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jeudi 20 décembre 2007

Ecole le samedi

Nous allions à l’école du lundi au samedi. Seulement le matin, le mercredi et samedi.

Les week-ends sans voitures actuels de certaines de nos villes ne manquent pas de nous faire penser aux dimanches sans voitures de l’hiver 73-74. A la grande crise pétrolière qui eut lieu alors.
Cet hiver là, au lieu de quitter l’internat le samedi midi, c’est le vendredi soir que nous partions. Le pétrole était rare. Le dimanche, les autoroutes étaient envahies de cyclistes ou de skieurs parfois. Une vraie crise. Des rumeurs de guerre. Une tension internationale extrème.
Je crois me souvenir qu’en septembre suivant notre ministre de l’éducation nationale s’était rendu compte qu’il était effectivement possible d’organiser la semaine sur 5 jours. Mais il faudra encore quelques années avant que le ministre de l'emploi et du travail à son tour prenne ses mesures en faveur de nos parents.
La crise pétrolière nous avait offert ce que l’on appellerait plus tard le week-end.

mercredi 14 novembre 2007

Etourneau

L'étourneau a voulu chasser l'homme des villes.

Le volatile peut sembler bien innocent, mais à une certaine époque, il nous a joué les oiseaux de Hitchcock. Des millions de ces petits monstres ailés convergeait vers nos villes tous les soirs. Obscurcissant le ciel. Fondaient sur les arbres des boulevards. Et s'en allaient le matin après avoir empêché les riverains de dormir.
Pire, ils conchiaient copieusement les précieuses voitures ainsi que des bancs publics où aucun amoureux n'aurait plus envie de se bécoter.
La guerre a pris toutes les formes... et s'ils sont nettement moins présents de nos jours, il y a une époque où les vergers de Hesbaye ont été piégés à la dynamite. N'en restaient que de la purée d'étourneau... et sans doute de la purée de verger... Mais ils revenaient!

vendredi 19 octobre 2007

Encre

Ma classe de première année primaire sentait l'encre et la craie.

De l'encre, je me rappelle d'abord l'odeur. Celle que j'associe à la classe de première primaire. Celle de l'encre Schaeffer, dans des cartouches parfaitement cylindriques.
Souvenir aussi de l'encrier, vide, qui garnissait chacun de nos pupitres. L'usage des stylos à réservoir venait juste d'être autorisé il me semble. L'école était passée d'un coup de la plume à la cartouche.
Plus tard, au cours de dessin, odeur encore de l'encre de Chine. Qui s'attache aux doigts. Se rappelle des heures durant.
Et les couleurs? Bleue pour écrire. Noire, elle aurait été une hérésie ou prétentieuse. Outremer pour les garçons, les filles penchant parfois pour d'autres teintes. Menant parfois l'excentricité jusqu'au turquoise.
Noire pour l'encre de Chine, évidemment. Ma mémoire mêle l'odeur de mes doigts avec celle rencontrée bien plus tard et sous d'autres cieux des planches de l'école coranique... Le bois, l'encre de Chine. L'encre de Chine et le bois...
Rouge et terrible, celle de l'instituteur... pas en cartouche évidemment...
Et quand il remplissait son stylo, à pompe, c'était comme s'il le faisait avec du sang... du mercurochrome (de celui qui pique bien fort) ou quelqu'autre médicament bien désagréable...