Comment se fait-il que nous n’avions jamais de poux ?
Aucune école aujourd’hui n’est épargnée. Chacune à son tour appelle ses élèves, parents et professeurs à participer à la grande campagne d’éradication du petit nuisible !
Bizarre. Je ne me souviens pas qu’il ait jamais été question de poux lorsque j’étais gamin ! Seulement bien plus tard, lorsque j’avais déjà quitté la ville. Pas un enfant rasé. Pas un rappel dans les cartables. L’air de rien, avec notre bain hebdomadaire, et nos vêtements que l’on changeait au même rythme, nous ne devions pas être si sales que cela !
dimanche 21 septembre 2008
samedi 20 septembre 2008
Westminster
En plus du tic-tac, lent mais incessant, de l’horloge, il y avait, toutes les heures le rituel du carillon Westminster : on se serait cru sur les bords de la Tamise.
Il y avait aussi l’odeur du tabac froid, ou celle du pas vraiment propre. Une odeur de vieux qui vivent tout seuls.
Le lenteur du tic-tac disait celle des occupants de la maison. Qui se laissaient tout doucement glisser vers le néant. Surtout quand aucun enfant, ni petit-enfant, n’était jamais là pour casser la routine.
Il y avait aussi – le plus souvent – sur la cheminée l’une ou l’autre posture – c’est ainsi qu’on désignait les statues – d’un goût douteux, et au mur, un cadre souvenir d’une très ancienne excursion – à la cascade de Coo peut-être et pour les plus aventureux jusqu’à Lourdes et ses miracles -.
Et sur l’appui de fenêtre, cachées à moitié par les voilettes, quelques plantes en pot : de ces horribles plantes grasses surtout, en lame de couteau, qui n’ont d’autre élégance que d’être toujours vertes ! Quant au chien de la maison, il était mort depuis des décennies, que ses propriétaires n’osaient pas remplacer, de peur de le laisser seul un jour.
Il y avait aussi l’odeur du tabac froid, ou celle du pas vraiment propre. Une odeur de vieux qui vivent tout seuls.
Le lenteur du tic-tac disait celle des occupants de la maison. Qui se laissaient tout doucement glisser vers le néant. Surtout quand aucun enfant, ni petit-enfant, n’était jamais là pour casser la routine.
Il y avait aussi – le plus souvent – sur la cheminée l’une ou l’autre posture – c’est ainsi qu’on désignait les statues – d’un goût douteux, et au mur, un cadre souvenir d’une très ancienne excursion – à la cascade de Coo peut-être et pour les plus aventureux jusqu’à Lourdes et ses miracles -.
Et sur l’appui de fenêtre, cachées à moitié par les voilettes, quelques plantes en pot : de ces horribles plantes grasses surtout, en lame de couteau, qui n’ont d’autre élégance que d’être toujours vertes ! Quant au chien de la maison, il était mort depuis des décennies, que ses propriétaires n’osaient pas remplacer, de peur de le laisser seul un jour.
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W
vendredi 19 septembre 2008
Vinyl
A une certaine époque, le toit des voitures – c’était très chic – s’est couvert de vinyl. Mode incompréhensible, suivie ou précédée de près de celle des véhicules bicolores.
C’est drôle les modes. Surtout lorsqu’il s’agit de voitures, parce qu’elles laissent des traces pendant pas mal d’années. Mais surtout, c’est tellement vite démodé !
C’est drôle les modes. Surtout lorsqu’il s’agit de voitures, parce qu’elles laissent des traces pendant pas mal d’années. Mais surtout, c’est tellement vite démodé !
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V
jeudi 18 septembre 2008
Melodica
Croisement entre un piano et une flute : le mélodica !
Une sorte d’ornithorynque musical. Je n’ai jamais su en jouer, évidemment. A part la guimbarde et la musique à bouche, j’ai bien rarement produit des airs reconnaissables !
J’avais pourtant un certain faible pour le mélodica.
Le contact général d’abord. Du bon gros plastique comme on n’en fait plus. Presque de la bakélite. On sentait la solidité. C’était frais. Inusable. Incassable. Ingriffable. Et des années plus tard, c’était encore propre, presque comme neuf. Pas étonnant dès lors que les gosses n’hésitaient pas à le prendre en main – et en bouche - et à en tirer quelques notes.
La musique ensuite. Pas qu’elle soit belle vraiment. Simplement qu’elle était juste ! Pas moyen, je pense, d’en tirer une fausse note. Ou alors, il aurait fallu être un fameux virtuose je crois. Vous en connaissez beaucoup vous des instruments qui ne jouent jamais faux ? Mes oreilles en remercient encore les inventeurs.
Une sorte d’ornithorynque musical. Je n’ai jamais su en jouer, évidemment. A part la guimbarde et la musique à bouche, j’ai bien rarement produit des airs reconnaissables !
J’avais pourtant un certain faible pour le mélodica.
Le contact général d’abord. Du bon gros plastique comme on n’en fait plus. Presque de la bakélite. On sentait la solidité. C’était frais. Inusable. Incassable. Ingriffable. Et des années plus tard, c’était encore propre, presque comme neuf. Pas étonnant dès lors que les gosses n’hésitaient pas à le prendre en main – et en bouche - et à en tirer quelques notes.
La musique ensuite. Pas qu’elle soit belle vraiment. Simplement qu’elle était juste ! Pas moyen, je pense, d’en tirer une fausse note. Ou alors, il aurait fallu être un fameux virtuose je crois. Vous en connaissez beaucoup vous des instruments qui ne jouent jamais faux ? Mes oreilles en remercient encore les inventeurs.
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M
mercredi 17 septembre 2008
Tourniquets
Les sentiers parfois étaient interrompus par une prairie. Il y avait alors des passe-barrières : une chicane, le plus souvent, ou alors un tourniquet, bien plus élégant !
Le monde d’aujourd’hui tend à tout séparer : les voitures sur les autoroutes… les vélos sur les pistes cyclables… les piétons sur les trottoirs… les TGV dans de profondes tranchées et les métros plus bas encore… Chacun chez soi semble être la règle. Et si cela est vrai à la ville, ce l’est aussi dans les bois : chemin équestre, piste de VTT, sentier pédestre, sans parler de l’horreur de l’invasion des voies forestières par les quads et 4x4. Chacun veut avoir son chemin à lui.
Quand les forêts étaient moins peuplées – faut-il dire envahies par des hordes de plaisanciers ? – il fallait bien se garer parfois de quelque motocycliste. Toujours les deux mêmes en fait. Qui ralentissaient lorsqu’ils approchaient de piétons. De voitures ou de 4x4 ? Il n’en était pas question dans le bois. Ou alors, c’était un forestier qui s’en allait au travail. Sans fausse hâte ni illusion qu’il participait à un rallye raid. Quant aux piétons, ils allaient où ils voulaient. Pas en période de chasse évidemment. Mais, les sentiers et les chemins n’étaient qu’indicatifs : le moyen souvent le plus confortable de nous mener d’un point à un autre où nous trouverions toujours le prétexte pour quitter les voies balisées. Et quand il fallait choisir la voie la plus rapide, nous trouvions des raccourcis seulement parcourus par les animaux sauvages.
Et puis, il y avait les prés. Pas de champs. Tout juste des pâtures ou des prés à foin. Que les sentiers traversaient parfois.
Les moins accueillants des fermiers, les plus envahissants, nous forçaient à sauter les barrières, à nous glisser sous les barbelés, ou à en ouvrir le portail le temps de les franchir. Ceux dont la pâture était franchie par l’un ou l’autre sentier très fréquenté savaient où était leur intérêt – au risque autrement de voir leur barrière mal refermée et les bêtes s’égailler dans les bois – et nous offraient d’élégants passe barrières.
Les tourniquets sont peut-être plus jolis, et plus modernes. Je préférais les chicanes. Elles affirmaient bien que la prairie était ouverte, à celui seulement qui pouvait s’y faufiler. Mais rien ne faisait obstacle au passage de nos menus corps d’enfants qui les franchissaient à toute vitesse.
Le monde d’aujourd’hui tend à tout séparer : les voitures sur les autoroutes… les vélos sur les pistes cyclables… les piétons sur les trottoirs… les TGV dans de profondes tranchées et les métros plus bas encore… Chacun chez soi semble être la règle. Et si cela est vrai à la ville, ce l’est aussi dans les bois : chemin équestre, piste de VTT, sentier pédestre, sans parler de l’horreur de l’invasion des voies forestières par les quads et 4x4. Chacun veut avoir son chemin à lui.
Quand les forêts étaient moins peuplées – faut-il dire envahies par des hordes de plaisanciers ? – il fallait bien se garer parfois de quelque motocycliste. Toujours les deux mêmes en fait. Qui ralentissaient lorsqu’ils approchaient de piétons. De voitures ou de 4x4 ? Il n’en était pas question dans le bois. Ou alors, c’était un forestier qui s’en allait au travail. Sans fausse hâte ni illusion qu’il participait à un rallye raid. Quant aux piétons, ils allaient où ils voulaient. Pas en période de chasse évidemment. Mais, les sentiers et les chemins n’étaient qu’indicatifs : le moyen souvent le plus confortable de nous mener d’un point à un autre où nous trouverions toujours le prétexte pour quitter les voies balisées. Et quand il fallait choisir la voie la plus rapide, nous trouvions des raccourcis seulement parcourus par les animaux sauvages.
Et puis, il y avait les prés. Pas de champs. Tout juste des pâtures ou des prés à foin. Que les sentiers traversaient parfois.
Les moins accueillants des fermiers, les plus envahissants, nous forçaient à sauter les barrières, à nous glisser sous les barbelés, ou à en ouvrir le portail le temps de les franchir. Ceux dont la pâture était franchie par l’un ou l’autre sentier très fréquenté savaient où était leur intérêt – au risque autrement de voir leur barrière mal refermée et les bêtes s’égailler dans les bois – et nous offraient d’élégants passe barrières.
Les tourniquets sont peut-être plus jolis, et plus modernes. Je préférais les chicanes. Elles affirmaient bien que la prairie était ouverte, à celui seulement qui pouvait s’y faufiler. Mais rien ne faisait obstacle au passage de nos menus corps d’enfants qui les franchissaient à toute vitesse.
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T
mardi 16 septembre 2008
Saucisson au jambon
Et pour les enfants, le boucher découpait toujours une belle tranche de saucisson au jambon !
Etonnant non que les enfants se tenaient toujours bien chez le boucher. Jamais un mot plus haut que l’autre. Jamais de crise de colère, même chez les plus caractériels. Des enfants parfaits, de vrais échantillons pour un livre de la Comtesse de Ségur.
Et pourtant. C’était bien un endroit bien peu agréable. Eté comme hiver, il y faisait froid. L’étalage et les frigos pulsaient leur morsure glaciale que réverbéraient sans pitié les carrelages blancs. Et la lumière crue mettait en évidence toutes les horreurs que certains projetaient d’ingurgiter : des foies répugnants, des pieds de porc, des langues gigantesques.
Mais en fait, nous n’en voyions rien. Les yeux fixés sur le boucher ou la bouchère. Et cela ne manquait jamais. Quelle que soit l’importance de la commande, le saucisson au jambon était amené sur la machine à trancher. Le boucher réglait sa machine : pas question d’une fine tranche ! Non, un bon demi-centimètre conviendrait. Il en coupait une tranche par enfant. Il prenait le plus souvent encore le soin d’en retirer la peau. Et un grand sourire éclairant sa face, il nous distribuait la récompense attendue.
Rien que pour le souvenir de ce sourire éclatant, je crois que j’aimerai toujours le saucisson au jambon et l’atmosphère des boucheries !
Etonnant non que les enfants se tenaient toujours bien chez le boucher. Jamais un mot plus haut que l’autre. Jamais de crise de colère, même chez les plus caractériels. Des enfants parfaits, de vrais échantillons pour un livre de la Comtesse de Ségur.
Et pourtant. C’était bien un endroit bien peu agréable. Eté comme hiver, il y faisait froid. L’étalage et les frigos pulsaient leur morsure glaciale que réverbéraient sans pitié les carrelages blancs. Et la lumière crue mettait en évidence toutes les horreurs que certains projetaient d’ingurgiter : des foies répugnants, des pieds de porc, des langues gigantesques.
Mais en fait, nous n’en voyions rien. Les yeux fixés sur le boucher ou la bouchère. Et cela ne manquait jamais. Quelle que soit l’importance de la commande, le saucisson au jambon était amené sur la machine à trancher. Le boucher réglait sa machine : pas question d’une fine tranche ! Non, un bon demi-centimètre conviendrait. Il en coupait une tranche par enfant. Il prenait le plus souvent encore le soin d’en retirer la peau. Et un grand sourire éclairant sa face, il nous distribuait la récompense attendue.
Rien que pour le souvenir de ce sourire éclatant, je crois que j’aimerai toujours le saucisson au jambon et l’atmosphère des boucheries !
lundi 15 septembre 2008
Remouleur
A peu près en face de la maison, le rémouleur s’était arrêté et aiguisait quelques lames.
Encore une de ces images anciennes. Si anciennes qu’il est impossible de les dater, même approximativement.
Il s’était arrêté de l’autre côté de la rue et du carrefour de la rue Lebière. Sur son drôle de vélo qui, à l’arrêt, devait un établi, équipé d’une meule qu’actionnaient les pédales. Je crois du moins. C’est ce que – de loin – je croyais voir. Je ne me suis pas avancé : il faut dire que les métiers ambulants n’avaient pas meilleure presse à l’époque qu’aujourd’hui. Les romanichels vendent des paniers, réparent les casseroles et sont rémouleurs… ça, c’est pour la partie officielle… Pour le reste, nous ne doutions pas qu’ils enlevaient les enfants – ce qu’ils en faisaient nous préoccupait peu ou ajoutait, par le mystère, la crédibilité que trop de détails auraient pu gâcher ! -.
Encore une de ces images anciennes. Si anciennes qu’il est impossible de les dater, même approximativement.
Il s’était arrêté de l’autre côté de la rue et du carrefour de la rue Lebière. Sur son drôle de vélo qui, à l’arrêt, devait un établi, équipé d’une meule qu’actionnaient les pédales. Je crois du moins. C’est ce que – de loin – je croyais voir. Je ne me suis pas avancé : il faut dire que les métiers ambulants n’avaient pas meilleure presse à l’époque qu’aujourd’hui. Les romanichels vendent des paniers, réparent les casseroles et sont rémouleurs… ça, c’est pour la partie officielle… Pour le reste, nous ne doutions pas qu’ils enlevaient les enfants – ce qu’ils en faisaient nous préoccupait peu ou ajoutait, par le mystère, la crédibilité que trop de détails auraient pu gâcher ! -.
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