jeudi 24 janvier 2008

Viewmaster

Tous les Disney, nous les avons vu au Viewmaster.

Au départ, la stéréoscopie. Un truc vieux comme la photographie. Deux images, des lunettes spéciales pour les regarder.
Mettez là-dessus un coup de miniaturisation et d’ingéniosité : les photos sont disposées de part et d’autre d’un disque de carton.
Ajouter une couche de plastique. Le Viewmaster était en plastique et sentait le plastique. C’est sans doute à cause de cette odeur persistante que je ne m’y suis jamais fait.
Terminez enfin en le consacrant définitivement à célébrer la monomanie Disney. Nous n’avions pas le journal de Mickey, pas de Tshirts ni de Sweat-Shirts de ses héros (d'ailleurs il n'y avait à l'époque ni de T, ni de Sweat-shirts)… nous connaissions à peine la plupart des héros de l’ami Walt… Mais nous avons vu à nous en fatiguer les yeux Blanche neige et les autres vieux Disney au Viewmaster.

Fascinés que nous étions par cette illusion de relief. Comme si dans ce boitier ridicule que nous tenions dans les mains se tenait enfermé un univers entier, et toutes ses dimensions.

mercredi 23 janvier 2008

Toyota

Dis « Toyota » ! - « Tayoto ! » - Non « Toyota ! » - « … Trop difficile. »

Imaginerez-vous un jour le mal que nous avons eu a retenir, puis à dire Toyota. Et ne me parlez pas (mais ce serait bien plus tard) de Mitsubishi.
A peine moins étranger que le martien ou le klingon (la langue de Star Trek). Même dire « schild en vriend » sans accent était plus facile.
Une suite aléatoire de sons... alors que toutes les bandes dessinées nous avaient appris que les noms japonais avaient tous un sens (Yamamoto Kadératé par exemple) ou alors étaient des onomatopées faciles à retenir (Taka Takata, un brave soldat).
Mais franchement, Toyota, c’était trop. Un peu comme Mpenza, Ndiaye ou Mbanza Ngungu pour les bouches de nos journalistes d’aujourd’hui.

mardi 22 janvier 2008

Livret de caisse d'epargne

En classe, on déposait de l’argent sur notre livret de la caisse d’épargne.

La caisse d’épargne c’était, mais pas besoin de le préciser alors, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraites, la CGER. Chacun, ou presque, y avait son livret. Un vrai carnet, avec des pages, du temps où la comptabilité s’écrivait dans le livret de l’épargnant. Avant la dématérialisation de l'épargne.
Nous y mettions des montants ridicules : 5 francs ? N’en retirions jamais rien. On apprenait ainsi, dès l’école, en bon petit citoyen belge, à épargner, franc par franc, à thésauriser sur le bon livret d’épargne.
Le livret ? Il a disparu un jour. Remplacé par la gestion centrale informatisée. Il a bien fallu s’y faire, non sans inquiétudes : avec notre carnet à la maison, il nous semblait détenir quelque chose, avoir quelque contrôle sur ces sommes.
La CGER ? Elle s’est modernisée, a quitté le giron de l’Etat pour se lancer toute seule dans la jungle de la finance. Avalée ensuite, diluée dans le grand jeu des fusions et acquisitions, inimaginable pour le banquier de mon époque.
Il me reste surtout, si vivace, le souvenir de ces tirelires de plastique orange que l’on nous avait distribué. Rien à voir avec le stupide cochon de plastique. La tirelire CGER, ça, c’était du design, de la modernité ! Je m'étonne de n'en avoir jamais recontré sur les brocantes.

lundi 21 janvier 2008

TEE

Trans Europe Express, la magie du chemin de fer. Celui qu’on regardait passer dans la gare sans jamais pouvoir rêver y embarquer.

Il me semble me souvenir de voitures rouge et or. Héritières directes du mythique Orient Express.
Alors que nous avions encore l’expérience de la troisième classe, et de ses sièges en bois, pas question d'y monter: le TEE était uniquement réservé à la première classe. Et il filait vers une destination magique : Paris !
Paris c’était le TEE. Pas étonnant que, quand est arrivé le TGV, il ait si facilement et si rapidement détrôné l’avion vers cette destination. Il nous permettait enfin de réaliser nos rêves d’enfants.
Nous avions imaginé les vedettes de cinéma et de la chanson, lancées à la vitesse incroyable de 160 km/h vers la ville lumière. A notre tour d’y aller, à plus de 300 !

dimanche 20 janvier 2008

Oxo

J’ai joué à OXO en buvant un Oxo !

Faux. Je n’ai jamais bu d’Oxo.
Stupide. Mais c’était le genre de jeux de mots que nous aimions quand nous étions gosses.
Oxo, une bouteille toute en rondeurs. Remède définitif contre le froid, quand certains revenaient de promenade ou du travail à l’extérieur.
Je lui préférais personnellement le cube de bouillon (Maggi)… et une (ou deux, ou trois) biscotte(s).
Remède miracle aussi, semble-t-il, contre les chutes de tension. La teneur en sel d’un bol d’Oxo doit sensiblement dépasser celle de la mer morte. Les amateurs d'Oxo prétendent que le goût de leur boisson est aussi nettement supérieur à celui de cette dernière.

Et puis de l’autre côté le jeu. Transportable partout, puisqu’il suffit de l’esquisser dans la poussière.
Y compris sur la lune. Je n’imagine pas la surface de la lune après le passage de ces quelques humains sans, quelque part, la trace d’un jeu d’oxo.
Plutôt que de croire qu’un jour le contenu d’un Cdrom ou d’une volée d’ondes radio envoyées dans l’espace puissent être un jour compris par des entités extraterrestres, n’aurait-il pas mieux valu esquisser pour eux sur le sol lunaire une partie d’oxo ? Et seulement espérer qu'en y participant ils comprennent qu'il y a dans l'univers d'autres entités intelligentes qu'eux !
Au fait, rappelez m’en les règles ! Elles sont tellement simples que je n’ai jamais pris la peine de les retenir.

samedi 19 janvier 2008

Ovomaltine

Oublions le Banania, deux écoles s’affrontaient de mon temps : les défenseurs de l’Ovomaltine et les buveurs de Nesquick.

Bonne pour la santé, l’Ovomaltine. Mais franchement, ma santé passait au dernier plan dès que je la gouttais. Le malt, d’accord dans la bière… limite dans le whisky (que je n’aime pas). L’œuf, on ne le goutait pas. Quant au chocolat, dont il parait que cette boisson avait le parfum, ce n’était surement pas du chocolat belge. Peut-être une de ces choses que les règles européennes permettent aujourd’hui de désigner sous ce vocable. De ces horreurs qui sont moins appétissantes encore qu’une plaque de Côte d’Or oubliée pendant six mois dans un grenier surchauffé !
Je le dis tout net. Moi, j’étais Nesquick.

vendredi 18 janvier 2008

Musique a bouche

La soirée s’éternisait. Alors quelqu’un a sorti sa musique à bouche. Et le temps s’est définitivement arrêté.

La musique à bouche, c’était l’harmonica. Cher à Toots Thielemans. Et donc cher à chaque Belge.
Pas particulièrement répandu, sauf comme jouet à faire du bruit. A un moment ou à un autre, chaque enfant de mon époque a eu sa musique à bouche, le plus souvent dans la version plastique. Encore plus irritante pour les oreilles délicates. Un harmonica de plastique joue nécessairement faux !
C’est le seul instrument de musique – à part le pick-up et la guimbarde -, dont j’aie jamais réussi à tirer des mélodies reconnaissables. Y compris par les autres !