Si William Shakespeare a ses songes d'une nuit d'été, personne ne m’enlèvera mes odeurs d’une nuit d’été !
C’était entre Rocherat et Bullange.
En 1964 peut-être. Sinon, à l’été 1965.
Nous faisions un jeu de nuit dans un de ces terrains vagues couverts de ronces, de muriers, d’épilobes et de fougères aigles.
Il y faisait si nuit et si chaud. C’était en juillet sans doute.
J’ai encore le nez plein de ces odeurs de plantes. Une odeur qui habille le nez. Une odeur qui pourrait être celle d’aisselles, de sexe et de sueur. De parfums trop lourds et d’alcools trop forts.
lundi 21 juillet 2008
dimanche 20 juillet 2008
Machefer
« Le mâchefer est le résidu solide de la combustion du charbon ou du coke dans les fours industriels ou bien encore de celle des déchets urbains dans les usines d'incinération. » Wikipedia
Wikipedia oublie que - du temps du poêle à charbon - les foyers domestiques produisaient aussi leur lot de mâchefer. Régulièrement. Etait-ce une fois par semaine ou moins ? Il fallait nettoyer le foyer. En arracher la croute solide qui se formait au fond. Le seau à charbon devenait seau à déchets. Et le mâchefer terminait sa carrière dans le jardin.
Proprement concassé, il constituait l’essentiel des chemins qui parcouraient plates bandes et potagers. Il avait une odeur. Une certaine acidité. Comme celle d’une tôle rouillée. Et un son particulier. Un crissement entre pierre, verre et métal quand on tentait de le concasser. Quand on voulait l’organiser.
Wikipedia oublie que - du temps du poêle à charbon - les foyers domestiques produisaient aussi leur lot de mâchefer. Régulièrement. Etait-ce une fois par semaine ou moins ? Il fallait nettoyer le foyer. En arracher la croute solide qui se formait au fond. Le seau à charbon devenait seau à déchets. Et le mâchefer terminait sa carrière dans le jardin.
Proprement concassé, il constituait l’essentiel des chemins qui parcouraient plates bandes et potagers. Il avait une odeur. Une certaine acidité. Comme celle d’une tôle rouillée. Et un son particulier. Un crissement entre pierre, verre et métal quand on tentait de le concasser. Quand on voulait l’organiser.
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samedi 19 juillet 2008
Lamproie
La lamproie marine est un agnathe (n'a pas de véritables mâchoires, mais seulement un disque buccal garni de nombreuses pointes cornées), un vertébré marin primitif qui vit dans l'Atlantique Nord. Elle se reproduit en eaux douces.
Je m’en souviendrai toujours. C’était à la première carrière. Là où mes parents nous emmenaient parfois nager le dimanche. La goffe était trop loin. La voiture n’y arrivait pas.
Un jour donc, une pierre était couverte d’anguilles aurait-on dit. Une pierre couverte de lamproies, comme une tête de gorgone de ses vipères. Des centaines d’animaux, plus fins que le petit doigt, agités par le courant de la rivière.
Les plus intelligents auraient prétendu qu’il s’agissait d’anguilles. Vaguement logique. Crédible. Pas tout à fait idiot.
Certains – encore faudrait-il admettre qu’ils étaient la majorité – auraient cru à des serpents, n’auraient rien vu, ou insisté pour que leurs enfants ne les embêtent pas avec des choses sans queue ni tête – et pourtant, la lamproie a une tête bien puissante ! -.
Il aura fallu ma mère – seule entre tous - pour me parler d’un animal que je n’avais vu dans aucun livre. Le nommer. Et donner du sens à une rencontre tout à fait exceptionnelle. Qui d’entre vous a vu une lamproie ? Et la mère de qui d’entre vous, aurait-elle été capable de la nommer ?
Je m’en souviendrai toujours. C’était à la première carrière. Là où mes parents nous emmenaient parfois nager le dimanche. La goffe était trop loin. La voiture n’y arrivait pas.
Un jour donc, une pierre était couverte d’anguilles aurait-on dit. Une pierre couverte de lamproies, comme une tête de gorgone de ses vipères. Des centaines d’animaux, plus fins que le petit doigt, agités par le courant de la rivière.
Les plus intelligents auraient prétendu qu’il s’agissait d’anguilles. Vaguement logique. Crédible. Pas tout à fait idiot.
Certains – encore faudrait-il admettre qu’ils étaient la majorité – auraient cru à des serpents, n’auraient rien vu, ou insisté pour que leurs enfants ne les embêtent pas avec des choses sans queue ni tête – et pourtant, la lamproie a une tête bien puissante ! -.
Il aura fallu ma mère – seule entre tous - pour me parler d’un animal que je n’avais vu dans aucun livre. Le nommer. Et donner du sens à une rencontre tout à fait exceptionnelle. Qui d’entre vous a vu une lamproie ? Et la mère de qui d’entre vous, aurait-elle été capable de la nommer ?
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L
vendredi 18 juillet 2008
K-nex
Mecano, Lego… ça c’étaient de vrais jeux de construction ! Comme le Scalextrix, presque une culture.
Lego et Mecano étaient les derniers d’une génération. Sur la base de quelques pièces très simples, une dizaine au maximum, et de deux ou trois couleurs, l’enjeu était de représenter le monde ! de le rejouer ! d’en décrire l’infinie variation. Comme on le fait avec un alphabet en occident, où nos 26 lettres nous permettent de dire tous les mondes passés, présents, à venir ou à imaginer !
Nous étions Lego à la maison. Et j’ai du passer des centaines d’heures, au moins, à monter et démonter le monde au gré de mon imagination. Souvenir dramatique aussi lorsque – prélude d’un 11 septembre à venir – la foudre s’abattit à côté des la maison de mes cousins… et que notre tour, qui dépassait alors le mètre, vacilla, de gauche et de droit, s’effondra finalement. La foudre ne nous avait rien fait… mais à la chute de la tour, nous avons dévalé l’escalier quatre à quatre. Conscients de la gravité de l’instant et du danger !
D’autres étaient Mecano. Et chez eux nous avons sans relâche boulonné, déboulonné, assemblé des dizaines de mètres de métal. Au mépris de toutes les tentatives de records. Montant et démontant. Sans soucis d’efficacité. Pour notre seul plaisir.
Nous avons toléré la tuile Lego. Censée représenter un toit. Il n’y en avait jamais assez. Ou bien alors, pas de la bonne taille. Mais, au pire au moins, on pouvait en faire autre chose. L’avant d’un brise glace. Le chapeau d’un géant. Le rail aussi, nous l’avons apprécié. Bleu. Il introduisait un peu de variété dans notre palette limitée. Et par sa longueur il ouvrait à d’autres représentations. Mais nous en avons surtout fait des missiles. Qui franchissaient réellement l’espace par la puissance d’un élastique.
Ma tête, mon cœur et mes mains se sont fermés quand sont apparus les jeux de construction modernes : Knex, Lego technix, et tous leurs avatars. 353 pièces, pas une de plus, pas une de moins. 45 éléments différents. Suivez le plan. Suivez le guide. Fermez vos esprits. Abandonnez l’imagination. L’idéogramme a remplacé l’alphabet. 40.000 pièces différentes, assemblées suivant des règles prescrites, permettront de faire ce qu’il est prescrit, là où il est prescrit de le faire !
Lego et Mecano étaient les derniers d’une génération. Sur la base de quelques pièces très simples, une dizaine au maximum, et de deux ou trois couleurs, l’enjeu était de représenter le monde ! de le rejouer ! d’en décrire l’infinie variation. Comme on le fait avec un alphabet en occident, où nos 26 lettres nous permettent de dire tous les mondes passés, présents, à venir ou à imaginer !
Nous étions Lego à la maison. Et j’ai du passer des centaines d’heures, au moins, à monter et démonter le monde au gré de mon imagination. Souvenir dramatique aussi lorsque – prélude d’un 11 septembre à venir – la foudre s’abattit à côté des la maison de mes cousins… et que notre tour, qui dépassait alors le mètre, vacilla, de gauche et de droit, s’effondra finalement. La foudre ne nous avait rien fait… mais à la chute de la tour, nous avons dévalé l’escalier quatre à quatre. Conscients de la gravité de l’instant et du danger !
D’autres étaient Mecano. Et chez eux nous avons sans relâche boulonné, déboulonné, assemblé des dizaines de mètres de métal. Au mépris de toutes les tentatives de records. Montant et démontant. Sans soucis d’efficacité. Pour notre seul plaisir.
Nous avons toléré la tuile Lego. Censée représenter un toit. Il n’y en avait jamais assez. Ou bien alors, pas de la bonne taille. Mais, au pire au moins, on pouvait en faire autre chose. L’avant d’un brise glace. Le chapeau d’un géant. Le rail aussi, nous l’avons apprécié. Bleu. Il introduisait un peu de variété dans notre palette limitée. Et par sa longueur il ouvrait à d’autres représentations. Mais nous en avons surtout fait des missiles. Qui franchissaient réellement l’espace par la puissance d’un élastique.
Ma tête, mon cœur et mes mains se sont fermés quand sont apparus les jeux de construction modernes : Knex, Lego technix, et tous leurs avatars. 353 pièces, pas une de plus, pas une de moins. 45 éléments différents. Suivez le plan. Suivez le guide. Fermez vos esprits. Abandonnez l’imagination. L’idéogramme a remplacé l’alphabet. 40.000 pièces différentes, assemblées suivant des règles prescrites, permettront de faire ce qu’il est prescrit, là où il est prescrit de le faire !
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jeudi 17 juillet 2008
Jeans
Imagineriez-vous un monde sans Jeans ?
Il me semble pourtant que j’ai du attendre au moins mes douze ans pour porter mes premiers Jeans. Et encore étaient-ils blancs. Pour travailler au restaurant de ma tante. De mes premiers blue Jeans, je ne m’en souviens pas vraiment. Sauf qu’ils étaient horribles. Un vêtement de travail. Pas du tout l’objet de mode actuel.
Mais je vous l’assure. La vie était possible sans Jeans !
Il me semble pourtant que j’ai du attendre au moins mes douze ans pour porter mes premiers Jeans. Et encore étaient-ils blancs. Pour travailler au restaurant de ma tante. De mes premiers blue Jeans, je ne m’en souviens pas vraiment. Sauf qu’ils étaient horribles. Un vêtement de travail. Pas du tout l’objet de mode actuel.
Mais je vous l’assure. La vie était possible sans Jeans !
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J
mercredi 16 juillet 2008
Insecticide
Plaques Vapona, bombes… j’ai vécu l’âge d’or de l’insecticide je crois !
Avant nous, il y avait eu le DDT. Poison, mais salvateur aussi. Pour des populations qui sortaient de la guerre couvertes de poux. Affaiblies et attaquées par des nuées de parasites. Mais bon, on s’était quand même rendu compte que le DDT n’était pas aussi bénéfique qu’il n’était toxique. Et qu’il devait y avoir moyen de faire mieux.
Avant nous aussi, le vaporisateur à pompe ! De la bande dessinée seulement. Un peu comme le train à vapeur – sauf que le train à vapeur, lui, on l’avait vu, on le voyait encore occasionnellement – juste comme une icône, un symbole. Une sorte d’idéogramme. De logo dirait-on !
Non, aucun des deux, mon époque fut celle de la plaque Vapona et de la bombe insecticide.
La plaque Vapona, jaune orange, rectangulaire. Pendant dans les maisons. Dégageant un fort parfum de propre et d’interdit aux mouches. Et ça marchait. Mais apparemment, ça marchait un peu trop bien. Et ce n’étaient pas seulement les mouches qui prenaient leur plein de Vapona ! On l’a vue partout… et puis, un jour, on ne l’a plus vue nulle part. Sauf dans les magasins. Où je ne sais quel spécialiste du marketing obstiné continuait à vouloir l’imposer.
La bombe surtout… avec plein de gaz destructeurs de la couche d’ozone en prime. La bombe ? Des bombes. Pleins de bombes vidées à la poursuite des mouches, moustiques, abeille et guêpes dans toutes les maisons. Bombez, bombez… La bombe à la main on se sentait justicier. On poursuivait le moustique hors la loi. La guêpe terroriste. On s’en prenait plein les narines, de cet insecticide… On se sentait fier et fort dans une maison débarrassée de ces intrus.
Dans le même temps, les rapaces, même les plus communs se raréfiaient. Il fallait aller dans les Vosges, pour rencontrer le premier faucon pèlerin – qui niche aujourd’hui au centre de Bruxelles – qui - fatigué sans doute de pondre et couver pour rien - en oubliait même de nicher. Chaque année, on observait avec horreur, le trou dans la couche d’ozone s’élargir, s’étendre comme une peste de plus en plus vers le sud.
Aujourd’hui pend dans ma cuisine, un de ces horribles papiers tue mouche, que nous trouvions archaïques alors. La seule différence ? On a jeté la plaque Vapona aux oubliettes de l’histoire. Vapona vend aujourd’hui le papier tue mouches !
Avant nous, il y avait eu le DDT. Poison, mais salvateur aussi. Pour des populations qui sortaient de la guerre couvertes de poux. Affaiblies et attaquées par des nuées de parasites. Mais bon, on s’était quand même rendu compte que le DDT n’était pas aussi bénéfique qu’il n’était toxique. Et qu’il devait y avoir moyen de faire mieux.
Avant nous aussi, le vaporisateur à pompe ! De la bande dessinée seulement. Un peu comme le train à vapeur – sauf que le train à vapeur, lui, on l’avait vu, on le voyait encore occasionnellement – juste comme une icône, un symbole. Une sorte d’idéogramme. De logo dirait-on !
Non, aucun des deux, mon époque fut celle de la plaque Vapona et de la bombe insecticide.
La plaque Vapona, jaune orange, rectangulaire. Pendant dans les maisons. Dégageant un fort parfum de propre et d’interdit aux mouches. Et ça marchait. Mais apparemment, ça marchait un peu trop bien. Et ce n’étaient pas seulement les mouches qui prenaient leur plein de Vapona ! On l’a vue partout… et puis, un jour, on ne l’a plus vue nulle part. Sauf dans les magasins. Où je ne sais quel spécialiste du marketing obstiné continuait à vouloir l’imposer.
La bombe surtout… avec plein de gaz destructeurs de la couche d’ozone en prime. La bombe ? Des bombes. Pleins de bombes vidées à la poursuite des mouches, moustiques, abeille et guêpes dans toutes les maisons. Bombez, bombez… La bombe à la main on se sentait justicier. On poursuivait le moustique hors la loi. La guêpe terroriste. On s’en prenait plein les narines, de cet insecticide… On se sentait fier et fort dans une maison débarrassée de ces intrus.
Dans le même temps, les rapaces, même les plus communs se raréfiaient. Il fallait aller dans les Vosges, pour rencontrer le premier faucon pèlerin – qui niche aujourd’hui au centre de Bruxelles – qui - fatigué sans doute de pondre et couver pour rien - en oubliait même de nicher. Chaque année, on observait avec horreur, le trou dans la couche d’ozone s’élargir, s’étendre comme une peste de plus en plus vers le sud.
Aujourd’hui pend dans ma cuisine, un de ces horribles papiers tue mouche, que nous trouvions archaïques alors. La seule différence ? On a jeté la plaque Vapona aux oubliettes de l’histoire. Vapona vend aujourd’hui le papier tue mouches !
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mardi 15 juillet 2008
Hanneton
Bruns, comme une châtaigne, des antennes comme des râteaux,… si j’ai vu 5 hannetons de ma vie, c’est beaucoup !
Et pourtant on disait qu’il envahissait parfois les arbres – les hêtres je crois -. On le disait nuisible. Je ne l’ai trouvé que sympathique. Amical. Un corps de scarabée, et puis ces antennes bizarres. Design !
Et pourtant on disait qu’il envahissait parfois les arbres – les hêtres je crois -. On le disait nuisible. Je ne l’ai trouvé que sympathique. Amical. Un corps de scarabée, et puis ces antennes bizarres. Design !
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