mercredi 28 novembre 2007

Oufti

C'était juste une interjection locale, ils en ont fait une friandise.

Oufti... (littérallement "Ouf toi") avec au moins 3 i, permet d'identifier le Liégeois sans risque de se tromper.
En dehors de Liège on pourrait d'ailleurs presque traduire par: "je dis ouf, et je suis liégeois!" ... j'ai d'ailleurs connu un Liégois que l'on surnommait - à Bruxelles évidemment - oufti.
Il parait que le surnom du Che a la même origine. Un tic de language des Argentins. S'il était né en Outremeuse... vous imaginez les t-shirts et les drapeaux rouges ornés de son portrait et marqué d'un grand: Le Oufti?

mardi 27 novembre 2007

Luc Varenne

On regardait la TV et on écoutait la radio quand Luc Varenne commentait.

Je n'ai jamais été grand amateur des (retransmissions de) compétitions sportives et je ne comprends toujours rien aux règles les plus tordues du football.
Mais quand par hasard le même événement était retransmis à la fois par la TV et par la radio... et que, par hasard, Luc Varenne faisait le commentaire, il vallait la peine de prendre un peu de temps pour profiter du boniment.
Avec lui, le foot, qui m'ennuyait, en devenait passionnant; le cyclisme devenait un drame antique. Ou bien, le foot comme le cyclisme me restaient-ils indifférents? Ce qui était touchant c'était d'entendre un adulte déborder d'émotion, passer par toutes les couleurs des sentiments, du déséspoir à la joie folle, à la vue d'un simple ballon disputé par 22 idiots.
Dans ma mémoire, il doit faire partie des quatre ou cinq conteurs d'histoire les plus brillants que j'aie entendu.

lundi 26 novembre 2007

Kodak Box

J'ai fait ma première photo au Kodak Box.

Ce devait être dans les années 66 ou 67, voire même avant, du côté du monument Appolinaire, sur les hauteurs d'Outrelepont. Le chemin qui monte, les talus des deux côtés. Et je crois, un chien qui traverse le chemin. Très loin.
Je me souviens aussi du rouleau de film - j'ai appris récemment que c'était du format 620, pas très éloigné de notre actuel format 120, utilisé dans les appareils 6x6 -, avec son emballage de papier. Et de mon père qui procédait au chargement.
S'il a été utilisé avant? Après? Je ne me souviens finalement de rien d'autre que de l'avoir pris plus tard comme jouet. Nous nous amusions de la visée inversée, à travers un gros verre bombé comme un cul de bouteille: qu'un objet apparaisse sur la droite, il rentrait par la gauche de la photo.
Je lui dois une bonne partie de mon virus de la photographie.

dimanche 25 novembre 2007

Instamatic

Pour ma communion j'aurais pu, comme beaucoup d'autres, recevoir un Instamatic

Encore une invention de monsieur Kodak qui a marqué ma génération. Si ce n'est à leur petite communion (à 6 ans) alors c'est à leur grande (à 12 ans) que la plupart d'entre nous auront reçu leur premier appareil photo. Un Kodak Instamatic. Un Instamatic pour les intimes.
Le net m'apprend que l'histoire commence en 63 (j'avais 5 ans)... et qu'en 72 apparaît le format 110.
L'Instamatic, c'était l'équivalent de nos appareils jetables actuels... sauf qu'on ne jetait pas l'appareil. Une qualité optique très moyenne. Un film convenable. Et des résultats finalement satisfaisants compte tenu de la simplicité du procédé.
Juste un poil plus soigné côté technique que les toy-cameras - Diana ou Holga -.
Il aura permis aux souvenirs de toute une génération d'être fixés sur la pellicule.

samedi 24 novembre 2007

Hanter

Il rentre bien tard votre gamin. - C'est qu'il hante, savez vous!

D'un garçon qui fréquentait une fille, on disait - en wallon, mais aussi dans notre français à nous - qu'il hantait.
Bien moins prosaïque que "sortir avec"... c'était à se demander à quel fantome on avait à faire, et si la victime pouvait bien voir celui-là qui était réputé la hanter.
Courtiser disait-on encore. Qui parlerait encore de courtiser à ce jour où toute idée d'approche préliminaire, voire de relation durable, semblent avoir disparu?

vendredi 23 novembre 2007

Garmich Partenkirchen

Le 1er de l'an, on regarde à la télévision le concours de saut à ski de Garmisch Partenkirchen.

Quand j'étais gamin, le nouvel an était presque un jour comme les autres. Ce n'est que bien plus tard que j'ai constaté la montée de la mode du réveillon. Celui de Noël nous suffisait.
Mais ce que nous n'aurions manqué pour rien au monde, et qui faisait toute l'originalité de cette journée, c'était, après le rituel un peu stupide de la bénédiction urbi et orbi, tout le temps passé à regarder le concours à ski de Garmisch Partenkirchen.
D'abord, rester devant la TV à ne rien foutre, alors que nous aurions pu jouer dehors. Ensuite, le plaisir de prononcer ce nom bizarre, et de pouvoir raconter à l'école qu'on avait vu tout le concours de saut à ski de Garmisch Partenkirchen. Enfin, la magie de ces corps suspendus nulle part entre ciel et terre, silencieux et comme immobiles.

jeudi 22 novembre 2007

Decalcomanie

Une notice au dos
C'est le mode d'emploi
Laissez tremper dans l'eau
Et comptez jusqu'à trois
Sur un support bien lisse
Ça devient un réflexe
On maintient de l'index
Et du pouce on coulisse
Et un Davy Crockett
A l'avant du frigo ...

Et Gottainer continue plus avant son mambo de la décalcomanie.
Avant l'autocollant, il y avait donc cette petite chose fragile, qui réclamait bien du doigté pour la mettre en place.
Il y en avait de superbes, et de tous les styles. Et quand on faisait une maquette d'avion ou de bateau, la pose des décalco donnait au moins la moitié du plaisir, indiquant que la bête allait bientôt pouvoir être montrée.
Quelle déchéance elle a subi par la suite... la dernière fois que j'en ai vu, c'était sous forme de décorations pour de ridicules oeufs de Pâques où l'autocollant est venu ensuite faire un tour.
Seuls peut être les faux tatouages qu'aiment les enfants s'apparentent encore, par le plaisir qu'ils peuvent donner, à cet imagier disparu.