L’Angleterre était une île !
Ponts et tunnels ont changé le monde tout autant que certains grands canaux avaient marqués les époques précédentes.
Il y avait l’avion, bien entendu. Mais j’ai fait mon baptême de l’air à passé 23 ans. Et d’autres, de ma génération, auront sans doute dû attendre bien plus longtemps encore. Ou ne l'ont pas encore fait.
L’Angleterre était donc bien une île, que l’on n'atteignait qu'en bateau. Quand la mer n’était pas trop mauvaise. Ou quand le Herald of Free Enterprise ne faisait pas la culbute au moment de quitter la Belgique. L'hydroglisseur, lui, était un truc pour riches, aussi vite abandonné qu'inventé.
On en a donc rêvé, à ce jour où on arriverait à Londres à pied sec. Des années. Des décennies. L’idée d’un tunnel était de celles qui revenaient régulièrement. Tellement régulièrement et avec tellement peu de suites que personne n’y croyait plus vraiment.
On croyait à la possibilité d’un tunnel sous la Manche comme on croyait qu’un jour l’an 2000 arriverait, avec toute la magie de la date et les fantasmes que nous nous faisions sur ce que serait la technologie à cette époque.
On y croyait, comme on aurait cru à la possibilité de mettre le pied sur la lune. Un truc tellement hors de portée de nos esprits, autant hors la mesure des moyens techniques que nous pouvions penser, que l’on ne pourrait, finalement, qu’être un peu déçu, au moment où notre rêve s’accomplirait.
Nous nous étonnons toujours, lorsque surviennent de tels événements qu'ils arrivent si tôt, comme pour nous surprendre. Puis nous trouvons bien vite banal ce que nous avons si longtemps attendu.
Mais heureusement, même accessible en voiture et en train, l'Angleterre ne fera sans doute jamais vraiment partie du continent européen. L'insularité n'est plus maintenant dans la nature mais dans ses habitants, moins visible mais tout aussi profonde !
lundi 25 février 2008
dimanche 24 février 2008
Electrophone
Tourne disque, pick-up ou électrophone, c’est du pareil au même !
A l’heure du MP3 et autres IPODs, mon électrophone fait décidément vieillot. Tout autant que sa musique.
Quand j’étais gamin, on ne disait déjà plus pick-up, trop américain. On disait normalement tourne disque. Pas encore platine, plus tard réservé aux installations Hifi. Mais on disait encore souvent électrophone.
Vieillot ? Alors, pourquoi tant de morceaux actuels utilisent-ils le son crachotant des radios anciennes, et les échos de l’aiguille sautillant sur de mauvais disques vinyls voire de rouleaux de phonographes ?
Pas seulement pour inscrire les choses dans le passé. Mais aussi parce que ce son est tellement plus chaud – même bien moins parfait – que celui produit par nos froides méthodes actuelles. On oserait presque dire qu’il a quelque chose de naturel.
A l’heure du MP3 et autres IPODs, mon électrophone fait décidément vieillot. Tout autant que sa musique.
Quand j’étais gamin, on ne disait déjà plus pick-up, trop américain. On disait normalement tourne disque. Pas encore platine, plus tard réservé aux installations Hifi. Mais on disait encore souvent électrophone.
Vieillot ? Alors, pourquoi tant de morceaux actuels utilisent-ils le son crachotant des radios anciennes, et les échos de l’aiguille sautillant sur de mauvais disques vinyls voire de rouleaux de phonographes ?
Pas seulement pour inscrire les choses dans le passé. Mais aussi parce que ce son est tellement plus chaud – même bien moins parfait – que celui produit par nos froides méthodes actuelles. On oserait presque dire qu’il a quelque chose de naturel.
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samedi 23 février 2008
Carrousel
Chaque année, nous montions les carrousels avec les forains.
Au train où vont les choses, dans 10 ans, les enfants de nos enfants ne connaîtront que les manèges des Français. Alors qu’un manège, c’est un truc pour les chevaux. Un carrousel, c’est une machine qui tourne, avec des voitures, des camions de pompiers et des fusées.
D’ailleurs, les chevaux, c’est juste pour les filles. Les garçons ne vont jamais au manège !
Au train où vont les choses, dans 10 ans, les enfants de nos enfants ne connaîtront que les manèges des Français. Alors qu’un manège, c’est un truc pour les chevaux. Un carrousel, c’est une machine qui tourne, avec des voitures, des camions de pompiers et des fusées.
D’ailleurs, les chevaux, c’est juste pour les filles. Les garçons ne vont jamais au manège !
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C
vendredi 22 février 2008
Crieur public
C’est un des souvenirs les plus étranges qu’il me reste. La certitude d’avoir, au moins une fois, entendu le crieur public.
C’était au coin de la route de Falize et de la rue Lebière. Et je ne devais pas être bien grand à l’époque.
Je n’ai plus aucun souvenir ni du bonhomme, ni de ce qu’il annonçait. Le crieur public annonçait les événements dans les quartiers alors que personne n’avait la télévision et que la radio ne transmettait évidemment pas nos nouvelles d’intérêt local.
Alors ? Une décision communale ? Un décès ? Ou bien alors quelque chose en rapport avec le carnaval ?
Aucune chance de jamais le savoir. Ma mémoire est gommée.
C’était au coin de la route de Falize et de la rue Lebière. Et je ne devais pas être bien grand à l’époque.
Je n’ai plus aucun souvenir ni du bonhomme, ni de ce qu’il annonçait. Le crieur public annonçait les événements dans les quartiers alors que personne n’avait la télévision et que la radio ne transmettait évidemment pas nos nouvelles d’intérêt local.
Alors ? Une décision communale ? Un décès ? Ou bien alors quelque chose en rapport avec le carnaval ?
Aucune chance de jamais le savoir. Ma mémoire est gommée.
jeudi 21 février 2008
Tinne
Il nous est arrivé de prendre notre bain dans la tinne.
La tinne, c’était un grand bassin de fer blanc (j'imagine que ça vient de "tin", en anglais fer blanc. Mais alors, c'est qu'il m’aura fallu 50 ans pour le comprendre).
Un matériau qu’on ne rencontre plus que chez les fleuristes et autres décorateurs, pour décorer. Il y avait pourtant aussi le seau en fer, les bidons de lait à la ferme et probablement d’autres objets que j’ai oubliés.
Mais la tinne, c'était vraiment un objet important tout autant qu'encombrant !
La tinne, c’était un grand bassin de fer blanc (j'imagine que ça vient de "tin", en anglais fer blanc. Mais alors, c'est qu'il m’aura fallu 50 ans pour le comprendre).
Un matériau qu’on ne rencontre plus que chez les fleuristes et autres décorateurs, pour décorer. Il y avait pourtant aussi le seau en fer, les bidons de lait à la ferme et probablement d’autres objets que j’ai oubliés.
Mais la tinne, c'était vraiment un objet important tout autant qu'encombrant !
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mercredi 20 février 2008
Fil à linge
Le lundi, le fil à linge s’habillait de frais.
Un seul jour pour la lessive ? Vous n’y pensez pas, des monceaux de linge s’accumuleraient ! Et dépendre de la météo pour le séchage ? Nous vivons en Belgique tout de même, soyez sérieux !
Le fil à linge a donc disparu de nos paysages du Nord. Il ne figure plus qu’au rang des curiosités touristiques de Naples et autres villes italiennes. Ou bien de charge anachronique pour ceux qui font du camping.
Et pourtant, le fil à linge, c’était tout un monde à explorer.
Un terrain de jeu. Pour se cacher, au risque bien réel de faire tomber le linge, et de devoir en assumer les terribles conséquences.
Un reflet indiscret de ce qui se passe dans la maison. Si « on lave son linge sale en famille », pour les sécher, le grand et le petit linge sont bien exposés aux regards de tous.
Le lieu de l’insolite parfois. Quand par exemple les draps de lit encore humides, pris par le grand gel, sont devenus comme des tôles étranges. En les pliant on pensait briser une immense ostie.
Sujet éternel de gags et de clins d’œil pour le cinéma et la bande dessinée enfin. Avec des histoires drôles et d’autres qui l’étaient bien moins tant elles étaient éculées.
Tout un univers disparu. Comme une forêt qui aurait existé dans chacun de nos jardins. Et que toutes, en une nuit, sans qu’on s’en aperçoive, aient disparu à jamais !
Un seul jour pour la lessive ? Vous n’y pensez pas, des monceaux de linge s’accumuleraient ! Et dépendre de la météo pour le séchage ? Nous vivons en Belgique tout de même, soyez sérieux !
Le fil à linge a donc disparu de nos paysages du Nord. Il ne figure plus qu’au rang des curiosités touristiques de Naples et autres villes italiennes. Ou bien de charge anachronique pour ceux qui font du camping.
Et pourtant, le fil à linge, c’était tout un monde à explorer.
Un terrain de jeu. Pour se cacher, au risque bien réel de faire tomber le linge, et de devoir en assumer les terribles conséquences.
Un reflet indiscret de ce qui se passe dans la maison. Si « on lave son linge sale en famille », pour les sécher, le grand et le petit linge sont bien exposés aux regards de tous.
Le lieu de l’insolite parfois. Quand par exemple les draps de lit encore humides, pris par le grand gel, sont devenus comme des tôles étranges. En les pliant on pensait briser une immense ostie.
Sujet éternel de gags et de clins d’œil pour le cinéma et la bande dessinée enfin. Avec des histoires drôles et d’autres qui l’étaient bien moins tant elles étaient éculées.
Tout un univers disparu. Comme une forêt qui aurait existé dans chacun de nos jardins. Et que toutes, en une nuit, sans qu’on s’en aperçoive, aient disparu à jamais !
mardi 19 février 2008
Vendredi
Vendredi, jour du poisson !
Le jeudi, le poissonnier passait dans la rue. Et à certains endroits il le fait encore. Apportant le poisson tout frais d’Ostende.
Je me souviens bien de la sole, de la plie. Délicieux. Bien moins des autres variétés qu’on pouvait acheter alors. En tout cas, je n’aimais pas les crevettes.
Tous les vendredi, par décret religieux, on mangeait donc du poisson. Et consommer de la viande aurait – en un certain temps – été comme violer le ramadan pour un musulman. Rien de gravissime, mais impie surement.
Ce qu’on violait surtout alors, c’était la coutume plus que la religion. Une manière établie de vivre et de faire. C’eut été comme manger le dessert avant la soupe. Voire souper en regardant la télévision.
Inconcevable !
Le jeudi, le poissonnier passait dans la rue. Et à certains endroits il le fait encore. Apportant le poisson tout frais d’Ostende.
Je me souviens bien de la sole, de la plie. Délicieux. Bien moins des autres variétés qu’on pouvait acheter alors. En tout cas, je n’aimais pas les crevettes.
Tous les vendredi, par décret religieux, on mangeait donc du poisson. Et consommer de la viande aurait – en un certain temps – été comme violer le ramadan pour un musulman. Rien de gravissime, mais impie surement.
Ce qu’on violait surtout alors, c’était la coutume plus que la religion. Une manière établie de vivre et de faire. C’eut été comme manger le dessert avant la soupe. Voire souper en regardant la télévision.
Inconcevable !
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