Pour trouver un blaireau, il suffisait d'aller dans la salle de bain.
Avant les rasoirs jetables et le savon en spray. Bien avant les rasoirs électriques et leur gel incorporé. Il y avait le rasoir et le blaireau.
Le blaireau, un court et épais pinceau que mon père frottait sur son savon à barbe - un cylindre de savon enrobé de papier argenté -. Ferme et doux à la fois... un magnifique pinceau pour caresser les joues.
Souvent je le prenais pour le frotter sur ma main ou mon visage. Sûrement pas dans la perspective de me raser un jour - je savais le rêche d'un visage mal rasé -... mais pour la douceur animale du contact. Comme si un peu de la vie et de la chaleur de l'animal avaient survécu dans cet objet quotidien.
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