jeudi 31 janvier 2008

Chocolat Jacques

Tout Belge, parait-il est friand, et connaisseur, de bon chocolat. Laissez-moi donc vous conseiller le Chocolat Jacques fourré à la fraise.

Les souvenirs n’ont évidemment pas plus à faire de la gastronomie que de l'objectivité. Etait-ce bien à la fraise d'ailleurs ? Et heureusement, ce chocolat n’existe plus : il m’évitera de commettre l’irréparable et de tenter d'y retrouver quelques uns de mes souvenirs les plus chers.
Localisme encore. Le chocolat Jacques était fabriqué à Eupen. Juste de l’autre côté des Fagnes.
Détestant les pralines fourrées, et la persistante douceur du praliné, j’apprécie par contre, de temps en temps, une praline à l’alcool. Peut-être bien à cause de cette sensation sans égale de la barre de chocolat fourré qui éclate sous la dent et de la crème parfumée - ou de la liqueur - qui envahit la bouche. Juste avant, le gout unique du chocolat. Juste après, une marée de fruits et de fraicheur. Tout ce qui suit fait, au mieux, partie de l'alimentation.
Certains détestent-ils l’After Eight pour son mariage étrange du chocolat et de la menthe ? Je regrette juste pour ma part que l’irruption de la menthe soit bien trop peu spectaculaire, et cette retenue bien trop britanique !

mercredi 30 janvier 2008

Chaparall

Les voitures, on connaissait. Le circuit de Francorchamp était juste derrière la colline. Alors, l’arrivée de la Chaparall nous a bouleversés.

Imaginez. Un de ces prototypes comme on en faisait alors. Chose incroyable, il avait un aileron géant et mobile.
Pour nos jeux on en était restés aux classiques superbes : une BRM pour mon frère ainé je crois, une Lotus Climax pour moi. Jimmy Clarck, John Surtees étaient nos héros.
Et franchement, si, même lestée au maximum de plasticine, elle n’a jamais fait le poids dans les courses sur les bordures, la Chaparall nous a coupé la chique avec son look agressif d’oiseau difforme. Un peu comme si un Concorde avait débarqué dans une réunion de club d'ULM.
Maintenant, même les voitures tunées ont un aileron ! Etonnant, le seul dont je me souvienne est celui-là précisément.

mardi 29 janvier 2008

Boule Nationale

Les cigarettes avaient pour nom Bastos, Belga, Boule nationale,…

Dans le temps, les fumeurs fumaient local. Français, à la limite, pour marquer leur originalité ou un brin d'exotisme. Sinon, belge. Fumer était une marque de patriotisme. Au Français sa Gitane, au Belge sa Boule nationale.
Sans filtre évidemment.
D’ailleurs, comment auraient-ils commandé leur paquet de Marlborro (avec ce R mal placé), Peter Stuyvesant, Dunhill. Fumer fait mal aux poumons, mais prononcer Boule nationale est bien moins douloureux à la bouche et aux méninges que tous ces noms bizarres.

lundi 28 janvier 2008

Bebe Cadum

Bébé Cadum ! Bébé Cadum ! Bébé Cadum !

Cinq ou dix bouches qui scandent en rythme des « bébé Cadum » à l’encontre d’un gosse, c’est un truc à faire tchouler… Surtout quand on a déjà tendance à tchouler facilement… Ou qu'on a de bonnes raisons de le faire...
Le bébé Cadum du concours du plus beau bébé ou le joli bambin de la boite de savon n’avaient pas grand-chose à voir dans cette histoire. Qui aurait jamais imaginé que l'imagerie à la guimauve des publicitaires ou les rêves de gloire pour leur nourisson de certaines mères serviraient d'abord à chicaner les plus faibles ou les plus sensibles ?
Cruauté enfantine!

dimanche 27 janvier 2008

Banania

Y a bon Banania !

Banania, c’était une boisson chocolatée. Mais, je l’ai déjà mentionné, je n’étais même pas Ovomaltine, j’étais Nesquick !
Avec cette marque, c’était surtout l’imagerie coloniale qui survivait dans un commerce en voie timide de modernisation. La tirelire des missions sur le comptoir et sur les étagères la chicorée Pacha et le Banania sentaient la colonie et le colonial.
La honte n'était pas encore venue!

samedi 26 janvier 2008

Apal Buggy

Un bruit de VW Coccinelle, une apparence de soucoupe volante ou de sous-marin vert (dans la chanson en français, le "yellow submarine" était vert !) c’était l’Apal Buggy.

APAL, je ne l’ai appris que récemment sur l’internet, c’était « Application Polyester Armé de Liège », rien de bien poétique comme nom – ils font des baignoires ! – mais, en tout cas, c’était de la production locale (armes, ou polyester armé, les Liégeois s'y connaissent depuis des siècles en armement).
Juste un véhicule pour frimer (les dunes et les plages sont excessivement rares dans la région de Malmédy), pour se les geler (quand il neigeait, ventait et faisait de vrais et longs hivers), se décoiffer (pas vraiment le principal des soucis à l'époque des cheveux longs) et ne pas entendre son voisin (mais on n'avait pas encore les sonos surpuissantes des voitures actuelles).
Et puis, il y avait le bruit sympatique de la cox ! Alors, rétrospectivement, et à voir de partout surgir aujourd’hui les Hummers, Range Rovers, Dodge RAM et autres stupidités à quatre roues motrices, sans parler des quads, je trouve que nos frimeurs à nous étaient, somme toute, bien sympathiques !

vendredi 25 janvier 2008

Panhard

Le son si caractéristique de la Panhard se faisait entendre. Venant de Falize. L’engin débouchait sous le chemin de fer. Passait devant nous. Puis s’éloignait vers la ville. Nous n’aurions pas été plus fascinés par un dirigeable !

Dans les années soixante je crois, la Panhard faisait déjà figure d’ancêtre. Monocylindre ? Moteur à deux temps ? Ou un flat twin comme sur les motos BMW ? Je n’en sais rien. Mais elle faisait un bruit de tracteur à pétrole… ou de machine à coudre.
Et ses formes confirmaient l’impression, il ne pouvait pas s’agir d’une vraie voiture.

La Panhard a sans doute eu son temps. Mais, c'était visible, de mon temps, le sien était déjà bien passé depuis longtemps !