dimanche 11 novembre 2007

Macaroni

Les macaronis c'étaient nos étrangers, les seuls qu'on connaissait, les Italiens.

Des gens qui ne mangeaient pas comme nous - macaroni et spaghetti n'étaient pas au menu quotidien -. On mangeait bien, exceptionnellement, des macaroni au jambon et au fromage, avec de la compote, mais la bolognaise n'avait pas encore franchi la frontière. Rare étaient ceux qui avaient jamais goûté à une pizza... et l'ail ou l'huile d'olive semblaient avoir un goût trop fort pour nos palais délicats.
Des gens qui semblaient avoir une autre religion. Le signe de croix des coureurs cycliste italiens prête encore à sourire aujourd'hui. Jeunes ou d'age mur, leurs femmes étaient encore plus religieuses que nos vieillardes.
Des gens qui ne parlaient pas comme nous et semblaient incapables de se débarasser d'un accent qui leur collait aux semelles.
Des gens qui venaient d'un monde perclu de pauvreté. Des réfugiés économiques somme toute... De ceux dont aujourd'hui les garde-côtes repoussent les chaloupes vers le Sud ou recueuillent les cadavres sur les plages touristiques du Sud.

Tous les ingrédients somme toute qui aujourd'hui - s'agissant d'autres peuples - permettent aux imbéciles de conclure à l'impossibilité de l'intégration.

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