vendredi 23 novembre 2007

Garmich Partenkirchen

Le 1er de l'an, on regarde à la télévision le concours de saut à ski de Garmisch Partenkirchen.

Quand j'étais gamin, le nouvel an était presque un jour comme les autres. Ce n'est que bien plus tard que j'ai constaté la montée de la mode du réveillon. Celui de Noël nous suffisait.
Mais ce que nous n'aurions manqué pour rien au monde, et qui faisait toute l'originalité de cette journée, c'était, après le rituel un peu stupide de la bénédiction urbi et orbi, tout le temps passé à regarder le concours à ski de Garmisch Partenkirchen.
D'abord, rester devant la TV à ne rien foutre, alors que nous aurions pu jouer dehors. Ensuite, le plaisir de prononcer ce nom bizarre, et de pouvoir raconter à l'école qu'on avait vu tout le concours de saut à ski de Garmisch Partenkirchen. Enfin, la magie de ces corps suspendus nulle part entre ciel et terre, silencieux et comme immobiles.

jeudi 22 novembre 2007

Decalcomanie

Une notice au dos
C'est le mode d'emploi
Laissez tremper dans l'eau
Et comptez jusqu'à trois
Sur un support bien lisse
Ça devient un réflexe
On maintient de l'index
Et du pouce on coulisse
Et un Davy Crockett
A l'avant du frigo ...

Et Gottainer continue plus avant son mambo de la décalcomanie.
Avant l'autocollant, il y avait donc cette petite chose fragile, qui réclamait bien du doigté pour la mettre en place.
Il y en avait de superbes, et de tous les styles. Et quand on faisait une maquette d'avion ou de bateau, la pose des décalco donnait au moins la moitié du plaisir, indiquant que la bête allait bientôt pouvoir être montrée.
Quelle déchéance elle a subi par la suite... la dernière fois que j'en ai vu, c'était sous forme de décorations pour de ridicules oeufs de Pâques où l'autocollant est venu ensuite faire un tour.
Seuls peut être les faux tatouages qu'aiment les enfants s'apparentent encore, par le plaisir qu'ils peuvent donner, à cet imagier disparu.

mercredi 21 novembre 2007

Carte à jouer

Des cartes à jouer et des pinces à linge. Quel boucan cela faisait dans les rayons de nos vélos.

Au mieux, nous jouions à bataille. Plus grand, nous apprendrions aussi parfois à jouer au couillon. Cela ne nous empêchait nullement de faire grand usage de cartes à jouer.
Une pince à linge, une ou deux cartes qui aboutissent dans les rayons de la roue avant. L'opération répétée de chaque côté... et de préférence aussi sur les vélos des copains, et nous étions prêts pour faire le tour du quartier.
Aucune utilité évidemment, sauf celle de se faire entendre... mais c'était un plaisir si simple.

mardi 20 novembre 2007

Service militaire

Le service militaire forgeait les hommes...

Dans le temps, le monde était simple. Il y avait ceux qui avaient fait leur service militaire (les hommes) et les autres.
Les femmes faisaient évidemment partie de la deuxième catégorie, et n'avaient de ce fait rien d'intéressant à raconter.
Alors que ceux qui l'avaient fait, lorsqu'ils étaient entre eux, passaient les cinquante années suivantes à raconter combien la vie qu'ils menaient alors était débile, les ordres stupides et tout cela une perte de temps et d'énergie. Mais que survienne quelqu'un qui ne l'avait pas fait... il se mettaient à le convaincre qu'il ne saurait jamais ce que c'est que de devenir un homme, un vrai...
Ceux qui ne l'avaient pas fait d'expliquer à leur tour comment ils avaient réussi à éviter la corvée. Se glorifiant de leurs pieds plats ou d'un testicule en moins dont ils auraient eu honte en d'autres circonstances. Et que penser alors de la réalité ou de la feinte des maux de ceux qui étaient exclus pour des motifs psychiatriques ? Le conseil de révision et leurs journées au Petit Chateau se racontaient comme Napoléon a du resasser le récit de ses batailles à ses géoliers de Sainte Hélène...
Car d'un côté comme de l'autre, le service militaire aura surtout réussi à généraliser les minables entourloupes et tant de soumission.

lundi 19 novembre 2007

Bas nylons

Zut, j'ai une flèche dans mon bas gauche...

Toutes les femmes il me semble, portaient des bas nylons.
On ne se maquillait pas alors, ou alors si peu, et seulement pour les grandes occasions (je me souviens que ma mère avait un tube de rouge à lèvre)... mais aller les jambes nues avait quelque chose d'inconvenant. Les femmes n'ont osé exhibé leurs mollets blanchâtres à l'épilation imparfaite que bien plus tard.
Je me souviens aussi qu'il devait d'abord s'agir de bas. Je me souviens parfaitement de ces fixations bizarres, de jaretelles ou d'attaches sur un corset de ma mère, concues pour tenir fermement mais sans déchirer, le précieux matériau. Mais très vite, il s'est agi de collants. Des panties disait on. L'avantage? La fixation. L'inconvénient? Quand un bas filait, on pouvait le remplacer par un autre. Le panty, lui, était fichu...
Les flèches dans les bas, elles ont peut être recueilli plus de vernis à ongle chez certaines que leurs ongles.
Mais tout ça, c'était évidemment avant le pantalon.

dimanche 18 novembre 2007

Tourterelle turque

La tourterelle turque est une immigrée récente...

Un jour, vers la fin des années 60, elle est apparue dans notre jardin. Ma mère y nourrissait une foule d'oiseaux et se faisait un plaisir de les identifier.

Non, la tourterelle turque, aujourd'hui familière, n'a pas toujours été là. Elle s'est installée en Belgique récemment. Il y a donc des gens qui n'en auront jamais vu... d'autres qui en auront toujours vu...
Et surtout, la plupart qui n'auront jamais fait la différence entre l'avant et l'après... face à quelques uns qui, comme moi, se souviennent de leur arrivée.
Mais à voir la façon dont le monde tourne, je crains maintenant d'avoir surtout à tenter de me souvenir quand tel insecte, tel oiseau ou telle fleur auront disparu... Vous avez entendu le coucou cette année? Et l'an dernier?

samedi 17 novembre 2007

Pissenlit

Madame Larousse sème à tout vent... des pissenlits qui feront une délicieuse salade...

L'homme, à mon époque, avait encore une tradition vivace de cueillette... Pour manger, pour vendre,... champignons, muguet, pissenlits,...
Au printemps, une fois ou deux, nous avions droit à notre salade de pissenlits. A d'autres c'était la soupe d'orties. En automne, les champignons des champs. En été myrtilles et airelles. Et les gelées de framboises. Celles de mûres...

La recette: Récoltez des feuilles de pissenlit (avec un petit couteau, on les tranche au dessus de la racine en un mouvement tournant) bien avant que ne s'annonce la floraison.
Lavez les. Préparez vos pommes de terre. Rissolez des lardons fumés dans une copieuse dose de beurre ou de margarine, jusqu'à ce qu'ils soient bien grillés. Tranchez vos feuilles de pissenlit en morceaux de plus ou moins 1 cm.
Disposez les pommes de terre, les pissenlits, le lard dans un grand plat. Poivrez copieusement.
Vous pouvez aussi les préparer "à la liégoise", en terminant la cuisson du lard avec une bonne dose de vinaigre (à l'estragon si possible).