lundi 21 janvier 2008

TEE

Trans Europe Express, la magie du chemin de fer. Celui qu’on regardait passer dans la gare sans jamais pouvoir rêver y embarquer.

Il me semble me souvenir de voitures rouge et or. Héritières directes du mythique Orient Express.
Alors que nous avions encore l’expérience de la troisième classe, et de ses sièges en bois, pas question d'y monter: le TEE était uniquement réservé à la première classe. Et il filait vers une destination magique : Paris !
Paris c’était le TEE. Pas étonnant que, quand est arrivé le TGV, il ait si facilement et si rapidement détrôné l’avion vers cette destination. Il nous permettait enfin de réaliser nos rêves d’enfants.
Nous avions imaginé les vedettes de cinéma et de la chanson, lancées à la vitesse incroyable de 160 km/h vers la ville lumière. A notre tour d’y aller, à plus de 300 !

dimanche 20 janvier 2008

Oxo

J’ai joué à OXO en buvant un Oxo !

Faux. Je n’ai jamais bu d’Oxo.
Stupide. Mais c’était le genre de jeux de mots que nous aimions quand nous étions gosses.
Oxo, une bouteille toute en rondeurs. Remède définitif contre le froid, quand certains revenaient de promenade ou du travail à l’extérieur.
Je lui préférais personnellement le cube de bouillon (Maggi)… et une (ou deux, ou trois) biscotte(s).
Remède miracle aussi, semble-t-il, contre les chutes de tension. La teneur en sel d’un bol d’Oxo doit sensiblement dépasser celle de la mer morte. Les amateurs d'Oxo prétendent que le goût de leur boisson est aussi nettement supérieur à celui de cette dernière.

Et puis de l’autre côté le jeu. Transportable partout, puisqu’il suffit de l’esquisser dans la poussière.
Y compris sur la lune. Je n’imagine pas la surface de la lune après le passage de ces quelques humains sans, quelque part, la trace d’un jeu d’oxo.
Plutôt que de croire qu’un jour le contenu d’un Cdrom ou d’une volée d’ondes radio envoyées dans l’espace puissent être un jour compris par des entités extraterrestres, n’aurait-il pas mieux valu esquisser pour eux sur le sol lunaire une partie d’oxo ? Et seulement espérer qu'en y participant ils comprennent qu'il y a dans l'univers d'autres entités intelligentes qu'eux !
Au fait, rappelez m’en les règles ! Elles sont tellement simples que je n’ai jamais pris la peine de les retenir.

samedi 19 janvier 2008

Ovomaltine

Oublions le Banania, deux écoles s’affrontaient de mon temps : les défenseurs de l’Ovomaltine et les buveurs de Nesquick.

Bonne pour la santé, l’Ovomaltine. Mais franchement, ma santé passait au dernier plan dès que je la gouttais. Le malt, d’accord dans la bière… limite dans le whisky (que je n’aime pas). L’œuf, on ne le goutait pas. Quant au chocolat, dont il parait que cette boisson avait le parfum, ce n’était surement pas du chocolat belge. Peut-être une de ces choses que les règles européennes permettent aujourd’hui de désigner sous ce vocable. De ces horreurs qui sont moins appétissantes encore qu’une plaque de Côte d’Or oubliée pendant six mois dans un grenier surchauffé !
Je le dis tout net. Moi, j’étais Nesquick.

vendredi 18 janvier 2008

Musique a bouche

La soirée s’éternisait. Alors quelqu’un a sorti sa musique à bouche. Et le temps s’est définitivement arrêté.

La musique à bouche, c’était l’harmonica. Cher à Toots Thielemans. Et donc cher à chaque Belge.
Pas particulièrement répandu, sauf comme jouet à faire du bruit. A un moment ou à un autre, chaque enfant de mon époque a eu sa musique à bouche, le plus souvent dans la version plastique. Encore plus irritante pour les oreilles délicates. Un harmonica de plastique joue nécessairement faux !
C’est le seul instrument de musique – à part le pick-up et la guimbarde -, dont j’aie jamais réussi à tirer des mélodies reconnaissables. Y compris par les autres !

jeudi 17 janvier 2008

Chouco

A dix heures, ceux qui avaient de l’argent s’achetaient un chouco. Nous avions nos gourdes.

Chouco, sans majuscule au fil du temps, c’était la marque de chocolat au lait, en petites bouteilles. Vous diriez sans doute Cécémel. Pour nous, c’était un chouco… avec l’accent.
Le goût ? meilleur ou pire ? Aucune idée. Je n’ai jamais goûté ni l’un ni l’autre. Mais je jurerais que tout malmédien qui en aura bu vous assurera que le goût était incomparable, et plongeant dans ses souvenirs qu’il est incompréhensible que l’histoire ait fait une telle injustice au chouco en nous forçant d’écrire qu’il s’agit d’une « sorte de Cécémel », alors que l’inverse aurait dû survenir.

mercredi 16 janvier 2008

Couper

Ne prétends pas que tu as lu ce livre... il n'est pas encore coupé !

C'était un des plaisirs de la lecture. Un livre (certains livres) se coupait avant de se lire.
La feuille imprimée est évidemment bien plus large que le livre lui même. On y imprime plusieurs pages. La feuille est pliée, en deux, quatre, huit, puis seize sans doute et cousue à la reliure... et c'était tout. Contrairement à aujourd'hui, on pouvait acheter certains livres qui n'avaient pas été rognés.
Rituel immuable, instants précieux pour l'amateur: le lecteur se lancait donc avec un coupe papier, ou un couteau, dans la coupure des pages avant de pouvoir les tourner.
La lecture était donc d'abord un acte manuel, avant de devenir intellectuel.
Il y avait aussi les fines peluches qui tombaient sur la table, les genoux ou le fauteuil. Qui s'envolaient. Et qui faisaient qu'on sentait le livre autant qu'on le touchait et le manipulait ou qu'on le voyait. Une expérience multimédia bien avant l'heure !
La dernière fois que cela m'est arrivé c'était je crois avec "Le roman d'un spahi", de Pierre Loti, acheté à Dakar au tout début des années 80. Mais les livres, c'est comme le bon vin... j'ai encore sur mes étagères un "Eloge de la folie" non coupé. Je ne sais de quel milésime. Mais c'est comme ça qu'il me plait. Gardant tout son mystère derrière ses pages fermées...

mardi 15 janvier 2008

Betterfood

Prononcez betterfoot ! avec un T.

Il m’aura fallu plusieurs années d’anglais pour enfin lire et comprendre ce nom. Pour moi, c’était juste une marque de biscuits pour le déjeuner.
Cassez donc chaque Betterfood/t en deux. Et pour les plus jeunes, vous aurez encore – résultat du suremballage naissant – à ouvrir l’emballage de plastique regroupant les biscuits deux par deux.
De mon temps, il y avait juste la boite de carton… et, parfois, quand on ne les mangeait pas assez vite… des exemplaires tout à fait défraichis et ramollis au fond. Boite de carton orange à l’ancienne… avec la tête ridicule du bébé, façon bébé Cadum … qui tronait au centre de la table.
Faites donc une muraille de vos demi biscuits tout au long de votre tartinière. Une épaisseur. Deux pour les grandes faims. Les biscuits bien en quinconce, comme dans toute bonne construction. La tasse de café au lait au centre. Et vous êtes prêt.
Et une par une, les briques de la muraille, trempées dans le café, disparaissaient, avalées.
Un peu comme les mandalas. Sitôt faits, on les détruit. On ne se servait pas une deuxième fois !