet, avec des pages, du temps où la comptabilité s’écrivait dans le livret de l’épargnant. Avant la dématérialisation de l'épargne.
Nous y mettions des montants ridicules : 5 francs ? N’en retirions jamais rien. On apprenait ainsi, dès l’école, en bon petit citoyen belge, à épargner, franc par franc, à thésauriser sur le bon livret d’épargne.
Le livret ? Il a disparu un jour. Remplacé par la gestion centrale informatisée. Il a bien fallu s’y faire, non sans inquiétudes : avec notre carnet à la maison, il nous semblait détenir quelque chose, avoir quelque contrôle sur ces sommes.
La CGER ? Elle s’est modernisée, a quitté le giron de l’Etat pour se lancer toute seule dans la jungle de la finance. Avalée ensuite, diluée dans le grand jeu des fusions et acquisitions, inimaginable pour le banquier de mon époque.
Il me reste surtout, si vivace, le souvenir de ces tirelires de plastique orange que l’on nous avait distribué. Rien à voir avec le stupide cochon de plastique. La tirelire CGER, ça, c’était du design, de la modernité ! Je m'étonne de n'en avoir jamais recontré sur les brocantes.