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mardi 29 avril 2008

Moulin à café électrique

Le moulin à café, c’était d’abord un bruit, tout à fait désagréable… et puis une odeur… Et alors, le bruit devenait une sorte d’ami, de familier…

La dernière fois, c’était quand ? La dernière fois que j’ai entendu cette stridulation du moulin à café électrique. Et puis que l’arôme du café s’est développé. Pas juste comme un paquet qui s’ouvre… Non, quelque chose de plus long, dans lequel l’homme a sa part. Et le temps. Et toute la maison…
La dernière fois ? C’était en janvier ou février. Sous la neige. J’allais observer la danse absurde des coqs de bruyère dans la neige. Janvier 75 ou 76.
Mais je l’entends encore. Pas seulement un hurlement aigu de moulin à café, mais tout ce qui va avec. Le choc des grains de café contre le couvercle. Le déclic de la prise qu’on branche dans le mur. Le doux chuintement du café moulu qui s’écoule dans le filtre.
Et l’odeur !
Si je ne craignais pas tant de ne jamais retrouver toutes ses sensations, et de seulement gacher un souvenir encore si vivace,… j’achèterais bien un moulin à café !

jeudi 24 avril 2008

Huile de foie de morue

L’huile de foie de morue c’est vraiment dégueulasse !

Une véritable horreur. Un truc gluant et puant. Et il aurait peut-être fallu faire la file pour être servi, avoir sa dose, comme on le ferait pour une distribution de chiques ou de vitamines – ça au moins c’était bon, les vitamines ! -…
Tellement dégueulasse que même les pharmaciens s’en sont rendu compte et ont inventé la gélule d’huile de foie de morue. Un remède nettement moins rébarbatif… mais pas vraiment appétissant non plus. Au moins, avec une gorgée d’eau, la gélule était avalée… et pouvait disparaître au fond des entrailles pour y libérer – en même temps que ses relents d’origine – ses bienfaits prétendus.
Car, a en croire les anciens, sans cette huile de foie de morue, on ne passerait pas l’hiver… Sans elle, on deviendrait blancs comme des poireaux... On serait définitivement maigres et pâles...
Mais alors, si c’était si bon, si important et si vital finalement, pourquoi est-ce que eux, les adultes, n’en prenaient pas ?

vendredi 18 avril 2008

Baraque Michel

La Baraque Michel était autrefois le sommet de la Belgique.

Pour les belgicains, la Belgique existe depuis Jules César… et existera encore quand la majorité du territoire des Etats-Unis aura été récupéré par le Mexique. D’ailleurs, que savent les belgicains de nos frontières, de notre histoire ? Et combien se sont déjà promenés sur ces limites changeantes ? Sont passés devant le lieu de l’un ou l’autre ancien bureau de douane. ? Imaginent même que derrière les tribunes du circuit de Francorchamp se cache un de ses endroits qui dit le passé ?
De mon temps, il y avait des manuels scolaires dans les écoles… et il en trainait même parfois qui avaient un peu trop vécu. Qui avaient oublié l’une ou l’autre étape. J’ai donc pu lire, avec amusement, dans certains manuels de primaires, que le sommet de la Belgique se trouvait à la Baraque Michel, ce qui fut vrai avant la fin de la première guerre mondiale… et pendant la deuxième. La frontière séparant la Belgique de l’Allemagne – et donc des futurs cantons rédimés – passant entre les deux.
Il n’y a donc pas grand mystère… avant 1919, la Belgique culminait à 674 mètres… après – sauf pendant la deuxième guerre – elle culmine à 694 mètres. Sans phénomène géologique particulier… tout juste une petite annexion de territoire appartenant alors à la Prusse.
Annexion ? Vous avez-dit annexion ?

An 2000

L’expression « An 2000 » s’utilise seulement au futur, en relation avec un progrès technique non vérifiable (« En l’an 2000, les voitures voleront ») et soi-disant idéal (« En l’an 2000, on ne mangera plus que des pilules »).

Bien peu des prévisions que j’ai entendues ou formulées se sont réalisées dans les délais impartis (le GSM)… et les représentations qui en étaient faites semblent aujourd’hui presque aussi datées que celles de Jules Verne ou de Melies concernant la conquête spatiale.
L’an 2000, c’était loin. Si loin. Tous les rêves et les fantasmes étaient permis. Toutes les inventions.
L’an 2000, c’était notre « 2001, Odyssée de l’espace ». Mais un monde idéalisé. Toujours. Le changement. Le changement technique allait toujours dans le bon sens. La médecine, que nous voyions avancer à grands pas, nous guérissait de tous les maux. Les transports ? Illimités. On en était déjà à habiter la lune et la planète mars. Les communications ? Le téléphone dans la montre bracelet était sûr.
Et les voix discordantes du Club de Rome ne sont venues que plus tard. Et n’ont jamais eu beaucoup d’écho. La pollution. La technique qui rongeait la terre comme un cancer. Tout cela aurait fait tache sur une image bien trop brillante pour être gâchée par de si futiles détails. Oui, c’était vrai, il y avait des problèmes. Mais… en l’an 2000, tout cela aurait trouvé une solution !

Étions-nous frappés de myopie ? Faites donc le test vous-même.
En l’an 2050, la montée des eaux, due au réchauffement climatique, pourrait mettre en danger des zones entières en Flandre et aux Pays-Bas… Ou bien. Les filles qui naissent aujourd’hui vivront le passage du siècle suivant, au-delà de 2100 !
Ces idées ne sont pas vraiment le problème… Le seul problème c’est la date. Qui d’entre nous pourrait donc se projeter 20, 50 et même 100 ans en avant… alors qu’en même temps nous nous demandons ce que nous pourrons bien préparer ce soir pour le souper ?

jeudi 3 avril 2008

Machines agricoles

Monsieur Gentges, le fermier d’en face, avait quelques machines agricoles.

Pas de charrue. On ne cultivait plus – et pas encore de mais – à l’époque dans la région. Mais bien des barres faucheuses, ou d’autres pour retourner le foin. Des herses. Sans moteur. Les roues entrainaient le mécanisme. Même si plus tard viendraient d’autres versions, branchées sur la prise de force du tracteur.
Mais la mécanique n’était pas tout. L’essentiel était peut être dans le siège. De métal, tout simplement. Mais moulé pour les fesses d’un humain. Et percé de larges trous, pour la pluie, et peut être la transpiration aussi. Monté sur une simple lame d’acier qui faisait ressort. Un objet génial et design dans sa simplicité. Nous le retrouvions comme siège de certaines balançoires.
Définitivement disparues dans les années 70. La faucheuse à disque, et le tracteur, avaient remplacé la barre faucheuse, et le cheval que j’avais connus dans mon enfance.
Sauf – croyais-je – dans le pays Amish, au-delà de Valley Forge, dans le Lancaster County. A la fin des années 80, j’y ai retrouvé avec plaisir toutes ces machines. Neuves dans un magasin de matériel agricole. Tirées par des chevaux dans les champs. Et d’autres que je n’avais jamais vues dans mon coin. Parce que l’on n’y faisait que de l’élevage.
Et puis aussi, pas plus tard que la semaine passée, en Orégon… j’ai revu toutes ces machines. Pas trop rouillées. Et d’usage encore si pas toujours courant au moins récent ou actuel. Qui aurait donc dit qu’il nous suffirait d’aller aux USA, symboles de la modernité, pour retrouver, vivants, ces vestiges de notre passé ?

dimanche 16 mars 2008

Union match

Toutes les allumettes étaient les mêmes à l’époque, à l’effigie d’Union Match / l’union allumettière.

La boite jaune avec son sigle en forme de flamme caractéristique. Bois teinté rouge vif. Soufre jaune. Les allumettes étaient dans toutes les maisons. Pour le gaz, le feu à charbon ou à bois. Les bougies du sapin de Noël.
Et pourquoi elles n’étaient que d’un modèle ? Peut-être y avait-il un monopole à l’époque. Il y en avait tant d'autres - pour le téléphone, l'électricité, la radio -. Mais franchement je n’en sais rien. Ce n’était pas le genre de chose auxquelles s’intéressait un gamin.
Ce dont je me souviens seulement c'est que, quand on voyageait, c'était une des choses qui changeait: les allumettes. Comme la langue, les timbres, la monnaie et le préfixe pour les numéros de téléphone internationaux !

jeudi 13 mars 2008

Ruban de machine à écrire

Une pression sur un curseur, et la machine passait du noir au rouge, par la magie du ruban bicolore.

Le temps des machines à écrire classiques est bien loin maintenant.
Dès avant la généralisation de l’ordinateur, dans les années 70, elles avaient d’ailleurs déjà été submergées par l’arrivée des machines IBM à boules.
Faut-il donc en rappeler le principe. Le papier est maintenu sur un chariot qui se déplace de droite à gauche, au rythme de la frappe. Chaque touche du clavier commande une tige qui vient frapper le ruban. Qui lui-même imprime le papier.
Et ce ruban de tissus était donc, d’habitude, rouge et noir.
Quand on le mettait en place, ou quand on le rebobinait, on s’en mettait évidemment plein les doigts. Mais cela faisait partie des charmes de la dactylographie ! Pour corriger ? Il suffisait de tout reprendre à zéro… Et pour les exemplaires multiples ? Le papier carbone…

samedi 8 mars 2008

Meules de foin

Au moins une fois l’an, les meules de foin poussaient dans les prairies.

Trois perches dressées, comme pour une tente d’indien. Le foin séchait sur les meules. Sortes de champignons qui émergeaient de temps en temps sur les prairies. Avec la mécanisation, elles ont disparu, et le foin en vrac a laissé sa place au foin en balles.
Reste-t-il encore l’un ou l’autre fermier qui résisterait à la nouvelle mode ? Si c’est le cas, ils sont tellement rares que je peux facilement compter celles que j’ai vues « récemment ».
Une fois, peut-être deux mais pas plus, dans ma rue. Un ridicule bout de prairie agrémenté de deux arbres, obstacle rédhibitoire à la mécanisation. J'y ai bien vu quelques meules, entre 91 et aujourd’hui… mais plutôt du côté de 91.
Une autre fois encore, plus récemment, sur un bout de prairie particulièrement enclavé, du côté de Roeselare. C’était il y a au moins 4 ou 5 ans… et je n’ai pas eu l’occasion de mener une nouvelle expédition anthropologique dans ce coin.
Une dernière fois enfin, il y a un an ou deux, aux Pays Bas, du côté de Valkenswaard, au sud d’Eindhoven…
N’oubliez donc pas, la prochaine fois que vous voyez une meule de foin. Arrêtez-vous. Prenez-la en photo. Retournez-y éventuellement avec vos enfants ou vos petits enfants. Prévenez la presse et la télévision. Arrêtez les voitures et ouvrez un blog !
S’il n’est pas déjà trop tard, il est vraiment grand temps !

mardi 12 février 2008

Saint Michel

Parmis les cigarettes belges, j’avais un regard particulier pour les Saint-Michel vertes.

Et s’il y avait des vertes, il devait bien y en avoir d’autres couleurs ? Des rouges je crois.
Pas Bruxellois pour un sou, j’aimais le blason. Saint-Michel terrrassant le dragon. Tout de noir. Et puis le vert. Vif. Puissant. Le seul de l’étalage de cigarettes. Couleur normalement réservée, mais dans des tonalités plus dignes et plus anglaises, à certains cigares.
Et pour les avoir manipulés, alors que gamin j’aidais à l’épicerie, je ne peux oublier ni la souplesse du paquet - ceux d’alors n’étaient pas encore les boites de cartons inaugurées par les marques américaines - ni l’arôme du tabac qui s’en échappait. Je l'associais à l'odeur d'un grenier en été, ou à celle de feuilles mortes une chaude soirée d'automne.

vendredi 8 février 2008

Mitsubishi

Il nous aura fallu un an certainement pour prononcer Toyota sans faute… et seulement six mois pour Mitsubishi.

C’est la même chose dans toutes les familles, l’aîné doit faire tout le boulot ; les suivants en récoltent les avantages.

jeudi 7 février 2008

Matra

En France, c’est un nom bien chargé de signification. Matra, c’est aussi de l’armement, des avions…

Nous, les gosses, n’avons pas vu passer ces missiles. Tout juste deux OVNI de la marque.
La Matra Simca Bagheera, un coupé vaguement sportif avec trois sièges à l’avant. Que j’ai toujours imaginé bien inconfortable. Et dont le seul avantage fut probablement de permettre à la passagère de se tenir plus près du conducteur - ou au chauffeur de rever que cela se produise un jour - que s’il n’y avait que deux sièges.
Et la Matra Espace, le tout premier monovolume, librement inspiré des vans américains.
La première a disparu dans les oubliettes de l’histoire de l’automobile, la seconde vit toujours – sous la marque Renault – et a créé le marché européen des monovolumes.

mercredi 6 février 2008

Matchbox

Matchbox et Dinky Toys, il n’y en avait pas d’autres.

Majorette, Mattel, on ne connaissait pas. Il y avait juste les marques sérieuses. Dinky Toys, pour les vraies miniatures, d’une solidité à toute épreuve. Et puis Matchbox, celles qu’on gardait dans la poche. A la taille, le nom le dit, d’une boite d’allumettes.
Si petites évidemment que des copains jaloux pouvaient facilement oublier qu'ils les avaient empochées au moment de partir. Si petites enfin qu’il leur manquait tant de détails présents sur leurs grandes sœurs : portes ouvrantes, pneux interchangeables, sièges basculants.
Je les laisse donc aux collectionneurs, et je préférerai toujours mes Dinky Toys.

vendredi 18 janvier 2008

Musique a bouche

La soirée s’éternisait. Alors quelqu’un a sorti sa musique à bouche. Et le temps s’est définitivement arrêté.

La musique à bouche, c’était l’harmonica. Cher à Toots Thielemans. Et donc cher à chaque Belge.
Pas particulièrement répandu, sauf comme jouet à faire du bruit. A un moment ou à un autre, chaque enfant de mon époque a eu sa musique à bouche, le plus souvent dans la version plastique. Encore plus irritante pour les oreilles délicates. Un harmonica de plastique joue nécessairement faux !
C’est le seul instrument de musique – à part le pick-up et la guimbarde -, dont j’aie jamais réussi à tirer des mélodies reconnaissables. Y compris par les autres !

jeudi 10 janvier 2008

Passe-montagne

Maintenant, on dit cagoule. Et on en fait même des chansons. Quand nous allions à la neige, c’était pourtant bien d’un passe montagne que nous avions besoin.

Pour affronter le froid polaire sans doute, pour nous protéger de tous nos excès et de ceux de nos copains aussi. La neige ne restait pas longtemps au sol… et nous ne restions pas longtemps sur nos traineaux… La neige nous habillait, et quoi de mieux pour protéger le cou d’une bonne savonée qu’un passe-montagne.

vendredi 28 décembre 2007

Manivelle

La 2CV ne démarrant pas, on a du la faire partir à la manivelle.

Comme dans les très vieux films muets, où le héros démarre sa voiture avec une manivelle, la 2CV Citroën (et ses déclinaisons Ami 6, Ami 8, Dyane et Méhari) offrait une issue aux pannes de démarreur.
Avant la fiabilité des véhicules actuels (jusqu'au moment ou l'électronique vous dit M... irrémédiablement) et l’arrivée rapide (pour peu qu'il fasse beau et que vous ne soyez pas pressé) des services d’assistance, la manivelle était là, pour rassurer le propriétaire de la 2CV. La seule voiture encore à l’avoir, à se moquer de toutes celles qui n’avaient même plus ce moyen de secours ultime.
Mais jamais à ma connaissance personne de sensé ne se serait risqué à tenter un démarrage à la manivelle – au risque d’en recevoir un retour (de manivelle) bien nommé -, ni n’aurait eu la moindre idée de la conduite à suivre.
Mais il en va sans doute de même de l’extincteur et de la trousse de secours dans nos voitures actuelles.

samedi 15 décembre 2007

Marechal ferrant

Chaque matin et chaque soir, et sans nous arrêter sur le temps de midi, nous passions devant la forge, aux bords de la Warchenne. Eté comme hiver, les portes grandes ouvertes, résonnait du rythme du marteau sur le fer rougi, du chuintement du soufflet, exhalait l’odeur de la corne brulée et du crotin frais.
Il y avait souvent des chevaux au ferrage.
Deux ou trois fermiers irréductibles, les débardeurs, les propriétaires de chevaux de manège et de promenade faisaient que cette activité était pour nous comme quotidienne.
D'un fer droit parfois, en général d'un fer préfabriqué, le forgeron modelait la chaussure qu'il fallait. Nous tenant juste devant la porte, nous ne perdions pas un instant ni un détail de la scène.
Et, alors que le spectacle se répétait pratiquement à l'identique, nous étions la prochaine fois aussi nombreux et aussi attentifs. Captivés chaque fois par un rituel quasi religieux.

dimanche 9 décembre 2007

Marchand de poubelles

Le vendredi passe le marchand de poubelles.

C’est ainsi qu’on appelait les éboueurs. Comme s’ils vendaient les poubelles plutôt que de nous débarrasser de leur contenu.

mercredi 5 décembre 2007

Maquer

La nouvelle m'a complètement maqué !

D'une femme qui vous dit qu'elle est maquée, ne cherchez pas le souteneur. Réconfortez-la plutôt. C'est qu'elle est comme assommée par une mauvaise ou trop étonnante nouvelle: bouleversée, abasourdie ? Qui donc pensera à aller se dire abasourdi lorsqu'il est sous le coup de l'émotion ?
Dites plutôt et tous simplement maquée ! On entend presque dans le mot la violence du coup et le bruit qu'il fait, fussent-ils tout deux purement imaginaires.
Au sens non figuré... c'est avec un coup de poing dans la figure de son adversaire qu'on pourra le maquer !

mardi 20 novembre 2007

Service militaire

Le service militaire forgeait les hommes...

Dans le temps, le monde était simple. Il y avait ceux qui avaient fait leur service militaire (les hommes) et les autres.
Les femmes faisaient évidemment partie de la deuxième catégorie, et n'avaient de ce fait rien d'intéressant à raconter.
Alors que ceux qui l'avaient fait, lorsqu'ils étaient entre eux, passaient les cinquante années suivantes à raconter combien la vie qu'ils menaient alors était débile, les ordres stupides et tout cela une perte de temps et d'énergie. Mais que survienne quelqu'un qui ne l'avait pas fait... il se mettaient à le convaincre qu'il ne saurait jamais ce que c'est que de devenir un homme, un vrai...
Ceux qui ne l'avaient pas fait d'expliquer à leur tour comment ils avaient réussi à éviter la corvée. Se glorifiant de leurs pieds plats ou d'un testicule en moins dont ils auraient eu honte en d'autres circonstances. Et que penser alors de la réalité ou de la feinte des maux de ceux qui étaient exclus pour des motifs psychiatriques ? Le conseil de révision et leurs journées au Petit Chateau se racontaient comme Napoléon a du resasser le récit de ses batailles à ses géoliers de Sainte Hélène...
Car d'un côté comme de l'autre, le service militaire aura surtout réussi à généraliser les minables entourloupes et tant de soumission.

dimanche 11 novembre 2007

Macaroni

Les macaronis c'étaient nos étrangers, les seuls qu'on connaissait, les Italiens.

Des gens qui ne mangeaient pas comme nous - macaroni et spaghetti n'étaient pas au menu quotidien -. On mangeait bien, exceptionnellement, des macaroni au jambon et au fromage, avec de la compote, mais la bolognaise n'avait pas encore franchi la frontière. Rare étaient ceux qui avaient jamais goûté à une pizza... et l'ail ou l'huile d'olive semblaient avoir un goût trop fort pour nos palais délicats.
Des gens qui semblaient avoir une autre religion. Le signe de croix des coureurs cycliste italiens prête encore à sourire aujourd'hui. Jeunes ou d'age mur, leurs femmes étaient encore plus religieuses que nos vieillardes.
Des gens qui ne parlaient pas comme nous et semblaient incapables de se débarasser d'un accent qui leur collait aux semelles.
Des gens qui venaient d'un monde perclu de pauvreté. Des réfugiés économiques somme toute... De ceux dont aujourd'hui les garde-côtes repoussent les chaloupes vers le Sud ou recueuillent les cadavres sur les plages touristiques du Sud.

Tous les ingrédients somme toute qui aujourd'hui - s'agissant d'autres peuples - permettent aux imbéciles de conclure à l'impossibilité de l'intégration.