vendredi 13 juin 2008

Bonnes soeurs

La sœur Marie-Bernard nous donnait cours de religion. Avec elle vivaient une ou deux autres bonnes-sœur.

Les bonnes sœurs. On disait aussi qu’on allait chez les Chères sœurs. Qui avaient parfois un (ou deux) prénom(s) – mais de nom, jamais -. Qui n’était pas le leur évidemment, mais celui dont on les avait affublées quand elles avaient quitté la vie civile.
Quand j’étais vraiment gamin, certaines portaient encore la cornette. A croire qu’elles voulaient s’envoler. Ou paraître moins sévères qu’elles ne l’étaient.
Sœur Sourire chantait Dominique (nique nique !) et cartonnait au hit-parade.
Au collège, il parait qu’elles étaient encore présentes. Qu’elles habitaient de l’autre côté de la cour. Qu’elles travaillaient un peu dans la cuisine. Si discrètes, si invisibles, qu’on aurait pu les prendre pour des elfes de maison.
Elles semblent avoir disparu. S’être dissoutes dans l’air du temps en même temps qu’elles quittaient leur habit.

jeudi 12 juin 2008

Aufray (Hugues)

Inoxydable ! Hugues Aufray est inoxydable !

Son premier disque date de 59. Avant ça, c’est sûr, je ne l’aurais pas écouté !
Connu ? On peut difficilement l’être plus. Même mes parents – qui n’en avaient pas vingt - avaient un disque de lui : Stewball sur une face, Céline sur l’autre. A moins que ce ne soit l’inverse puisqu’il y avait bien une face A et une face B sur les vinyls.
Mais - comme d’autres chez les scouts - c’est au patro que j’en ai entendu d’autres. Santiano par exemple, et Stewball à nouveau. Et à s’en casser les oreilles. A en avoir marre… et pourtant, on continuait. Des paroles, une histoire, qui coulent de source. Une mélodie facile à caser dans l’oreille et dans la bouche. Ce sont plutôt de ces chansons que l’on chante que de celles qu’on écoute ! A la veillée, dans le bus ou le car, en marchant.
Et la voix d’Hugues Aufray a quelque chose d’étrange. Qui pourrait la rendre rebutante. A moins qu’elle ne soit seulement de son époque. Ce fond de vibrato. Ce son un peu nasillard. Dans son genre, elle me fait penser à celle de Christophe (Aline … pour qu’elle revienne !). Pas identique, pas du tout, mais décalées toutes les deux. Hors format.

mercredi 11 juin 2008

Zip

Cha-cha, Milky way, Mars, Bounty. On connaissait tout ça. Je préférais les Zip !

Est-ce qu’ils ont changé la formule ? En tout cas, les Zip d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient. Ou alors, c’est juste dans ma tête que ça se passe. Plus durs. Plus caramélisés. Plus ceci. Plus cela. Franchement, l’expérience n’est plus la même.
Serait-ce la faute au réchauffement climatique ? Qu’il faisait alors plus froid qu’aujourd’hui ? Un bon conseil, si vous avez la nostalgie des Zip d’alors, mettez le votre au surgélateur. Il y a peu de chance de vos enfants l’y trouvent (ils font rarement la cuisine), et, si vos dents résistent à l’épreuve du matériau surgelé, vous y retrouverez un peu plaisir d’antan !

mardi 10 juin 2008

Yeti

Tchang, Tintin, et le yeti. Le Tibet, c’était juste ça !

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, Tintin, c’était d’abord Tintin au Tibet. Lu et relu de dizaines de fois. Comme gravé dans ma mémoire visuelle.
La couverture d’abord. Si blanche. Si construite. S’il doit y avoir quelque part de la ligne claire, c’est bien dans cette couverture là.
Puis l’amitié. Dans tous les autres Tintin, le héros a bien des partenaires, des gens qu’il sauve, des gens qu’il aide ou qu’il aide. Des alliés en somme. Mais c’est seulement dans Tintin au Tibet qu’il est véritablement question d’amitié, voire d’amour.
Enfin, le Yeti. Evitez donc de voyager avec moi dans l’Himalaya. Le jour où on le rencontrerait, j’aurais bien du mal à en avoir peur, tant il a fait partie de mes rêveries d’enfant !

lundi 9 juin 2008

X

On ne disait pas X, on disait juste : cochon.

Un film cochon, un magazine cochon… une photo cochonne, une histoire cochonne…

dimanche 8 juin 2008

Théâtre wallon

Il n’y a même plus de théâtre à la télévision. Ne parlons pas alors du théâtre wallon.

A la télévision, jadis, le théâtre faisait recette.
Et, le samedi après-midi, si je me souviens bien, il y avait même du théâtre wallon. Théâtre dialectal que ça s'appelait. Qu’on ne regardait pas toujours. Seul le wallon liégeois nous intéressait. C’était le seul que nous comprenions.
Drôle ? Pas vraiment. Intéressant ? Pas non plus. Alors ? Pourquoi le regardait-on ?
Savoureux peut-être. Odorant. Goûteux. Ce devait être ça.
Alors que nous parlions français à la maison et à l’école. Que nous pensions ne pas avoir d’accent. Que la chasse aux belgicismes était déjà ouverte. Le wallon du carnaval de Malmédy, celui du théâtre wallon à la télévision, étaient comme des vacances. Mais de ces vacances de jadis, quand, au lieu de s’en aller au loin, vers l’exotisme, il s’agissait, chez une grand-mère ou une tante de la campagne, de revenir à soi, tout simplement.

samedi 7 juin 2008

Variole

En 1962, la crainte d’une épidémie de variole amena les autorités à interdire le carnaval de Malmédy !

Vers le 29 avril de cette année là – j’avais trois ans et demi – je me souviens de l’hôpital, où l’un de mes frères venait de naître. Du centre de la ville, qui n’avait rien de bien particulier. Mais surtout du journal gratuit qui, au lieu du programme des festivités, affichait le dessin d’une haguette en pleurs. Le masque traditionnel du carnaval de Malmédy était effondré par l’interdiction. La vie des Malmédiens s’arrêtait. Vide de sens !
Ils auraient, sans aucun doute, préféré le carnaval, au risque de la variole ! Quand il s’agissait du cwarmè, les Malmédiens avaient de l’héroïsme.