Le 6 janvier, nous les enfants allions faire les heyes de maison en maison.
Pourquoi faut-il donc abolument que les enfants d’aujourd’hui emboitent le pas aux petits Américains pour copier leurs, très commerciales, coutumes de halloween. Revêtent des costumes de supermarché. Et tentent d'imiter péniblement ce qu'ils ont vu - en version doublée évidemment - dans les films.
Pour notre part, chaque année, le 6 janvier nous ne manquions pas d’ailler heyi (ou faire les heyes).
Sur le pas des portes, dans le soir qui tombe si tôt à cette époque, nous chantions – en wallon naturellement - notre chanson. «Binamé nosdames no v’nan heyi…» et la suite à l’avenant. La chanson disait que c’étaient les rois mages qui nous avaient envoyés - ou, quand nous serions plus grands, une version légèrement modifiée, prétendant que c'était plutôt l'abbé Wimbomont qui nous envoyait, responsable des collectes pour les missions, et grand "bribeux" de tous les instants -.
En retour, nous recevions quelques chiques, si rarement, une pièce de monnaie - pas vraiment appréciée -.
Et si j'ai longtemps cru que heyi était synonyme de mendier... l'Internet m'a enfin démenti, m'apprenant que les "heyes" c'est l'équivalent wallon des "Christmas carols" anglais, les chants de et autour de la Noël.
Mais j'ai été plus heureux encore lorsqu'un jour, il y a une bonne dizaine d'année, j'ai pu voir une photo de gosses suivant exactement la même tradition. Et s'en allant de maison en maison ce même 6 janvier. C'était dans le Standaard magazine. Et cela se passait dans la campagne flamande. Me laissant donc croire que le petit Flamand pourrait partager certaines coutumes avec le petit Wallon... malgré tous les stupides discours séparatistes, ratachistes, racistes et nationalistes.
Et que les particularités locales seront donc un jour peut-être l'occasion de rencontres fertiles plutôt que de divisions stériles !
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