Monsieur Gentges, le fermier d’en face, avait quelques machines agricoles.
Pas de charrue. On ne cultivait plus – et pas encore de mais – à l’époque dans la région. Mais bien des barres faucheuses, ou d’autres pour retourner le foin. Des herses. Sans moteur. Les roues entrainaient le mécanisme. Même si plus tard viendraient d’autres versions, branchées sur la prise de force du tracteur.
Mais la mécanique n’était pas tout. L’essentiel était peut être dans le siège. De métal, tout simplement. Mais moulé pour les fesses d’un humain. Et percé de larges trous, pour la pluie, et peut être la transpiration aussi. Monté sur une simple lame d’acier qui faisait ressort. Un objet génial et design dans sa simplicité. Nous le retrouvions comme siège de certaines balançoires.
Définitivement disparues dans les années 70. La faucheuse à disque, et le tracteur, avaient remplacé la barre faucheuse, et le cheval que j’avais connus dans mon enfance.
Sauf – croyais-je – dans le pays Amish, au-delà de Valley Forge, dans le Lancaster County. A la fin des années 80, j’y ai retrouvé avec plaisir toutes ces machines. Neuves dans un magasin de matériel agricole. Tirées par des chevaux dans les champs. Et d’autres que je n’avais jamais vues dans mon coin. Parce que l’on n’y faisait que de l’élevage.
Et puis aussi, pas plus tard que la semaine passée, en Orégon… j’ai revu toutes ces machines. Pas trop rouillées. Et d’usage encore si pas toujours courant au moins récent ou actuel. Qui aurait donc dit qu’il nous suffirait d’aller aux USA, symboles de la modernité, pour retrouver, vivants, ces vestiges de notre passé ?
jeudi 3 avril 2008
mercredi 2 avril 2008
Lait
Le camion de la laiterie passait chaque jour et vidait les bidons. Le lait prenait le camion pour faire cette centaine de mètres à vol d’oiseau jusqu’à la laiterie.
Au bord de la route, tous les matins, les fermiers – et les fermières – disposaient leurs bidons de lait.
Il y avait donc la ferme d’un côté, avec ses vaches, son fermier et sa fermière, la traite, manuelle encore dans pas mal d’endroits. De l’autre la laiterie. Machines, eau, chaleur et propreté. A peine peuplée d’hommes. Juste des machines et du lait. Entre les deux, ce trottoir de la route de Falize. Ces bidons de lait.
La modernité est passée par là évidemment. Plus de traite à la main. Plus de bidons sur le trottoir. Plus de bidons tout simplement.
Au bord de la route, tous les matins, les fermiers – et les fermières – disposaient leurs bidons de lait.
Il y avait donc la ferme d’un côté, avec ses vaches, son fermier et sa fermière, la traite, manuelle encore dans pas mal d’endroits. De l’autre la laiterie. Machines, eau, chaleur et propreté. A peine peuplée d’hommes. Juste des machines et du lait. Entre les deux, ce trottoir de la route de Falize. Ces bidons de lait.
La modernité est passée par là évidemment. Plus de traite à la main. Plus de bidons sur le trottoir. Plus de bidons tout simplement.
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L
mardi 1 avril 2008
Kilt
Le kilt, pour les hommes ? Laissez-moi rire !
Pour vous, le kilt, c’est la pub William Lawson. Les Ecossais qui effrayent les All Blacks de Nouvelle Zélande en le soulevant… qui profitent des épouses des chasseurs plutôt que de la chasse à courre… et autres variations humoristiques. Mais avouez, qu’avec leurs cheveux soigneusement lavés et peignés… question d’attributs virils… les leurs sont plutôt cachés…
Pour moi, le kilt, c’est d’abord une épingle. Un kilt, c’est une jupe avec une sorte d’épingle de nourrice dorée. L’épingle à kilt implique que le tissus est écossais… Mais si le tissus est écossais et qu’il n’y a pas de grande épingle, ce n’est pas un kilt… Mais franchement. Jamais il ne m’est venu à l’idée de porter un kilt.
Le kilt, c’est vraiment pour les filles !
Pour vous, le kilt, c’est la pub William Lawson. Les Ecossais qui effrayent les All Blacks de Nouvelle Zélande en le soulevant… qui profitent des épouses des chasseurs plutôt que de la chasse à courre… et autres variations humoristiques. Mais avouez, qu’avec leurs cheveux soigneusement lavés et peignés… question d’attributs virils… les leurs sont plutôt cachés…
Pour moi, le kilt, c’est d’abord une épingle. Un kilt, c’est une jupe avec une sorte d’épingle de nourrice dorée. L’épingle à kilt implique que le tissus est écossais… Mais si le tissus est écossais et qu’il n’y a pas de grande épingle, ce n’est pas un kilt… Mais franchement. Jamais il ne m’est venu à l’idée de porter un kilt.
Le kilt, c’est vraiment pour les filles !
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K
lundi 31 mars 2008
Jaune
A des centaines de mètres, on reconnaissait les voitures françaises. Elles avaient des phares jaunes.
Le monde entier s’éclairait en blanc… mais la France résistait à l’envahisseur… et s’éclairait en jaune. C’est fini. C’est peut-être dommage.
Mais il parait que, leurs phares étant moins efficaces, ils ont dû le compenser en développant de meilleurs optiques, et qu’ils sont devenus les spécialistes des lentilles de Fresnel.
Je n’ai pas vérifié, mais pourquoi pas. A quelque chose, parfois, malheur est bon !
Le monde entier s’éclairait en blanc… mais la France résistait à l’envahisseur… et s’éclairait en jaune. C’est fini. C’est peut-être dommage.
Mais il parait que, leurs phares étant moins efficaces, ils ont dû le compenser en développant de meilleurs optiques, et qu’ils sont devenus les spécialistes des lentilles de Fresnel.
Je n’ai pas vérifié, mais pourquoi pas. A quelque chose, parfois, malheur est bon !
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J
dimanche 30 mars 2008
Indiens
Quand j’étais gamin, on était cow-boy ou on était indien !
Remettons les choses dans leur contexte. A la télévision, il y avait les westerns. John Wayne. La chevauchée fantastique. Des feuilletons. Les bons cow-boys. Les mauvais indiens…
Mais pas trop mauvais. Parce qu’ils étaient photogéniques… spectaculaires presque… Que leurs femmes aussi démontraient qu’ils avaient une présence physique indispensable. Eux, par la violence brute. Elles comme des lianes. Ou un ruisseau. Ou une branche dans le vent. Quelque chose de souple, de doux.
Les cow-boys eux n’avaient pas de femmes. Ou bien des idiotes blondes qui les laissaient partir suivre le cul de leurs vaches.
L’avantage des cow-boys. C’est qu’ils n’avaient pas besoin des indiens. Ils pouvaient se battre entre eux. En duel. Ou bien entre cow-boys et bandits… L’inconvénient, c’est qu’il fallait un flingue. Avec des amorces si possible. En ruban, ça faisait peu de bruit. Et ça faisait gamin. Donc, la version plastique était mieux…
Par contre, l’avantage des indiens, c’est qu’ils fabriquaient leurs armes eux-mêmes. Un bout de corde. Ca s’obtient facilement. La corde de chanvre ou la ficelle étaient dans toutes les maisons. Et n’étaient pas rationnés. Une branche de noisetier pour l’arc. Et, un passage sur les déchets de la scierie Closson – qui frabriquait des cintres – nous fournirait à suffisance en flèches bien droites et acérées.
Quant au costume… un chapeau scout écrasé de la bonne manière ferait l’affaire pour le cow-boy… et les poulaillers fourniraient les plumes pour l’indien…
Mais, soyons bien clairs. On en était encore au vrai western… Pas encore au western spaghetti… Et encore moins à Soldier blue, Silverado et autres Danse avec les loups… Nos cow-boys tueraient en gardant leur bonne conscience tous les indiens… qui mourraient bien volontiers pour que se maintienne l’ordre des choses, et que la terre tourne rond.
Remettons les choses dans leur contexte. A la télévision, il y avait les westerns. John Wayne. La chevauchée fantastique. Des feuilletons. Les bons cow-boys. Les mauvais indiens…
Mais pas trop mauvais. Parce qu’ils étaient photogéniques… spectaculaires presque… Que leurs femmes aussi démontraient qu’ils avaient une présence physique indispensable. Eux, par la violence brute. Elles comme des lianes. Ou un ruisseau. Ou une branche dans le vent. Quelque chose de souple, de doux.
Les cow-boys eux n’avaient pas de femmes. Ou bien des idiotes blondes qui les laissaient partir suivre le cul de leurs vaches.
L’avantage des cow-boys. C’est qu’ils n’avaient pas besoin des indiens. Ils pouvaient se battre entre eux. En duel. Ou bien entre cow-boys et bandits… L’inconvénient, c’est qu’il fallait un flingue. Avec des amorces si possible. En ruban, ça faisait peu de bruit. Et ça faisait gamin. Donc, la version plastique était mieux…
Par contre, l’avantage des indiens, c’est qu’ils fabriquaient leurs armes eux-mêmes. Un bout de corde. Ca s’obtient facilement. La corde de chanvre ou la ficelle étaient dans toutes les maisons. Et n’étaient pas rationnés. Une branche de noisetier pour l’arc. Et, un passage sur les déchets de la scierie Closson – qui frabriquait des cintres – nous fournirait à suffisance en flèches bien droites et acérées.
Quant au costume… un chapeau scout écrasé de la bonne manière ferait l’affaire pour le cow-boy… et les poulaillers fourniraient les plumes pour l’indien…
Mais, soyons bien clairs. On en était encore au vrai western… Pas encore au western spaghetti… Et encore moins à Soldier blue, Silverado et autres Danse avec les loups… Nos cow-boys tueraient en gardant leur bonne conscience tous les indiens… qui mourraient bien volontiers pour que se maintienne l’ordre des choses, et que la terre tourne rond.
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I
samedi 29 mars 2008
Horloge parlante
Vous faisiez le 992, et vous aviez l’horloge parlante.
« Il est 9 heures, 13 minutes, 15 secondes »… « Au troisième top, il sera exactement, 9 heures, 13 minutes, 30 secondes, top, top, top ! »
Dira-t-on un jour assez toute la poésie de ces phrases ? Un happening permanent qu’aucun artiste n’aura jamais été assez fou pour imaginer. Des jours, des années, de 15 ou 15 secondes au moins, prononcer l’heure à haute voix. Par vents et marées. Heurs et malheurs. Avec ou sans gouvernement. Jour et nuit. Sans grève et sans repos. Il serait toujours exactement… top, top, top !
Et, alors que les frimeurs/frustrés d’aujourd’hui, dans le bus font parfois semblant de tenir de longues conversations sur leur portable… il se dit que jadis, ceux qui se sentaient trop seuls, appelaient la dame de l’horloge parlante. Et qu’elle était toujours là pour leur répondre…
« Il est 9 heures, 13 minutes, 15 secondes »… « Au troisième top, il sera exactement, 9 heures, 13 minutes, 30 secondes, top, top, top ! »
Dira-t-on un jour assez toute la poésie de ces phrases ? Un happening permanent qu’aucun artiste n’aura jamais été assez fou pour imaginer. Des jours, des années, de 15 ou 15 secondes au moins, prononcer l’heure à haute voix. Par vents et marées. Heurs et malheurs. Avec ou sans gouvernement. Jour et nuit. Sans grève et sans repos. Il serait toujours exactement… top, top, top !
Et, alors que les frimeurs/frustrés d’aujourd’hui, dans le bus font parfois semblant de tenir de longues conversations sur leur portable… il se dit que jadis, ceux qui se sentaient trop seuls, appelaient la dame de l’horloge parlante. Et qu’elle était toujours là pour leur répondre…
vendredi 28 mars 2008
Gourmette
D’âge en âge, de fête en fête, certains recevaient une nouvelle gourmette, de plus en plus grande, de plus en plus lourde.
Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !
Ridicule ce bracelet doré équipé d’une zone plate portant le nom de son titulaire. Comme s’il était trop stupide – ou serait un jour trop saoul – pour s’en souvenir !
Porté par un tout petit – cela arrivait -, c’était mignon. Moins agressif en tout cas que des boucles d’oreilles. Mais, évidemment, on ne la lui laissait pas. Trop dangereux.
Par une fille, pas particulièrement élégant. Mais bon, c’était de l’or. Ou du plaqué or. Donc un bijou. Ca faisait un peu de bruit. Donc, on peut comprendre que les filles aiment ça.
Chez un garçon de 12 ans – la communion solennelle est passée par là – ça va encore. Le bras pendant lâchement… quelques coups de poignet… le bijou se fait entendre. Et encore un petit coup de l’autre côté. Vous avez vu ma nouvelle montre. A cet âge là, on est un peu con. Très parfois.
Mais ensuite, il y a des garçons qui s’y attachent. Et la gourmette grossit en même temps que – la bêtise de - son propriétaire. Ce qui avait encore un soupçon d’élégance tourne définitivement au comique et au vulgaire. Ajoutez-y une chevalière et une médaille autour du cou et le tableau est complet. Je m’enfuis !
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