lundi 6 octobre 2008

Martelange

La Belgique avait son Liechtenstein, son rocher de Monaco : Martelange !

C’était avant l’autoroute… quand la nationale 4, déroulait interminablement ses kilomètres dans la campagne ardennaise. Quand les files de camions faisaient craindre – et accomplissaient parfois – le pire dans les villages traversés. Martelange était le village le plus étrange que l’on pouvait imaginer. D’un côté de la route – vers la Belgique – la vie de tous les jours, les maisons modestes qui bordent toutes les routes nationales. De l’autre – et le Luxembourg – une suite de pompes à essence, de magasins d’alcools et de tabac.
Ouvrir un commerce du mauvais côté – belge – de la route, aurait nécessairement signifié la ruine, après des jours et des semaines d’ennui dans un magasin que personne ne viendrait jamais visiter.
Martelange, c’était le tax-free shop du peuple, qui ne prendrait peut-être jamais l’avion. Le lieu de la transgression des lois et des règlements – allez, on va quand même prendre trois bouteilles d’alcool de prune, même si la loi nous permet seulement d’en importer une – pour les fonctionnaires paisibles et d’habitude obéissants. Le point de départ de tous les héroïsmes et d’un road movie qui ne s’achèverait que la porte de leur domicile close. Suants, tremblants, passant leur nervosité sur les enfants inconfortablement entassés depuis des heures sur le siège arrière, à l’idée que les douaniers pourraient faire un contrôle inopiné. Ou pire… les avoir pris en filature !
La cigarette fumée le lendemain. Le petit verre d’alcool dégusté lors de la prochaine fête de famille n’auraient pas seulement l’avantage de peser moins lourd sur le portefeuille. Ils seraient encore bien chargés de l’adrénaline de ces moments aventureux. Et n’en seraient que plus savoureux !

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