vendredi 29 février 2008

Epicier

Le matin, l’épicier partait sur son lourd vélo noir pour livrer les clients.

Il portait un cache poussière d’épicier. Gris. Et une tête d’épicier. Grise aussi et chauve. Il semblait autant faire partie de son épicerie que les rayonnages ou la caisse enregistreuse.
Chaque jour il livrait ses clientes - évidemment, les hommes étaient au boulot pendant la journée, seules les femmes et les pensionnés étaient à la maison - sur son vélo d’épicier. Une sorte de monstre avec un plateau pour les colis à l’avant.
Un enfant aurait pu y tenir un instant, mais en fragile équilibre seulement et trop loin du sol pour que ce soit agréable bien longtemps. Le vélo de l'épicier n'était vraiment pas un jeu.
L’épicier, le facteur et d’autres encore visitaient chaque jour vieux et moins vieux. Le courrier, les denrées livrées s'accompagnaient d'une plaisanterie, d'un bout de conversation. Et le quartier semblait alors être redevenu un village.

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