Ne prétends pas que tu as lu ce livre... il n'est pas encore coupé !
C'était un des plaisirs de la lecture. Un livre (certains livres) se coupait avant de se lire.
La feuille imprimée est évidemment bien plus large que le livre lui même. On y imprime plusieurs pages. La feuille est pliée, en deux, quatre, huit, puis seize sans doute et cousue à la reliure... et c'était tout. Contrairement à aujourd'hui, on pouvait acheter certains livres qui n'avaient pas été rognés.
Rituel immuable, instants précieux pour l'amateur: le lecteur se lancait donc avec un coupe papier, ou un couteau, dans la coupure des pages avant de pouvoir les tourner.
La lecture était donc d'abord un acte manuel, avant de devenir intellectuel.
Il y avait aussi les fines peluches qui tombaient sur la table, les genoux ou le fauteuil. Qui s'envolaient. Et qui faisaient qu'on sentait le livre autant qu'on le touchait et le manipulait ou qu'on le voyait. Une expérience multimédia bien avant l'heure !
La dernière fois que cela m'est arrivé c'était je crois avec "Le roman d'un spahi", de Pierre Loti, acheté à Dakar au tout début des années 80. Mais les livres, c'est comme le bon vin... j'ai encore sur mes étagères un "Eloge de la folie" non coupé. Je ne sais de quel milésime. Mais c'est comme ça qu'il me plait. Gardant tout son mystère derrière ses pages fermées...
mercredi 16 janvier 2008
mardi 15 janvier 2008
Betterfood
Prononcez betterfoot ! avec un T.
Il m’aura fallu plusieurs années d’anglais pour enfin lire et comprendre ce nom. Pour moi, c’était juste une marque de biscuits pour le déjeuner.
Cassez donc chaque Betterfood/t en deux. Et pour les plus jeunes, vous aurez encore – résultat du suremballage naissant – à ouvrir l’emballage de plastique regroupant les biscuits deux par deux.
De mon temps, il y avait juste la boite de carton… et, parfois, quand on ne les mangeait pas assez vite… des exemplaires tout à fait défraichis et ramollis au fond. Boite de carton orange à l’ancienne… avec la tête ridicule du bébé, façon bébé Cadum … qui tronait au centre de la table.
Faites donc une muraille de vos demi biscuits tout au long de votre tartinière. Une épaisseur. Deux pour les grandes faims. Les biscuits bien en quinconce, comme dans toute bonne construction. La tasse de café au lait au centre. Et vous êtes prêt.
Et une par une, les briques de la muraille, trempées dans le café, disparaissaient, avalées.
Un peu comme les mandalas. Sitôt faits, on les détruit. On ne se servait pas une deuxième fois !
Il m’aura fallu plusieurs années d’anglais pour enfin lire et comprendre ce nom. Pour moi, c’était juste une marque de biscuits pour le déjeuner.
Cassez donc chaque Betterfood/t en deux. Et pour les plus jeunes, vous aurez encore – résultat du suremballage naissant – à ouvrir l’emballage de plastique regroupant les biscuits deux par deux.
De mon temps, il y avait juste la boite de carton… et, parfois, quand on ne les mangeait pas assez vite… des exemplaires tout à fait défraichis et ramollis au fond. Boite de carton orange à l’ancienne… avec la tête ridicule du bébé, façon bébé Cadum … qui tronait au centre de la table.
Faites donc une muraille de vos demi biscuits tout au long de votre tartinière. Une épaisseur. Deux pour les grandes faims. Les biscuits bien en quinconce, comme dans toute bonne construction. La tasse de café au lait au centre. Et vous êtes prêt.
Et une par une, les briques de la muraille, trempées dans le café, disparaissaient, avalées.
Un peu comme les mandalas. Sitôt faits, on les détruit. On ne se servait pas une deuxième fois !
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B
lundi 14 janvier 2008
Livre
Livre rimait alors avec lecteur.
Avant toutes ces émissions littéraires et l’omniprésence des auteurs à succès, il y avait le livre. Peu m’importait que son auteur soit artiste ou artisan. Que sa vie fut passionante ou quelconque. Qu’il soit laid ou beau.
Il y avait le livre, le lecteur et le temps qu’ils se consacraient l’un à l’autre.
Pas d’auteurs obligatoires à la maison, pas plus que de livres interdits. Zola et la bible m’ont donné autant de plaisir l’un que l’autre.
J’en reste persuadé, les livres sont comme des enfants que leurs parents, les auteurs, devraient laisser vivre leur vie. Et ne pas tenter de justifier chacun de leurs actes et virgules.
Je n’aime pas les auteurs. Les livres me suffisent.
Avant toutes ces émissions littéraires et l’omniprésence des auteurs à succès, il y avait le livre. Peu m’importait que son auteur soit artiste ou artisan. Que sa vie fut passionante ou quelconque. Qu’il soit laid ou beau.
Il y avait le livre, le lecteur et le temps qu’ils se consacraient l’un à l’autre.
Pas d’auteurs obligatoires à la maison, pas plus que de livres interdits. Zola et la bible m’ont donné autant de plaisir l’un que l’autre.
J’en reste persuadé, les livres sont comme des enfants que leurs parents, les auteurs, devraient laisser vivre leur vie. Et ne pas tenter de justifier chacun de leurs actes et virgules.
Je n’aime pas les auteurs. Les livres me suffisent.
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L
dimanche 13 janvier 2008
Champion de Belgique
Un jour tout le monde, même moi, aura oublié que j’ai été champion de Belgique des patrouilleurs scolaires.
Un patrouilleur scolaire c’était, à l’époque, un élève de fin de primaires, qui règlait la circulation à la sortie de l’école. Moralité, pour moi, ça date de fin 1969 ou de 1970.
Et j’ai vraiment été champion de Belgique, au même moment. Le concours avait eu lieu à Woluwé-st-Lambert. Même l’Internet n’en fait pas mention ! Ce qui fait que je le suis peut-être encore…
Je trouverais d’ailleurs pas mal qu’on organise – sur le même modèle - des tas de championnats à édition unique que ne pourraient remporter que ceux qui n’ont jamais rien gagné. Lancer de Tupperware, effeuillage de marguerite, lecture d’instruction de montage Ikea, peinture de quart de rond, filage de mauvais coton, j’en passe et de meilleurs.
Je suis certtain qu’une Belgique qui serait composée pour majorité de champions de Belgique ne se poserait définitivement plus la question de son existence.
Un patrouilleur scolaire c’était, à l’époque, un élève de fin de primaires, qui règlait la circulation à la sortie de l’école. Moralité, pour moi, ça date de fin 1969 ou de 1970.
Et j’ai vraiment été champion de Belgique, au même moment. Le concours avait eu lieu à Woluwé-st-Lambert. Même l’Internet n’en fait pas mention ! Ce qui fait que je le suis peut-être encore…
Je trouverais d’ailleurs pas mal qu’on organise – sur le même modèle - des tas de championnats à édition unique que ne pourraient remporter que ceux qui n’ont jamais rien gagné. Lancer de Tupperware, effeuillage de marguerite, lecture d’instruction de montage Ikea, peinture de quart de rond, filage de mauvais coton, j’en passe et de meilleurs.
Je suis certtain qu’une Belgique qui serait composée pour majorité de champions de Belgique ne se poserait définitivement plus la question de son existence.
samedi 12 janvier 2008
Kleenex
Un Kleenex ? Vous ne pouvez pas utiliser un mouchoir comme tout le monde ?
Eh bien non ! Plus personne n’utilise de mouchoir en tissus. A la place, cette chose immatérielle, sans consistance, qui vous explose dans les mains si vous avez le malheur de vous moucher sérieusement. Vous laissant les mains toute morveuses.
C’est la course permanente au « qui a un mouchoir pour moi ? » juste avant le « où est la poubelle que je puisse jeter mon mouchoir ? »
Il est vrai qu’avant on perdait ses mouchoirs. Mais aussi, et par voie de conséquence, on en ramassait – pour les moins dégoutés dont j’étais - tout autant qu’il suffisait de laver pour refaire sa provision.
Et comment voudriez vous jouer à « j’ai perdu mon mouchoir » avec un Kleenex ?
Et que dire des demoiselles qui, dans les romans, laissaient choir (rien que pour la survie de ce verbe, il faudrait faire du largage volontaire de mouchoir une discipline olympique ou un trésor immatériel de l’humanité !) le leur pour qu’un galant jeune homme s’en emparre.
Les amoureux d’aujourd’hui n’auront plus jamais pour ce délicat mouchoir de baptiste (aucune idée à quoi cela ressemble… mais d’après les romans, c’était très bien) qu’un regard dégouté !
Eh bien non ! Plus personne n’utilise de mouchoir en tissus. A la place, cette chose immatérielle, sans consistance, qui vous explose dans les mains si vous avez le malheur de vous moucher sérieusement. Vous laissant les mains toute morveuses.
C’est la course permanente au « qui a un mouchoir pour moi ? » juste avant le « où est la poubelle que je puisse jeter mon mouchoir ? »
Il est vrai qu’avant on perdait ses mouchoirs. Mais aussi, et par voie de conséquence, on en ramassait – pour les moins dégoutés dont j’étais - tout autant qu’il suffisait de laver pour refaire sa provision.
Et comment voudriez vous jouer à « j’ai perdu mon mouchoir » avec un Kleenex ?
Et que dire des demoiselles qui, dans les romans, laissaient choir (rien que pour la survie de ce verbe, il faudrait faire du largage volontaire de mouchoir une discipline olympique ou un trésor immatériel de l’humanité !) le leur pour qu’un galant jeune homme s’en emparre.
Les amoureux d’aujourd’hui n’auront plus jamais pour ce délicat mouchoir de baptiste (aucune idée à quoi cela ressemble… mais d’après les romans, c’était très bien) qu’un regard dégouté !
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K
vendredi 11 janvier 2008
Jokari
Ballon, pelle, rateau, seau et jokari. Sans oublier les maillots évidemment. Il n’en fallait pas beaucoup plus, selon nous les enfants, pour une semaine à la mer.
Un bloc de bois. Une balle de caoutchouc tenue par un fil élastique. Une raquette de bois blanc. C’était le jokari. Un des jeux classiques de notre enfance.
La version avec la balle de tennis ne viendrait que bien plus tard. Décevante somme toute lorsque la balle finissait par perdre de son lustre, à ressembler à une peluche qui aurait passé six mois dans une poubelle.
Question exercice, c’était notre squash. Un effort intense. Court le plus souvent. De quoi écouler un surcroit d’énergie. De passer par exemple la frustration d’être resté assis trop longtemps aux côtés des parents.
Jusqu’à l’accident inévitable. L’élastique qui lache. La balle qui file au loin. La course pour la récupérer. Et ma mère qui la répare, jusqu’à la prochaine fois.
Un bloc de bois. Une balle de caoutchouc tenue par un fil élastique. Une raquette de bois blanc. C’était le jokari. Un des jeux classiques de notre enfance.
La version avec la balle de tennis ne viendrait que bien plus tard. Décevante somme toute lorsque la balle finissait par perdre de son lustre, à ressembler à une peluche qui aurait passé six mois dans une poubelle.
Question exercice, c’était notre squash. Un effort intense. Court le plus souvent. De quoi écouler un surcroit d’énergie. De passer par exemple la frustration d’être resté assis trop longtemps aux côtés des parents.
Jusqu’à l’accident inévitable. L’élastique qui lache. La balle qui file au loin. La course pour la récupérer. Et ma mère qui la répare, jusqu’à la prochaine fois.
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J
jeudi 10 janvier 2008
Passe-montagne
Maintenant, on dit cagoule. Et on en fait même des chansons. Quand nous allions à la neige, c’était pourtant bien d’un passe montagne que nous avions besoin.
Pour affronter le froid polaire sans doute, pour nous protéger de tous nos excès et de ceux de nos copains aussi. La neige ne restait pas longtemps au sol… et nous ne restions pas longtemps sur nos traineaux… La neige nous habillait, et quoi de mieux pour protéger le cou d’une bonne savonée qu’un passe-montagne.
Pour affronter le froid polaire sans doute, pour nous protéger de tous nos excès et de ceux de nos copains aussi. La neige ne restait pas longtemps au sol… et nous ne restions pas longtemps sur nos traineaux… La neige nous habillait, et quoi de mieux pour protéger le cou d’une bonne savonée qu’un passe-montagne.
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