Qui mange encore du chou rouge ?
J’aime le chou vert et la choucroute. Un peu moins le chou fleur. Je ne raffole pas des brocolis. Le chou blanc en salade ou en potée n’est pas mauvais du tout. Ne me parlez pas des choux de Bruxelles, je les déteste. Mais je me méfie du chou rouge !
Ce n’est qu’un chou pourtant. Malgré cette couleur qui en ferait douter. Et si aujourd’hui on se contente de quelques feuilles tranchées fines pour colorer un plat, nous avions à subir le chou rouge comme légume. L’odeur ? Indéfinissable. Tout autant que le goût. Mais en tout cas : pas bon ! Acide si je me souviens bien. Malgré les morceaux de pommes que certaines cuisinières y mettaient.
Bizarre non cette aversion ? Mais elle doit être partagée : sinon, pourquoi le chou rouge a-t-il pratiquement disparu des étals de nos magasins ?
jeudi 11 septembre 2008
mercredi 10 septembre 2008
Mopette
Avoir une mopette ? Un rêve inaccessible pour la plupart d’entre nous !
Il parait que ça s’écrit « moped » normalement, mais pour nous c’était bien une mopette. Pour les plus dignes : une mobylette. Scooter, scoot, cyclo, moto ? Que disent les jeunes maintenant ? En tout cas, ils ne parlent plus ni de mobylette, ni de mopette il me semble.
Evidemment, ça faisait du bruit. D’autant plus qu’elles n’étaient pas nombreuses… Tout le monde savait donc quand le fils machin s’en allait… et aussi à quelle heure il revenait… Et dans une ville qui était toute consacrée au vélo – chacun en avait un – les mobylettes étaient comme des intruses.
Tout juste tolérées à l’école. Pas besoin de frimer quand on va en classe… On y va bien pour étudier. Surtout utilisées le week-end et en soirée.
Le plus marrant – on en aurait acheté une rien que pour ça – c’est quand il fallait faire le plein : de mélange deux temps. Pomper à la main l'huile et l'essence dans la colonne vitrée du mélangeur. Et seulement alors pouvoir remplir le réservoir.
Trop chères de toute façon. Mais surtout, trop dangereuses. Elles fonçaient évidemment à près de 60 kilomètres heures. Trop dangereux avaient décidé la plupart de nos parents ! Qui ne pouvaient pourtant pas ignorer que parfois, sur nos vélos, nous dévalions les routes en pente à des vitesses au moins aussi déraisonnables. Mais bon, ce devait surtout être un prétexte !
Il parait que ça s’écrit « moped » normalement, mais pour nous c’était bien une mopette. Pour les plus dignes : une mobylette. Scooter, scoot, cyclo, moto ? Que disent les jeunes maintenant ? En tout cas, ils ne parlent plus ni de mobylette, ni de mopette il me semble.
Evidemment, ça faisait du bruit. D’autant plus qu’elles n’étaient pas nombreuses… Tout le monde savait donc quand le fils machin s’en allait… et aussi à quelle heure il revenait… Et dans une ville qui était toute consacrée au vélo – chacun en avait un – les mobylettes étaient comme des intruses.
Tout juste tolérées à l’école. Pas besoin de frimer quand on va en classe… On y va bien pour étudier. Surtout utilisées le week-end et en soirée.
Le plus marrant – on en aurait acheté une rien que pour ça – c’est quand il fallait faire le plein : de mélange deux temps. Pomper à la main l'huile et l'essence dans la colonne vitrée du mélangeur. Et seulement alors pouvoir remplir le réservoir.
Trop chères de toute façon. Mais surtout, trop dangereuses. Elles fonçaient évidemment à près de 60 kilomètres heures. Trop dangereux avaient décidé la plupart de nos parents ! Qui ne pouvaient pourtant pas ignorer que parfois, sur nos vélos, nous dévalions les routes en pente à des vitesses au moins aussi déraisonnables. Mais bon, ce devait surtout être un prétexte !
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mardi 9 septembre 2008
Laque
Vous souvenez vous des choucroutes qui surmontaient les cranes de nos mères et de leurs copines ? Des tas de bigoudis et des kilos de laque aboutissaient à ces échafaudages périlleux !
Question de style, il fallait aimer. Et manifestement, à parcourir les photos anciennes, cela plaisait. Les dames s’aspergeaient le crane de laque comme elles trempaient leurs draps dans l’amidon : la fermeté était alors la seule qualité à l’ordre du jour. Faire ainsi gonfler la chevelure, lui donner une légèreté apparente qu’elle n’avait pas dans la réalité était impératif.
Une impression qui disparaissait d’ailleurs dès lors que la dame bougeait la tête. Car, s’il y avait bien du mouvement, la chevelure n’était pas concernée. Pas un poil ne bougeait. L’édifice restait bien aligné, comme s’il était fait de roc ou de métal. Comme s’il était osseux et faisait partie intégrante de la boite crânienne. Et si par hasard votre main s’y hasardait – je l’ai fait plus d’une fois dans les cheveux de ma mère – le sentiment devenait plus paradoxal encore : ce n’était pas vraiment dur, un peu comme un nid d’abeilles ou de guêpes… une légère pression des doigts suffisait à en changer les formes, à en percer les parois…
Mais c’était rêche ! La bombe de laque posait comme une couche de papier émeri là où l’on attendait le soyeux d’une toison vivante et chaude.
Les hommes ? Ils s’y sont mis à leur tour – au moins certains d’entre eux – dans les années 70, avec une certaine mode des cheveux longs. Avant ça, il parait qu’ils utilisaient bien la brillantine – le gel de l’époque – mais nos petites villes étaient épargnées : la brillantine, c’était un truc qu’on voyait dans les films, chez les voyous et les bellâtres, pas chez gens normaux !
Question de style, il fallait aimer. Et manifestement, à parcourir les photos anciennes, cela plaisait. Les dames s’aspergeaient le crane de laque comme elles trempaient leurs draps dans l’amidon : la fermeté était alors la seule qualité à l’ordre du jour. Faire ainsi gonfler la chevelure, lui donner une légèreté apparente qu’elle n’avait pas dans la réalité était impératif.
Une impression qui disparaissait d’ailleurs dès lors que la dame bougeait la tête. Car, s’il y avait bien du mouvement, la chevelure n’était pas concernée. Pas un poil ne bougeait. L’édifice restait bien aligné, comme s’il était fait de roc ou de métal. Comme s’il était osseux et faisait partie intégrante de la boite crânienne. Et si par hasard votre main s’y hasardait – je l’ai fait plus d’une fois dans les cheveux de ma mère – le sentiment devenait plus paradoxal encore : ce n’était pas vraiment dur, un peu comme un nid d’abeilles ou de guêpes… une légère pression des doigts suffisait à en changer les formes, à en percer les parois…
Mais c’était rêche ! La bombe de laque posait comme une couche de papier émeri là où l’on attendait le soyeux d’une toison vivante et chaude.
Les hommes ? Ils s’y sont mis à leur tour – au moins certains d’entre eux – dans les années 70, avec une certaine mode des cheveux longs. Avant ça, il parait qu’ils utilisaient bien la brillantine – le gel de l’époque – mais nos petites villes étaient épargnées : la brillantine, c’était un truc qu’on voyait dans les films, chez les voyous et les bellâtres, pas chez gens normaux !
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lundi 8 septembre 2008
Toile
Le camping, c’est gai. Ce qui l’est moins, c’est de se trimballer une lourde tente de toile de coton.
Avant le nylon ultra léger et les piquets de tente en fibre de carbone… il y avait la toile de coton et les tubes d’aluminium.
Ils avaient bien du courage les campeurs d’alors. Du moins ceux qui circulaient à pied ou en vélo en transportant leur logement sur le dos ou le porte bagage. D’accord, tous les cotons n’étaient pas aussi rébarbatifs ni lourds que celui des tentes SNJ. Il en était de bien doux, et bien légers. Mais, au bout du compte, il en allait toujours de quelques kilos de plus à porter que de nos jours.
Mais le coton avait pour moi un autre avantage, celui de donner au camping une odeur particulière. Au pire, celle d’un peu de moisissure et de pas très frais d’une toile qui aura passé des mois dans un grenier, au mieux, celle d’une toile fraichement nettoyée et imperméabilisée, pas très éloignée du parfum des draps de lit d’alors. Se couchait-on, il n’y avait pas seulement les bruits de l’extérieur, mais aussi ce parfum très particulier qui nous rappelait, les yeux fermés, où nous dormions.
Aujourd’hui, seuls les Hollandais semblent avoir conservé un attachement certain aux tentes de toiles.
Avant le nylon ultra léger et les piquets de tente en fibre de carbone… il y avait la toile de coton et les tubes d’aluminium.
Ils avaient bien du courage les campeurs d’alors. Du moins ceux qui circulaient à pied ou en vélo en transportant leur logement sur le dos ou le porte bagage. D’accord, tous les cotons n’étaient pas aussi rébarbatifs ni lourds que celui des tentes SNJ. Il en était de bien doux, et bien légers. Mais, au bout du compte, il en allait toujours de quelques kilos de plus à porter que de nos jours.
Mais le coton avait pour moi un autre avantage, celui de donner au camping une odeur particulière. Au pire, celle d’un peu de moisissure et de pas très frais d’une toile qui aura passé des mois dans un grenier, au mieux, celle d’une toile fraichement nettoyée et imperméabilisée, pas très éloignée du parfum des draps de lit d’alors. Se couchait-on, il n’y avait pas seulement les bruits de l’extérieur, mais aussi ce parfum très particulier qui nous rappelait, les yeux fermés, où nous dormions.
Aujourd’hui, seuls les Hollandais semblent avoir conservé un attachement certain aux tentes de toiles.
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dimanche 7 septembre 2008
Jahrgang 58
Je suis du Jahrgang 58 !
Encore une de ces expressions allemandes qui ont percolé dans la langue de Malmédy.
Le Jahrgang 58, ce sont tous ceux qui sont nés en 1958 à Malmédy. Comme le font les copains de classes terminales, ils se retrouvent parfois… 30, 40 ou 50 ans plus tard.
Ce qu’ils se racontent et quelles sont leurs activités ? Je n’en ai aucune idée. Demandez-le plutôt à ceux qui auront déjà participé à l’une ou l’autre de ces réunions.
Encore une de ces expressions allemandes qui ont percolé dans la langue de Malmédy.
Le Jahrgang 58, ce sont tous ceux qui sont nés en 1958 à Malmédy. Comme le font les copains de classes terminales, ils se retrouvent parfois… 30, 40 ou 50 ans plus tard.
Ce qu’ils se racontent et quelles sont leurs activités ? Je n’en ai aucune idée. Demandez-le plutôt à ceux qui auront déjà participé à l’une ou l’autre de ces réunions.
samedi 6 septembre 2008
Chemin de derriere les maisons
Au bout des jardins il y avait le chemin de derrière les maisons !
Mitoyennes deux à deux, les maisons déroulaient derrière elles un long jardin, le plus souvent potager. Au bout on arrivait sur le chemin de derrière les maisons. Pour entrer parfois, juste en face, dans le jardin du voisin de derrière que l’on aurait pu traverser pour se retrouver sur la rue de l’autre côté du bloc. Il se dessinait ainsi des chemins de traverse : pour les familiers, à travers les jardins ; pour les autres entre les rangées de maisons, bien loin du trafic de la rue. Mais jamais d’un jardin à l’autre : chacun tenait à sa clôture et n’accueillait le visiteur que par l’avant ou l’arrière !
L’un ou l’autre avait bien une voiture, et un garage. Et le passage était bien carrossable. Mais si peu fréquenté – il y avait d’ailleurs bien peu de voitures – et les automobilistes s’y engageaient comme en s’excusant, sorte d’intrus dans un espace habituellement réservé aux jeux et aux piétons.
Passer par derrière les maisons, c’était comme les surprendre dans leur intimité : le linge qui sèche, les parterres et le potager plus ou moins bien entretenus, les objets qui trainent éventuellement ça ou là. Surprendre aussi par les fenêtres le mouvement des habitants : on vivait à l’arrière, laissant la pièce du devant – de toute façon masquée par des voiles - pour les grands jours.
Le chemin de derrière les maisons était enfin la porte vers l’aventure : ici, un terrain vague entre deux maisons et une grande prairie ou s’exhibait parfois un cirque ; là, le monde magique du talus de chemin de fer ; à un autre endroit encore, des prairies. Choisir l’un ou l’autre déciderait de nos jeux de la journée.
Mitoyennes deux à deux, les maisons déroulaient derrière elles un long jardin, le plus souvent potager. Au bout on arrivait sur le chemin de derrière les maisons. Pour entrer parfois, juste en face, dans le jardin du voisin de derrière que l’on aurait pu traverser pour se retrouver sur la rue de l’autre côté du bloc. Il se dessinait ainsi des chemins de traverse : pour les familiers, à travers les jardins ; pour les autres entre les rangées de maisons, bien loin du trafic de la rue. Mais jamais d’un jardin à l’autre : chacun tenait à sa clôture et n’accueillait le visiteur que par l’avant ou l’arrière !
L’un ou l’autre avait bien une voiture, et un garage. Et le passage était bien carrossable. Mais si peu fréquenté – il y avait d’ailleurs bien peu de voitures – et les automobilistes s’y engageaient comme en s’excusant, sorte d’intrus dans un espace habituellement réservé aux jeux et aux piétons.
Passer par derrière les maisons, c’était comme les surprendre dans leur intimité : le linge qui sèche, les parterres et le potager plus ou moins bien entretenus, les objets qui trainent éventuellement ça ou là. Surprendre aussi par les fenêtres le mouvement des habitants : on vivait à l’arrière, laissant la pièce du devant – de toute façon masquée par des voiles - pour les grands jours.
Le chemin de derrière les maisons était enfin la porte vers l’aventure : ici, un terrain vague entre deux maisons et une grande prairie ou s’exhibait parfois un cirque ; là, le monde magique du talus de chemin de fer ; à un autre endroit encore, des prairies. Choisir l’un ou l’autre déciderait de nos jeux de la journée.
vendredi 5 septembre 2008
Piscine
Comment voulez-vous apprendre à nager dans une piscine glacée ?
De 19 à 21 degrés, c’était habituel pour les piscines.
Je me souviens de leçons de natation, bien vaines, à la piscine de Malmédy. Une jolie piscine tout de même… mais bien trop tôt dans la journée couverte par l’ombre de la colline. Je me souviens de mes membres qui s’ankylosent dans le froid. De ma respiration qui se fait de plus en plus désordonnée. Et puis de la constatation par tous – ma mère, le maître nageur, moi je le savais déjà depuis longtemps - que ça ne servait à rien, qu’on n’arriverait à rien… que le gamin ne nagerait pas aujourd’hui, ni cette année probablement.
Plus glauque encore, l’ambiance de celle de l’école communale. Une piscine dans une cave. Eté comme hiver, la lumière qui nous arrivait par les soupiraux faisait penser à la pluie, nous faisait frissonner à l’avance. Construite hors sol, il nous fallait - comme un suicidé le fait d'une balustrade - escalader la paroi et nous jeter enfin dans une eau qu’aucun soleil ne réchaufferait jamais. Là non plus, rien d'étonnant, je ne suis jamais arrivé à rien.
Et puis… mes parents ont décidé d’aller voir plus loin. En Allemagne d’abord, à Montjoie (Monschau). 26 ou 27 degrés dans l’eau. De quoi se sentir enfin bien, par tous les temps.
Et Spa aussi, plus tard, aux mêmes températures. A l’intérieur en hiver, à l’extérieur – et en piscine olympique chauffée s'il vous plait – en été.
Certains nous prenaient pour des fous, de faire autant de kilomètres pour aller nager… Les gosses des voisins qui nous accompagnaient en redemandaient. Les autres ne nageaient pas, ou alors si peu, seulement en été et bien à contrecoeur !
De 19 à 21 degrés, c’était habituel pour les piscines.
Je me souviens de leçons de natation, bien vaines, à la piscine de Malmédy. Une jolie piscine tout de même… mais bien trop tôt dans la journée couverte par l’ombre de la colline. Je me souviens de mes membres qui s’ankylosent dans le froid. De ma respiration qui se fait de plus en plus désordonnée. Et puis de la constatation par tous – ma mère, le maître nageur, moi je le savais déjà depuis longtemps - que ça ne servait à rien, qu’on n’arriverait à rien… que le gamin ne nagerait pas aujourd’hui, ni cette année probablement.
Plus glauque encore, l’ambiance de celle de l’école communale. Une piscine dans une cave. Eté comme hiver, la lumière qui nous arrivait par les soupiraux faisait penser à la pluie, nous faisait frissonner à l’avance. Construite hors sol, il nous fallait - comme un suicidé le fait d'une balustrade - escalader la paroi et nous jeter enfin dans une eau qu’aucun soleil ne réchaufferait jamais. Là non plus, rien d'étonnant, je ne suis jamais arrivé à rien.
Et puis… mes parents ont décidé d’aller voir plus loin. En Allemagne d’abord, à Montjoie (Monschau). 26 ou 27 degrés dans l’eau. De quoi se sentir enfin bien, par tous les temps.
Et Spa aussi, plus tard, aux mêmes températures. A l’intérieur en hiver, à l’extérieur – et en piscine olympique chauffée s'il vous plait – en été.
Certains nous prenaient pour des fous, de faire autant de kilomètres pour aller nager… Les gosses des voisins qui nous accompagnaient en redemandaient. Les autres ne nageaient pas, ou alors si peu, seulement en été et bien à contrecoeur !
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