Chaque matin et chaque soir, et sans nous arrêter sur le temps de midi, nous passions devant la forge, aux bords de la Warchenne. Eté comme hiver, les portes grandes ouvertes, résonnait du rythme du marteau sur le fer rougi, du chuintement du soufflet, exhalait l’odeur de la corne brulée et du crotin frais.
Il y avait souvent des chevaux au ferrage.
Deux ou trois fermiers irréductibles, les débardeurs, les propriétaires de chevaux de manège et de promenade faisaient que cette activité était pour nous comme quotidienne.
D'un fer droit parfois, en général d'un fer préfabriqué, le forgeron modelait la chaussure qu'il fallait. Nous tenant juste devant la porte, nous ne perdions pas un instant ni un détail de la scène.
Et, alors que le spectacle se répétait pratiquement à l'identique, nous étions la prochaine fois aussi nombreux et aussi attentifs. Captivés chaque fois par un rituel quasi religieux.
samedi 15 décembre 2007
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